Libéralisation du marché de l'énergie en France et concurrence

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L'Union européenne joue un rôle central dans l'ouverture à la concurrence des marchés, et notamment ceux de l'électricité et du gaz. Le processus se fait au rythme de directives, adoptées par le Parlement européen avant d'être transposées dans la législation nationale de chaque pays membre. Du fait de la taille du marché et de son importance dans la vie des hommes, il est long et fastidieux. Néanmoins, ce processus est déjà bien avancé en France avec un secteur de l'énergie déjà bien ouvert.

Le processus de libéralisation du marché de l'énergie en France

La libéralisation du marché de l'énergie en France a été inspirée et encadrée par l'Union Européenne. Cette dernière a voté un arsenal de textes et fixé des objectifs à cette ouverture du marché du gaz et de l'électricité. 

Le calendrier de libéralisation du marché de l'électricité et du gaz en dates clés
Décembre 1996Première directive européenne sur l'ouverture du marché de l'électricité.
Juin 1998Première directive européenne sur l'ouverture du marché du gaz
Février 1999Ouverture du marché pour les entreprises consommant + de 100 GWh.
Février 2000Ouverture du marché pour les entreprises consommant + de 16 GWh.
Février 2003Ouverture du marché pour les entreprises consommant + de 7 GWh.
Juillet 2004Ouverture du marché pour toutes les entreprises et collectivités locales dans toute l'Union Européenne.
Août 2004Séparation des activités de production, transport, distribution et fourniture de l'énergie.
Juillet 2007Liberté d'établissement des producteurs d'électricité.
Juillet 2007Ouverture du marché pour tous les particuliers dans toute l'UE. Fin du monopole d'EDF et GDF, qui se séparent.
Décembre 2010Loi NOME : Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité (qui a donné lieu à la naissance de l'ARENH).
Janvier 2016Fin des tarifs réglementés pour les entreprises ayant une puissance supérieure à 36 kVA.
Janvier 2016Les tarifs réglementés pour les particuliers sont fixés par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), organisme public indépendant. Le ministère de l'Energie garde néanmoins le dernier mot.
Novembre 2019 Fin de la commercialisation du tarif réglementé du gaz.
Décembre 2020Fin des tarifs réglementés du gaz pour les professionnels.
Janvier 2021Fin du tarif réglementé de l'électricité pour l’ensemble des professionnels, à l’exception des microentreprises.
Juillet 2023Fin du tarif réglementé du gaz.
Février 2025Toute TPE et assimilées de moins de 10 équivalents temps plein (ETP) et 2 millions d’euros de budget, les immeubles d’habitations, les collectivités, les associations, l’État et ses établissements, les administrations ; pourront de nouveau bénéficier de tarifs réglementés pour l'électricité

Les principales directives européennes

L'ouverture progressive du marché de l'énergie en France a été jalonnée par plusieurs étapes clés, chacune encadrée par des lois et directives spécifiques. Voici une présentation chronologique de ces étapes, accompagnée des textes législatifs correspondants et de leurs extraits fondamentaux.

Directive européenne du 19 décembre 1996 sur la libéralisation du marché intérieur de l'énergie

Drapeau Union européenne

Le Traité de Rome de 1957 instituant la Communauté européenne fixe l'objectif d'une libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux au sein de l'entité nouvellement formée. Le système des monopoles nationaux de l'électricité et du gaz ne correspond pas à cette vision d'un grand marché européen de l'électricité et du gaz.

Pour l'UE, le consommateur doit pouvoir choisir librement son fournisseur d'électricité et de gaz, et les fournisseurs doivent pouvoir bénéficier d'un accès libre aux réseaux de transport et de distribution d'électricité et de gaz. C'est donc ce qu'institutionnalise la Directive 96/92/CE.

Les activités de production d'électricité et de fourniture d'électricité et de gaz doivent ainsi passer dans le domaine concurrentiel, ce qui induit de casser les monopoles nationaux. Pour garantir que les fournisseurs alternatifs aient bien accès au réseau sans distorsion de concurrence, les fournisseurs historiques verticalement intégrés doivent opérer une séparation comptable de leurs différentes activités : celles toujours en monopole, et celles passées dans le domaine concurrentiel.

Toutefois, les activités de transport (longue distance) et de distribution (réseau local) d'électricité et de gaz peuvent rester un monopole, là où il est inenvisageable de construire autant de réseaux qu'il y a de fournisseurs.

En France, RTE sera crée en 2000 pour gérer le réseau de transport et les interconnexions frontalières. Puis, la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 instaurera la séparation juridique des activités sur la chaine de valeur de l'énergie, afin de garantir une concurrence équitable sur le marché. L'article 5 de cette loi stipule : "La gestion d'un réseau de transport d'électricité ou de gaz est assurée par des personnes morales distinctes de celles qui exercent des activités de production ou de fourniture d'électricité ou de gaz." Alors qu'EDF et GDF regroupait toutes les activités jusqu'ici, de nouvelles entités doivent être crées :

La CRE veille à ce que les distributeurs et les transporteurs ne favorisent pas un fournisseur ou un producteur plutôt qu'un autre.

Directive européenne du 22 juin 1998 sur le marché intérieur du gaz naturel

Dans l'esprit de la directive de 1996, la Directive 98/34/CE veut tenir compte des particularités du marché du gaz : importation en provenance de pays tiers à hauteur de 97% de la consommation, transport par gazoducs ou méthaniers, possibilité de stockage. Le but est d'engager sa libéralisation sans désorganiser l'approvisionnement.

Après de longues négociations, la directive finit par être adoptée et par imposer deux idées principales de règles communes :

  • L'ouverture à la concurrence doit être progressive et se fera en trois étapes, sur 10 ans, afin de laisser un temps d'adaptation à l'industrie du gaz ;
  • L'adaptation aux spécificités nationales pour permettre la préservation d'un système d'obligations de service public, et le choix de systèmes différents pour l'accès aux réseaux de transport et de distribution du gaz.

Directive européenne du 26 juin 2003 sur le marché intérieur de l'électricité

Commission Européenne

La Directive 2003/54/CE veut un équilibre entre introduction d'une concurrence effective et préservation d'obligations de services public définies au niveau national. Une étape supplémentaire est franchie avec ces directives, qui révisent les directives précédentes et visent à construire un grand marché intérieur européen de l'électricité, à assurer la sécurité d'approvisionnement , à promouvoir la concurrence et à offrir des prix abordables pour tous, tout en protégeant l'environnement.

Les directives esquissent le fonctionnement et l'organisation des marchés de l'électricité et du gaz, les procédures d'accès aux réseaux et aux marchés, créent un groupe des organes de régulation du gaz et de l'électricité au niveau européen.

L'ouverture progressive du marché de l'électricité

Les directives européennes ont été transposées dans le droit français et ont assuré une ouverture progressive du marché.

Février 1999 : libre concurrence pour les entreprises consommant plus de 100 GWh

En février 1999, le marché de l'électricité s'est ouvert aux entreprises dont la consommation annuelle dépassait 100 GWh, leur permettant de choisir librement leur fournisseur d'énergie.

Cette mesure découle de la transposition de la directive européenne 96/92/CE du 19 décembre 1996, qui établissait des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité. En France, cette directive a été transposée par la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité.

Février 2000 : libre concurrence pour les entreprises consommant plus de 16 GWh

En février 2000, le seuil de consommation permettant aux entreprises de choisir leur fournisseur a été abaissé à 16 GWh par an, élargissant ainsi l'accès au marché libéralisé. 1300 à 1400 sites sont concernés

Cette étape s'inscrit dans la continuité de la directive 96/92/CE et de sa transposition en droit français par la loi n° 2000-108 du 10 février 2000.

Février 2003 : libre concurrence pour les entreprises consommant plus de 7 GWh

En février 2003, le seuil a été réduit à 7 GWh de consommation annuelle, permettant à un plus grand nombre d'entreprises d'accéder à la concurrence. Cela concerne entre 3000 et 3500 entreprises.

Cette évolution résulte de la directive 2003/54/CE du 26 juin 2003 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité, transposée en droit français par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières.

Juillet 2004 : libre concurrence pour toutes les entreprises et collectivités locales

En juillet 2004, le marché de l'électricité a été entièrement libéralisé pour toutes les entreprises et collectivités locales au sein de l'Union Européenne, leur offrant la possibilité de choisir librement leur fournisseur. En France, plus de 2 millions de sites peuvent désormais faire marcher la concurrence et choisir leur fournisseur.

Cette mesure découle de la directive 2003/54/CE, transposée en France par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004.

Juillet 2007 : libre concurrence pour tous les particuliers

Le 1er juillet 2007, le marché de l'énergie a été ouvert à tous les particuliers dans l'Union Européenne, mettant fin au monopole d'EDF et GDF sur le marché de détail. Près de 35 millions de foyers accèdent au droit de choisir leur fournisseur d'électricité.

Cette ouverture découle de la directive 2003/54/CE, transposée en France par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004.

Juillet 2007 : liberté d'établissement des producteurs d'électricité

En juillet 2007, la liberté d'établissement a été accordée aux producteurs d'électricité, leur permettant de s'implanter et d'opérer librement sur le marché français.

Cette mesure fait également partie des dispositions de la directive 2003/54/CE, transposée par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004.

Décembre 2010 : loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité

La loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010, dite loi NOME, a réorganisé le marché de l'électricité en France et introduit le dispositif de l'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique (ARENH). Ce mécanisme permet aux fournisseurs alternatifs d'accéder à l'électricité nucléaire produite par EDF à un tarif régulé, afin de favoriser la concurrence.

L'article 1er de cette loi précise : "La présente loi a pour objet de définir une nouvelle organisation du marché de l'électricité afin de garantir la liberté de choix du fournisseur d'électricité par chaque consommateur, dans des conditions transparentes et équitables."

Janvier 2016 : Fin des tarifs réglementés pour les entreprises ayant une puissance supérieure à 36 kVA

En janvier 2016, les tarifs réglementés de vente d'électricité ont été supprimés pour les entreprises dont la puissance souscrite dépasse 36 kVA, les obligeant à souscrire des offres de marché.

C'est la fin du tarif jaune bien connu des entreprises et du tarif vert pour les grands industriels.

Cette mesure résulte de la transposition de la directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009, concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité, en droit français.

Janvier 2016 : Les tarifs réglementés sont désormais fixés par la CRE

Depuis janvier 2016, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), organisme public indépendant, propose les tarifs réglementés de vente d'électricité pour les particuliers, bien que le ministère de l'Énergie conserve la décision finale.

Cette disposition vise à assurer une transparence et une objectivité dans la fixation des tarifs, conformément aux principes établis par la directive 2009/72/CE.

Janvier 2021 : Fin du tarif réglementé de l'électricité pour les professionnels, sauf microentreprises

En janvier 2021, les tarifs réglementés de l’électricité ont également pris fin pour l’ensemble des professionnels, sauf pour les microentreprises. Cela concerne donc les entreprises qui emploient dix personnes ou plus ou dont le chiffre d’affaires ou le bilan annuel excèdent 2 millions d’euros, les immeubles d’habitations, les collectivités, les associations, l’État et ses établissements et administrations.

Cela les oblige à souscrire des offres de marché.

Février 2025 : Retour partiel des tarifs réglementés pour l'électricité

Marche arrière du Gouvernement par rapport à la décision de janvier 2021.

À partir de février 2025, les TPE de moins de 10 équivalents temps plein, les collectivités, les immeubles d'habitation et les associations pourront de nouveau bénéficier de tarifs réglementés pour l’électricité. Cette mesure vise à offrir une protection supplémentaire à ces consommateurs face à la volatilité des prix du marché, dont certains avaient été mis en difficultés lors de la crise des prix de l'énergie.

L'ouverture progressive du marché du gaz naturel

Conformément aux directives européennes, le marché français du gaz naturel a été progressivement ouvert dans les années 2000.

Août 2000 : libre concurrence pour les entreprises consommant plus de 237 GWh

En août 2000, le marché du gaz naturel s'est partiellement ouvert, permettant aux sites industriels avec une consommation annuelle supérieure à 237 GWh, ainsi qu'aux producteurs d'électricité à partir de gaz, de choisir librement leur fournisseur de gaz. Cela concerne les 600 entreprises consommant le plus de gaz naturel du pays.

Cette mesure découle de la directive européenne 98/30/CE du 22 juin 1998, qui établissait des règles communes pour le marché intérieur du gaz naturel. En France, cette directive a été transposée par la loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003 relative aux marchés du gaz et de l'électricité et au service public de l'énergie.

Août 2003 : libre concurrence pour les entreprises consommant plus de 83 GWh

En août 2003, le seuil de consommation permettant aux sites d'accéder à la concurrence a été abaissé à 83 GWh par an, élargissant ainsi l'accès au marché libéralisé à 1200 nouveaux sites. Cette évolution s'inscrit dans la continuité de la directive 98/30/CE et de sa transposition en droit français par la loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003.

Juillet 2004 : libre concurrence pour toutes les entreprises et collectivités locales

Le 1er juillet 2004, le marché du gaz naturel a été entièrement libéralisé pour toutes les entreprises et collectivités locales, offrant à ces 640 000 sites la possibilité de choisir librement leur fournisseur.

Cette mesure découle de la Directive 2003/55/CE du 26 juin 2003 concernant des règles communes pour le marché intérieur du gaz naturel, transposée en France par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières.

Juillet 2007 : Éligibilité pour tous les consommateurs, y compris les ménages

Depuis le 1er juillet 2007, l'ensemble des consommateurs, y compris les ménages, ont eu la possibilité de choisir leur fournisseur de gaz naturel.

Cette ouverture totale du marché découle de la directive 2003/55/CE, transposée en droit français par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004. Cette étape majeure a marqué la fin du monopole du fournisseur historique GDF, permettant une concurrence accrue et offrant à plus de 10 millions de consommateurs une diversité nouvelle d'offres.

Janvier 2016 : Fin des tarifs réglementés pour les non-résidentiels

Le 1er janvier 2016, les tarifs réglementés de vente de gaz naturel ont été supprimés pour les consommateurs non-résidentiels, à l'exception des copropriétés ayant une consommation inférieure à 30 MWh/an.

Cette mesure est issue de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation, qui prévoit dans son article 25 la suppression progressive des tarifs réglementés de vente de gaz naturel pour certains consommateurs.

Novembre 2019 : Fin de la commercialisation du tarif réglementé du gaz

Depuis le 20 novembre 2019, il n'est plus possible de souscrire de nouveaux contrats aux tarifs réglementés de vente du gaz naturel auprès d'Engie ou des Entreprises Locales de Distribution (ELD).

Cette mesure découle de la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 dite Energie-Climat, qui prévoit dans son article 63 la suppression progressive des tarifs réglementés de vente de gaz naturel.

Décembre 2020 : Fin des tarifs réglementés du gaz pour les professionnels

En décembre 2020, les tarifs réglementés de vente de gaz naturel ont été supprimés pour tous les professionnels, à l'exception des microentreprises.

La mesure découle elle aussi de la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat.

Juillet 2023 : Fin du tarif réglementé du gaz pour tous les consommateurs

En juillet 2023, les tarifs réglementés du gaz ont été entièrement supprimés pour tous les consommateurs, particuliers comme professionnels.

Cette étape marque la fin de la libéralisation totale du marché du gaz en France.

Les clients encore titulaires de contrats aux tarifs réglementés de vente du gaz naturel ont eu jusqu'au 30 juin 2023 pour choisir une offre de marché, conformément aux dispositions de la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat.

Cette suppression vise à se conformer au droit européen et à favoriser une concurrence accrue sur le marché de l'énergie. Préalablement, en juillet 2017, le Conseil d'État avait jugé que le maintien des tarifs réglementés de vente du gaz naturel était en effet contraire au droit européen, en particulier aux directives relatives au marché intérieur du gaz, qui visent à instaurer une concurrence libre et non faussée. Le Conseil d'État avait notamment souligné que "le maintien des tarifs réglementés de vente du gaz naturel constitue une entrave à la réalisation d'un marché concurrentiel du gaz".

Où en est la concurrence en termes de parts de marché ?

On observe que les parts de marchés des fournisseurs d'énergie alternatifs sont encore relativement faibles. La marche en avant des fournisseurs alternatifs a d'ailleurs été freinée par la crise de l'énergie : beaucoup d'entre eux étaient très dépendants de l'approvisionnement sur les marchés de gros, où les prix ont explosé en 2021 et 2022. Pendant plusieurs mois, la plupart d'entre eux n'ont alors plus pu commercialiser d'offres à des prix plus avantageux que ceux des fournisseurs historiques, alors que cela était le principal avantage mis en avant par la majorité d'entre eux jusqu'ici.

Parts de marché des principaux fournisseurs d'électricité en France métropolitaine sur le segment résidentiel - À jour en décembre 2024 - Source : CRE

Tous les fournisseurs d'électricité sur le marché en avril 2025

Liste de tous les fournisseurs d'électricité actifs au 24/04/2025
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Alpiq Alpiq Souscrire en ligne
Alterna Alterna
Butagaz Butagaz
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JPME JPME
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Yéli Yéli

Liste des offres d'électricité commercialisées sur le réseau Enedis au 24/04/2025.
Certaines offres ou certains fournisseurs peuvent ne pas être affichés en fonction de leur complexité ou de leur disponibilité sous conditions.
Le signe   indique que le fournisseur d'énergie est partenaire de Selectra.

Source : Observatoire de la CRE 4ème trimestre 2024 - Graphique : Selectra

L'ouverture est plus lente sur le marché de l'électricité, tant du fait que l'électricité soit un bien de première nécessité où les craintes des consommateurs sont plus élevées que du fait de la très bonne image d'EDF.

Elle est plus rapide pour le gaz, notamment du fait des évolutions de prix mensuelles> (et non biannuelles comme pour l'électricité) avec certaines années des hausses importantes, poussant les consommateurs à choisir des prix fixes ou bien des prix indexés avec des fortes remises par rapport à l'ex-TRV.

Parts de marché des principaux fournisseurs de gaz en France métropolitaine sur le segment résidentiel - À jour en décembre 2024 - Source : CRE

Tous les fournisseurs de gaz naturel sur le marché en avril 2025

Liste de tous les fournisseurs de gaz actifs au 24/04/2025
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Liste des offres de gaz commercialisées sur le réseau GRDF au 24/04/2025.
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Source : Observatoire de la CRE 4ème trimestre 2024 - Graphique : Selectra

Forts de leurs notoriétés respectives, EDF est le premier fournisseur alternatif de gaz en France et Engie est le premier fournisseur alternatif d'électricité en France. Pour autant, leurs offres de marché respectives ont rarement été les plus compétitives.

Evolution du prix en c€/kWh hors taxes. L'évolution du prix du kWh a un impact sur la partie variable de la facture d'électricité. Elle ne prend pas en compte l'évolution potentielle de l'abonnement et des taxes (voir méthodologie). Ici sont comparées les évolutions des prix sur : les tarifs réglementés ; la moyenne de l'ensemble des offres de marché disponibles à la souscription ; la moyenne des 10 % des offres les plus chères du marché disponibles à la souscription ; la moyenne des 10 % des offres les moins chères du marché disponibles à la souscription.

Evolution du prix en c€/kWh hors taxes. L'évolution du prix du kWh a un impact sur la partie variable de la facture de gaz naturel. Elle ne prend pas en compte l'évolution potentielle de l'abonnement et des taxes (voir méthodologie). Ici, les évolutions de prix sont comparées par rapport au tarif réglementé jusqu’en juin 2023, puis selon le prix repère gaz dès août 2023 ; la moyenne de l'ensemble des offres de marché disponibles à la souscription ; la moyenne des 10 % des offres les plus chères du marché disponibles à la souscription ; la moyenne des 10 % des offres les moins chères du marché disponibles à la souscription.

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Qu'apporte la libéralisation du marché de l'énergie pour les consommateurs ?

De toute évidence, passer d'un système public à un marché ouvert à la concurrence entraîne un certain nombre de changements et de nouveautés.

 ÉlectricitéGaz naturel
Date d’ouvertureSeuilNombre de sitesSeuilNombre de sites
Juin 2000 / Août 2000> 16 GWh/an : gros consommateurs industriels1300-1400 sites> 237 GWh/an (grands industriels)600 sites
Février 2003 / Août 2003> 7 GWh/an3000-3500 sites> 83 GWh/an1200 sites
1er juillet 2004Toute consommation non résidentielle2,3-4,5 millions de sitesToute consommation non résidentielle640000 sites
1er juillet 2007Tous les consommateurs35 millionsTous les consommateurs11 millions

Les bénéfices

La concurrence a apporté un certain nombre de bénéfices et de garanties pour les consommateurs.

  • Avoir le choix de son fournisseur entre les historiques (EDF et Engie) et des alternatifs. A la moindre inconvenue, il est possible de changer de fournisseur sans frais ni avoir besoin de se justifier.
  • La création des offres indexées, avec pour certaines la garantie d'un pourcentage de réduction par rapport au prix du kWh des tarifs réglementés, et donc de faire des économies.
  • La création des offres à prix fixes, avec l'assurance de ne pas voir les prix HT augmenter sur une période définie selon votre contrat.
  • La création des offres d'électricité verte et de gaz vert, favorisant l'énergie issue des énergies renouvelables.

Les offres d'électricité les moins chères

Top 3 des offres d'électricité en avril 2025

Le signe    à côté du numéro indique que le fournisseur est partenaire de Selectra.

Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Extra Eco
EXTRA ECO
  • Remise non garantie dans le temps
  • Prix non garantis dans le temps
Budget annuel
1257 €
Vous gagnez
117 €
Selectra Score C
Souscrire en ligne Vérifié le 25/03/2025
Online & Green
ONLINE & GREEN
  • Offre indexée sur le tarif réglementé
  • Électricité verte Standard (GO partielles)
  • Indexation TRV
Budget annuel
1268 €
Vous gagnez
106 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne Vérifié le 06/03/2025
Fixe
FIXE
2.3 sur 5 - 29 avis clients
  • Electricité à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1271 €
Vous gagnez
103 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne
Vérifié le 01/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 6000 kWh par an et une puissance de 6 kVA à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Les offres d'électricité verte les moins chères

Top 3 des offres d'électricité verte en avril 2025

Le signe    à côté du numéro indique que le fournisseur est partenaire de Selectra.

Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Online & Green
ONLINE & GREEN
  • Offre indexée sur le tarif réglementé
  • Électricité verte Standard (GO partielles)
  • Indexation TRV
Budget annuel
1268 €
Vous gagnez
106 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne Vérifié le 06/03/2025
Prudence
PRUDENCE
  • Electricité verte Standard : Garanties d'Origine
  • Prix Selectra 2024
  • Electricité à prix fixes 1 an
Budget annuel
1272 €
Vous gagnez
102 €
Selectra Score A
Souscrire en ligne Vérifié le 01/04/2025
NovaFixe Élec
NOVAFIXE ÉLEC
2.4 sur 5 - 104 avis clients
  • Electricité verte Standard : Garanties d'Origine
  • Electricité à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1277 €
Vous gagnez
97 €
Selectra Score A
Vérifié le 01/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 6000 kWh par an et une puissance de 6 kVA à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Les offres d'électricité à prix fixe les moins chères

Top 3 des offres d'électricité à prix fixes en avril 2025

Le signe    à côté du numéro indique que le fournisseur est partenaire de Selectra.

Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Fixe
FIXE
2.3 sur 5 - 29 avis clients
  • Electricité à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1271 €
Vous gagnez
103 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne
Vérifié le 01/04/2025
Prudence
PRUDENCE
  • Electricité verte Standard : Garanties d'Origine
  • Prix Selectra 2024
  • Electricité à prix fixes 1 an
Budget annuel
1272 €
Vous gagnez
102 €
Selectra Score A
Souscrire en ligne Vérifié le 01/04/2025
Standard Fixe Électricité
STANDARD FIXE ÉLECTRICITÉ
  • Prix Selectra 2024
  • Electricité à prix fixes 1 an
Budget annuel
1273 €
Vous gagnez
101 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne Vérifié le 04/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 6000 kWh par an et une puissance de 6 kVA à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Les offres de gaz les moins chères

Top 3 des offres de gaz en avril 2025

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Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Extra Eco Gaz
EXTRA ECO GAZ
  • Prix non garantis dans le temps
Budget annuel
1301 €
Vous gagnez
218 €
Selectra Score C
Souscrire en ligne Vérifié le 03/04/2025
Gaz Zen 1 an
GAZ ZEN 1 AN
2.2 sur 5 - 43 avis clients
  • Prix Selectra 2024
  • Gaz à prix fixes 1 an
Budget annuel
1364 €
Vous gagnez
155 €
Selectra Score B
Vérifié le 02/04/2025
Avantage Gaz 2 ans
AVANTAGE GAZ 2 ANS
1.7 sur 5 - 860 avis clients
  • Gaz à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1369 €
Vous gagnez
150 €
Selectra Score B
Vérifié le 01/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 10000 kWh de gaz par an à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Les offres de biogaz les moins chères

Top 3 des offres de gaz vert en avril 2025

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Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
NovaFixe BioGaz
NOVAFIXE BIOGAZ
2.4 sur 5 - 104 avis clients
  • Gaz vert Standard (GO partielles)
  • Gaz à prix fixes 2 ans
Budget annuel
1392 €
Vous gagnez
127 €
Selectra Score A
Vérifié le 07/04/2025
Verte Fixe gaz
VERTE FIXE GAZ
  • Gaz vert Standard (GO partielles)
  • Prix Selectra 2024
  • Gaz à prix fixes 1 an
Budget annuel
1398 €
Vous gagnez
120 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne Vérifié le 10/04/2025
Biogaz Online
BIOGAZ ONLINE
  • Offre indexée sur le prix repère gaz
  • Gaz vert Standard (GO partielles)
  • Prix indexés
Budget annuel
1415 €
Vous gagnez
103 €
Selectra Score B
Souscrire en ligne
Vérifié le 23/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 10000 kWh de gaz par an à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Les offres d'électricité + gaz les moins chères

Top 3 des offres duales en avril 2025

Le signe    à côté du numéro indique que le fournisseur est partenaire de Selectra.

Offre Caractéristiques Tarif Score Contact
Extra Eco Electricité + Gaz
EXTRA ECO ELECTRICITÉ + GAZ
  • Remise non garantie dans le temps
  • Prix non garantis dans le temps
Budget annuel
2356 €
Vous gagnez
289 €
Selectra Score C
Souscrire en ligne Vérifié le 03/04/2025
Standard Fixe Electricité et Gaz
STANDARD FIXE ELECTRICITÉ ET GAZ
Budget annuel
2432 €
Vous gagnez
212 €
Selectra Score C
Souscrire en ligne Vérifié le 10/04/2025
NovaFixe Duo
NOVAFIXE DUO
2.4 sur 5 - 104 avis clients
  • Electricité verte Standard : Garanties d'Origine
  • Gaz vert Standard : Garanties d'Origine
  • Gaz à prix fixes 2 ans
Budget annuel
2446 €
Vous gagnez
198 €
Selectra Score A
Vérifié le 07/04/2025

Simulations effectuées pour une consommation domestique de 6000 kWh par an et une puissance de 6 kVA à Lyon. En savoir plus sur notre Selectra Score.

Au-delà de ces bénéfices directs pour le consommateur, de nombreux producteurs et fournisseurs - et même des comparateurs 😇 - ont essaimé partout en France, créant des emplois qualifiés, fomentant l'innovation technologique et faisant émergé des leaders Européens.

 

Les garanties offertes au consommateur

En plus de permettre aux consommateurs de payer l'électricité moins chère et son gaz moins cher, des garanties ont été apportées par les pouvoirs publics afin de rassurer les Français qui hésitent à faire marcher la concurrence.

  • La même qualité de l'électricité et du gaz et les mêmes garanties d'approvisionnement ;
  • Les mêmes services aux mêmes prix pour les interventions techniques, réalisées par les mêmes techniciens des réseaux ENEDIS et GRDF.
  • Quand on change d'offre : pas d'intervention, donc aucun frais et aucune coupure. Jamais.
  • Des contrats résiliables à tout moment sans frais et sans justificatif.
  • La possibilité de retourner gratuitement chez son ancien fournisseur, même aux tarifs réglementés.

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Les critiques à l'encontre de l'ouverture des marchés de l'énergie

Depuis ses débuts, l'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz a suscité un grand nombre de critiques.

La libéralisation du marché de l'électricité a-t-elle été fatale à notre fleuron EDF ?

La libéralisation du marché de l'électricité en France a introduit la concurrence dans un secteur historiquement dominé par EDF. Malgré cette ouverture, l'entreprise à capitaux publics a su maintenir une position dominante, conservant une part de marché significative, notamment auprès des clients résidentiels.

Toutefois, cette libéralisation a également imposé des défis à EDF, notamment en matière de régulation et de partage de sa production nucléaire avec des concurrents. Le mécanisme de l'ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) oblige EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à des prix régulés à ses concurrents, ce qui limite clairement sa compétitivité. Le fournisseur pourrait utiliser cette énergie plutôt que d'en acheter parfois plus cher sur les marchés, ou bien la vendre sur les marchés. Et ses concurrents pourraient ne pas bénéficier d'un tel cadeau d'EDF. Notons toutefois que pendant longtemps, les volumes d'ARENH n'étaient jamais tous demandés par les alternatifs, étant donné que les prix de marché étaient bien inférieur aux prix de l'ARENH.

Les difficultés rencontrées par EDF ne peuvent être entièrement imputées à l'ouverture du marché, car elles sont avant tout structurelles et liées à des choix stratégiques et réglementaires. Une grande partie des défis d'EDF découle de son modèle historique basé sur une production nucléaire massive, avec des coûts d'entretien et de rénovation élevés pour son parc vieillissant, ainsi que des investissements conséquents pour l'EPR.

Aussi, les fluctuations des prix sur les marchés de gros et les coûts croissants liés à la transition énergétique (comme l'investissement dans les énergies renouvelables) ont également pesé lourdement sur l’entreprise, indépendamment de la concurrence introduite par la libéralisation.

L'ouverture du marché de l'électricité et du gaz au niveau européen a permis à des acteurs comme EDF, Engie et même TotalEnergies d'élargir leurs horizons commerciaux en s'implantant sur d'autres marchés nationaux, bénéficiant ainsi de nouvelles opportunités de croissance. EDF, par exemple, a pu proposer des offres dans d'autres pays européens, tout en valorisant son expertise dans le nucléaire. Engie a tiré parti de cette libéralisation pour renforcer sa position dans le secteur du gaz naturel et des énergies renouvelables, notamment en diversifiant ses activités au sein de l'UE. TotalEnergies, quant à elle, a intégré les marchés français et espagnols pour accompagner la transition de la mobilité du thermique à l'électrique.

Les fournisseurs alternatifs ont-ils rempli leur promesse de faire baisser les prix ?

Les prix de l'énergie n'ont eu de cesse d'augmenter ces dernières années.

Prix du gaz valable pour une consommation de 13000 kWh par an et prix de l'électricité pour une consommation de 7450 kWh par an - Graphique : Selectra - Source : CRE et Selectra

L'objectif d'ouverture des marchés de l'énergie était pourtant précisément inverse : l'accroissement de la concurrence entre les différents acteurs du secteur devrait favoriser la rationalisation d'un secteur habitué aux situations de monopoles et à ses inefficacités. Elle est donc susceptible d'amener les mastodontes de l'énergie à faire évoluer leurs pratiques et à baisser leurs coûts.

La hausse des prix de l'énergie ne peut toutefois pas être imputée aux fournisseurs alternatifs. Les principales causes résident dans des facteurs macroéconomiques et géopolitiques. La reprise économique mondiale post-pandémie a entraîné une augmentation significative de la demande énergétique, notamment en Asie, provoquant une tension sur les marchés du gaz et une augmentation des prix. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a perturbé les approvisionnements en gaz et en pétrole, car la Russie est un fournisseur majeur de ces ressources en Europe, ce qui a provoqué une flambée des prix sur les marchés mondiaux. De plus, les sanctions imposées à la Russie et la réduction des livraisons de gaz vers l'Europe ont entraîné une dépendance accrue aux importations alternatives, souvent plus coûteuses, amplifiant la hausse des prix. En parallèle, la hausse du prix des quotas d'émission de CO2 sur le marché européen a contribué à l'augmentation des coûts de production énergétique. 

Les fournisseurs alternatifs, soumis aux mêmes conditions de marché que les acteurs historiques, ont également subi ces hausses de coûts. Certains ont même rencontré des difficultés à maintenir des offres compétitives, conduisant à des cessations d'activité ou à des ajustements tarifaires. Par exemple, des fournisseurs comme Ohm Énergie ou Mint Énergie n'ont plus été en mesure de proposer des tarifs avantageux face à l'augmentation des prix de gros. 

Rappelons enfin que le prix payé par les consommateurs est composé, en moyenne, aux deux tiers par les coûts d’acheminement (transport et distribution) et les taxes, tandis que la part relative à la fourniture ne représente qu’un tiers.

À jour en mars 2025 - Fourniture : Part du tarif réglementé couvrant la production et la commercialisation de l'électricité. Réseau : Part du tarif réglementé pour couvrant le transport de l'électricité. Taxes et contributions : TVA, CTA, et Accise.

Données relevées en mars 2025 pour le mois d'avril 2025 - T1 correspond à une utilisation du gaz pour l'eau et/ou la cuisson - Pour une consommation de 1 450 kWh/an - Basé sur le Prix Repère Gaz et les profils types de la CRE - Graphique : Selectra

Ces coûts fixés par les pouvoirs publics ont continuellement augmenté au cours des 15 dernières années pour financer les infrastructures, la transition énergétique, les aides sociales et les retraites des anciens salariés des entreprises électriques et gazières. Ces hausses, indépendantes de la libéralisation du marché, ne sont pas influencées par la concurrence entre fournisseurs, mais par des décisions réglementaires et politiques.

Un marché pour l'électricité est-il justifié ?

Le marché de l'électricité peut être justifié par les avantages qu'il offre en termes de concurrence. Cette dernière pousse les acteurs à proposer des tarifs compétitifs et à innover, notamment en intégrant davantage d'énergies renouvelables et en s'adaptant aux besoins et aux usages des consommateurs, alors même qu'il n'a de cesse d'évoluer : citons par exemple l'autoconsommation, la mobilité électrique et le stockage. La libéralisation permet en outre aux consommateurs de comparer et de choisir des options alignées avec leurs priorités, qu'elles soient économiques ou écologiques.

Cependant, l'électricité reste une ressource essentielle, un bien de première nécessité difficilement comparable à d'autres biens de consommation. Le marché introduit une volatilité des prix, influencée par des facteurs externes comme les crises géopolitiques ou les fluctuations des marchés de gros, ce qui peut pénaliser les consommateurs particuliers et professionnels.

C'est pourquoi la mise en place d'un système libéral complexe est critiqué. Certes, il fonctionne sans difficulté majeure pour alimenter les ménages, les entreprises et les collectivités, mais il semble incapable de tenir les engagements de baisse ni même de maintien des prix. C'est pourquoi certains remettent en cause la concurrence sur le marché de la fourniture, quand celle sur la production semble faire ses preuves tant qu'elle est bien harmonisée avec les besoins du réseau.