Comprendre le marché de gros du gaz

Cours du gaz naturel : prix du MWh gaz en 2024

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Connaitre le cours du gaz et le prix du gaz en temps réel

Le 23/04/2024, le cours du gaz sur le marché de gros pour la période Année 2025 est de 32.375 €/MWh. Mis en parallèle avec le point haut du 12/10/2023 (47.672 €/MWh), cela représente une diminution de 32%. Par rapport au minimum atteint le 23/02/2024, le prix au 23/04/2024 est en hausse de +22% à 32.375€/MWh.

Il est également possible de connaitre l'évolution de la cotation du gaz dans les prochaines années. Le graphique ci-dessous propose des prix du PEG pour 2024, 2025 et 2026 !

Source : EEX PEG Futures gaz

De nombreux fournisseurs s'approvisionnent en gaz sur le marché de gros, dont les prix fluctuent très régulièrement. Cet article permet de comprendre comment fonctionne le marché de gros du gaz naturel en France et en Europe, comment le prix PEG du gaz est fixé et pourquoi les cours évoluent autant.

Prix du gaz naturel sur le marché PEG

prix peg gaz M-1 

Prix le 23/04/2024

28.175 €/MWh

prix peg gaz M-2 

Évolution par rapport au point le plus haut

-14% €/MWh

prix peg gaz M-1 

Prix maximum atteint le 2024-04-16

32.923

Source : Powernext EEX

Quel est le prix du gaz naturel sur les marchés de gros aujourd'hui ?

Le cours du gaz naturel en France

En France, le prix du MWh sur le marché du PEG du 2024-04-23 est de 28.175 €/MWh, contre 32.923€/MWh le 2024-04-16, soit le jour où le prix du gaz sur le marché de gros a été le plus élevé lors de ce dernier mois. Cela représente une évolution de -14%.

Ci-dessous peut être constaté l'évolution du cours du gaz sur le marché de gros et son coût :

Graphique: Selectra - Source: EEX

Le cours du gaz naturel en Europe

Pour comprendre le cours du gaz naturel en Europe, expliquons d'abord comment le marché européen fonctionne. Le marché gazier britannique a été le premier à être libéralisé en 1996. Ce n'est qu'en 2003 que la France a ouvert son marché intérieur, avec la suppression du monopole d'importation détenu par Engie (Gaz de France à l'époque).

À chaque fois qu'un marché se libéralise, cela crée des places de marché que nous appelons aujourd'hui des "hubs", où les différents acteurs peuvent s'échanger du gaz et organiser toutes les transactions. Aujourd'hui donc, plusieurs pays européens ont pu mettre en place leurs propres hubs :

  • NBP pour le Royaume-Uni ;
  • PEG pour la France ;
  • ZEE pour la Belgique ;
  • TTF pour les Pays-Bas ;
  • NCG et Gaspool pour l'Allemagne ;
  • Baumgarten pour l'Autriche ;
  • PSV pour l'Italie.

Aujourd'hui, le TTF néerlandais est devenu l'indice de référence au niveau européen, étant le point d'échange privilégié des acteurs majeurs des marchés européens du gaz du fait de sa liquidité. Ainsi, il influe sur les niveaux des prix des marchés voisins, comme la France.

Par ailleurs, deux gazoducs relient le Royaume-Uni au reste du Continent européen, dont le IUK avec la Belgique et le BBL avec les Pays-Bas. Cela explique également pourquoi les prix de la molécule de gaz ZEE et TTF sont très corrélés à ceux du NBP britannique. Tout cela fait que lorsque les prix du gaz augmentent dans un pays européen, la même tendance est remarquée sur l'ensemble de l'Europe. Malgré les augmentations du prix du gaz en Europe, néanmoins, on remarque que l'indice français PEG figure parmi les moins chers.

Graphique : Selectra - Source : Eurostat

Comment suivre le prix du gaz ? Le site ODRÉ ou Open Data Réseaux-Énergies est un bon moyen de suivre l'évolution du prix de gaz de façon mensuelle sur les principaux hubs européens. Le site recense actuellement toutes les évolutions depuis 2015 et se met à jour tous les mois. ODRÉ est né d'une collaboration entre différents grands acteurs de l'énergie dont RTE, GRTgaz et Téréga.

Pourquoi le prix du MWh gaz a augmenté en 2022 ?

L'augmentation des prix du gaz en 2022 est le résultat d'une conjonction de nombreux facteurs économiques, géopolitiques et météorologiques. Il s'agit essentiellement d'un problème entre une hausse des besoins en énergie - et donc de la demande - et les difficultés pour la France d'augmenter son offre, étant donné que nous importons la majeure partie de notre gaz naturel. Point sur les différents facteurs ayant causé ces hausses astronomiques depuis 2021.

  1. La reprise économique suite à la crise sanitaire
  2. Les conflits entre l'Ukraine et la Russie
  3. Des incidents chez les pays producteurs
  4. L'augmentation des quotas d'émission de CO2 en Europe

La reprise économique suite à la crise sanitaire

L'année 2021 a été marquée par une forte augmentation des besoins en énergie en Europe, majoritairement due à la reprise économique qui a suivi la pandémie du Covid-19 vers fin septembre. Les conditions météorologiques n'améliorent pas les choses, car l'hiver 2020-2021 s'avère particulièrement froid et long, augmentant encore plus la demande pendant que l'offre n'est pas suffisante en Europe.

Ce n'est pas tout, la production éolienne d'électricité est limitée sur cette période, dû à l'absence des vents en mer du Nord. Cela a alors entraîné une utilisation plus importante de gaz pour produire de l'électricité. La forte demande en énergie et l'insuffisance de l'offre ont fait que vers la fin de l'année 2021, le TTF néerlandais avait augmenté de 22 % pour atteindre les 180,267 euros le mégawattheure (MWh) - soit dix fois plus chers que les cours observés un an plus tôt.

Les conflits entre l'Ukraine et la Russie

Les conflits entre l'Ukraine et la Russie renforcent l'augmentation des prix sur l'année 2022. Il faut savoir que la Russie fait partie des plus gros pays producteurs et exportateurs de gaz dans l'Union européenne. Environ 45 % du gaz en Europe et 17 % du gaz en France proviennent de la Russie.

Mais depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, celle-ci a réduit ses importations de gaz vers les pays européens et se sert de sa position pour faire pression sur l'Europe. La Russie veut notamment accélérer la mise en œuvre de son gazoduc Nord Stream 2, long de 1 200 kilomètres, devant acheminer le gaz jusqu'en Allemagne, sans passer par l'Ukraine, la Pologne et les pays baltes.

Des incidents dans les pays producteurs

Alors que le gaz russe est drastiquement réduit, les pays importateurs doivent se tourner vers d'autres producteurs. Les principaux exportateurs - en dehors de la Russie -, étant la Norvège, le Qatar, l'Algérie et les États-Unis. Mais différents incidents ont touché ces producteurs, ayant encore une fois empêché les pays de l'UE de suivre la forte demande en énergie. L'un des incidents les plus importants était l'incendie dans le plus gros site de production GNL en Norvège, ayant causé un arrêt de production.

Autre facteur, la concurrence sur le marché du gaz entre l'Europe et l'Asie. L'Europe est contrainte de se tourner vers le GNL pour augmenter son offre, même si celui-ci est plus cher et plus polluant. Et pourtant, la Chine est le plus gros importateur mondial de GNL et s'en empare. La tendance a légèrement changé récemment, avec la Chine contrainte de revendre son surplus de gaz à cause du ralentissement de la demande intérieure, devenant ainsi un nouvel importateur pour les pays européens.

L'augmentation des quotas d'émission de CO2 en Europe

Les prix des quotas d'émissions de CO2 en Europe augmentent aussi fortement, ce qui pousse les producteurs à utiliser davantage de gaz pour produire de l'électricité, plutôt que le charbon qui est beaucoup plus polluant.

Pour rappel, les quotas de CO2 correspondent au marché européen des "droits à polluer", c'est-à-dire qu'une fois leur quota de pollution atteint, les industriels doivent payer pour compenser leurs émissions de CO₂. En 2021, le prix des quotas avait franchi la barre des 80 euros, soit une hausse record de 140 %.

Comment réduire mon empreinte carbone ?Il est possible d'agir sur ses émissions de gaz à effet de serre grâce à la compensation carbone. De nombreuses solutions permettent ainsi de compenser ses émissions et d'oeuvrer pour la réduction de gaz à effet de serre.

Qu'est-ce que l'indice PEG ?

Définition de Point d’Échange de Gaz (PEG)

Le PEG ou Point d'Échange de Gaz est le marché sur lequel s'effectuent les échanges de gaz entre les fournisseurs et l'approvisionnement en gaz par les gestionnaires de réseau. Il est défini par la CRE (Commission de Régulation de l'Énergie) comme le "point virtuel du réseau de transport de gaz français".

On parle de point virtuel, simplement car il n'existe pas d'endroit physique où les différents acteurs peuvent se rencontrer pour acheter et vendre du gaz naturel. Pour faire simple, c'est le marché du gaz où s'effectuent toutes les transactions et où se fixe le prix par zone. Il est géré et opéré par les gestionnaires de réseaux de transport. Comme mentionné plus haut, chaque pays européen dispose de sa propre place de marché.

À quoi sert le Point d'Échange de Gaz (PEG) ?

Le PEG sert principalement à organiser toutes les transactions financières en matière de gaz. Pour les gestionnaires, il permet de gérer l'équilibrage entre le volume de gaz injecté (livraison) et soutiré (consommation) sur le réseau.

En règle générale, lorsque les fournisseurs achètent leur gaz sur le marché de gros, ils en achètent une quantité qui correspond à une consommation estimée et anticipée de leurs clients. Les gestionnaires, à leur tour, peuvent alors suivre les soutirages et injections prévus sur une zone donnée et établir les bilans journaliers. Cela permet donc également de sécuriser les approvisionnements et de limiter les risques de ruptures de distribution.

Évolution des PEG en France

Avant 2018 : deux PEG de gaz en France

Avant novembre 2018, il existait deux points virtuels PEG en France :

  1. PEG Nord qui concernait les transactions de gaz dans le nord de la France ;
  2. TRS ou Trading Region South pour les transactions dans le sud de la France.

Cependant, ces deux places d'échanges ont été unifiées en 2018 pour créer un marché unique de gaz, en raison de la disparité des prix en France. En effet, comme le Nord était mieux relié aux réseaux des autres pays européens, les prix du gaz y étaient plus avantageux, contrairement au Sud qui était principalement alimenté par du GNL, plus cher.

Après 2018 : un PEG unique

Comme mentionné plus haut, la France dispose depuis novembre 2018 d'un marché de gaz unique appelé le TRF (Trading Région France), et un seul point d'échange, le PEG.

Le Sud ne disposant pas d'un niveau de liquidité suffisant, cela limitait la concurrence et faisait grimper les prix. Cette unification a donc pour objectifs d'augmenter la liquidité des échanges, d'améliorer la compétitivité et de tirer les prix vers le bas. Le consommateur est le premier bénéficiaire de ce marché unique.

Attention, s'il y a désormais un marché et un point d'échange uniques, il y a toujours deux zones d'équilibrage. La zone d'équilibrage désigne le réseau de transport au sein duquel le gaz est acheminé. On distingue alors :

  1. Téréga pour la gestion du réseau dans le Sud-Ouest de la France ;
  2. GRTgaz sur le reste du territoire.

Marché de gros du gaz : qu'est-ce que c'est concrètement ?

Une bourse pour le gaz qui varie en fonction de l'offre et de la demande

Quand on parle de marché du gaz naturel, il faut en fait distinguer différents types de marché : le marché de gros sur lequel opèrent les fournisseurs et les grands consommateurs industriels, et le gré à gré (des contrats de long terme directement avec les pays producteurs, comme ceux qui encadrent les importations de gaz de la Russie ou de la Norvège par exemple).

Les fournisseurs passent le plus souvent par le marché de gros, qui fonctionne comme une bourse pour le gaz naturel où les prix évoluent régulièrement en fonction de nombreux facteurs. La CRE définit le marché de gros comme étant le marché où l’électricité et le gaz sont négociés (achetés et vendus) avant d’être livrés sur le réseau à destination des clients finaux. Sur le marché de gros, on distingue deux types de contrats :

  1. Les contrats spot : ce sont des contrats de court terme. Les fournisseurs achètent leur gaz pour se faire livrer le jour-même (intraday) ou le jour d'après (day ahead). Avec le spot, les prix du gaz sont très volatiles car ils dépendent des évènements qui font évoluer l'offre et la demande. C'est le spot qui permet d'équilibrer quotidiennement le réseau, grâce aux échanges réguliers ;
  2. Les contrats futurs : ce sont des contrats avec lesquels les fournisseurs achètent leur gaz à l'avance (généralement de un mois à une année à l'avance) pour une livraison future. C'est grâce à ce système que les fournisseurs sont en mesure de mettre en place des offres de gaz de plusieurs années avec un prix fixe et déterminé à l'avance, car ils ne risquent pas une évolution des prix au moment où le gaz est réellement livré au consommateur final.

Les acteurs du marché : des producteurs aux fournisseurs de gaz

Le marché de gros est composé de nombreux acteurs :

  • Les producteurs de gaz naturel qui sont ceux qui vendent leur gaz et écoulent leur production ;
  • Les fournisseurs de gaz naturel qui constituent les acheteurs de gaz. Ces derniers vont ensuite revendre le gaz à leurs clients finaux ;
  • Les expéditeurs d'équilibre dont le rôle est d'équilibrer quotidiennement les sites qu'ils livrent. Pour ce faire, ils doivent par exemple revendre le surplus si les sites qu'ils ont en portefeuille n'ont pas consommé la somme du gaz alloué pour la journée. En général, les expéditeurs d'équilibre sont les fournisseurs d'énergie, mais les industriels commencent également à jour ce rôle afin d'accéder au marché de gros où les prix sont plus transparents ;
  • Les négociants dont le rôle est d'acheter et de vendre du gaz naturel, sans le livrer à des consommateurs finaux, dans le seul but d'augmenter la liquidité du marché ;
  • Les gestionnaires de réseaux qui assurent l'équilibre de l'injection et du soutirage sur leur réseau.

Le Conseil de l'Union européenne met en place une législation pour protéger les marchés de gros de l'énergie des manipulations

La crise énergétique a révélé de fortes défaillances dans le marché de gros du gaz et de l'électricité. Afin d'éviter les manipulations et fraudes sur ce marché, l'Union européenne met en place de nouvelles règles :

  • Il est imposé aux acteurs du marché de l'Union européenne vivant dans un pays tiers mais ayant des activités sur le marché de gros de l'énergie avec un pays membre de désigner un représentant. Celui-ci doit notamment résider dans l'État membre en question ;
  • L'Agence de l'Union européenne pour la coopération des régulateurs de l'énergie (ACER) se réserve le droit de mener des enquêtes également lorsqu'elles sont transfrontières, c'et-à-dire qu'elles concernent au moins deux pays. Si l'un des deux États membres refuse, il doit pouvoir prouver qu'une enquête est déjà en cours à l'échelle nationale ;
  • L'ACER a aussi développé de nouveaux outils d'inspection. Ainsi, l'organisme a la possibilité de :
    • Effectuer des inspections sur place ;
    • Demander des informations ;
    • Recueillir des informations.

Il faut noter toutefois qu'en cas de non-respect de ces règles, l'ACER ne pourra imposer que des astreintes, mais les prises de décisions d'amendes en cas d'infractions restent aux États membres.

Existe-il des offres indexées sur le marché de gros ?

Offres indexées sur le marché de gros : en quoi cela consiste ?

Un prix qui évolue chaque mois selon le cours du gaz naturel

Jusqu'à présent, les fournisseurs proposaient des offres de gaz à un prix indexé sur le tarif réglementé. Cependant, ce tarif réglementé du gaz, fixé par les pouvoirs publics et évoluant chaque année, a disparu le 1ᵉʳ juillet 2023. Bien que la CRE ait développé le Prix Repère de Vente du Gaz, auquel se sont indexées certaines offres, certains fournisseurs proposent en revanche des contrats à prix indexé sur le marché de gros.

Dans ce cas, les prix du gaz payés par le client suivent l'évolution du marché de gros. Ces prix étant très volatiles et pouvant évoluer tous les mois à la hausse comme à la baisse, en fonction de l'offre et la demande.

Pourquoi ce type d'offre est risqué pour le consommateur ?

Les offres à prix indexé sur le marché de gros sont risquées pour le consommateur, car les prix y fluctuent très régulièrement, ce qui rend difficile de maîtriser ou anticiper son budget. Ce type d'offres est avantageux dans un contexte où les prix sont assez compétitifs. En cas d'augmentation, en revanche, les consommateurs risquent de payer très cher leurs factures et ne peuvent bénéficier d'aucune protection - comme en 2021 avec la hausse record des prix de l'énergie (près de 200 % d'augmentation en moins de 4 mois).

Les clients des offres à prix indexé sur les TRV n'étaient pas à l'abri de cette hausse, mais les conséquences ont vite été limitées, avec notamment le lancement du bouclier tarifaire par le gouvernement. Celui-ci visait à limiter, voire geler la hausse des tarifs réglementés. Autre avantage : souvent, les fournisseurs appliquent une certaine réduction sur leur prix du kWh par rapport au TRV.

Un autre type d'offre pouvant être proposé par les fournisseurs est le contrat à prix fixe. C'est l'offre la plus sûre, car elle protège le consommateur de toute hausse de prix sur le marché pendant une certaine période. Attention toutefois, les prix du kWh d'une offre à prix fixe sont souvent plus élevés que le TRV. De plus, seul le prix du kWh HT est bloqué. Les taxes peuvent toujours évoluer.

Les offres indexées sur le marché de gros proposées actuellement

Liste des offres indexées sur le marché de gros en France en 2022 (particuliers)
Fournisseur / OffrePrix du kWh de gaz*Caractéristiques de l'offre
ekWateur
Logo Ekwateur
ekWateur 100% biométhane variable
--Indexé mensuellement
100% de biogaz français
Mega Energie
mega-energie
Mega Energie Flexy Gaz
0.2076€ TTCIndexé mensuellement sur Powernext
Service client digital
OHM Energie
Logo Ohm Energie
OHM Energie Classique Gaz
0.1673€ TTCRéduction de 11% par rapport au tarif de référence OHM
Lui-même calculé par rapport au marché Powernext
Wekiwi
logo wekiwi
Wekiwi Gaz indexé
0.3371€ TTCSystème de forfaits avec remises

* Tarif TTC à jour au 1er septembre 2022 et valable pour le tarif B1 (chauffage) en zone tarifaire 2.