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Crise de l'énergie : Bouclier tarifaire, TRV, gaz russe... 60 définitions pour briller en société

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Indépendance énergétique, blackout, délestage, sécurité d’approvisionnement : depuis le début de la crise énergétique, le lexique de l’énergie a envahi les colonnes des actualités. Pourtant, il n’est pas toujours facile de tout comprendre. Alors pour mieux cerner les enjeux de cette situation inédite, voici un lexique contextualisé de la crise énergétique à garder sous la main au cours des prochains mois.

A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

A

Augmentation des prix de l’électricité

Les prix de l’électricité en France ont commencé à augmenter fortement après l’été 2021 pour les raisons suivantes :

  • La hausse de la demande mondiale en énergie après la crise sanitaire du Covid-19, qui a entraîné l’augmentation des prix du gaz et du pétrole ;
  • Une importante dépendance de la France aux importations de gaz étrangères, dont russe, malgré l’augmentation des prix mentionnée ci-dessus ;
  • Les prix de l’électricité étant indexés sur ceux du gaz aux niveaux européen et français, ils ont naturellement connu une hausse significative.

L’augmentation des prix de l’électricité s’est accrue depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022. Cela s'explique notamment par l’envolée des prix du gaz, dont la Russie limite progressivement les exportations.

ARENH

L’ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique) est un dispositif permettant aux fournisseurs alternatifs de bénéficier d’un tarif fixe avantageux pour un volume donné d’électricité nucléaire produite dans le parc d’EDF.

Il a été défini par la loi NOME en 2010 dans le cadre de l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence. EDF, alors à la tête d’un vaste parc de production nucléaire rentabilisé et stable, apparaissait comme favorisé par rapport aux fournisseurs alternatifs soumis aux fluctuations des cours du marché international. Le dispositif de l’ARENH empêche EDF de bénéficier d'une position de monopole sur le marché français et ainsi de respecter les réglementations européennes concernant la concurrence.

Son fonctionnement est encadré par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie).

Concrètement, en 2022, l’ARENH oblige EDF à vendre 120 TWh d’électricité (contre 100 en 2021) aux fournisseurs alternatifs au prix de 46,2 €/MWh (contre 42 €/MWh de 2012 à 2021). Il s’agit d’un tarif particulièrement compétitif par rapport au prix du marché, surtout en période de crise : pour comparaison, le prix du MWh atteignait jusqu’à 328,5 €/MWh le vendredi 11 mars 2022.

Le plafonnement et le prix du MWh de l’ARENH ont été revus début 2022 pour faire face à la crise énergétique traversée par la France.

Toutefois, le dispositif de l’ARENH est fréquemment critiqué pour son inadéquation avec la logique concurrentielle et son effet contreproductif sur la mise en place de nouveaux moyens de production d’électricité par les fournisseurs alternatifs eux-mêmes.

B

Blackout

La France fait face à un risque de blackout pour l'hiver 2022-2023, c’est-à-dire d’une panne globale d’électricité et de gaz.

Le pays pourrait en effet subir une pénurie de gaz faisant suite aux réductions des exportations de gaz du Kremlin, ce qui limiterait par conséquent la production d’électricité française. En parallèle, la mise à l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires pour défaut de corrosion pourrait aussi diminuer significativement la quantité d’électricité française produite. En hiver, les besoins en énergie des ménages et des bâtiments augmentent (lumière, chauffage, etc) : la question de savoir s’il y aura assez d’électricité et de gaz pour subvenir aux besoins des Français apparaît donc comme légitime.

Cependant, le président Emmanuel Macron affirmait récemment :

« Il n’y a aucun risque de coupure parce que quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen. »

Plusieurs voix s’élèvent pour encourager les consommateurs et les industriels à réduire leur consommation d’énergie. Le gouvernement met actuellement en place des plans de réduction des consommations énergétiques visant à limiter les risques de blackout pour la période de froid.

Bouclier tarifaire énergétique

Un bouclier tarifaire correspond à un dispositif gouvernemental visant à protéger les consommateurs d’une augmentation trop importante des prix. Dans le cadre de la crise énergétique, le bouclier tarifaire s’applique aux prix du gaz et de l’électricité. Les modalités tarifaires de ce bouclier énergétique sont précisées dans l’article 181 de la loi de finances 2022. Les modalités fiscales, quant à elles, sont détaillées dans l’article 29.

Pour limiter l’envolée des tarifs de l’énergie et leur impact sur le pouvoir d’achat des ménages français, le bouclier tarifaire 2022 prévoit deux axes d’action :

  • Le gel tarifaire du tarif réglementé de vente du gaz naturel à la suite de l’augmentation du 1er octobre 2021 (+ 12,6 % TTC) ;
  • Le plafonnement de l’augmentation du tarif réglementé de vente de l’électricité à 4 % TTC lors de la révision tarifaire biannuelle de février 2022 et d’août 2022.

Il faut savoir que sans le bouclier tarifaire, la hausse des tarifs de l’électricité en février 2022 aurait avoisiné les + 45 % HT.

En mai 2022, le gouvernement a annoncé la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’année 2022.

C

Commission européenne

La Commission européenne (C.E.) a pour mission d’exécuter et de gérer les politiques de l’Union européenne. C’est elle, avec le Conseil et le Parlement, qui définit les priorités de l’UE en termes de dépenses et qui fixe les budgets annuels.

Depuis 2019, la C.E. est présidée par Ursula von der Leyen.

D’ici à la fin 2023, le gouvernement français doit présenter à la Commission européenne un nouveau plan de régulation du nucléaire. Dans le contexte de crise actuel, il s’agit d’un point crucial pour la souveraineté énergétique du pays. Mais la France doit également répondre aux réglementations européennes sur la concurrence. Cela représente un enjeu important pour le pays, qui doit éviter de positionner EDF en situation de monopole sur le marché de l’électricité national et ainsi être en adéquation avec les textes internationaux.

Corrosion

Identifié dès la fin de l’année 2021 sur les soudures des tuyauteries d’injection de sécurité de différents types de réacteurs, ce problème de sûreté engendre une baisse significative de la production d’énergie nucléaire française. Par conséquent, cela engendre un manque à gagner pour EDF. Une situation qui contribue à fragiliser encore plus l’approvisionnement français, le nucléaire représentant un enjeu central dans la construction de la souveraineté énergétique du pays.

Au mois de juillet 2022, 12 réacteurs nucléaires français étaient à l’arrêt pour des raisons de défaut de corrosion.

Toutefois, cela ne devrait pas requérir la suspension de nouveaux réacteurs pour l’hiver 2022-2023. L’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) a en effet validé le plan d’action présenté par EDF pour faire face à cette situation inédite. Le producteur prévoit ainsi de vérifier l’état de tous ses réacteurs grâce à des ultrasons d’ici à 2025.

CRE (Commision de Régulation de l’Énergie)

La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) est l’autorité administrative indépendante en charge de la régulation des marchés français de l’énergie (gaz et électricité).

La CRE a été créée dans le cadre de la loi du 10 février 2000 concernant la modernisation et au développement du service public de l’électricité et à la loi du 3 janvier 2003 relative aux marchés du gaz et de l’électricité et au service public énergétique.

Indépendante et administrative, la CRE ne peut recevoir aucune directive de la part d’EDF ou du gouvernement, par exemple. Elle a également le pouvoir de sanctionner les pouvoirs publics ou des fournisseurs lorsque cela est jugé nécessaire.

Parmi les principales missions de la CRE, on retrouve notamment :

  • Réguler les réseaux de gaz et d’électricité pour garantir le droit d’accès aux réseaux de transport et de distribution, mais aussi aux installations de stockage souterrain de gaz naturel et aux installations de gaz naturel liquéfié (GNL) ;
  • Réguler les marchés de l’énergie grâce à des enquêtes et à des sanctions visant à garantir le bon fonctionnement des marchés et à contrôler la cohérence des tarifs et offres proposés par rapport au contexte économique et technique ;
  • Réguler les marchés de gros avec l’Autorité des marchés financiers ;
  • Réguler le marché de détail, c’est-à-dire les contrats conclus entre producteurs, négociants et fournisseurs. Cela inclut notamment la mission de fixation des tarifs réglementés de l’énergie et des tarifs publics ;
  • Soutenir la production d’énergie française grâce à des dispositifs variés : fixation des tarifs de rachat de l’électricité renouvelable des petites installations, mise en place des conditions d’application de l’ARENH, etc ;
  • Informer les consommateurs français, notamment par le biais du Médiateur de l’énergie, en charge des litiges opposant les acteurs des marchés aux consommateurs finaux.

La CRE s’intègre aussi dans un contexte international : elle fait partie de l’ERGEG (Groupe des régulateurs européens de l’électricité et du gaz), qui conseille la Commission européenne. Elle est également membre du MEDREG (Conseils des régulateurs européens de l’énergie et des régulateurs méditerranéens de l’énergie).

Il s’agit donc d’un organe central dans le contexte de crise énergétique actuel.

D

Décarbonation

Il s’agit de l’ensemble de techniques et de mesures visant à réduire les émissions de carbone (CO2) d’un pays, d’un secteur d’activité ou d’une entreprise.

La stratégie de décarbonation cristallise des enjeux majeurs : limitation du réchauffement planétaire, construction de l’indépendance énergétique française, etc. Elle représente un outil de taille pour atteindre les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Ainsi, la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) prévoit une réduction des émissions de 35 % d’ici à 2030 et de 81 % d’ici à 2050 (par rapport à 2015).

Les industriels sont particulièrement concernés par les objectifs de décarbonation, car ils génèrent en France environ un cinquième des émissions de CO21. Pour se décarboner, le secteur industriel doit miser sur une meilleure efficacité énergétique, mais aussi sur un mix énergétique plus électrique et plus vert et sur l’optimisation de l’efficacité matière et recyclage. Dans ce cadre, l’ADEME a mis en place des plans de transition pour les principales activités industrielles.

1Source : Comprendre les enjeux de la décarbonation, ADEME.

Délestage

Paru au journal officiel le 8 avril 2022, le décret 2022-85 prévoit la possibilité de couper la fourniture de gaz sur certains sites pendant une période donnée.

Ce plan de délestage de gaz vise à réduire le risque de blackout pendant les périodes de pointe de consommation en priorisant l’approvisionnement en gaz de sites essentiels (EHPAD, écoles, hôpitaux, etc).

GRDF a effectué une large étude auprès des acteurs concernés par ce plan afin de définir une liste de priorisation aussi pertinente que possible. Le délestage de gaz sera en priorité appliqué dans les sites les moins impactés par une coupure temporaire de la fourniture.

Le plan de délestage ne concerne que les plus gros consommateurs professionnels de gaz, c’est-à-dire ceux qui consomment plus de 5 GWh par an. Il s’agit donc principalement des très gros sites industriels, de certains producteurs d’électricité, de stades, grands centres commerciaux ou encore de grands bâtiments tertiaires ou résidentiels équipés d’une chaudière à gaz.

Diversification

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays européens se retrouvent dans l’obligation de diversifier leurs sources d’approvisionnement en gaz afin de gagner leur indépendance énergétique.

Bien que Bruxelles mette en priorité l’accent sur le développement des énergies renouvelables et sur les stratégies d’économies d’énergie, la diversification des approvisionnements en gaz s’impose aussi comme une solution incontournable.

Les pistes de diversification sont diverses : des importations de gaz depuis l’Azerbaïdjan, la Norvège et l’Algérie via des gazoducs, mais aussi de gaz naturel liquéfié par la mer depuis l’Egypte, l’Afrique de l’Ouest, l’Australie et les États-Unis. Environ 10 milliards d’euros doivent être investis pour construire des terminaux méthaniers adaptés.

E

Économies d’énergie

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) et de nombreux acteurs majeurs du secteur conseillent aux consommateurs de limiter leur consommation d’énergie afin de réduire les besoins et d’assurer la sécurité du réseau électrique, tout en agissant en faveur du climat.

Pour éviter une pénurie de gaz durant l’hiver 2022-2023, l’Union européenne ont mis en place le plan « Économiser l’énergie ». L’objectif ? Réduire la consommation de gaz européenne de 15 % d’ici à mars 2023 grâce à un panel de mesures concrètes : « Opération thermostat » en Grèce, obscurité dans les monuments en Allemagne, publicités lumineuses éteintes en France, limitation de l’utilisation des climatiseurs en Italie, etc.

Les citoyens européens peuvent, eux aussi, participer à cette économie d’énergie globale. Consommer moins grâce à quelques astuces, c’est possible :

  • Consulter l’étiquette énergie des appareils électroménagers pour privilégier des modèles énergétiquement efficaces ;
  • Réguler l’utilisation des appareils électriques les plus énergivores tels que le congélateur indépendant, le sèche-linge, le lave-vaisselle, les plaques cuisson, le four ou encore le lave-linge ;
  • Adopter le programme « éco » lorsque cela est possible ;
  • Éviter le four à pyrolyse, particulièrement énergivore ;
  • Éteindre ou débrancher les appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés, plutôt que de les laisser en veille ;
  • Opter pour des lampes à LED ou fluocompactes et éviter le suréclairage ;
  • Optimiser son chauffage grâce à un régulateur et un programmateur ;
  • Limiter la température de chauffe à 19 °C dans les pièces de vie ;
  • Effectuer des travaux de rénovation énergétique, si cela est possible, etc.

Électricité verte

Une électricité verte est une électricité issue de sources d’énergies renouvelables et non fossiles : photovoltaïque, éolien, hydraulique, géothermique, biomasse ou marémotrice.

Une offre est considérée comme étant « verte » lorsque le fournisseur peut garantir que pour 1 kWh consommé par un client de cette offre, 1 kWh d’électricité verte est injecté sur le réseau. Cela contribue au verdissement du mix énergétique.

Embargo

Un embargo correspond à l’arrêt des exportations d’un produit vers un autre État ou des importations d’un produit depuis un État. Cet outil peut être utilisé comme une sanction économique, comme c’est le cas actuellement dans le contexte de la guerre en Ukraine.

L’Union européenne a ainsi décidé d’un embargo sur le pétrole russe le 30 mai 2022. Cette mesure consiste à interdire toutes les importations d’or noir provenant de Russie par voie maritime d’ici à la fin 2022.

La question de l’embargo sur le gaz se pose également pour l’UE depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais certains États européens sont particulièrement dépendants du gaz russe, ce qui rend difficilement envisageable l’option d’un embargo total.

En parallèle, la Russie a déjà commencé à stopper ses exportations de gaz vers plusieurs pays tels que la Bulgarie et la Pologne.

Énergies renouvelables

Pour renforcer l’indépendance énergétique tout en développant la production d’électricité décarbonée, l’Union européenne prévoit d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables.

Une énergie renouvelable provient d’une source renouvelée en permanence par la nature. Les principaux types d’EnR sont :

Le plan REPowerEu de Bruxelles inclut un large volet sur le développement massif et rapide des énergies renouvelables au sein de l’UE. Ces dernières représentent en effet un outil essentiel pour construire la souveraineté énergétique du vieux continent et pour limiter le réchauffement climatique. De son côté, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher annonçait récemment des mesures d’urgence pour renforcer rapidement l’indépendance énergétique de la France2.

2Source : Agnès Pannier-Runacher annonce des mesures d’urgence pour accélérer le développement de la production d’énergies renouvelables, Ministère de l’Écologie, 28 juillet 2022.

Engie

Engie (ex-GDF) est un groupe industriel énergétique français d’envergure internationale (3e plus grand groupe du secteur de l’énergie mondial en 2015, en-dehors du pétrole).

L’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence a mis fin au monopole d’EDF (électricité) et de GDF (gaz) en France. Dans ce cadre, les deux entreprises sont devenues concurrentes. GDF est devenue GDF-Suez en 2008, puis Engie en 2015.

En 2020, l’État français détenait près d’un cinquième de son capital social. La principale activité du groupe est la fourniture d’énergie et de services.

F

Fossile

Les énergies fossiles ont pour caractéristique d’être issues de la combustion du pétrole, du charbon ou du gaz naturel.

Malgré les effets néfastes pour l’environnement avec de forts taux d’émission de CO2 et le caractère épuisable de ces ressources, de nombreux pays sont encore dépendants des énergies fossiles. C’est notamment le cas de l’Australie, qui traverse une crise énergétique majeure.

La guerre en Ukraine et l'accélération du réchauffement climatique poussent les États à s’affranchir de cette dépendance, notamment par le biais des énergies renouvelables.

Fournisseurs

Un fournisseur d’électricité est une entreprise intermédiaire qui vend de l’électricité à des clients. EDF est ainsi le fournisseur d’électricité historique d'électricité en France. Depuis l’ouverture du marché à la concurrence en 2007, les fournisseurs alternatifs peuvent également commercialiser des offres de marché.

Fin juin 2022, les dirigeants de trois des principaux fournisseurs français se sont associés pour publier une tribune dans le Journal du dimanche. Ils y appelaient les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de gaz, de pétrole, de carburant et d’électricité pour prévenir le risque de pénurie énergétique et d’augmentation des prix qui menacent le pays l’hiver prochain.

Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie) déclaraient ainsi : « L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte ».

Un message jamais vu de la part d’entreprises énergétiques dont le métier est de vendre de l’énergie et qui témoigne d’une situation inédite en France.

G

Gaz naturel liquéfié (GNL)

Le gaz naturel liquéfié représente une solution majeure dans la stratégie de diversifications des approvisionnements en gaz de l’Europe.

Le GNL est issu d’un procédé technique simple : le gaz naturel passe à l’état liquide sous l’effet du froid, ce qui réduit considérablement son volume et facilite ainsi son transport. Une fois arrivé à destination, le gaz liquide est alors regazéifié pour être injecté dans le réseau de distribution ou dans des véhicules.

En 2022, Engie a signé un contrat de 15 ans avec le groupe américain Nextdecade pour importer 1,75 million de tonnes de GNL dès 2026.

Cependant, il faut savoir que le GNL présente un bilan carbone très lourd. Il émet environ 2,5 fois plus de dioxyde de carbone que le gaz naturel livré par gazoduc. C’est encore pire lorsqu’il est acheminé par voie maritime. La liquéfaction du gaz requiert également une grande quantité d’énergie. Enfin, l’extraction du gaz de schiste américain génère environ 4 fois plus de CO2 que l’extraction de gaz classique.

Gaz russe

Le gaz russe provient principalement de Sibérie et de la mer de Barents. Sa production est assurée majoritairement par Gazprom (plus de 90 % de la production nationale).

La question de la dépendance au gaz russe est au centre des actualités depuis le début de la guerre en Ukraine. En effet, les États européens en importent depuis longtemps des quantités non négligeables :

Or, le gaz russe est devenu une arme économique dans le cadre de la guerre en Ukraine : l’Europe a menacé de réduire les importations afin d’affaiblir la santé économique de la Russie. Pour riposter, cette dernière a choisi de limiter les exportations. Elle a même coupé les vannes pour certains pays européens tels que la Pologne ou la Bulgarie.

Gazprom

Gazprom est un groupe énergétique russe qui extrait, traite et transporte le gaz naturel.

Cette entité appartient majoritairement au gouvernement russe et une partie reste privée. Elle a été créée en 1989. Son nom signifie « industrie gazière » en russe.

C’est Gazprom qui applique les exportations de gaz vers l’Europe via les gazoducs Nord Stream 1 et 2.

Guerre en Ukraine

La guerre russo-ukrainienne de 2022 a été déclenchée le 24 février 2022. Elle intervient à la suite de tensions historiques entre les deux pays.

Cette guerre aux portes de l’Europe a engendré une crise énergétique majeure. En effet, la Russie est l’un des principaux importateurs de gaz et de pétrole en Europe. Le pétrole et le gaz sont devenus des outils de sanctions économiques entre l’Europe et la Russie, ce qui met en danger la sécurité énergétique du vieux continent.

Si l’Europe réfléchissait depuis plusieurs années à des moyens de s’affranchir de la dépendance au gaz russe, la guerre en Ukraine est venue accélérer ce processus. Elle représente donc un tournant dans la situation énergétique de l’U.E.

H

Hiver 2022/2023

L’hiver 2022-2023 s’annonce comme une période tendue pour la sécurité d’approvisionnement en énergie des pays européens. Le spectre d’une pénurie de gaz plane sur le vieux continent depuis le début de la guerre en Ukraine.

Un risque accru avec l’arrivée de la saison froide, puisque les besoins en chauffage et en lumière augmentent. Les besoins en énergie pourront-ils être assouvis durant l’hiver prochain, malgré le contexte géopolitique actuel ?

C’est pour faire face à cette situation que l’Europe se prépare depuis plusieurs mois en remplissant ses stocks de gaz et en diversifiant ses sources d’approvisionnement en énergie :

« La CRE, en coordination avec le gouvernement, travaille à l'adaptation de la régulation des opérateurs de stockage pour répondre aux enjeux de ce nouveau contexte. (...) Le bon niveau de souscription des stockages pour l'hiver 2022-2023, la dépendance limitée au gaz russe et l'accès aux approvisionnements en gaz norvégien et en gaz naturel liquéfié, permet à la France d'aborder plus sereinement que nombre de ses voisins la campagne de remplissage des stockages qui commence »3.

3Source : Le stockage de gaz en France, CRE, 29 avril 2022.

Heure de pointe

Une heure de pointe est une heure durant laquelle la demande en énergie est très importante. Les jours de pointe quant à eux sont principalement regroupés pendant l'hiver, lorsque les besoins énergétiques sont plus importants.

Dans le contexte actuel d’insécurité d’approvisionnement énergétique, le gouvernement prévoit des mesures pour faire face aux risques de pénurie d’énergie lors des heures et jours de pointe.

Il envisage donc de mettre en place un tarif « pointe mobile » incitant aux économies d’énergie. Le tarif EJP (Effacement Jour de Pointe) revient aujourd’hui au centre des débats, alors qu’il n’est plus commercialisé depuis 1998. Ce tarif spécifique permet d’adapter la demande à l’offre disponible de façon mécanique grâce à un procédé simple : un prix du kWh prohibitif pendant 22 jours par an et un prix plus compétitif le reste de l’année. Les heures et les jours de pointe étant plus chers, les consommateurs sont donc incités financièrement à réduire leur consommation à ces moments. La sécurité du réseau est ainsi renforcée et l’offre et la demande sont rééquilibrés.

Ce système permettrait de limiter le risque de blackout pendant l’hiver 2022-2023, lors des heures de pointe. Il faut aussi préciser que le bouclier tarifaire qui protège actuellement les Français des hausses tarifaires doit s’arrêter fin 2022, et qu’aucune autre mesure n’est officiellement prévue pour prendre la relève.

Dans ce cadre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a récemment encouragé les fournisseurs d’électricité à « développer ce modèle et en faire la promotion ».

I

Indépendance énergétique

L’Europe ne cache pas ses ambitions : elle souhaite devenir énergétiquement indépendante, c'est-à-dire être capable de satisfaire elle-même ses besoins en énergies sans avoir besoin d'importer pour compléter l'offre. Atteindre l’indépendance énergétique, c’est être capable de garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique des États. Pour y parvenir, l’Europe doit mettre en place ses propres systèmes de production d’énergie (décarbonée, dans la mesure du possible), tout en réduisant ses besoins de consommation pour parvenir à équilibrer l’offre et la demande.

Elle entend tout mettre en œuvre pour s’affranchir de la dépendance au gaz russe et atteindre cet objectif dans les plus brefs délais. Il faut savoir qu’en 2021, l’Union européenne a consommé 400 milliards de mètres cubes de gaz. Environ 45 % des importations provenaient de Russie4.

La question de l’indépendance énergétique du vieux continent remonte aux origines de la création de l’UE. Aujourd’hui, elle devient un enjeu crucial pour les 27.

C’est dans ce cadre que la Commission européenne a présenté le plan REPowerEU le 18 mai 2022 pour stopper la dépendance aux combustibles fossiles provenant de Russie.

4Source : L’Europe peut-elle se passer du gaz russe ?, Commission européenne, 25 juillet 2022.

Importations

Si la plupart des pays européens continuent d’importer du gaz russe, ce n’est pas le cas de tous. En effet, le gaz est devenu une arme géopolitique majeure utilisée par la Russie pour répondre aux sanctions européennes.

En effet, la Russie ferme peu à peu son robinet de gaz vers l’Europe. Alors que Gazprom avait déjà suspendu ses livraisons de gaz en Pologne et en Bulgarie depuis le 27 avril 2022, il a annoncé fin juillet avoir également stoppé les exportations vers la Lettonie : « Aujourd’hui, Gazprom a suspendu ses livraisons de gaz à la Lettonie (…), en raison de la violation des conditions de prélèvement du gaz », a affirmé le groupe russe sur Telegram.

En parallèle, le Kremlin diminue progressivement les livraisons de gaz russe vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant un hypothétique manque de pièces mécaniques bloquées au Canada à cause des sanctions occidentales. L’Allemagne, la France et l’Italie subissent donc aussi de plein fouet la réduction des importations de gaz russe, à la veille d’un hiver qui s’annonce particulièrement tendu.

K

Kiev

Depuis le 24 février 2022, le système énergétique ukrainien a été mis en danger par l’invasion russe. Dès le début de la guerre, Moscou a ciblé les réseaux à haute tension, les centrales électriques et les transformateurs. Une centrale thermique a même été détruite.

Pourtant, six mois après le début de la guerre, le pays parvient encore à maintenir le secteur hors de l’eau. Les fournisseurs électriques et entreprises énergétiques réparent les infrastructures et rétablissent le raccordement de milliers de foyers au réseau électrique.

Le Fonds de soutien à l’énergie en Ukraine, créé par l’U.E. pour compléter le dispositif de protection civile, est ainsi intervenu pour permettre aux acteurs financiers européens de financer ces opérations. Zapporijjia Oblenergo, fournisseur électrique en Ukraine, affirme ainsi avoir reçu « plus de 30 groupes électrogènes, plus de 10 transformateurs de tension, plus de 10 km de câbles et fils », selon le ministère de l’énergie ukrainien.

En juin 2022, le réseau électrique ukrainien a été raccordé au réseau européen pour garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays. Mais malgré la guerre, le pays a su préserver sa production : les centrales nucléaires produisant encore de l’électricité et la consommation électrique du pays ayant diminué, l’Ukraine produit aujourd’hui davantage qu’elle ne consomme.

Cependant, l’hiver 2022-2023 s’annonce tendu. 70 % de l’énergie consommée dans le pays est d’origine fossile, et la production de charbon pourrait être largement réduite. L’Australie a ainsi proposé 80 000 tonnes de charbon à Kiev d’ici à la fin de l’année. L’Ukraine enjoint toutes les entreprises énergétiques et les administrations à remplir les réserves et demande aux mines de charbon de produire davantage.

kWh

Le kWh (kiloWatt heure) est l’unité de mesure de l’électricité et du gaz sur une durée déterminée. 1 kWh représente l’énergie consommée pour un appareil doté d’une puissance de 1 kW, durant une heure.

Le kWh est utilisé pour fixer le tarif de l’électricité et du gaz. Ainsi, les fournisseurs d’énergie se servent de cette unité de mesure dans leurs grilles tarifaires.

Depuis fin 2021, on entend parler des augmentations inédites des prix du kWh de gaz et de l’électricité.

L

Loi Climat

Votée le 20 juillet 2022, la loi « Climat et résilience » regroupe plusieurs mesures phares pour l’environnement : la fin des passoires thermiques d’ici à 2028, l’arrêt des voitures polluantes dans les villes de grande taille d’ici à 2025, l’instauration de menus végétariens dans les cantines scolaires, etc.

Le texte prévoit également l’interdiction des publicités sur les énergies fossiles à partir du 22 août 2022 (en 2023 pour le gaz) : par exemple, E.Leclerc ne pourra plus promouvoir ses opérations « carburant à prix coûtant ». En parallèle, le loyer des logements considérés comme étant des passoires thermiques (les logements dotés d’un diagnostic de performance énergétique F et G) seront gelés à partir du 25 août 2022.

Selon Barabara Pompili, cette loi transformatrice va permettre de « faire entrer l’écologie dans la vie des gens ». Toutefois, les associations environnementales en attendaient davantage. Elles estiment que la loi Climat ne remplit pas ses objectifs initiaux.

« Loi d’urgence » pour les énergies renouvelables

Le 14 juillet 2022, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué une « loi d’urgence » pour les énergies renouvelables. L’objectif est de « répondre aux urgences actuelles de capacités d’approvisionnement et de capacité à atteindre nos objectifs d’énergie renouvelable », affirme Matignon.

La France était le seul pays de l’U.E. à ne pas avoir atteint l’objectif fixé par les directives européennes en 2020 : les énergies renouvelables ne représentaient que 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie du pays, alors qu’elles auraient dû atteindre 23 %.

Le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables est annoncé pour la rentrée. Il inclurait déjà vingt articles répartis en trois volets et aurait été transmis pour consultation au Conseil national de la transition écologique (CNTE) le 12 août dernier. Il devrait être présenté devant le conseil des ministres à la mi-septembre.

Selon Le Figaro, les mesures d’urgence devraient être mises en place sur « une période de 48 mois ». Il s’agirait notamment d’accélérer les démarches administratives liées au développement des énergies renouvelables. Rappelons qu’il faut compter environ cinq ans pour construire un parc solaire, 7 ans pour un parc éolien terrestre et jusqu’à 10 ans pour un parc éolien offshore. Le gouvernement entend ainsi atteindre 40 GW de production d’ici à 2050 : c’est l’équivalent de cinquante nouveaux parcs offshore.

D’autre part, l’exécutif entend aussi encourager le déploiement du photovoltaïque avec un objectif de 100 GW à l’horizon 2050.

En parallèle, de nouvelles surfaces foncières jusqu’alors inexploitées ou inexploitables devraient bientôt pouvoir accueillir des panneaux photovoltaïques en France. Ce sont 14,4 GW supplémentaires qui pourraient ainsi être produits.

M

Marché de gros

Les articles d’actualités font régulièrement référence à l’envolée des prix de l’énergie sur le marché de gros. Pour mieux comprendre, on peut dire que les marchés de gros sont des bourses de l’énergie où acheteurs et vendeurs se rencontrent quotidiennement. Les prix de l’électricité, du gaz et du pétrole y sont définis selon l’offre et la demande.

Il faut savoir que les prix de l’énergie sur les marchés de gros (Epex Spot pour l’électricité, PPEG Nord de Powernext pour le gaz, par exemple) sont très fluctuants. C’est pourquoi les offres qui sont directement indexées sur les prix des marchés de gros peuvent être risquées pour les consommateurs.

Méthanier

Pour accueillir les grandes quantités de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre de la diversification de ses approvisionnements en gaz, la France doit construire de nouveaux terminaux méthaniers. Ces installations sont nécessaires pour regazéifier le gaz liquide exporté notamment par les USA.

Le 29 juillet 2022, le gouvernement a annoncé avoir retenu le projet de TotalEnergies de mettre en place un terminal flottant au Havre (Seine-Maritime) : l’entreprise va utiliser l’une de ses unités flottantes de regazéification, c’est-à-dire un type de navire-citerne. Ce nouveau site pourrait être mis en service dès septembre 2023.

Il s’agit cependant d’une installation provisoire vouée à être « démontée lorsque les tensions en matière d’approvisionnement auront été surmontées », a déclaré la préfecture.

On compte actuellement quatre terminaux méthaniers pour le GNL : deux sont situés à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), un à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et un autre à Dunkerque (Nord).

Ministère de la Transition énergétique

Le ministère de la Transition énergétique est au centre de l’actualité, puisqu’il centralise tous les travaux sur les transformations énergétiques de France. Qu’il s’agisse d’objectifs environnementaux ou géopolitiques, il doit adapter la stratégie de la France à des enjeux majeurs pour le pays et pour l’Europe.

La ministre actuelle, Agnès Pannier-Runacher, a été nommée en mai 2022. La Première ministre Elisabeth Borne est également chargée de conduire la politique de la Planification écologique et énergétique.

Depuis le début de la crise énergétique, le ministère de la Transition énergétique a proposé plusieurs mesures concrètes : le plan de sobriété énergétique pour consommer moins, mais aussi la loi Climat et résilience, par exemple.

Les équipes du ministère de la Transition énergétique travaillent de près avec la Commission européenne qui fixe les directives internationales pour les 27 en termes de régulation de la concurrence et d’objectifs écologiques, entre autres.

Mix énergétique

Pour répondre aux besoins de consommation, chaque pays a recours à différentes sources d’énergie (nucléaire, énergies renouvelables, pétrole, etc) : c’est cela que l’on appelle « mix énergétique ».

Le mix énergétique de la France dépend encore des énergies fossiles à plus de 60 %. Mais il se différencie de celui des autres pays, car il présente deux spécificités majeures :

  • L’électricité est favorisée en France (25,1 % du mix énergétique) : de nombreux logements sont équipés de chauffage électrique, alors que les autres pays européens ont opté pour le chauffage au gaz ;
  • La production d’électricité est majoritairement assurée par des centrales nucléaires, alors que les autres pays ont encore souvent recours à des centrales à combustible fossile (gaz, charbon et fioul).

Le mix électrique français est en effet l’un des plus décarbonés d’Europe. En 2020, il était composé de :

  • Nucléaire : 67,1 % ;
  • Hydraulique : 13 % ;
  • Éolien : 7,9 % ;
  • Thermique : 7,5 % ;
  • Solaire : 2,5 % ;
  • Bioénergies : 1,9 % ;
  • Thermique : 7,5 %5.

L’enjeu actuel est d’accélérer rapidement le développement des énergies renouvelables en Europe. Ainsi, le ministère de la Transition écologique prévoit de produire 40 % d’électricité avec les EnR d’ici à 2030.

5Source : La transition énergétique en France, Ministère de la Transition énergétique.

N

Nationalisation d’EDF

La nationalisation d’EDF a été officialisée le 19 juillet 2022 avec le lancement d’une OPA par l’État vouée à racheter les 15,9 % du capital qu’il ne détenait pas encore.

Cette décision stratégique doit permettre de répondre à plusieurs problématiques :

  • Soutenir EDF qui croule sous une dette qui pourrait atteindre 60 milliards d’euros d’ici à la fin 2022. Le groupe a en effet perdu des revenus avec la mise en place des quotas de l’ARENH. Ce dispositif l’oblige à livrer 20 % de sa production d’électricité nucléaire annuelle aux fournisseurs alternatifs à un prix particulièrement avantageux, afin d’être en accord avec les réglementations européennes sur la concurrence ;
  • Maintenir le bouclier énergétique : continuer à limiter l’augmentation du prix de l’électricité à 4 % pour les consommateurs et ainsi préserver le service public énergétique français ;
  • Développer l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables ;
  • Préparer le projet de nouvelle régulation du nucléaire d’ici à la fin de l’année 2023 pour la présenter à la Commission européenne en 2025.

La nationalisation d’EDF devrait aboutir d’ici à la fin du mois d’octobre 2022.

Nord Stream

Il s’agit d’un système composé de deux gazoducs qui relient la Russie à l’Allemagne, en passant par la mer Baltique. Nord Stream 1 a été mis en service en 2012. Les travaux du Nord Stream 2 ont été achevés en septembre 2021, après avoir été interrompus en décembre 2019 à la suite de l’opposition américaine.

Ces gazoducs cristallisent des enjeux géopolitiques de premier plan au niveau international, particulièrement depuis le début de l’année 2022. Les gazoducs Nord Stream sont au centre de l’actualité depuis le début de la guerre en Ukraine, puisque c’est par eux que transitent les exportations de gaz russe vers les pays européens. Gazprom utilise d’ailleurs des arguments liés à de possibles défaillances techniques de Nord Stream afin de justifier la réduction des importations de gaz vers la France, l’Italie ou encore l’Allemagne.

Nucléaire

Véritable spécificité française, le nucléaire a été privilégié par les pouvoirs publics dès la période des chocs pétroliers des années 1970, dans le but de construire l’indépendance énergétique de la France. L'énergie nucléaire est issue de la fission d'atomes, qui produit de la chaleur.

Aujourd’hui, le nucléaire représente plus de 67 % du mix électrique français. Bien qu’il ait été controversé au cours des dernières années pour l’absence de solution concrète concernant le traitement des déchets radioactifs, le nucléaire réapparaît sur le devant de la scène : il est présenté comme un levier efficace pour renforcer la souveraineté énergétique de la France. Il s’impose aussi comme une solution compatible avec les objectifs de neutralité carbone du pays, puisqu’il s’agit du mode de production d’électricité qui émet le moins de dioxyde de carbone.

Le gouvernement a prévu un plan d’investissement d’une ampleur inédite dans le nucléaire français afin de moderniser le parc actuel et d’augmenter les capacités de production.

Cependant, l’état de santé du parc nucléaire français n’est pas au rendez-vous. En effet, plus de 30 réacteurs sur 56 sont actuellement arrêtés pour des raisons de maintenance ou de défaut de corrosion, ce qui entame considérablement la production française.

O

Offshore

Il s’agit d’un terme anglophone qui désigne « en mer » ou encore « au large ». On parle ainsi d’énergie éolienne offshore, c’est-à-dire d’énergie produite par des éoliennes implantées en mer à plus de 10 km des côtes. Une éolienne offshore est donc simplement une éolienne située au large et raccordée au réseau électrique par un câble sous-marin. Elle se distingue de l’éolienne terrestre.

L’éolien offshore permet de mieux utiliser la force du vent qui fait tourner les pales. Les vents marins étant plus forts et plus réguliers que sur terre, l’éolienne en mer produit jusqu’à 60 % de plus qu’une éolienne terrestre. De plus, l’éolienne étant une énergie intermittente, le fait qu’elle soit placée en mer lui permet de fonctionner de façon plus constante.

Si la France est encore en retard dans ce domaine, l’éolien offshore représente l’un des principaux chantiers des énergies renouvelables du pays. Le 10 juin 2022, c’est le parc éolien en mer de Saint Nazaire, regroupant 27 éoliennes et construit par EDF, qui a été mis en service. À la fin de l’année, 53 éoliennes y seront ajoutées pour produire annuellement l’équivalent de la consommation de 700 000 personnes.

Actuellement, on compte quatorze projets de parcs éoliens offshore en France. De son côté, Emmanuel Macron a annoncé un objectif de 50 parcs éoliens offshore d’ici à 2050, soit une puissance globale de 40 GW.

Offres à tarification dynamique

Il s’agit d’un contrat de fourniture d’énergie dont le prix au kWh varie selon les évolutions des prix du marché. Les offres à tarification dynamique ne sont donc pas corrélées au tarif réglementé de l’électricité d’EDF comme la plupart des offres disponibles sur le marché. Concrètement, cela se traduit par des prix qui fluctuent chaque heure selon les variations des prix de l’énergie sur les marchés de gros.

Ces offres ont la particularité d’inciter financièrement les consommateurs à déplacer ou effacer leur consommation lors des heures de pointe. Par conséquent, elles contribuent à l’équilibrage du réseau d’électricité, apaisent la tension sur ce dernier lors des pics de demande et diminuent le risque de blackout électrique.

Du 1er juillet 2023 au 1er juillet 2027, tous les fournisseurs de plus de 200 000 sites devront ainsi proposer des offres à tarification dynamique.

Afin de limiter le risque des fluctuations tarifaires sur les ménages, la CRE a annoncé début août 2022 l’élargissement de la définition des « offres à tarification dynamique ». Elles intègrent désormais aussi les « offres incorporant des signaux tarifaires de flexibilité plus simples et moins risquées pour les consommateurs ».

P

Pénurie

La notion de pénurie se caractérise par le manque d’un élément nécessaire dans la vie quotidienne (aliment, énergie, eau, etc).

La France et l’Europe dans son ensemble se trouvent face à un risque de pénurie de gaz et, par conséquent, d’électricité, pour l’hiver 2022-2023 :

  • Une pénurie de gaz liée à une forte baisse des importations de gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine. La Bulgarie, la Pologne et la Lettonie ne reçoivent déjà plus de gaz en provenance de Moscou. Or, avant la guerre, le gaz russe représentait encore 40 % des importations6. Il s’agit donc d’un manque à gagner important que les Vingt-sept doivent compenser au plus vite ;
  • Une pénurie d’électricité due au manque de gaz, puisqu’une partie de l’électricité est produite à partir de cette énergie fossile. La production nucléaire française, qui aurait dû prendre le relais, n’est pas au rendez-vous : la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt pour des raisons de maintenance ou de défauts de corrosion de certains réacteurs.

Pour prévenir le risque de pénurie, le gouvernement a lancé plusieurs actions :

  1. Le remplissage des stocks de gaz français (88,4 % de taux de remplissage au 19 août 2022 7) ;
  2. La diversification des sources d’approvisionnement (importation de gaz naturel liquéfié provenant des États-Unis, par exemple) ;
  3. L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique ;
  4. L’incitation à la réduction des consommations d’énergie par le biais d’une démarche de sobriété énergétique, pour les consommateurs professionnels et particuliers ;
  5. La mise en place d’un plan de délestage pour le gaz destiné aux plus gros consommateurs (industriels, stades, grands centres commerciaux, etc).

« Les difficultés seront plus ou moins aiguës cet hiver en fonction de trois grands facteurs : la disponibilité ou non du gaz russe, la météo et la disponibilité du parc nucléaire »

affirmait récemment l’entourage de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

En Europe, tous les États se mobilisent. Ainsi, l’Allemagne a par exemple choisi de limiter le chauffage à 19 °C dans l’ensemble de ses bâtiments publics pour l’hiver 2022-2023.

6Source : Union européenne – Russie : quelles relations ?, 18 août 2022, Sénat.

7Source : Historical remit storage data - EU, AGSI GIE, chiffres constatés le 18 août 2022.

Perifem

Perifem est la Fédération technique du commerce et de la distribution en France. Cette association rassemble tous les plus grands acteurs de la distribution.

Le 18 juillet 2022, elle a répondu à l’appel du gouvernement en faveur d’une réduction de la consommation d’électricité à hauteur de 10 % :

« Devant le risque de possibles pénuries d’approvisionnement électrique annoncées par le gouvernement pour cet hiver, Perifem coordonne les travaux des grands intervenants pour, comme pendant le Covid, adopter une position responsable dans cette nouvelle gestion de crise et mettre en place des initiatives permettant une sobriété énergétique inédite des magasins »

Extrait du communiqué de presse de Perifem datant du 18 juillet 2022.

Des acteurs majeurs telles que E.Leclerc, Système U, Picard, Carrefour, Casino ou encore Monoprix se sont accordées sur un plan de sobriété énergétique qui devrait être mis en place dès l’automne 2022.

Enseignes lumineuses éteintes lors des périodes de fermeture, intensité lumineuse réduite, coupure du renouvellement d’air pendant la nuit : un plan de sobriété pour la grande distribution comportant des mesures concrètes seront appliquées dans les plus de 2 800 magasins concernés.

Pipeline

Un pipeline est une canalisation qui permet de transporter des produits fluidifiés, des fluides ou des produits sur de longues distances. Les pipelines Nord Stream permettent d’acheminer le gaz russe vers les pays européens, par exemple.

À peine plus d’un an après la mise en service de Nord Stream 2, l’Europe se tourne vers le Sud pour diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz et ainsi mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de la Russie.

Fin juillet 2022, les ministres de l’Énergie nigérian, algérien et nigérien ont signé un mémorandum d’entente de concrétisation pour le projet d’un gazoduc transsaharien, destiné à transporter du gaz nigérian jusqu’en Europe. Ce pipeline de plus de 4 000 km de longueur se terminerait en Algérie, qui enverrait ensuite le gaz par le Transmed et via des navires méthaniers.

Plan de sobriété énergétique

Un plan de sobriété énergétique consiste à proposer des mesures concrètes pour réduire significativement le niveau de consommation énergétique d’un pays.

C’est d’ailleurs le projet sur lequel travaille actuellement le gouvernement français pour faire face à la crise énergétique inédite que travers le pays. L’objectif est de réduire de 10 % la consommation par rapport à 2019, d’ici à 2024.

Ce plan de grande envergure sera divisé en plusieurs parties et devrait être finalisé dès la fin du mois de septembre 2022. Six groupes de travail se partagent d’ores et déjà les secteurs ci-dessous :

  • Les administrations publiques ;
  • Les collectivités territoriales ;
  • Les entreprises ;
  • Les grandes surfaces ;
  • Le logement.

À ce jour, les premières pistes évoquées par le gouvernement concernent notamment :

  • Les éclairages nocturnes pourraient être éteints ;
  • L’utilisation du chauffage au-dessus de 19 °C et de la climatisation en dessous de 26 °C serait interdite ;
  • Les enseignes et publicités lumineuses seraient éteintes en pleine nuit, tout comme les bureaux d’entreprise ;
  • Les grandes surfaces ;
  • Le logement.

Le plan de sobriété énergétique est présenté par le gouvernement comme la :

« première marche afin d’initier le changement, en matière de transition énergétique, au sein de l’ensemble de la société »8.

8Source : Plan sobriété énergétique : consommer moins, consommer autrement, 8 juillet 2022, Ministère de la Transition énergétique.

Prix de l’électricité

En Europe, le prix de l’électricité (le prix de gros sur le marché européen) est en partie indexé sur celui du gaz. La règle est simple : le prix de l’électricité doit toujours être supérieur ou égal au coût de production dans toutes les centrales d’Europe, y compris les plus chères qui fonctionnent au charbon ou au gaz. Ce mécanisme permet de prévenir tout risque de panne générale.

Mais en France, une grande partie de l’électricité est d’origine nucléaire et donc moins chère à produire que dans les centrales à gaz. Avec l’envolée du prix du gaz, plusieurs États membres demandent que le mode de calcul du prix de l’électricité soit modifié afin de proposer un tarif plus proche du coût réel de production.

Or, cette décision ne peut être prise que par la Commission européenne.

« Vous avez des prix d’électricité qui s’envolent et qui n’ont plus rien à voir avec les coûts de production d’électricité, ça suit le gaz, c’est absurde »

a déclaré Emmanuel Macron le 28 juin, lors d’une réunion du G7.

Interrogée sur BFM Business début juillet 2022, Margrethe Vestager, commissaire européenne, reconnaissait la nécessité d’une réforme de ce calcul :

« On est donc en train d’analyser s’il est possible de calculer différemment les écarts (entre les prix du gaz et des autres énergies) afin de modérer ce marché autant de temps que durera la crise dans laquelle nous vivons ».

Prix du kWh

Le prix du kWh d’électricité ou de gaz naturel permet de calculer le coût d’une consommation : prix du kWh X quantité de kWh consommés sur une période donnée.

Il diffère selon les offres et les fournisseurs. Il peut être indexé sur les tarifs réglementés ou directement sur le prix du marché de gros, par exemple.

Depuis la rentrée 2021, les prix du kWh ont considérablement augmenté. Cela est notamment dû aux prix qui se sont envolés sur les marchés de gros européens, et plus encore depuis le début de la guerre en Ukraine.

La fin du bouclier tarifaire au 1er janvier 2023 pourrait ainsi entraîner une augmentation importante du prix du kWh pour les consommateurs. Bruno Lemaire a fait savoir le 10 juillet dernier que le gouvernement réfléchissait à un dispositif pour continuer à aider les ménages les plus modestes grâce à un mécanisme de prix établi en fonction des revenus.

R

REPowerEU

REPowerEU a été présenté le 18 mai 2022 par la Commission européenne. Ce plan à 300 milliards d’euros a pour objectif de faire sortir l’Union européenne de sa dépendance aux combustibles fossiles russes d’ici à 2027 grâce à une série de mesures concrètes et globales.

Le plan REPowerEU se découpe en trois axes :

  • La diversification des sources d’approvisionnement énergétique : augmentation des importations de GNL en provenance des Etats-Unis et du Canada, renforcement de la coopération avec l’Azerbaïdjan, etc ;
  • Les économies d’énergie par les citoyens et les entreprises. Cela inclut à la fois de petites modifications et des mesures d’urgence en cas d’interruption d’approvisionnement énergétique ;
  • L’accélération du développement des énergies renouvelables pour réduire les importations et atteindre 45 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen d’ici à 2030. Des ambitions qui doivent être rendues possibles par un investissement global de 113 milliards d’euros à l’échelle européenne.

Rénovation énergétique

Les travaux de rénovation énergétique sont destinés à réduire la consommation énergétique d’un bâtiment et de ses habitants, tout en décarbonant les énergies utilisées afin de limiter les émissions de CO2 générées par le chauffage. Concrètement, ces travaux intègrent à la fois l’isolation des murs, du toit et des sols, la pose de menuiseries isolantes, mais aussi l’installation d’un mode de chauffage plus propre et plus performant.

Dans le contexte de crise énergétique et climatique actuel, la rénovation énergétique s’impose donc comme un levier d’action incontournable. C’est la raison pour laquelle le gouvernement incite les Français à procéder à des travaux de rénovation énergétique chez eux, notamment par le biais d’aides financières accordées par l'État.

Début août 2022, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures visant à relancer le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE). En parallèle, le ministère de l’Économie réfléchirait actuellement à une solution de fiscalité incitative pour les foyers réalisant des travaux de rénovation énergétique.

Révision tarifaire

Deux fois par an, la Commission de régulation de l’énergie délibère sur l’évolution des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRV) et soumet une proposition aux ministres de l’Énergie et de l’Économie. Le gouvernement est alors libre d’appliquer ou non la suggestion de la CRE.

En février 2022, la Commission avait proposé une augmentation des TRV de 44,5 % HT pour les consommateurs particuliers, ce qui reflétait la situation de crise inédite sur les marchés européens. Pour protéger les ménages de cette augmentation subite et conséquente, le gouvernement a alors mis en place un bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie.

En août 2022, la proposition de la CRE d’augmenter les TRV de 3,89 % a été refusée afin de limiter l’inflation qui pèse sur les consommateurs.

S

Sécurité d’approvisionnement

Selon la définition donnée par la CRE, la sécurité d’approvisionnement énergétique correspond à la « capacité des systèmes électrique et gazier à satisfaire de façon continue la demande prévisible du marché »9. En d’autres termes, c’est la capacité à répondre aux besoins de consommation énergétique d’un pays en assurant un équilibre entre l’offre et la demande.

En période de risque de pénurie de gaz, la question de la sécurité énergétique en France est devenue centrale. Dès le mois de mars 2022, Jean-François Carenco, président de la CRE (depuis remplacé par Emmanuelle Wargon), affirmait être inquiet « de la sécurité d’approvisionnement en énergie » pour la fin de l’année.

Le problème se concentre principalement autour des périodes de pointe de consommation. L’objectif est de faire en sorte qu’il y ait suffisamment d’énergie injectée dans le réseau à un moment M pour répondre à un niveau de demande élevé pendant les pics de consommation – durant l’hiver et plus précisément en fin de journée.

9Source : Sécurité d’approvisionnement, CRE.

Sobriété énergétique

La sobriété énergétique, c’est la réduction des consommations d’énergie rendue possible par des transformations sociales et des changements de modes de vie. Concrètement, cette diminution de consommation est enclenchée par :

  • Les particuliers qui adoptent « petits gestes » (baisser le chauffage, réaliser des travaux de rénovation énergétique, limiter ses déplacements en voiture, etc) ;
  • Les acteurs publics et privés qui mettent en place des plans de réduction de consommation à grande échelle (supermarchés, administrations publiques, collectivités, transports, etc).

« On doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété »

annonçait Emmanuel Macron lors de son discours du 14 juillet.

Une « chasse au gaspillage énergétique » qui s’annonce incontournable pour atteindre l’indépendance énergétique, mais aussi accéder à l’objectif de neutralité carbone en 2050.

La démarche de sobriété énergétique s’inscrit dans un contexte international : elle est présentée dans le plan REPowerEU comme l’une des clés de l’avenir énergétique de l’Europe. Les crises géopolitique et climatique actuelles obligent à repenser en profondeur les modes de consommation d’énergie et à les prioriser, afin de limiter les dépenses superflues qui pourraient coûter cher à l’U.E. et à la planète.

De plus, la sobriété énergétique est présentée comme le seul moyen de diminuer les besoins énergétiques de façon immédiate.

Ainsi, l’Agence Internationale de l’Énergie encourage les consommateurs à baisser leur chauffage d’un degré, à opter pour le télétravail ou encore à réduire leur vitesse sur les voies rapides. Son directeur exécutif Fatih Birol affirmait récemment : « Ces suggestions sont pratiques, faciles à mettre en œuvre et ont déjà été appliquées à plusieurs reprises dans des contextes différents », faisant notamment référence au choc pétrolier des années 1970.

Stocks de gaz

Il s’agit de sites de stockage de gaz situés à proximité des zones de consommation ou des gisements. C’est là que le gaz est conservé avant d’être acheminé jusqu’au consommateur.

Le gaz est stocké afin de répondre à la demande des consommateurs et des producteurs. Le stockage représente aujourd’hui un élément logistique essentiel pour la sécurité d’approvisionnement du pays.

Si les gouvernements européens cherchent tous à remplir au maximum leurs stocks de gaz, c’est justement pour prévenir tout risque de pénurie qui pourrait mener à un blackout énergétique.

Au 19 août 2022, les stocks de gaz français étaient remplis à 88,4 %. Au niveau de l’U.E., le taux de remplissage était de 76,51 % à la même période. Un chiffre qui s’explique par des disparités selon les pays (100 % au Portugal, contre 59,8 % en Hongrie). En 2021, le niveau européen ne dépassait pas 63,4 % à la même date10.

10Source : Historical remit storage data - EU, AGSI GIE, chiffres constatés le 18 août 2022.

T

Tarif réglementé de l’électricité

Les Tarifs Réglementés de Vente (TRV) de l’électricité sont établis par les pouvoirs publics après avoir été validés par la CRE. Ils sont révisés deux fois par an, en février et en août. Ils ne sont proposés que par le fournisseur historique d’électricité en France, EDF. Les fournisseurs alternatifs, eux, proposent des offres de marché.

Les tarifs réglementés font office de référence sur le marché français. En effet, de nombreux fournisseurs proposent des offres indexées sur les TRV.

Les TRV de l’électricité, véritable spécificité française au sein de l’U.E, font régulièrement l’objet de tensions avec la Commission européenne, puisqu’ils offrent un statut privilégié à EDF. Mais ils font aussi polémique en France : récemment, la Cour des Comptes a exigé que les outils de régulation des TRV soient revus avant la fin 2023 afin de rendre l’organisation du marché plus « lisible » et « pilotable ».

La fin des TRV de l’électricité pour les particuliers est prévue pour le 30 juin 2023. Depuis 2020, les professionnels ne peuvent plus y souscrire.

Transition énergétique

La transition énergétique correspond aux changements mis en place dans les domaines de la production, de la distribution et de la consommation énergétique dans le but limiter l’impact environnemental.

Elle a pour objectif de rendre le système énergétique plus propre en remplaçant les énergies fossiles, polluantes et limitées, par des énergies renouvelables, qui sont plus respectueuses de l’environnement et inépuisables. Elle représente donc un enjeu à la fois climatique, sanitaire et géopolitique.

La transition énergétique implique de facto des mutations sociales et comportementales, puisque les consommateurs sont également encouragés à réduire leur consommation.

Pour réaliser cette transition énergétique, RTE a présenté plusieurs scénarios dans son bilan sur les Futurs énergétiques 205011. Certains sont basés essentiellement sur les énergies renouvelables, alors que d’autres préconisent un développement massif du nucléaire.

11Source : Futurs énergétiques 2050, RTE.

U

Union européenne

L’union européenne regroupe 27 États membres autour d’un projet économique et politique global. Elle a été fondée par le traité de Rome et le traité de l’U.E, puis par le traité de Lisbonne.

L’U.E. est aujourd’hui affectée frontalement par une crise à la fois géopolitique et énergétique. Ces enjeux la poussent à adopter une stratégie commune pour, notamment, lui permettre de devenir énergétiquement indépendante des énergies fossiles et des importations russes. C’est dans cet objectif qu’elle a développé le plan REPowerEU.

Par ailleurs, la Commission européenne veille également à l’équilibre et à la bonne santé des marchés de l’énergie de chaque pays. Ainsi, elle surveille de près les pratiques françaises pour garantir le respect des règles de la concurrence.

Uniper

Uniper est un groupe énergétique allemand majeur qui intervient dans la production, le stockage et les ventes d’énergie, mais aussi dans les matières premières et le service d’ingénierie. C’est aussi le plus gros importateur allemand de gaz russe. Pour rappel, l’Allemagne était l’un des pays les plus dépendants du gaz russe avant la guerre en Ukraine.

En juillet 2022, l’entreprise a reçu une aide gouvernementale s’élevant à 15 milliards d’euros pour lui permettre de continuer à assurer la stabilisation de l’approvisionnement de gaz outre-Rhin.

L’entreprise a annoncé une perte de 12,3 milliards d’euros en août 2022, principalement liée à la baisse des livraisons de gaz russe. La Russie a en effet livré seulement un cinquième de ses flux sur le gazoduc Nord Stream 1, selon les affirmations d’Uniper.

Tous les pays européens ont un œil sur la situation d’Uniper du fait de leur co-dépendance croissante face à la crise énergétique.

Pour sauver Uniper, le gouvernement allemand prévoit d’acquérir 30 % du capital du groupe : « Cela permettra d’éviter une réaction en chaîne qui provoquerait des dégâts bien plus importants », a expliqué Klaus-Dieter Maubach, directeur exécutif d’Uniper.

V

Véran Olivier

Olivier Véran est le porte-parole du gouvernement. En milieu d’été, il a lancé un appel aux citoyens pour réaliser des économies d'énergie. Il enjoint les consommateurs à adopter de « petits gestes quotidiens » afin de parer au risque de rupture d’approvisionnement en gaz à l’automne 2022 :

« Nous demandons un effort aux citoyens, aux Françaises et aux Français [...] Chaque énergie que nous sommes capables collectivement d'économiser aujourd'hui, c'est de l'énergie dont nous serons sûrs de pouvoir disposer l'automne et l'hiver prochains » Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres le 20 juillet 2022.

Pour l’ex-Ministre des Solidarités et de la Santé, cela passe par des habitudes simples : débrancher les prises électriques lors d’un départ en vacances ou encore baisser la climatisation. Des initiatives faciles à mettre en place qui pourraient diminuer significativement la demande en gaz :

« Ces gestes du quotidien ont un très fort impact sur notre consommation énergétique. C'est bon pour nos réserves et évidemment pour la planète. »

Von Der Leyen Ursula

Ursula Von Der Leyen est la présidente de la Commission européenne depuis le 16 juillet 2019. Cette femme d’État allemande se retrouve au centre de l’actualité depuis le début de la guerre en Ukraine. Ses prises de parole représentent en effet l’Union européenne et définissent la position des 27 sur la scène internationale.

Dès le début de cette crise géopolitique, elle annonçait déjà la nécessité pour l’Europe de réduire ses consommations pour sécuriser l’approvisionnement énergétique : « Chacun [peut] faire pression en réduisant sa consommation d'énergie », affirmait-elle sur Franceinfo.

Elle confirme également que la situation s’annonce particulièrement tendue pour l’Europe. Dans les colonnes du journal espagnol El Mundo, elle déclarait en août 2022 : « Depuis que la Russie a complètement ou partiellement coupé les approvisionnements en gaz à 12 pays membre de l’U.E., nous devons tous nous préparer pour la pire situation ».

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