Évolution du prix de l'électricité en France et prévisions 2030

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En 2025, le prix du kWh en France connaît enfin une bonne nouvelle. Après plusieurs années de hausses marquées, atteignant un pic en 2024 avec un tarif de 0,2516 € TTC, conséquence de la fin du bouclier tarifaire (contre 0,2092 € en 2023), une baisse moyenne de 15 % a été annoncée. Le prix du kWh en option Base passe à 0,2016 € TTC, offrant un soulagement aux ménages ayant souscrit un contrat Tarif Bleu ou une offre de marché indexée sur celui-ci. Toutefois, cette diminution n’efface pas les disparités existantes entre les différentes options tarifaires.
Comment va évoluer le prix de l'électricité en 2025 ?
Le tarif réglementé de l’électricité va-t-il augmenter en février 2025 ?
› Non, le tarif réglementé de l'électricité n'augmente pas en février 2025, il baisse d'en moyenne 15 %.
Février 2025 :
Aux dernières nouvelles, le tarif réglementé de vente de l’électricité devrait baisser d'environ 15 % à partir du 1ᵉʳ février 2025. Cette baisse est rendue possible par la récente chute des prix de l'électricité sur les marchés de gros, une diminution marquée qui compense largement les hausses de coûts de distribution.
Cependant, cette baisse des prix ne doit pas masquer une autre réalité : pour soutenir le budget 2025, le gouvernement a décidé d’augmenter l’accise sur l’électricité. Cette taxe, destinée à fournir des recettes supplémentaires au budget de l’État, devrait se situer entre 40 et 50 €/MWh, soit bien au-dessus de son niveau d’avant crise, qui était aux alentours de 32 €/MWh.
Grâce à cette nouvelle accise, l’État espère financer un budget qui nécessite une hausse de recettes de 60 milliards d’euros, tout en assurant que les usagers au tarif réglementé bénéficient d’une diminution de leur facture globale en février 2025. Cette stratégie de rééquilibrage budgétaire permet de contenir les tarifs, mais limite aussi l’ampleur de la baisse par rapport à ce qu’elle pourrait être si l’accise était revenue à son niveau d’avant-crise.
La baisse du tarif réglementé prend en compte l'impact du passage du TURPE 6 au TURPE 7, entraînant une augmentation de 7,7 % du tarif (soit un peu moins que les 10 % initialement prévus pour août 2025), qui sera appliquée dès le 1ᵉʳ février 2025.
Le prix de l'électricité évoluera-t-il de la même manière pour tous les consommateurs ?
› Non, l’évolution dépendra du type de contrat ainsi que de l'option choisie.
Les tarifs de l’électricité en 2025 ne connaîtront pas la même évolution pour tous les consommateurs, en fonction du type d’offre qu’ils ont choisi. Cette différence est principalement liée à la nature des contrats, certains étant directement liés aux fluctuations du marché, tandis que d’autres sont à prix fixes.
- Les consommateurs au tarif réglementé de vente : pour ces derniers, une baisse de près de 14 % est prévue au 1ᵉʳ février 2025. Cette réduction, annoncée par la CRE, résulte de la baisse des coûts d’approvisionnement en électricité sur les marchés de gros, malgré une hausse des coûts de distribution (notamment via le TURPE). Ce groupe de consommateurs devrait donc bénéficier directement de cette diminution tarifaire.
- Les consommateurs ayant un contrat à prix fixe : ces derniers ne verront pas de baisse immédiate de leur facture d’électricité, au contraire, ils risquent même de payer plus cher (comment ça ? 🠒 explications). Leur contrat garantit un tarif stable hors taxes pendant la durée de l’engagement, généralement entre 1 et 3 ans. Même si le tarif réglementé baisse, ces clients resteront au tarif fixé lors de leur souscription jusqu’à l’échéance de leur contrat. Le blocage des prix ne couvre cependant pas les taxes. Or, la baisse du prix de l’électricité pour 2025 cache une hausse des taxes. Ces clients, déjà impactés par l'augmentation du TURPE appliquée en novembre 2024 (qui a entraîné une hausse annuelle de leur facture estimée entre 10 et 40 euros), devraient voir leur facture augmenter de nouveau en 2025.
- Les consommateurs avec des offres de marché à prix indexés : ces derniers verront leur prix de l'électricité évoluer simultanément à la baisse du tarif réglementé prévue en février 2025.
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L’électricité est-elle de nouveau abordable ?
› Non, l'électricité n'est pas vraiment redevenue abordable.
Bien qu'une baisse du TRV d'en moyenne 15 % ait été annoncée pour février 2025, cette baisse du prix de l'électricité intervient après des hausses significatives en 2022 et 2023. Par exemple, le prix du kilowattheure en option Base est passé de 0,1740 € en février 2022 à 0,2516 € en février 2024, soit une augmentation de plus de 44 % en deux ans. Ainsi, même avec la baisse, les tarifs de l'électricité resteront supérieurs aux niveaux d'avant-crise, ne permettant pas de considérer l'électricité comme redevenue « bon marché ».
2024 : une évolution à la hausse du prix de l’électricité
En 2024, le prix de l'électricité en France a connu les évolutions suivantes :
- 1ᵉʳ février 2024 : augmentation du TRV de l'électricité de 8,6 % pour les consommateurs en option Base et de 9,8 % pour les consommateurs en option Heures Pleines Heures Creuses. Pour les clients des offres EJP et Tempo, l'augmentation a été supérieure à 10 %. Elle est liée à l'augmentation de l'accise sur l'électricité, réduite à 1 € par MWh HT pendant la crise, et passée à 21 €/MWh HT le 1ᵉʳ février 2024, bien en dessous du tarif normal de 32,44 € par MWh pour les particuliers.
- × 1ᵉʳ août 2024 : initialement prévue pour le 1ᵉʳ août 2024, l'augmentation de 4,8 % du TURPE, qui aurait entraîné une hausse de 1 % du tarif réglementé, a été suspendue par le gouvernement en raison d'un contexte politique et social tendu. La hausse a donc été reportée au 1ᵉʳ novembre 2024 pour les offres de marché et au 1ᵉʳ février 2025 pour le Tarif Bleu.
- 1ᵉʳ novembre 2024 : le TURPE a bien augmenté, mais uniquement pour les offres de marché. De nombreux fournisseurs ont absorbé cette hausse dans leurs coûts, évitant ainsi d'augmenter leurs tarifs. En revanche, le tarif réglementé n'a pas été impacté par cette hausse. Elle sera intégrée dans une baisse prévue pour le 1ᵉʳ février 2025, avec un rattrapage sur les trois mois de décalage.
Un petit « ajustement » du TRV n'a pas échappé aux plus attentifs
Quelques observateurs avisés ont repéré une petite subtilité : une hausse discrète d'environ un euro par an sur l'abonnement du tarif réglementé. Cette augmentation semble être liée à l'incorporation de l'augmentation annuelle de la CTA, elle-même basée sur le TURPE, directement dans le tarif bleu dès le 1ᵉʳ novembre.
Comment a évolué le prix de l'électricité sur le marché de gros ?
Quel est le prix de l'électricité sur le marché de gros ?
Source : Nord Pool
Les prix de l'électricité sur les marchés de gros sont influencés par une multitude de facteurs, rendant les prévisions complexes. Ils ont connu des variations significatives ces dernières années, influencées par divers facteurs économiques, géopolitiques et climatiques :
- 2022 : Les prix ont atteint des niveaux sans précédent, principalement en raison de la crise énergétique liée à la situation internationale et à l'augmentation des prix des combustibles. Cette période a été marquée par une tension accrue entre l'offre et la demande, exacerbée par des événements géopolitiques majeurs.
- 2023 : Une baisse notable des prix a été observée par rapport à 2022, sans toutefois retrouver les niveaux d'avant la crise. Cette baisse est due à une amélioration de la sécurité d'approvisionnement, avec une meilleure disponibilité du nucléaire, une production renouvelable accrue et une consommation réduite. Le prix moyen spot en 2023 s'est établi à 97 €/MWh, soit trois fois moins que celui de 2022 (276 €/MWh) et une baisse de 11 % par rapport à 2021. Toutefois, malgré cette réduction, les prix restent élevés par rapport à la période 2014-2019, où la moyenne était de 40,7 €/MWh.
- 2024 : Les prix ont continué de fluctuer, avec des variations mensuelles notables. Par exemple, le 4 novembre 2024, le prix spot de l'électricité en France était de 107,88 €/MWh, contre 24,66 €/MWh le 4 octobre 2024 et 24,55 €/MWh le 4 novembre 2023.
Prix du lendemain 14/02/2025 |
Prix d'aujourd'hui 13/02/2025 |
Prix Spot il y a 30 jours 13/01/2025 |
Prix Spot l'an dernier 13/02/2024 |
|
---|---|---|---|---|
Prix (€/MWh) | 147.95 €/MWh |
150.63 €/MWh |
136.72 €/MWh |
73.43 €/MWh |
Évolution en € | -2.7 € | - | 13.9 € | 77.2 € |
Évolution en % | -1.8 € | - | 10.2% | 105.1% |
Source : Nord Pool Group - actualisé le 13/02/2025
Vers quelle évolution des tarifs de l'électricité d'ici à 2030 ? Analyse prospective
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Les prévisions pour l’évolution des prix de l’électricité en France à l’horizon 2030 indiquent une tendance générale à la hausse, influencée par plusieurs facteurs structurels :
- Fin du mécanisme de l’ARENH : la suppression prévue de l’ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix de l’électricité. Les fournisseurs alternatifs devront s’approvisionner davantage sur le marché de gros, potentiellement à des tarifs plus élevés que ceux de l’ARENH. Cette transition rend les prix plus sensibles aux fluctuations du marché et pourrait se traduire par une hausse pour les consommateurs selon la CRE.
Investissements dans le parc nucléaire et les énergies renouvelables : la France prévoit de prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires et d’en construire de nouvelles, tout en intégrant davantage d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. Ces projets nécessitent des investissements importants, estimés à 100 milliards d’euros par RTE d'ici à 2040. Ce coût pourrait se répercuter sur la facture des consommateurs, bien que RTE vise à stabiliser le coût du mégawattheure grâce à ces initiatives.
Le but c'est que l'ensemble du système électrique demain ne coûte pas plus cher au mégawattheure
- Inflation et demande accrue : l'augmentation de la demande d’électricité, notamment en raison de la croissance des véhicules électriques et de l’électrification de divers secteurs, pourra contribuer à la hausse des prix selon la CRE. Par ailleurs, l’inflation des coûts de main-d’œuvre et de matériaux pour la construction et la maintenance des infrastructures électriques est un facteur additionnel.
- Objectifs de décarbonation et réglementation environnementale : la transition énergétique et les objectifs de réduction des émissions de CO₂ incitent à investir davantage dans des technologies vertes et des infrastructures résilientes. Ces efforts sont essentiels pour atteindre les engagements climatiques, RTE et le ministère de la Transition écologique sont d'accord pour dire qu'ils représentent des coûts importants pour le réseau et les producteurs.
À quoi s’attendre pour le prix de l’électricité en 2030 ?
De nombreuses enquêtes ont été réalisées par les différents acteurs du monde de l'énergie pour tenter de dégager la tendance de l'évolution des prix de l'électricité dans les années à venir. La CRE, Statista, l'Union française de l’électricité, la Cour des comptes, etc. Tous s'accordent à déclarer que le prix de l'électricité devrait bel et bien augmenter. D'après l'étude réalisée par Statista et le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer en 2020 (avant la crise), le prix de l'électricité en 2030 devrait s'élever à 128,3 euros par mégawattheure. Une estimation qui paraît peu réaliste aujourd'hui.
Un prix de 128,30 €/MWh d'ici à 2030 peut sembler modéré en comparaison aux 276 €/MWh atteints en 2022. Cependant, il est important de noter que le pic de 2022 s’est produit dans un contexte de crise énergétique sans précédent. La guerre en Ukraine, la flambée des prix du gaz, et les problèmes de disponibilité du parc nucléaire avaient contribué à faire grimper les prix à des niveaux records. L'estimation de 128,30 €/MWh repose sur un retour à un cadre plus stable, soutenu par des investissements dans les infrastructures, une meilleure intégration des énergies renouvelables, et un équilibre renforcé entre l’offre et la demande. Ce prix reflète donc une situation où les tensions de marché exceptionnelles se seraient atténuées, permettant une relative stabilisation des coûts pour les consommateurs.
Le prix de l'électricité pourrait-il baisser ?
Non, une baisse durable du prix de l'électricité semble peu probable d'ici à 2030. Les coûts sont attendus à la hausse en raison des investissements massifs pour moderniser les infrastructures, intégrer les renouvelables et prolonger le parc nucléaire. Des stabilisations ponctuelles sont possibles, mais les tendances globales indiquent une progression continue des prix.
Comment sera l'électricité en 2040 ?
À l’horizon 2040, la France vise une électricité très majoritairement décarbonée, avec une part encore plus élevée d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, dépassant potentiellement 50 %. L'électricité en 2040 devrait être :
- Une électricité majoritairement verte : selon les scénarios de RTE, la part des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique) pourrait représenter au moins la moitié de la production électrique, voire plus, si les objectifs climatiques de la France et de l’Union européenne sont maintenus et si les infrastructures permettent de gérer cette augmentation de manière efficace.
- Un mix combinant nucléaire et renouvelable : selon le ministère de la Transition écologique, le parc nucléaire restera un pilier important de la production électrique. La France prévoit de prolonger la durée de vie de certaines centrales et d’investir dans de nouveaux réacteurs pour assurer une production stable et décarbonée, complétant ainsi l'intermittence des renouvelables.
- Technologies de gestion et stockage de l’énergie : le développement de technologies avancées, comme les réseaux intelligents (smart grids), le stockage d’énergie, et l’hydrogène vert, sera essentiel pour équilibrer la demande et gérer la variabilité des énergies renouvelables. Ces innovations joueront un rôle clé pour assurer une électricité fiable et flexible d'ici à 2040.
Pourquoi le prix de l'électricité évolue ?
De quoi dépend le prix de l'électricité ?
Le prix de l’électricité dépend de plusieurs facteurs, qui peuvent être regroupés en quatre grandes catégories :
- Coût de l’approvisionnement :
- Prix de gros de l’électricité : le coût d'achat sur les marchés de gros, influencé par la demande, l'offre (notamment en fonction des saisons et des conditions climatiques), et le coût des matières premières comme le gaz ou le charbon, qui sont souvent utilisés dans la production d'électricité.
- Production de l'électricité : les coûts varient selon les sources d'énergie (nucléaire, gaz, éolien, solaire, etc.). Les sources renouvelables, par exemple, peuvent être moins coûteuses à long terme mais nécessitent des investissements initiaux importants.
- Coût du transport et de la distribution de l'électricité :
- Réseaux de transport (RTE en France) et de distribution (comme Enedis) : ils assurent l'acheminement de l’électricité des centrales jusqu'aux consommateurs. Ces coûts sont réglementés et couvrent l'entretien, le développement et la sécurité des infrastructures.
- Pertes d’énergie : lors de la transmission, une partie de l'électricité est perdue, ce qui est également intégré dans les coûts.
- Taxes et contributions sur l'électricité : en France, les taxes représentent environ un tiers de la facture. Parmi elles, on trouve l'accise sur l'électricité, la CTA et la TVA.
- Marge du fournisseur : chaque fournisseur inclut une marge dans ses tarifs pour couvrir ses coûts opérationnels (service client, marketing, etc.) et pour dégager des bénéfices. Cette marge est souvent plus élevée pour les offres de marché que pour le tarif réglementé.
Enfin, des événements externes (comme des tensions géopolitiques, des crises énergétiques ou des changements dans la réglementation) peuvent également provoquer des fluctuations importantes dans les coûts de l'électricité.
La composition du prix de l'électricité peut s'avérer complexe. C'est pourquoi le graphique ci-dessous illustre de façon simplifiée la répartition de tous les paramètres du prix de l'électricité. Concrètement, vous trouverez ci-dessous la facture annuelle en euros constants d’un particulier au tarif réglementé ayant souscrit l’option Base et une puissance de 6 kVA (en €/an) (pour une consommation de 2400 kWh/an) :
Facture annuelle en euros constants d’un particulier au tarif réglementé ayant souscrit l’option Base et une puissance de 6 kVA (en €/an) pour une consommation de 2 400 kWh/an - Source : CRE - Graphique : Selectra
Qui décide de l'évolution des prix de l'électricité ?
L'évolution des tarifs réglementés d'EDF
L’évolution du tarif réglementé de l’électricité d’EDF (ou Tarif Bleu) est ajustée au maximum deux fois par an, généralement au 1ᵉʳ janvier et au 1ᵉʳ août. En tant que fournisseur historique d'électricité, EDF reste partiellement encadré par les pouvoirs publics, malgré la libéralisation du marché en 2007. Cette régulation permet à l'État de garder un certain contrôle sur le prix de cette offre, ce qui a été jugé crucial pour préserver la stabilité économique. Jusqu’à leur suppression au 1ᵉʳ juillet 2023, il en était d'ailleurs de même pour les tarifs réglementés du gaz avec Engie.
La fixation des tarifs réglementés de vente d'électricité (TRVE) en France a évolué au fil du temps. Jusqu'en 2015, les ministres chargés de l'économie et de l'énergie établissaient les TRVE, après consultation de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Depuis le 7 décembre 2015, cette procédure a été inversée : la CRE propose désormais les barèmes des TRVE, et les ministres disposent d'un délai de trois mois pour les approuver ou les modifier. Cette modification vise à renforcer l'indépendance de la CRE dans la détermination des tarifs, tout en maintenant une supervision gouvernementale.
La loi (Décret n°2009-975 du 12 août 2009 relatif aux tarifs réglementés de vente de l'électricité) dispose que les tarifs réglementés doivent couvrir les coûts supportés par le fournisseur et producteur historique EDF.
L'évolution des tarifs en offres de marché
Pas moins d'une trentaine de fournisseurs sont aujourd'hui présents sur le marché français de l'électricité et concurrencent EDF. Ils décident librement du prix HT de l'électricité qu'ils fournissent pour leurs offres dites « de marché » ; mais doivent composer avec les taxes et les tarifs d'acheminement. Fixés par les pouvoirs publics, ils représentent plus de la moitié du prix de l'électricité.
On distingue deux principaux types d'offres de marché :
- Les offres à prix indexé sur le tarif réglementé, garantissant au consommateur un pourcentage de remise par rapport au prix du kWh HT du tarif Bleu d'EDF. Le tarif de ces offres peut évoluer une fois par mois, même si dans les faits, la majorité des fournisseurs font évoluer le tarif de ses offres à prix indexé uniquement lorsque le tarif réglementé évolue.
- Les offres à prix fixe, qui garantissent au consommateur que le prix HT de leur électricité sera bloqué pendant une durée établie contractuellement. Elle peut être d'une à quatre années selon l'offre et le fournisseur.
À quelle fréquence évoluent les prix de l'électricité ?
Le tarif réglementé de vente de l'électricité (TRVE) est révisé deux fois par an par les pouvoirs publics, généralement en janvier et en août. Historiquement, les fournisseurs alternatifs alignaient leurs ajustements tarifaires sur ces dates. Cependant, avec la libéralisation du marché de l'énergie et l'émergence de divers types d'offres de marché, les fournisseurs modifient leurs prix plus fréquemment, en fonction des conditions du marché et de leur stratégie commerciale. Il est donc essentiel pour les consommateurs de bien comprendre les conditions de leur contrat et de comparer régulièrement les offres disponibles pour s'assurer de bénéficier du tarif le plus avantageux.
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Pourquoi les prix de l'électricité augmentent-ils ?
Toutes les augmentations du prix de l'électricité n'ont pas les mêmes causes. Les Français paient la maintenance du réseau, l'émergence des énergies renouvelables et surtout le prix du renforcement de la sécurité dans les centrales nucléaires pour allonger leur durée d'exploitation.
Qu'en est-il de la puissance énergétique de la France ? Si la France présente une grande force énergétique grâce à son parc nucléaire, elle ne peut malheureusement pas compter sur l'ensemble de ses réacteurs pour affronter la crise. Plus d'une dizaine sont actuellement à l'arrêt, pour des projets de maintenance prévus avant la crise.
Il peut être noté que les dépenses de l'État liées aux aides fournies pendant la crise énergétique ont représenté 71 719 millions d'euros en tout. Ci-dessous, il est possible de constater les coûts provisoires dépensés par l'État pour les aides spécifiques à la crise énergétique, estimées par la Cour des Comptes en fonction de chaque type d'énergie et par année :
Multi-énergies concernent les aides pour toutes énergies confondues - Sources : Rapport de la Cour des Comptes sur les mesures exceptionnelles de lutte contre la hausse des prix de l’énergie - Graphique : Selectra
Un effort de modernisation du parc de production électrique
De lourds investissements sont en cours pour moderniser les installations existantes (centrales nucléaires, barrages hydrauliques...). EDF s'est lancé dans un grand chantier de rénovation de son parc de centrales nucléaires, afin de permettre l'allongement de la durée de vie des réacteurs à 60 ans et pour se conformer en parallèle aux nouvelles normes de sûreté suite à la catastrophe naturelle de Fukushima. Le plan de grand carénage, pour permettre d'allonger la durée de vie des centrales nucléaires de vingt ans, devrait coûter au minimum 55 milliards d'euros. En parallèle, EDF construit actuellement l'EPR de Flamanville, dont le coût pourrait dépasser les 10 milliards d'euros, soit plus du double du prix initial.
Ces investissements sont fortement critiqués par certaines associations et partis politiques, pour qui il faudrait « arrêter les frais » et accélérer la transition énergétique pour une sortie progressive du nucléaire. Le coût du nucléaire ne cesse d'augmenter, tandis que le coût marginal de la production verte décroît encore plus fortement encore que l'on ne l'imaginait. Au-delà des prévisions d'investissements très coûteux - et qui sont très souvent dépassées, la sécurité des centrales reste un enjeu central et impossible de garantir totalement. Malgré cela, difficile pour EDF de quitter le nucléaire, véritable ADN de l'entreprise, par lequel il s'est forgé une réputation internationale et est devenu premier producteur d'électricité au monde.
La maintenance et le développement du réseau électrique

RTE et ENEDIS investissent également des milliards d'euros chaque année dans leurs réseaux respectifs de transport et de distribution. Le réseau électrique français est le plus long d'Europe et parmi les plus effectifs. Parmi les grands projets figurent l'enfouissement continu des lignes électriques et le déploiement des compteurs Linky. L'arrivée des compteurs intelligents représente un coût estimé à 7 milliards d'euros d'ici à 2022 ; or elle permettra par la suite d'économiser sur les interventions à domicile et la maîtrise de la demande et de la production d'énergie.
Les deux entreprises qui acheminent l'électricité jusqu'aux consommateurs finaux, particuliers et professionnels, réalisent une mission de service public. Leurs tarifs sont donc calculés et fixés par les pouvoirs publics et évoluent chaque année. Les fournisseurs doivent donc payer un Tarif d'Utilisation des Réseaux Publics de l'Électricité pour transporter cette énergie des centres de production aux logements et locaux de leurs clients. Bien entendu, ce tarif est répercuté sur le prix payé par les clients.
Un produit très taxé pour soutenir les renouvelables
Plusieurs raisons ont été avancées par les gouvernements pour justifier les hausses consécutives des taxes sur l'électricité. En particulier, deux principales raisons sont derrière l'augmentation de l'accise sur l'électricité (anciennement CSPE), qui a augmenté de 650 % depuis sa création en 2002 :
- Le manque à gagner causé par les dépenses liées au soutien des énergies renouvelables. Dans le cadre de la transition énergétique, la loi oblige EDF à racheter une partie de l'électricité produite par les énergies renouvelables à un tarif fixé par l'État (le tarif dit « de rachat »). La différence entre le tarif de rachat et le prix habituel de l'électricité est compensée par l'accise de l'électricité, anciennement CSPE.
- La mise en place du chèque énergie pour venir en aide aux ménages en difficulté.
Qu'est-ce que les tarifs sociaux ? Auparavant, tarifs sociaux était une aide versée aux foyers les plus modestes pour alléger leur facture énergétique. Ceux-ci ont été remplacés par le chèque énergie.
Les taxes et contributions sur l'électricité sont les mêmes pour tous les fournisseurs. Elles représentent un tiers du prix TTC de l'électricité, faisant de l'énergie une des denrées les plus taxées en France. Il revient aux députés de fixer le montant de ces taxes et contributions, qui évoluent au maximum une fois par an.
Les dernières évolutions du prix de l'électricité
Le prix de l'électricité évolue plus vite que l'inflation
Malgré l’ouverture du marché à la concurrence en 2007, censée stimuler une baisse des prix, le coût de l’électricité n’a cessé d’augmenter. Alors que l’inflation est restée modérée sur la période, le prix de l’électricité a augmenté cinq fois plus rapidement, avec une accélération marquée depuis 2020.
En option Base pour une consommation annuelle de 2229 kWh - Source : Médiateur de l'Énergie - Graphique : Selectra
Date d'application | Prix du kWh TTC | Variation annuelle du prix du kWh | Taux d'inflation annuel |
---|---|---|---|
1ᵉʳ août 2012 | 0,1263 € | -- | 2 % |
1ᵉʳ août 2013 | 0,1329 € | +5,3 % | 0,9 % |
1ᵉʳ novembre 2014 | 0,1401 € | +5,42 % | 0,5 % |
1ᵉʳ août 2015 | 0,1437 € | +2,57 % | 0 % |
1ᵉʳ août 2016 | 0,1503 € | +4,59 % | 0,2 % |
1ᵉʳ août 2017 | 0,1466 € | -2,46 % | 1 % |
1ᵉʳ février 2018 | 0,1467 € | +0,07 % | 1,8 % |
1ᵉʳ août 2018 | 0,1450 € | -1,16 % | |
1ᵉʳ juin 2019 | 0,1531 € | +5,59 % | 1,1 % |
1ᵉʳ août 2019 | 0,1524 € | -0,46 % | |
1ᵉʳ février 2020 | 0,1546 € | +1,44 % | 0,5 % |
1ᵉʳ août 2020 | 0,1557 € | +0,71 % | |
1ᵉʳ février 2021 | 0,1582 € | +1,61 % | 1,6 % |
1ᵉʳ août 2021 | 0,1558 € | -1,52 % | |
1ᵉʳ février 2022 | 0,174 € | +11,68 % | 5,2 % |
1ᵉʳ février 2023 | 0,2062 € | +18,51 % | 4,9 % |
1ᵉʳ août 2023 | 0,2276 € | +10,38 % | |
1ᵉʳ février 2024 | 0,2516 € | +10,54 % | -- |
Source : évolution du prix du kWh issue de la base de données de la CRE, évolution des prix à la consommation issue de la base de données de l'Insee.
L'électricité n'est pas la seule énergie à avoir suivi une tendance haussière. Les prix du gaz naturel, du gaz propane et du fioul se sont également envolés, comme en atteste notre comparatif du prix des différentes énergies.
Pourquoi le prix de l'électricité a flambé depuis 10 ans ?
Depuis une dizaine d'années, les prix de l'électricité ont augmenté de manière assez impressionnante, plus fortement que l'inflation. Cette évolution s'explique notamment par une hausse des taxes de l'électricité ainsi qu'une volonté des pouvoirs publics de protéger les fournisseurs alternatifs, concurrents d'EDF.
Malgré cette évolution défavorable aux consommateurs d'électricité en France, ces derniers peuvent s'estimer heureux. En effet, le prix de l'électricité en France se trouve en dessous de la moyenne européenne. Si l'on compare les prix de l'électricité en France en comparaison avec le reste de l'Europe, on remarque que les prix français sont tout de même inférieurs à la moyenne. Selon le ministère de la Transition écologique, en 2019, l'électricité en France coûtait 14 % moins cher que le prix moyen en Europe. Toutefois, l'écart tend à se réduire nettement, puisqu'en 2008, la différence entre la France et la moyenne de l'Europe était de 28 %.