Eolien en France : où en est-on ? Développement, réglementation, production

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L'éolien est une source de production d'énergie électrique en plein essor en France. Il suffit d'ailleurs de parcourir le territoire national en voiture ou en train pour s'en rendre compte ; des champs d'éoliennes poussent un peu partout dans l'Hexagone. Vous retrouverez un état des lieux de l'éolien en France, ainsi qu'une comparaison avec ses voisins européens et les objectifs pour les décennies à venir.
État des lieux de l'éolien en France
Les chiffres clés de l’éolien en France

Avec une capacité éolienne de près de 10,3 GW en fin 2015, la France est à la 4e place du podium européen de l’éolien selon l’EWEA (European Wind Energy Association), derrière l’Allemagne (44,9 GW), l’Espagne (23,0 GW) et le Royaume-Uni (13,6 GW). Au sein de l'Union européenne, la production éolienne permettrait de couvrir près de 11,4% de la consommation électrique, toujours selon l'EWEA.
Où en est la France dans les énergies renouvelables ?
Pour atteindre les objectifs de réduire à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité française d’ici à 2025 (contre 77 % en 2015), l’option d’une fermeture de centrales nucléaires est souvent évoquée. Une alternative qui devrait aller de paire avec une accélération du développement des énergies renouvelables.
Les énergies renouvelables représentent 17,4 % de la production électrique en 2015, une proportion qui devrait atteindre 40 % de la production électrique à l’horizon 2030. Depuis les années 70, la quantité d’électricité renouvelable produite n’a connu qu’une faible progression, tandis que l’électricité nucléaire a pris une place conséquente depuis le début des années 1980. Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), la proportion des énergies renouvelables dans la production globale d’électricité, en 2015, s’élève à 17,4 %, contre 76,3 % pour le nucléaire et près de 6,2 % pour les énergies fossiles.
Développement de la filière éolienne en France
Pour aboutir aux objectifs fixés de réduction du nucléaire et d’augmentation de la filière renouvelable, une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est instaurée. La première PPE, fixant les objectifs pour 2018 et 2023 n'est, à ce jour, toujours pas arrêtée, mais le document préparatoire de cette nouvelle programmation fut présenté au comité de suivi de la loi, le 19 novembre 2015. Ses objectifs sont les suivants : au sein des trois principales filières renouvelables, la priorité se porte sur l’éolien et le solaire. La puissance installée devra passer du simple au double, d’ici à 2023. Le développement le plus remarquable sera celui de l’éolien offshore, avec une puissance installée multipliée par 12 d’ici à 2023, pour arriver à 3 GW.
L'éolien en Europe

Au sein du classement européen en part d’énergies renouvelables, la France est passée, entre 2005 et 2014, de la 11e à la 16e place, tant pour le mix électrique que pour le mix énergétique. D'où la nécessité d'une planification écologique en France, afin qu'elle reprenne un rôle de leader dans ce qui sera l'un des principaux challenges du XXIème siècle. Les 5 premiers pays producteurs d'électricité d'origine éolienne sont l’Allemagne avec 33,7 GW, l’Espagne, 22,9 GW, la Grande-Bretagne, 10,5 GW, l’Italie, 8,5 GW et enfin, la France avec 8,2 GW.
Le retard de l’éolien français en Europe
Réunies à Paris les 13 et 14 septembre 2016 pour le septième colloque annuel organisé par l’association qui les représente (France énergie éolienne), les entreprises françaises de l’éolien envient le climat plus favorable d’outre-Rhin. En Allemagne, le contexte éolien est porté par une volonté politique affirmée et des industries dynamiques. Le groupe Siemens va absorber avec son concurrent espagnol, le groupe Gamesa, ainsi qu’Adwen, filiale commune au groupe Areva spécialisée dans l'éolien en mer.
La transition énergétique n’est pas si naturelle au pays du nucléaire. Le seuil des 10 000 MW a été dépassé, en 2015, pour l’ensemble du parc éolien terrestre français mais, il n’en demeure pas moins inférieur aux raccordements allemands des trois dernières années. Interprétation possible de cette résistance : au pays champion du tourisme, la majorité des Français saisit l’utilité de l’éolien, mais ces derniers n’en restent pas moins frileux quant à son impact sur les paysages de l’Hexagone.
A quoi ressemble le parc éolien français et européen ?
Retrouvez la cartographie du parc éolien français en 2015.
La croissance de l'éolien en Europe et en France

Avec une puissance de plus de 10 300 MW, la France possède le 4e parc européen, derrière l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Les investissements dans la filière éolienne s’élèvent à 1,5 milliard d’euros pour l’année 2015. En Europe, l’année 2015 fut celle de tous les records pour l’Allemagne, avec près de 6 000 MW de nouvelles installations, dont 2 300 MW d’éolien en mer. Le parc allemand s’élève ainsi à 45 000 MW. Avec 1 275 MW de nouvelles installations raccordées, la Pologne gagne la deuxième position. Le parc polonais représente une puissance de 5 100 MW. Sur le plan des MW installés en 2015, la France est à la troisième place du podium européen. Avec ses 999 MW raccordés en 2014, la France dispose d’un parc de 10 312 MW. La Grande-Bretagne a, quant à elle, installé près de 975 MW, soit une puissance de 13 600 MW pour son parc.
Au total, les nouvelles capacités de l’Europe atteignent 12 800 MW et l’ensemble du parc éolien européen concentre une puissance de près de 142 000 MW. Selon l’EWEA, le parc éolien européen présente 15,6% du parc électrique, soit un peu moins que le parc hydroélectrique, avec des investissements qui se sont élevés à 26,4 milliards d’euros en 2015.
Objectifs 2020 du Paquet Energie-Climat pour l'éolien en Europe
L’Union européenne s’est fixée l’objectif de porter la part des énergies renouvelables (EnR) à 20% de sa consommation finale d’énergie d’ici 2020. Chaque État membre s’est vu attribuer un objectif distinct, calculé en fonction de la part des EnR dans la consommation du pays en 2005, ainsi que de son PIB par habitant.
D’un pays à l’autre, les plans d’actions sont très variables :
- entre 10% et 19% d’EnR de la consommation nationale d’énergie en 2020 : avec 10% Malte représente l’objectif le moins élevé de l’UE, on trouve également, le Luxembourg, la Belgique, Chypre, la Hongrie, la République tchèque, les Pays-Bas, la Slovaquie, la Pologne, le Royaume-Uni, la Bulgarie, l’Irlande, la Grèce, l’Italie et l’Allemagne ;
- entre 20% et 25% : la Croatie, l’Espagne, la France, la Lituanie, la Roumanie, l’Estonie et la Slovénie ;
- entre 26% et 35% : le Danemark, le Portugal et l’Autriche ;
- plus de 35% : la Finlande, la Lettonie et la Suède (49%, objectif le plus élevé de l’UE).
Dans le cas de la France, l’objectif est d’atteindre une part de 23% d’EnR d’ici à 2020. Cet objectif est en effet plus important que celui d’autres pays, tels que l’Allemagne (18%). Chaque pays est par ailleurs libre dans le choix des sources renouvelables qu’il souhaite privilégier dans le cadre de ce plan. C’est à la Commission de prendre en compte et d’intégrer les plans d’action nationaux.
Dès 2012, trois États membres dépassaient déjà leurs objectifs. Il s’agissait de la Bulgarie, de l’Estonie et de la Suède. Trois autres pays avaient atteint leurs cibles à 95% : il s’agissait de la Roumanie, la Lituanie et l’Autriche.
Promouvoir la place de l’éolien en France
Affirmer l’éolien comme une source majeure d’énergie
Le développement de l’éolien, comme l’ensemble des énergies renouvelables, bénéficie d’un soutien public, dans la mesure où le déploiement des équipements ne pourrait pas se faire sur le seul critère de compétitivité. Le soutien public aux filières renouvelables est primordial dans le soutien et l’accompagnement technologique et économique de ces dernières ; un soutien public remplissant une fonction de facilitateur, pour la levée des différents verrous techniques et économiques et la réduction de coûts technologiques.

Pour le secteur électrique, l’enjeu est de permettre une intégration au marché optimale, ainsi que d’assurer un système électrique nécessaire à leur développement. La France a fait le choix d’une politique encadrée des énergies renouvelables, afin d’assurer un développement harmonieux. L’éolien et l’ensemble des énergies propres permettent de limiter la pollution de l’air, mais aussi la réglementation des installations qui utilisent la biomasse en terme d’émissions de particules. A l’avenir, l’énergie éolienne s’intégrera aisément dans les pays dont le mix électrique s’appuie essentiellement sur les énergies fossiles.
Source d’énergie intermittente, le caractère variable de l’éolien sera compensé par la grande disponibilité des centrales à gaz ou à charbon, en dépit de leur impact environnemental plus néfaste. Mais pour les pays dont la structure de production énergétique s’appuie essentiellement sur des sources moins simples à contrôler, l'intégration de l’énergie éolienne sera plus complexe. La France, avec ses nombreux réacteurs, entre dans ce cas de figure.
Du parc éolien terrestre au parc offshore
L’éolien maritime va devoir relever plusieurs défis clefs afin de pouvoir exploiter au mieux son potentiel considérable :
D’un point de vue économique, l’éolien offshore doit gagner en compétitivité. Les coûts du kWh sont, à ce jour, deux fois supérieurs à ceux de l’éolien onshore. Une diminution considérable du coût des structures des éoliennes participera à une baisse des coûts d’investissement.

Sur le plan technique, les structures de support devront être repensées. Les structures actuelles ne permettent pas d’installer des éoliennes mesurant plus de 25m de profondeur : une contrainte qui limite l’utilisation des éoliennes à des eaux proches des côtes. Autres défis d’avenir : la maintenance et le raccordement des éoliennes au réseau électrique. En effet, les éoliennes offshores sont difficilement accessibles. Les exercices d’hélitreuillage sur éolienne mobilisent quotidiennement des équipes de maintenance. Autre challenge, la pose de câbles sous-marins, à laquelle s’ajoute un cadre réglementaire encore flou dans les dispositions de raccordements au réseau terrestre.
L’éolien offshore est donc un enjeu logistique de premier plan. Les pâles des plus grandes éoliennes ont un diamètre de près de 120m, qu’il s’agit de fixer à une hauteur de 100m au milieu de la mer. Un défi grandissant puisque le développement de turbines offshore de 10 MW, augmentera à terme, la taille des éoliennes. L’éolien offshore, source d’énergie d’avenir, doit surmonter un certain nombre de challenges, techniques, commerciaux et logistiques d’ici 2020.
L’avenir de l’énergie éolienne en France
L'énergie éolienne a un avenir prometteur en France. Grâce à son immense littoral et la grandeur de son pays, l’Hexagone dispose du second meilleur potentiel en Europe en terme d'énergie éolienne. Les avancées techniques renforcent la compétitivité de cette source d'énergie. Cependant, l'électricité éolienne reste une énergie intermittente : elle ne pourra donc jamais subvenir seule aux besoins en électricité des français, d’où la nécessité de la coupler avec d'autres types d'énergies renouvelables comme l’énergie l'hydraulique par exemple. D’hypothétiques progrès sur le stockage de l'énergie permettront peut-être d’envisager de nouveaux usages.
L'énergie éolienne est une énergie d’avenir en France, mais pour l’heure, cette technologie ne peut constituer une alternative unique au remplacement de la production d'énergie polluante, notamment de l'énergie nucléaire, prépondérante en France. L’avenir de l'éolien est donc largement conditionné par le renforcement des investissements nationaux et européens.

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