REPowerEU : le plan à 300 milliards pour s’affranchir du gaz russe

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Ce mercredi 18 mai, la Commission européenne a présenté son plan d’action pour s’affranchir de la dépendance de l’UE au gaz Russe. Au programme de “REPowerEU”, quelques axes essentiels : des économies d’énergie, une diversification des approvisionnements en gaz et un investissement massif dans les énergies renouvelables. L’objectif étant d’atteindre moins deux tiers des importations de gaz russe d'ici à la fin de l'année.
Vers des économies d’énergie

Depuis plusieurs semaines maintenant, la situation entre la Russie et les pays de l’UE ne connaît aucune accalmie. Face à ce constat, il devient de plus en plus indispensable de s’affranchir de la dépendance au gaz russe. D’autant plus lorsqu’on sait que chaque jour, les Vingt-Sept envoient près de 200 millions de dollars à Gazprom, l'entreprise publique qui détient le monopole des exportations du gaz russe par pipeline.
Le défi est de taille, en moyenne 45% des importations de gaz sur le sol européen sont originaires du géant soviétique. Pour ces raisons, le plan REPowerEU a été présenté ce mercredi 18 mai. L’un des grands axes de ce projet s’oriente autour des économies d’énergie qui sont selon, Ursula von der Leyen, “ le moyen le plus rapide et le moins coûteux pour faire face à la crise énergétique”. C’est d’ailleurs elle-même qui martelait déjà en mars dernier, lors d’une interview exclusive accordée à Franceinfo que face à la révolte suscitée par la guerre en Ukraine, “chacun [pouvait] faire pression en réduisant sa consommation d’énergie”.
Bruxelles mise donc sur le comportement des citoyens de l’UE, en les orientant vers plus de sobriété énergétique. À titre d’exemple, la Commission européenne cite notamment la campagne de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) encourageant tous les consommateurs à baisser leur thermostat d’un degré, privilégier le télétravail ou encore réduire leur vitesse sur autoroute. Ces différents changements de comportement pourraient, selon Bruxelles réduire de 5% la demande de gaz et de pétrole à court terme.
Une diversification des approvisionnements en gaz
Sur un volet plus controversé de son plan REPowerEU, la Commission prévoit donc de diversifier ses approvisionnements en gaz, notamment en se tournant vers le gaz acheminé par gazoduc depuis l'Azerbaïdjan, l'Algérie ou encore la Norvège. Mais également, et c’est ce point qui semble poser problème à certains détracteurs, importer massivement du gaz naturel liquéfié (GNL) par voies maritimes depuis les Etats-Unis, l'Afrique de l'Ouest, l'Egypte ainsi que l'Australie. Pour ce faire, 10 milliards d’euros devront être injectés afin de développer les infrastructures nécessaires à l’accueil des volumes de GNL évoqués (environ 60 milliards de mètres cubes en 2022). Un investissement qui compte pour beaucoup dans le budget annoncé.
Les stratégies reposant sur le GNL sont doublement dangereuses. D'une part, la construction des terminaux ne sera pas achevée avant quatre à six ans, ce qui nous conduit déjà à 2026. Ensuite, elles ne reposent pas sur une analyse des coûts pour les consommateurs. Or, les prix du GNL, en raison de la tension sur le marché international, seront inévitablement plus élevés que ceux du gaz russe.
C’est en tout cas ce que pointe un spécialiste du secteur, tout en recommandant de s’orienter prioritairement vers des solutions “propres”.
Les énergies renouvelables : clé de voûte de l’indépendance

Le principal axe au cœur du projet REPowerEU n’est autre que l’accélération du déploiement des énergies renouvelables. En effet, l’objectif de Bruxelles est de passer de 40 à 45% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen et ce, d’ici à 2030.
Actuellement, cette part représente environ 511 gigawatts sur l’ensemble du mix. Il faudrait donc l’amener à environ 1 236 gigawatts. Une perspective ambitieuse qui nécessiterait un investissement massif. Sur les 300 milliards prévus (dont 210 milliards d'investissements supplémentaires prévus entre aujourd'hui et 2027), 113 milliards devraient être dédiés aux énergies renouvelables, 29 milliards au réseau électrique, 37 milliards à la production de biométhane, 56 milliards à l'efficacité énergétique puis 41 milliards à l'adaptation des processus industriels à une économie bas carbone.
Du côté des énergies renouvelables, l’accent est en priorité porté sur le solaire, l’énergie renouvelable la plus rapide à déployer. Pour cela, Bruxelles tend à passer la barre des 600 gigawatts de capacité d'ici à 2030. Cet objectif oblige donc à un déploiement massif de centrales photovoltaïques en toitures. C’est pourquoi les bâtiments publics et commerciaux de plus de 250m2 devront être équipés de panneaux solaires, de même qu’à terme, les nouveaux bâtiments résidentiels.
Pour remplir ces objectifs et faciliter leur réalisation, la Commission européenne insiste sur la réduction des délais d’obtention de permis en matière d’éolien et de solaire, ainsi que la facilitation des procédures d’autorisation.
De nombreuses autres pistes ont été évoquées pour mettre sur les rails REPowerEU, un projet coûteux et ambitieux, qui pourrait bien permettre à l’UE de se tenir à distance de l’énergie russe.