Trouver la zone tarifaire de gaz dont je dépends

Par Lucas Villiard Vérifié par Chloé Servigne

Webmarketing & content officer énergie

Les zones tarifaires de gaz redistribuent équitablement les coûts d'acheminement aux clients, basées sur la distance entre infrastructures gazières et points de consommation. Historiquement, six zones existent, la première étant la plus avantageuse. Les fournisseurs peuvent choisir de refléter ces tarifs dans le prix du kWh. Pour connaître sa zone, il suffit de consulter sa facture, son espace client en ligne ou de contacter son fournisseur. Sinon, Selectra propose un outil en ligne pour identifier facilement sa zone tarifaire.

Trouver ma zone tarifaire de gaz

Il est possible de trouver sa zone tarifaire de gaz à partir de l'outil en ligne Selectra mis à disposition gratuitement, juste au-dessus.

Sinon, il est aussi possible de trouver sa zone tarifaire de gaz à partir de :

• Sur sa facture de gaz naturel ;
• Depuis son espace client, via le site internet de son fournisseur ;
• Sur son contrat de gaz.

Il arrive très régulièrement de devoir connaitre sa zone tarifaire de gaz, notamment lors de ses démarches pour l'énergie. Cela permet notamment de mieux comprendre sa facture de gaz ou encore le prix du gaz payé.

Selon le fournisseur souscrit, le prix du kWh peut changer selon la zone tarifaire de votre ville, et selon le fournisseur. Or, il est impossible de changer de zone tarifaire sans changer de commune, mais il est tout à fait possible de changer de fournisseur (hors zone de desserte des ELD).

Quelle est ma zone tarifaire de gaz ?

Bien que les zones de gaz aient été historiquement délimitées par ENGIE, les fournisseurs ont la possibilité d'instaurer leurs propres zones de gaz s'ils le souhaitent.

Le tableau ci-dessous résume les villes principales et la zone tarifaire de gaz à laquelle elles correspondent chez les différents fournisseurs de gaz :

Comment sont définies les zones de gaz ?

Qu'entend-on par zone de gaz ?

Commençons par le commencement. En France, le gaz naturel est importé et transporté via des infrastructures gazières. Celles-ci incluent les réseaux de transport, les installations de stockage, les terminaux méthaniers ainsi que les réseaux de distribution.

Le territoire est découpé en zones tarifaires, celles-ci permettent de déterminer le juste prix du gaz en considérant les coûts d'acheminement entre les infrastructures gazières principales (terminaux méthaniers, points d'entrée du réseau de transport), et les points de consommation (chez le consommateur). Les zones tarifaires expliquent donc, que, d'un bout à l'autre de la France, avec le même fournisseur de gaz et à consommation égale, les factures de gaz sont différentes.

Comment sont-elles définies ?

C'est la « Part réseau » qui nous intéresse ici, pour justifier les écarts de prix entre les zones de gaz. Cette part englobe les coûts de Transport (ATRT), les coûts de Stockage (ATS) et les coûts de Distribution (ATRD). Le coût du Transport (ATRT) va dépendre :

1. du gestionnaire de réseau de transport (GRT) ;
2. du « niveau de tarification régionale » (NTR) ;
3. du « point d’interface transport/distribution » (PITD) auquel est rattaché le consommateur.

Pour simplifier, la Capacité de transport TCR (qui est l'un des éléments de l'ATRT) dépend de la pointe de consommation de gaz du client en cas de vague de froid. Elle est au risque de 2 %. Pour aller plus loin, le TCR diffère selon la distance entre l'entrée du réseau régional et le réseau principal. C'est cet élément qui fait varier le prix de l'acheminement du gaz. Il est calculé comme suit :

TCR = TUF (96,38 pour GRDF et 102,60 pour Teréga) * NTR (de 1 à 10)

Logiquement, le coût d'acheminement du gaz vers la ville de La Rochelle ou vers la ville de Saint-Gervais-les-Bains sera différent. Et ce, en raison de la difficulté d'accès accrue pour la seconde option.

 Les communes affiliées à des Entreprises Locales de Distribution - ELD - bénéficient également d'un tarif ATRD distinct de celui de GrDF. Cela explique les variations de prix observées dans ces zones.

Qui les définit ?

Historiquement, les zones de gaz ont été définies par GRDF, qui, avant l'ouverture du marché de l'énergie à la concurrence, s'occupait des activités de transport, de distribution, d'approvisionnement et de fourniture. Ce n'est qu'après 2007 que GrDF et Engie forment deux entreprises distinctes (bien que GrDF reste une filiale d'Engie) et qu'Engie reprend naturellement le découpage établi des zones tarifaires. On parlait donc de zones tarifaires Engie.

Si ces zones tarifaires sont historiquement liées à Engie, il faut savoir que les fournisseurs n'ont aucune obligation légale de les respecter. Chacun est ainsi maître de proposer son propre zonage. Les fournisseurs peuvent également ne pas en proposer du tout et décider de ne pas tarifer les clients selon leur lieu de consommation.

Aujourd'hui, on remarque une grande variabilité dans l'application des zones tarifaires :

• Certains fournisseurs appliquent le même prix sans tenir compte des zones tarifaires ;
• Certains fournisseurs modulent leurs prix/zone à partir de 4 000 kWh/an ;
• Certains fournisseurs modulent leurs prix/zone à partir de 6 000 kWh/an ;
• Certains fournisseurs modulent leurs prix/zone à partir du premier kWh consommé.

Par ailleurs, certains fournisseurs créent des zones tarifaires supplémentaires afin de refléter parfaitement le prix du kWh au lieu de consommation. C'est notamment le cas de Ilek, qui a créé ses propres zones de gaz, au nombre de 11.

Quel intérêt pour les fournisseurs de moduler les zones tarifaires ?

Bien que cela puisse complexifier — dans certains cas — la facturation, la modulation des zones tarifaires permet au fournisseur de cibler des profils de consommation différents... Et donc de jouer sur ses coûts et ses marges. On retrouve ainsi 4 manières fréquentes de moduler les zones tarifaires.

  Ceux qui appliquent un tarif moyen : au lieu de reporter le prix de l'acheminement réel du gaz, ils prennent le parti de lisser ce tarif et de l'appliquer à parts égales à l'ensemble de leur portefeuille client. L'objectif est ici de jouer sur le principe de solidarité et d'égalité tarifaire. Ils se délestent en complément d'une partie de la gestion rigoureuse de la facturation. Ce type d'offre est particulièrement avantageux pour les usagers situés en zones élevées. C'est le cas de Eni, Ekwateur, et Butagaz.

  Ceux qui utilisent les zones tarifaires "classiques" : ceux-là jouent sur la différence de prix au kWh selon la zone. Ici, plus le client se trouve dans une zone élevée, plus le prix du kWh l'est aussi. Selon nos calculs, la variabilité de prix entre la zone 1 et 6 serait de 7,20 % en moyenne, avec une médiane portée à 3,65 %. On remarque toutefois une variabilité allant de 2.72 % à 20.36 % selon les offres et les fournisseurs. Ici, les fournisseurs favorisent les clients en zone basse, situées entre 1 et 4.

  Ceux qui appliquent des zones dès 1 kWh : si classiquement la tarification par zone est appliquée à partir d'un certain seul de consommation (en principe 4 ou 6 MWh ), certains fournisseurs l'appliquent dès 1 kWh consommé. Les clients dont la part réelle d'acheminement pèse le moins sur la facture sont aussi impactés par le principe de zonage. Ici, le fournisseur souhaite réduire l'écart de prix entre les gros et les petits consommateurs de gaz. On imagine que ce type d'offre est plus avantageux pour les usagers chauffés au gaz.

  Ceux qui créent leurs propres zones : certains fournisseurs, quant à eux, créent leurs propres zones de gaz. Cela permet, au détriment d'une facturation très certainement plus complexe, de refléter très précisément la part d'acheminement dans sa tarification. C'est notamment le cas du fournisseur Ilek, qui dénombre 11 zones, en plus d'appliquer les zones de gaz dès le premier kWh consommé. Pour exemple, Tarbes qui est classiquement en zone 1, se retrouve en zone E chez Ilek. À l'inverse, le Mont-de-Marsan habituellement en 4, passe en C chez Ilek. On suppose que cela lui permet d'optimiser ses coûts, en contrepartie d'une gestion très rigoureuse de la facturation.

Côté client, impact des zones tarifaires sur la facture de gaz

On constate une forte variabilité des prix entre les zones 1 à 6, avec une facture en moyenne 7 % plus élevée pour les usagers en zone 6. Si les clients d'une même offre paient un prix différent, cela ne signifie pas que ceux en zone 6 (là où le prix du kWh est le plus élevé) ont une offre de gaz inintéressante.

Exemple : Chez OHM Énergie offre Ultra Éco, on distingue une augmentation de +13.28 % entre la zone 1 et la zone 6. Chez ce même fournisseur, on constate une légère augmentation de +2.72 % entre ces mêmes zones, pour l'offre Classique Gaz. Même si la variabilité des tarifs de la première offre est plus importante, le prix du kWh de gaz quant à lui reste moins élevé qu'avec la seconde offre, aussi bien en zone 1 qu'en zone 6.

On constate que la tarification par zone a bel et bien un impact pour les clients d'une même offre. Ceux-là peuvent néanmoins profiter de tarifs plus avantageux qu'avec une offre concurrente, malgré leur zone.

Variation du prix du kWh par zone tarifaire

Fournisseurs et offres		Variations en % zones 1 et 6	Tarifs zone 1	Tarifs zone 6
	Gaz Adapt 1 an	+3.39 %	0.1061 €	0.1097 €
	Avantage Gaz Optimisé	+3.02 %	0.1389 €	0.1431 €
	Avantage Gaz 2 ans	+5.28 %	0.1083 €	0.1122 €
	Verte Fixe gaz	+17.88 %	0.1113 €	0.1312 €
	Fixe 2 ans Gaz	+17.51 %	0.1131 €	0.1329 €
	Biogaz Classic	+3.25 %	0.1106 €	0.1142 €
	Gaz Eco Plus	+3.28 %	0.1099 €	0.1135 €
	Classique Gaz	+2.72 %	0.1252 €	0.1286 €
	Ultra Eco Gaz	+13.28 %	0.1009 €	0.1143 €
	Fixe gaz	+6.91 %	0.1027 €	0.1098 €
	Happ-e Gaz	+3.47 %	0.1036 €	0.1072 €
	wekiWEB gaz prix fixe	+2.51 %	0.1315 €	0.1348 €
	NovaFlex Gaz	+3.29 %	0.1093 €	0.1129 €

Liste des offres de gaz à jour au 01/10/2024.

Quid des classes de consommation ?

On vous parle de classes de consommation, mais qu'est-ce que c'est exactement ? Les classes sont utilisées pour distinguer les différents profils de consommation de gaz. Elle permettent, in fine, d'y attribuer un prix du kWh équivalent. Souvent, le prix du kWh de gaz pour un usage modéré est plus élevé que celui pour un usage élevé (pour le chauffage, la cuisson, et l'eau chaude sanitaire). C'est aussi la classe de consommation qui va définir le tarif de l'abonnement du compteur de gaz, qui, au cas inverse, est moins cher pour les faibles consommateurs.

La nomenclature la plus courante est celle qui s'étend de Base à B2. Toutefois, depuis l'extinction du Tarif Réglementé du gaz, de nombreux fournisseurs utilisent les classes allant de T1 à T4 (les profils de consommation résidentiels étant limités à T2).

Tous les fournisseurs n'appliquent pas les zones tarifaires à des seuils de consommation identiques. Naturellement, certains fournisseurs se fondent sur les classifications B, d'autres sur les T, et d'autres encore les mélangent ou en introduisent de nouvelles. C'est le cas des fournisseurs suivants :

À jour en date du 01/10/2024

Quelles sont les zones tarifaires de gaz historiques ?

Qu'est-ce que les zones tarifaires historiques ?

Six zones tarifaires de gaz ont été définies il y a plusieurs décennies dans l'Hexagone au moment de l'organisation du réseau de distribution de gaz opérée par Gaz de France. Chaque zone a été établie en fonction de la distance entre le centre de stockage de gaz le plus proche et le lieu de consommation, dans le but de répercuter la différence des coûts d'acheminement selon les villes.

Plus précisément, le prix du gaz est composé du Niveau de Tarif Régional (NTR) : cette composante du tarif donne une note, de 1 à 10, en fonction de la distance à laquelle se trouve la commune du réseau de gaz principal. Autrement dit, plus la note se rapproche de 10, plus l'emplacement de la commune sur le réseau régional est éloigné du réseau de gaz principal. Pour en savoir plus, la CRE a listé l'ensemble des NTR des communes de France.

Le coût supplémentaire est supporté par le gestionnaire du réseau de distribution (GRDF) et de transport (GRTgaz et Teréga). Il est indirectement payé par le consommateur par une variation du prix du kWh de gaz selon la zone ; elle-même déterminée par le fournisseur. 

Il est possible d'avoir davantage de détails quant aux villes situées dans les zones de gaz ci-après.

Quelles sont les zones tarifaires de gaz chez les autres fournisseurs ?

Trouver ma zone tarifaire de gaz TotalEnergies

Quelles sont les zones de gaz TotalEnergies ?

Il est possible de connaitre les zones tarifaires de gaz délimitées par TotalEnergies ainsi que les villes qui y sont associées dans le tableau ci-après:

Comment fonctionnent les zones de gaz TotalEnergies ?

La grande majorité des fournisseurs de gaz naturel utilisent les 6 zones tarifaires établies à l'époque par EDF-GDF.

Néanmoins, ce n'est pas le cas de tous ! En effet, TotalEnergies a redéfini les zones de gaz pour ses clients. Si les zones de gaz proposées par TotalEnergies se rapprochent de celles d'ENGIE, elles n'en sont toutefois pas moins différentes.

Par exemple, il est possible de noter que :

• Carcassonne est en zone 1 chez TotalEnergies, alors que les zones tarifaires de gaz historiques placent la ville en zone 2 ;
• Aurillac est en zone 6 chez TotalEnergies, tandis qu'elle est en zone 5 dans le cas des zones de gaz d'ENGIE.

Trouver ma zone tarifaire de gaz ilek

Quelles sont les zones de gaz ilek ?

Pour connaitre les zones tarifaires de gaz proposées par ilek ainsi que les villes qui y sont attribuées, il est possible de consulter le tableau ci-dessous :

En savoir plus sur les zones de gaz d'ilek

Comment fonctionnent les zones de gaz ilek ?

De son côté, le fournisseur ilek a notamment décidé de mettre en place ses propres zones tarifaires en vue de mieux couvrir leurs coûts. Le fournisseur propose ainsi 11 zones tarifaires s'étendant de A à K.

Les zones de gaz définies par ilek n'ont rien à voir avec les zones de gaz historiques d'ENGIE : elles sont complètement différentes. Par exemple :

• Si Laon est en zone 2 avec les zones de gaz "traditionnelles", la commune est en zone G avec les zones de gaz d'ilek ;
• À l'inverse, la commune de Mont-de-Marsan est en zone 4 avec les zones de gaz historiques, mais en zone C avec les zones d'ilek.

Trouver ma zone tarifaire de gaz Alterna

Quelles sont les zones de gaz Alterna ?

Le tableau ci-après permet de connaitre les zones tarifaires de gaz pensées et mises en place par le fournisseur de gaz Alterna :

Comment fonctionnent les zones de gaz Alterna ?

Alterna fait partie des fournisseurs ayant choisi d'établir ses propres zones de gaz. Ainsi, les zones tarifaires que ce fournisseur propose sont relativement différentes des zones de gaz historiques d'ENGIE, mais aussi des zones de gaz de TotalEnergies, ilek ou encore Yéli.

À titre d'exemples, on peut observer que :

• Alterna est le seul fournisseur à proposer Paris dans sa zone 1, alors que la capitale se situe dans la seconde zone pour l'ensemble des autres fournisseurs ;
• Alors que les zones tarifaires de gaz historiques incluent Nice en zone 3 sur 6, Alterna a choisi de placer cette ville en zone 5 sur 6.

Trouver ma zone tarifaire de gaz Yéli

Quelles sont les zones de gaz Yéli ?

Le tableau ci-dessous permet de connaitre les zones de gaz spécifiques à Yéli, ainsi que les villes correspondantes :

Comment fonctionnent les zones de gaz Yéli ?

Le fournisseur grenoblois a également décidé de proposer des zones de gaz différentes des zones de gaz historiques. En plus de les redéfinir, il a aussi choisi d'en ajouter, faisant passer le nombre des zones de gaz de 6 à 10.

Avec cette stratégie, il dispose davantage de zones et qu'il décompose donc plus précisément. On constate donc de fortes différences avec les zones tarifaires de gaz historiques. Il peut par exemple être cité :

• Bourg-en-Bresse se situe en zone de gaz 1 avec Yéli, alors que les zones de gaz historiques d'ENGIE place la commune en zone 3 ;
• Alors que Toulon est en zone de gaz 4 avec Yéli, la ville est en zone de gaz 2 avec ENGIE ;
• Enfin, alors que Briançon se retrouve en zone de gaz 7 avec Yéli, ENGIE le situe historiquement en zone 2.