Coupure
Le Médiateur National de l'Energie observe une recrudescence des factures d'énergie impayées en 2019.

Energie : hausse des coupures d'électricité et de gaz pour impayés

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Les coupures de gaz et d'électricité pour impayés ne cessent d'augmenter. Si l'on en croit le Médiateur de l'énergie, de plus en plus de consommateurs font face au problème. Comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les droits des consommateurs en la matière ? Comment réduire sa facture d'énergie à l'approche de l'hiver ? Selectra fait le point avec vous. 

Tarifs en hausse, coupures en hausse

C'est indéniable, le prix de l'électricité a explosé cette année, ayant un impact direct sur le porte-monnaie des ménages. Il pénalise notamment les foyers victimes de la précarité énergétique, soit 12 millions de personnes. En effet, la facture d'électricité, estimée à environ 960 euros par an, ne cesse d'augmenter. De nombreux consommateurs se trouvent donc en difficulté au moment de régler.

"Factures de régularisation élevées, logements énergivores, accidents de la vie, recours mal connus", autant de causes qui justifient ces impayés. C'est ce qu'a fait savoir le Médiateur de l'énergie par voie de presse ce mardi : d'après les données provisoires collectées, les fournisseurs font état d'une augmentation de 18 % des interventions pour impayés pour l'électricité par rapport à l'an dernier. Le gaz n'est pas en reste non plus. En la matière, les interventions ont augmenté de 10%. Au total, le gendarme de l'énergie "observe une hausse des sollicitations de consommateurs en situation d’impayés et craint qu’en 2019, le nombre d’interventions pour impayés, coupures ou réductions de puissance, dépasse les 572.440 réalisées en 2018". 

Coupure de courant, coupures de gaz : quels sont les droits et recours des consommateurs ? 

Les fournisseurs ont le droit de pratiquer des coupures d'énergie. Cependant, ils doivent respecter un certain protocole afin d'informer leur client. Le fournisseur d'énergie doit d'abord envoyer un courrier informatif sous 14 jours après la date de paiement. Puis, il laisse un délai de 15 jours supplémentaires afin que le consommateur puisse s'acquitter de sa dette (30 jours pour les ménages en situation de précarité énergétique). Ensuite, l'opérateur envoie un nouveau courrier sous 7 jours pour prévenir l'usager qu'il va faire face à une coupure. Après cela, il passe la main au gestionnaire de réseau, Enedis pour l'électricité ou GRDF pour le gaz, qui programment l'arrêt de l'alimentation sous 3 semaines. 

En cas de coupure pour impayés, vous serez obligé de régler votre facture pour pouvoir rétablir le courant chez vous. Si vous êtes en grande difficulté, vous pouvez essayer de demander un paiement par échéancier à votre fournisseur. A ce titre, Jean Gaubert, le Médiateur national de l’énergie invite d'ailleurs les fournisseurs à dialoguer davantage avec leurs clients. "L’augmentation des interventions pour impayés depuis le début de l’année m’inquiète. J’appelle les fournisseurs à un meilleur accompagnement de leurs clients en difficultés, en les informant sur les aides disponibles et leurs recours", a-t-il fait savoir. 

Si votre fournisseur ne voulait rien entendre, vous avez également le droit de saisir le Médiateur de l'énergie. Enfin, il est également possible de contacter des acteurs sociaux comme la caisse d'allocation familiale (CAF) de votre département, le Fond de solidarité pour le Logement (FSL) ou encore des associations spécialisées dans le droit au logement. 

Quid de la trêve hivernale ? La trêve hivernale a lieu chaque année du 1er novembre au 31 mars. Elle sert à protéger les foyers des conditions climatiques qui se durcissent. Pendant cette période, les fournisseurs n'ont pas le droit de couper le gaz ou l'électricité à un client, sous aucun prétexte. En revanche, ils peuvent procéder à des réductions de puissance, sauf pour les bénéficiaires du chèque énergie. Pensez donc à en informer votre fournisseur. 

Consommation d'énergie : comment se préparer à l'hiver ? 

Moins de lumière naturelle, plus de froid, l'hiver annonce naturellement une hausse de la consommation de gaz et d'électricité. Pour éviter de voir ses factures d'énergie exploser, il est souvent conseillé de procéder à un *changement de fournisseur. En effet, certains fournisseurs proposent des offres avec un prix du kWh avantageux. Ils permettent donc aux consommateurs de réaliser des économies. Si vous ne savez pas vers quel fournisseur vous tourner, le mieux reste encore de faire appel à un comparateur ou d'opter pour les offres d'achats groupés d'énergie. Vous pourrez ainsi trouver le fournisseur le plus adapté à votre profil de consommation et votre budget.

Par ailleurs, la facture de chauffage est souvent plombée par les déperditions d'énergie. Pour consommer moins, pas de secret : il faut avoir un logement bien isolé. La Fondation Abbé Pierre estime qu'un logement rénové permet de réaliser jusqu'à 60% d'économies d'énergie. C'est pourquoi, il peut être intéressant d'entamer des travaux de rénovation thermique et d'isolation. Bien entendu, le coût peut apparaître comme un frein. Pourtant, il existe de nombreuses aides financières comme le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE), les aides de l'Agence Nationale pour l'Habitat (Anah) ou encore le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE). Elles permettent de faire baisser drastiquement le prix du chantier. 

CEE, Isolation à 1 euro et arnaqueAttention, les propositions d'isolation à 1 euro ou de changement de chaudière à 1 euro sont très alléchantes. A ce prix, elles permettent de faire de réelles économies pour un ménage. A condition que ces travaux soient bien faits... Malheureusement de nombreux acteurs peu scrupuleux se sont lancés sur ce marché, notamment par le biais du démarchage téléphonique. Si quelqu'un vous appelle à ce sujet, ne signez rien ! Préférez d'abord contacter votre fournisseur d'énergie qui vous expliquera la démarche à suivre pour bénéficier de cette aide.

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