ARENH : vers une hausse des prix de l'électricité en 2022 ?
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a reçu une grande quantité de demandes dans le cadre de l'accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH). Cette situation conduit à un écrêtement du dispositif de l'ARENH, qui pourrait faire grimper les factures d'électricité des Français. Pour quelles raisons ? Doit-on s'attendre à une hausse des factures d'électricité en 2022 ?
L'ARENH et les fournisseurs d'électricité

L'ARENH est un mécanisme propre au marché de l'électricité. Lancé dans le cadre de la loi NOME, il impose à EDF, le fournisseur historique d'électricité de l'Hexagone, de vendre aux fournisseurs alternatifs jusqu'à 100 TWh d'électricité nucléaire par an. Cette électricité est commercialisée à un prix compétitif de 42 € le MWh.
Cela permet de favoriser le bon développement de la concurrence en France. En effet, cette énergie est souvent bien plus abordable que l'électricité échangée sur les marchés de gros. Selon RTE, le prix du MWh d'électricité était par exemple porté à 331,71 € le 6 décembre à midi. Ce système permet donc aux fournisseurs alternatifs de proposer des offres à des prix avantageux.
L'écrêtement de l'ARENH 2022 : les limites du dispositif
Lorsque les fournisseurs alternatifs demandent 100 TWh ou moins, le dispositif de l'ARENH fonctionne bien. En revanche, en cas de dépassement du plafond, le mécanisme atteint ses limites. En effet, lorsque l'on dépasse le plafond, au lieu de recevoir 100% de leur demande ARENH, les fournisseurs obtiennent un pourcentage minoré.
Pour 2022, ils recevront chacun 62,37% de l'électricité demandée. Afin de compenser, ils devront s'approvisionner sur les marchés de gros, en proie actuellement à une hausse historique des prix. Conséquence probable ? Les prix des offres d'électricité risquent d'augmenter pour les particuliers.
2022 : une situation exceptionnelle ? Ce n'est pas la première fois qu'un écrêtement de l'ARENH se produit : en 2020 et 2021, la demande des fournisseurs avait aussi dépassé les 100 TWh.
Des factures d'électricité en hausse ?
La hausse du prix de l'électricité attendue en février 2022 devait à l'origine être de l'ordre de 12%. Néanmoins, selon les experts, une hausse de 20 % à 25 % est plus probable. Suite à cet écrêtement de l'ARENH, les factures d'électricité des ménages pourraient augmenter proportionnellement.

Dans le cadre du bouclier tarifaire, le gouvernement s'est engagé à contenir la hausse à 4% maximum pour le tarif réglementé (tarif bleu d'EDF). Cependant, il est possible que certaines offres à prix de marché augmentent davantage. En effet, les fournisseurs alternatifs peuvent déterminer eux-mêmes leurs prix, pour les offres de marché. Si les coûts d'approvisionnement deviennent trop importants, ils risquent de devoir faire évoluer leurs prix pour rester rentables.
On peut penser que cela touchera avant tout les fournisseurs disposant de peu ou pas de capacités de production en interne. Ils seront alors dans l'obligation de s'approvisionner sur le marché de gros ou auprès de producteurs externes, là où les prix sont les plus élevés. Les fournisseurs qui sont également producteurs, en revanche, devraient pouvoir plus facilement maitriser leurs coûts.
Vers une relève du plafond de l'ARENH ?
Pour aider les fournisseurs alternatifs, les autorités publiques aurait pu relever le seuil de l'ARENH. Cette solution n'a pas été retenue : le gouvernement ne souhaite pas engager de révision de l'ARENH. Cette piste était pourtant celle suggérée par la CRE. Elle aurait permis de stabiliser les prix pour les consommateurs. C'est aussi ce que demande l'ANODE, l'association qui regroupe les divers fournisseurs alternatifs d'énergie.
La CRE regrette que même dans ces circonstances exceptionnelles il n’ait pas été décidé de relever le plafond de l’ARENH, inadapté à la situation actuelle sur le marché français. La CRE apportera son expertise technique pour tenir l‘engagement du gouvernement de limiter la hausse des TRVE à 4% en 2022. CRE
Une baisse des taxes en février 2022
Pour endiguer la hausse des tarifs réglementés, c'est vers cette solution que l'exécutif se tournera. C'est ce qu'avait expliqué Jean Castex au moment de l'annonce du "bouclier tarifaire". Le gouvernement envisage de diminuer la Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE). Cette taxe, aujourd'hui portée à 22,5 €/ MWh est celle qui pèse le plus lourdement sur la facture des ménages.
En actionnant ce levier, les pouvoirs publics visent également à préserver la facture des ménages ayant fait le choix de passer à la concurrence. En effet, tous les foyers français sont soumis aux taxes sur l'électricité.
Comment faire des économies sur ses factures d'énergie ?Afin d'anticiper la hausse, le mieux est de se pencher sur son contrat d'électricité, afin de savoir s'il est vraiment adapté à ses besoins. Pour ne pas subir les conséquences de la volatilité des prix, on peut par exemple opter pour une offre à tarif fixe. Faites jouer la concurrence, en utilisant un comparateur d'offres d'énergie (100% gratuit et sans engagement).