ATS gaz : quel est le coût de stockage gaz en France en 2025 ?

Par Chloé Servigne

Experte en Énergie (B2B et B2C)

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L’ATS, c’est la partie de votre facture qui finance le stockage du gaz. Il s’ajoute aux autres composantes du tarif d’acheminement du gaz, comme l’ATRT (transport) et l’ATRD (distribution). L'ATS permet de financer les opérateurs de stockage du gaz en France : Storengy, Teréga et Géométhane. En 2025, il représente 3,6 % de la facture annuelle d’un foyer chauffé au gaz (T2), soit 63,11 €/an pour une consommation de 12 160 kWh. Entre 2024 et 2025, l’ATS a augmenté de 7 % en moyenne, tous profils confondus, selon une étude Selectra. Une hausse modérée, mais qui reflète les tensions économiques pesant sur les gestionnaires de réserves de gaz naturel françaises.

Quel est le coût de stockage gaz (ATS) pour un ménage moyen ?

L'ATS (Accès des Tiers au Stockage de Gaz naturel) appartient à la part réseau du prix du gaz. Son montant a évolué au 1ᵉʳ avril 2025 :

• Pour les foyers en T1 (abonnement gaz cuisson et eau chaude, moins de 6000 kWh/an) : l'ATS est passé de 1,84 €/MWh à 1,98 €/MWh, soit 8% d'augmentation .
• Pour les foyers en T2 (abonnement chauffage gaz, plus de 6000 kWh/an) : l'ATS est passé de 4,88 €/MWh à 5,19 €/MWh, soit 6% d'augmentation .

Le coûts de stockage gaz (ATS) a augmenté de 7 % en moyenne en avril 2025

Au 1ᵉʳ avril 2025, d'après une étude Selectra, l'ATS représente un coût annuel de 63,11 €/an pour un foyer moyen chauffé au gaz (consommant 12 160 kWh de gaz/an). Cela équivaut à 3,6 % de la facture annuelle de 1755 € (selon le Prix Repère du Gaz (PRG) de mai 2025).

Pour un ménage utilisant le gaz naturel pour la cuisson et l'eau chaude sanitaire (consommation moyenne de 1 450 kWh de gaz par an), le coût annuel de l'ATS est de 2,87 €/an, soit 0,9 % de la facture annuelle de 332 € (PRG de mai 2025).

Revenons sur l'augmentation des coûts de stockage gaz liée au passage à l'ATS3 en 2024

En avril 2024, l’entrée en vigueur du nouveau tarif de stockage du gaz naturel, l’ATS3, a marqué un tournant pour les opérateurs du secteur. Ce nouveau cadre tarifaire, en hausse de 20 % par rapport à 2022, reflète un équilibre délicat entre les besoins économiques des opérateurs de stockage (Storengy, Teréga et Géométhane) et les objectifs de régulation portés par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE).

Initialement, les opérateurs avaient demandé une augmentation de 36 % de leurs charges couvertes, pour passer de 710 millions d’euros en 2022 à 963 millions d’euros par an. Une demande jugée excessive par la CRE, dans un contexte où la consommation de gaz est en déclin, rendant difficile toute hausse trop marquée des recettes.

La CRE avait donc tranché pour une augmentation plus modérée, fixant les charges à 849 millions d'euros/an (851 M€ après correction du CRCP). 

Ce montant couvre notamment :

• Storengy : 207 M€/an de charges d’exploitation + 409 M€/an de charges de capital
• Teréga : 57 M€/an + 119 M€/an
• Géométhane : 20 M€/an + 36 M€/an

L’ATS3 prévoit une évolution maîtrisée du tarif, avec une hausse de +4,8 % entre 2023 et 2024, puis une progression régulière de +3,9 % par an jusqu’en 2027.

En clair, l’ATS3 incarne une approche pragmatique : répondre partiellement aux attentes des opérateurs tout en gardant le cap sur la sobriété énergétique. Une régulation fine, à l’image des défis énergétiques d’aujourd’hui.

Pourquoi les coûts de stockage gaz (ATS) augmentent-ils ?

La délibération n°2023-361 de la CRE identifie plusieurs causes :

1. Explosion des charges d'exploitation : +34 % pour les salaires chez Storengy, +48 % de dépenses en énergie, +41 % pour la maintenance. Teréga subit aussi des hausses liées à la cybersécurité et à ses compresseurs, tandis que Géométhane fait face à des hausses de +129 % sur l’entretien de ses puits.
2. Investissements renforcés : Storengy a augmenté ses investissements annuels de 191 M€ à 237 M€ (sécurité, performance, modernisation). Même tendance chez Teréga et Géométhane.
3. Transition énergétique : des budgets spécifiques sont alloués à l’adaptation des cavités au biogaz, à la R&D, et aux projets d’hydrogène (ex. HyPSTER, Storgrhyn, GéoH2).
4. Sécurité : des exigences croissantes pèsent sur les opérateurs. Par exemple, chez Storengy, les dépenses en matière de sécurité atteignent 23,7 M€/an.

Extrait de la délibération de la CRE au sujet de l'ATS3

L’ATS, c’est quoi exactement ?

Mis en place en 2018, l’ATS régule une activité autrefois opaque. Avant, les opérateurs de stockage gaz fixaient leurs prix librement, ce qui provoquait de fortes disparités de coûts d'accès entre les fournisseurs de gaz en France. 

Depuis cette date, la CRE encadre tout : elle définit un revenu autorisé, que les opérateurs de stockage (Storengy, Teréga, Géométhane) peuvent percevoir pour couvrir leurs charges d’exploitation et charges de capital. Si les enchères annuelles des capacités de stockage n’atteignent pas ce montant, l’ATS vient compléter la différence, via la facture d'énergie des consommateurs.

Qui fixe les tarifs ATS en France ?

En France, c’est la CRE qui a la main sur les tarifs liés à l’ATS. Cette autorité indépendante pilote la régulation du secteur du gaz naturel, entre autres missions dans l’énergie. Son rôle ? Évaluer les coûts d’exploitation et d’investissement des opérateurs de stockage, et fixer les tarifs d’accès que les fournisseurs doivent payer pour utiliser ces infrastructures. Avant toute décision, la CRE mène une concertation avec les parties prenantes pour garantir un tarif juste – un équilibre entre les besoins économiques des gestionnaires, les besoins en gaz et la protection des consommateurs.

Qui sont les opérateurs de stockage gaz concernés par l'ATS ?

En France, plusieurs opérateurs gèrent nos réserves de gaz : Storengy, Teréga, et Géométhane. Chacun de ces opérateurs est responsable de l'exploitation, de la maintenance et des investissements nécessaires pour garantir le bon fonctionnement et la sécurité de leurs installations.

Pourquoi l'ATS est important ?

Le stockage de gaz représente un rouage essentiel pour garantir notre sécurité d’approvisionnement, surtout l’hiver. En France, près d’un logement sur deux est chauffé au gaz, et notre consommation triple entre l’été et l’hiver. Pour éviter toute pénurie quand la demande explose, on stocke le gaz en été, quand il est moins cher, pour l’utiliser en hiver. C’est là qu’intervient l’ATS, un tarif d'acheminement méconnu du grand public.