RTE, le transporteur d’électricité en France

️Changez de fournisseur et profitez d'une réduction sur le prix de l'électricité
Certains fournisseurs proposent un prix de l'électricité moins cher que le tarif réglementé. Pour les connaître, appelez un conseiller Selectra au :
Selectra recommande TotalEnergies pour réduire ses factures
Je souscris en ligne
RTE est le seul acteur sur le marché de l'énergie français chargé du transport de l'électricité. L'entreprise occupe donc une place majeure et essentielle. Elle intervient en second dans la chaîne de valeur de l'énergie : entre la production et la distribution. Ses trois objectifs principaux sont l'optimisation du fonctionnement du système électrique français à tout moment de la journée, la sécurisation de l'alimentation de ses clients en garantissant l'accès à une électricité sûre, abordable et propre, et l'adaptation du réseau et des outils pour contribuer à la transiation énergétique.
Quel est le rôle de RTE ?
RTE remplit des missions essentielles au bon fonctionnement du marché de l'électricité. Elle gère le transport de l'électricité, c'est-à-dire l'acheminement de l’électricité haute et très haute tension du producteur au distributeur. Elle entretient et développe tout le réseau de transport de l'électricité français.
Gestion du réseau de transport de l'électricité

La gestion du réseau de transport d’électricité (GRT) est assurée par un gestionnaire de réseau de transport. En France, ce GRT est RTE, une filiale dont 50,1 % des parts apparteniennet à EDF. Il n’y a qu’un seul gestionnaire de réseau de transport électrique en France. Il fait partie du Réseau européen de transport d'électricité (ENTSO-E) qui regroupe les systèmes électrique de tous les pays membres. Le GRT français remplit une mission double : il doit assurer le transport de l'électricité injectée dans le réseau jusqu'à un réseau de distribution ou jusqu'au consommateur industriel et il doit assurer l'équilibre du système électrique français.
RTE, en temps que GRT, est en charge :
- du transport de l’électricité, c’est-à-dire de son acheminement, sur de longues distances, entre les centres de production (ou les points d’arrivée sur le territoire national lorsque l’électricité est importée) et les grands centres de consommation ;
- de la gestion du système électrique français, c’est-à-dire de la continuité du fonctionnement du système électrique, qui suppose une vérification à tout moment de l’égalité entre les quantités d’électricité consommées et les quantités d’électricité soutirées.
Réseau de transport géré par RTE
L’électricité, une fois produite dans des centrales, doit être acheminée jusqu’à son consommateur. Pour ce faire, elle emprunte successivement deux types de réseaux :
- un réseau de transport, qui relie les grands centres de production et les grandes zones de consommation ;
- un réseau de distribution, géré par ENEDIS, qui dessert les clients finaux jusqu'à leurs compteurs.
Certains consommateurs sont directement raccordés au réseau de transport d’électricité. C’est le cas des usines très fortement consommatrices d’électricité. Cependant, la majorité des consommateurs sont raccordés à un réseau de distribution.
Le réseau de transport d’électricité achemine l’électricité à des niveaux de haute tension et sur de longues distances. Ces niveaux de haute tension permettent de minimiser les pertes par effet joule lors du transit de l’électricité par le réseau. Ces lignes à haute tension peuvent être soit aériennes, soit souterraines ou sous-marines.
2010 | 2012 | 2015 | 2017 | |
---|---|---|---|---|
Longueur totale du réseau | 104 040 km | 104 252 km | 105 448 km | 105 660 km |
Pertes électriques sur le réseau | 11,9 TWh | 10,52 TWh | 10,3 TWh | 11,2 TWh |
Energie transitant sur le réseau | 387,1 TWh | |||
Taux de pertes | 2,23 % | 2,08 % | 2,01 % | 2,23 % |
Source : Rapport d’activité 2012, RTE
L’électricité ne se stockant pas de manière rentable, un équilibre doit à tout moment être vérifié entre les quantités d’électricité injectées dans le réseau de transport et les quantités d’électricité soutirées (c’est-à-dire consommées).
- Le GRT est donc chargé, en fonction des prévisions de consommation, de programmer les injections d’électricité sur le réseau ; on dit que le GRT « appelle » les unités de production en fonction de leur ordre de mérite (meritorder) tel qu’il résulte des publications des offres de production des producteurs.
- Le GRT est le tenancier du marché d’ajustement de l’électricité (le marché de très court terme, assurant la satisfaction de la demande d’électricité).
Afin de préserver le réseau électrique (on parle de « sauvegarde » du réseau), le GRT dispose par ailleurs de prérogatives variées.
- En cas de surproduction par rapport aux quantités d’électricité consommées, il peut « découpler » (c’est-à-dire déconnecter) un moyen de production du réseau électrique.
- A l’inverse, en cas sous-production par rapport aux quantités consommées, le GRT peut :
- soit, faire appel à des capacités de réserve (lesquelles peuvent, dans certains cas, être automatiquement mises à disposition du réseau) ;
- soit en situation critique, procéder à des « délestages » (c’est-à-dire à des coupures d’électricité sur des zones localisées afin d’assurer la sécurité du reste du réseau).
Qui sont les clients de RTE ?Les clients de RTE sont les producteurs et les distributeurs d’électricité, les industriels et les négociants. C'est en effet un acteur qui ne traite pas directement avec les particuliers.
Comment se finance RTE ?

Le financement de RTE est assuré en grande partie par un tarif d’utilisation des réseaux publics de l’électricité (TURPE). Ce TURPE, facturé aux fournisseurs (et répercuté sur le facture finale aux consommateurs) est réparti entre le gestionnaire de réseau de transport et le gestionnaire de réseau de distribution. RTE a aussi d'autres sources de financement :
- EMTN (Euro Medium Term Notes) : un programme d'emprunts à moyen et long terme mis en place en 2006 ;
- Des lignes de crédit à la Banque européenne d'investissement (BEI) ;
- Des emprunts à court terme référencés auprès de la Banque de France ;
- Des facilités de crédit.
En mars 2018, RTE avait 3 actionnaires : EDF (50,1% des parts), la Caisse des Dépots et consignation (29,9%) et CNP Assurances (20,0%). EDF n'est plus l'unique actionnaire de RTE.
Histoire de RTE

RTE est une ancienne filière d'EDF. Elle s'appelait à l'origine Centre Régional de Transport et de Télécommunication (CRTT). RTE a été créée en 2000 : sa création a été la première étape tangible en France de l'ouverte du marché de l'énergie. Elle sanctionne la séparation entre production et transport. D'abord service interne à EDF, elle prend son indépendance juridique en 2005. C'est donc une entreprise à la fois jeune et ancienne. En 2012, RTE EDF Transport est devenu RTE Réseau de Transport de l'Électricité.
Pour assurer un traitement équitable des fournisseurs d’électricité, la législation impose une stricte séparation entre les activités de fourniture ou de production, d’une part, et les activités de gestionnaire de réseaux (transport et distribution), d’autre part. Beaucoup de pays européens ont, en conséquence, opté pour une séparation radicale, des sociétés indépendantes des fournisseurs s’occupant de la gestion des réseaux.
La France a toutefois opté pour un modèle original. RTE était pendant longtemps, sur le plan capitalistique, une filiale à 100% du fournisseur historique EDF, avant qu'en 2018, la Caisse des Dépôts et des Consignations (29,9 %) et CNP Assurances (20 %) ne prennent aussi des participations dans cette agence. EDF reste actionnaire majoritaire, avec 50,1 % des actions de RTE.

Toutefois, elle est indépendante, sur les plans comptables et managérial, de sa maison mère. Juridiquement, RTE est une société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance créée le 1er septembre 2005. Les relations entre RTE et EDF sont strictement contrôlées par la Commission de régulation de l’énergie.
RTE assurant le transport de l’électricité, elle est le destinataire d’informations à caractère confidentiel par tous les fournisseurs d’électricité. Par exemple, les fournisseurs alternatifs d’électricité bénéficiant de l’ARENH (tarif d’achat de l’électricité nucléaire fixé par l’Etat) communiquent leurs plans d’achat à RTE, ce qui permet de déduire leur stratégie commerciale. L’indépendance de RTE est donc essentielle puisqu’elle permet de garantir qu’EDF ne soit pas avantagée par rapport à ses concurrents par un accès à des informations de nature stratégique.
- Dates clés de l'histoire RTE
- 2000 : création de RTE pour entretenir, exploiter et développer le réseau de transport d'électricité ;
- 2000 : mise en place d'un nouveau mécanisme de marché pour l'équilibre offre-demande en électricité ;
- 2001 : création de Powernext, une bourse de l'électricité ;
- 2002 : lancement du programme de sécurisation mécanique du réseau ;
- 2003 : naissance du mécanisme d'ajustement ;
- 2005 : création d'une structure juridique propre ;
- 2006 : couplage des marché avec la Belgique et le Pays-Bas ;
- 2008 : lancement de Coreso, le 1er centre de coordination technique ;
- 2013 : mise en service de la ligne Cotentin-Maine ;
- 2014 : rendre compétitif l'effacement de consommation d'électricité compétitif ;
- 2015 : démultiplication des bénéfices de la production renouvelable.
Les Chiffres de RTE en 2017
- 4 648 millions d'€ de chiffres d'affaires ;
- 547 clients (négociants, producteurs d'électricité, consommateurs industriels, distributeurs, entreprises ferroviaires) ;
- 105 961 km de lignes électriques ;
- 2744 postes électriques ;
- 8 500 salariés.
Contribuer au réseau électrique de demain
Le secteur de l'énergie connaît un certain nombre de bouleversements qui ont un impact sur le rôle de RTE. D'ici à 2024, le GRT va devoir construire 800 à 1000 km de liaisons souterraines ou sous-marines et 10 000 km de lignes aériennes neuves ou renouvelées dont 2000 km de lignes à haute tension. Au total, c'est presque 12 fois la distance entre Nice et Paris de lignes qui vont être construites. Par ailleurs, l'entreprise prévoit la création de 10 000 nouvelles connexions européennes. L'objectif étant de construire un réseau moderne et performant qui soutiennent la mise en place des smart grids décidée par l'Union Européenne pour intégrer les nouveaux usages et les nouvelles méthodes de production.
Enjeux des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables vont être de plus en plus présentes sur le marché de l'énergie. Elles font l'objet de nombreuses politique publiques nationales et européennes. Or, elles posent aujourd'hui un problème essentiel : elles ne permettent pas une production continue de l'électricité, contrairement au nucléaire et aux énergies fossiles. En effet, ce sont des méthodes de production tributaires de aléas météorologiques. Le vent ne souffle pas toujours pour faire tourner les éoliennes, le brouillard peut limiter les capacités productrices des panneaux solaires. Comme il n'est pas encore possible de stocker l'électricité à faible coût, le réseau électrique doit pouvoir maîtriser ces aléas qui perturbent la production électrique.
Rôle joué par RTE
Le GRT a ici un rôle essentiel à jouer pour que tout le monde bénéficie en permanence d'un réseau électrique performant. Dans le cadre des Schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouvelables (S3EnR), il veille à la prise en compte des grands flux de l'électricité verte en Europe. En plus de l'accueil des énergies renouvelables en les raccordant dans les bons délais, il favorise la multiplication des sites de production pour pallier leur intermittence et leurs variations. Il participe aussi à la mutualisation pour compenser les diversités régionaux : c'est un des avantages d'avoir un GRT national unique.
RTE, une mission de conseilLe GRT conseille également les régions et prend une part active aux discussions politiques sur la transition énergétique. Il produit également un bilan énergétique, dans lequel il développe sa vision du marché de l'électricité sur les cinq ans à venir.
Bilan prévisionnel RTE 2017
RTE produit aussi régulièrement des bilans prévisionnels qui sont des études approfondies de l'évolution de la production et de la consommation d'électricité et des solutions qui permettent d'en maintenir l'équilibre. C'est une mission qui est prévue par le Code de l'énergie. C'est un document de travail qui aide à la prise de décision dans le secteur, à plus ou moins long terme. Le bilan prévisionnel 2017 couvre une période charnière pour la transition énergétique française, de 2018 à 2035. Ce nouveau bilan innove sur plusieurs points :
- Les hypothèses ont fait l'objet d'une consultation publique de toutes les parties prenantes intéressées (secteur privé et secteur public) ;
- La cohérence économique des scénarios a été améliorée ;
- De nombreuses possibilités ont été prises en compte, ce qui fait que RTE propose 5 scénarios différents.
Le but des scénarios ? Evaluer la faisabilité des objectifs de transition énergétiques fixés par les pouvoirs publics. Ces objectifs impliquent une modification sans précédent du secteur électrique depuis la réalisation du programme nucléaire. L'étude réalisée par RTE distingue deux périodes : 2018-2022 et 2022-2035 :
- 2018-2022 : fermeture des centrales à charbon et arrêt des premiers réacteurs après 40 ans de fonctionnement ;
- 2022-2035 : cinq scénarios de transition énergétique.
Nom du scénario | Principe du scénario | Conclusion du scénario |
---|---|---|
Ohm | Description des solutions qui doivent être mises en place pour respecter le cadre législatif défini par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte à l'horizon 2025 | Difficulté d'atteindre l'objectif des 50% de nucléaire dans le mix énergétique d'ici à 2025. |
Ampère | Diminution de la part du nucléaire sans le recours à de nouveaux moyens thermiques. | La cible des 50% de nucléaire atteinte en 2030, tout comme l'objectif des 40% d'énergies renouvelables. |
Hertz | Contexte de développement des énergies renouvelables moins rapide que prévu et soutien de la filière thermique à la diminution du nucléaire. | L'objectif des 50% de nucléaire serait atteint en 2030 grâce au déploiement de nouvelles centrales au gaz qui permettraient de combler le retard pris par le développement de la filière renouvelable. |
Volt | Développement dynamique du renouvelable français et innovation còté nucléaire. | En 2035, 9 réacteurs pourraient être fermés. Le nucléaire représenterait 55% du mix énergétique français. |
Watt | Arrêt des réacteurs après 40 ans | Scénario impossible sans le déploiement massif de nouvelles centrales thermiques. |
Quelque soit le scénario, certaines grandes lignes communes se dégagent. Il est par exemple sûr que la diversification du mix énergétique est possible d'ici à 2035. Tous les scénarios atteignent l'objectif des 40% d'énergies renouvelables d'ici à 2035. De manière logique, l'étude de RTE montre que la diminution de la consommation électrique facilite la diversification des sources de production d'électricité. Cette diversification dépend aussi du dynamisme de la filière renouvelable. Un mix énergétique davantage diversifié nécessite un réseau électrique flexible.