Hausse des prix de l’énergie : ces 7 arnaques à connaître absolument

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Comme si la hausse des prix de l’énergie ne suffisait pas, les menaces de pénurie et de coupures d’électricité hivernales ont inspiré une série d’arnaques. Sur le web, par téléphone ou même par courrier postal, les fausses offres promotionnelles se multiplient. Pellets de bois, chèque énergie, panneaux solaires… Tous font l’objet de propositions plus alléchantes les unes que les autres. Parmi cette batterie d’arnaques, en voici 7 qu’il est indispensable de connaître, pour mieux s’en prémunir.

L’arnaque aux granulés et pellets de bois

L’engouement pour le chauffage au bois a déclenché une hausse incontrôlée des commandes de pellets de bois cette année. La demande a été telle, qu’il s’est avéré difficile pour les fournisseurs de contenter l’ensemble des demandeurs.

À l’approche de l’hiver, le manque de stocks a déclenché un vent de panique parmi les consommateurs se chauffant au bois. La Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) a observé en 2022 un déficit d'offre de l’ordre de 5 à 15% en ce qui concerne les granulés de bois. Bon nombre de clients n’ont pas pu avoir accès à un stock suffisant pour l’hiver, sans oublier une augmentation conséquente du prix des pellets et granulés de bois. À titre d’exemple, le sac de pellets de bois est passé en moyenne de 6,5 euros à 8 euros, entre le printemps et l’automne.

C’est ce contexte qui a déclenché une vague de fausses ventes de bois en ligne. Des pellets, des granulés et des bûches à prix très bas sont en effet régulièrement proposés sur des sites en ligne. Du côté des sites de petites annonces, particuliers et professionnels y vont également de leurs offres alléchantes, de même sur les réseaux sociaux, où les publicités mensongères proposant du bois à un prix défiant toute concurrence sont légion. Ces annonceurs “bon marché” réclament aux consommateurs intéressés un paiement en avance. Or, le bois commandé et dûment réglé n’arrive jamais à destination et aucun service client n’est évidemment mis à disposition du client floué.

Le site web signal-arnaques.com a même été mis en place, pour dénoncer ce type de procédés trompeurs. Sur la plateforme, on retrouve une multitude d’escroqueries à éviter, mais également des témoignages de clients victimes de ce type de pratiques. D’après Le Monde, les messages relatant des arnaques ont augmenté de 1000% sur la plateforme en question. Parmi les témoignages publiés sur “signal arnaques”, certaines victimes évoquent même l’usurpation de numéros SIRET de véritables entreprises.

Étant donné le contexte, les lanceurs d’alerte se multiplient aussi. Crepito, un distributeur de granulés de bois, recense régulièrement les sites qui prétendent détenir des stocks. Dans un post Facebook, Crepito prévient :

“Méfiez-vous des prix "ULTRA" attractifs à la limite de l'impossible ! Un anniversaire peu glorieux mais nous sommes arrivés à 200 sites d'arnaques répertoriés…"

Des panneaux Photovoltaïques à 1 € ?

Depuis le début de la crise énergétique, nombreux sont les consommateurs à se tourner vers les énergies renouvelables. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : mi-2022, Enedis recensait 184 150 sites raccordés en autoconsommation solaire individuelle, soit 3,5 fois plus qu’il y a trois ans.

Produire sa propre électricité est donc devenu une option envisagée par de plus en plus de particuliers et de professionnels, et les offres de vente ou d'installation de panneaux photovoltaïques se multiplient. Mais parmi elles, on peut malheureusement compter sur les propositions séduisantes de faux experts, peu scrupuleux.

Les escroqueries autour des panneaux photovoltaïques sont multiples et peuvent se cacher derrière différents prétextes : panneaux défectueux, aides financières fictives, livraisons retardées…. Voici quelques exemples d’arnaques courantes concernant les panneaux solaires :

  • La mairie de Guérande en Loire-Atlantique a récemment dénoncé la circulation d’un faux avis des Architectes des Bâtiments de France (ABF) conseillant la pose des panneaux photovoltaïques sur toute la surface du pan de la toiture. La mairie rappelle que la société qui diffuse cette information use d’un faux, ce qui laisse penser à une arnaque.
  • La société Open Énergie, leader dans le secteur de la transition écologique, fait l’objet de 200 plaintes, notamment pour son service d’installation de panneaux solaires. Les victimes l’accusent d’avoir exagéré les niveaux de production d’électricité promis, ou encore d’avoir tenté de prélever des sommes contre leur accord.
  • Enfin, l'arnaque la plus courante est le recours au “coût zéro” pour l’installation des panneaux solaires. Bon nombre de prétendus fournisseurs promettent de faux remboursements de la part de l’État des panneaux solaires commandés et installés. Le plus souvent, le produit vendu ne répond pas aux critères d’attribution des aides gouvernementales, ou son coût est si élevé que même les aides ne peuvent couvrir l’ensemble de l’achat.

Les arnaques aux panneaux solaires sont si variées qu’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive. Pour s’en prémunir, il convient toutefois de respecter certains conseils :

  1. Faire appel à un professionnel reconnu garant de l'environnement (RGE) ;
  2. Regarder les différents avis de la société sur internet ;
  3. Demander les certifications de la société ;
  4. Ne jamais signer un document immédiatement ;
  5. Demander plusieurs devis.

Le faux chèque énergie

Dans ce contexte d’inquiétude - face aux montants élevés des factures - les aides gouvernementales n’échappent pas aux tentatives de fraude. C’est le cas notamment des différents chèques énergie promis par l’État. Ces aides financières allouées aux foyers aux revenus modestes permettent de payer des factures d’énergie comme le gaz, l’électricité, le fioul ou encore le bois.

Cette année 2022, le gouvernement a attribué différents chèques énergie, afin de pallier à la hausse des coûts :

  • Le chèque énergie classique, versé aux ménages éligibles au printemps ;
  • Le chèque énergie fioul, versé depuis novembre aux foyers se chauffant au fioul ;
  • Le chèque énergie bois bientôt versé aux foyers se chauffant au bois à compter de fin décembre ;
  • Le chèque énergie exceptionnel qui vient compléter le premier chèque et qui sera versé en décembre.

Ces appuis financiers sont, dans la majeure partie des cas, transmis par courrier postal. Certains chèques énergie s’obtiennent sur demande, alors que d’autres sont directement envoyés au domicile des personnes concernées, sur la base de leur revenu fiscal. C‘est ce dernier procédé qui a été détourné par des escrocs bien organisés.

Plusieurs foyers ont reçu des courriers contenant de faux chèques énergie, d’un montant variant de 100 à 200 euros. Pour le toucher, il leur était demandé d’appeler un numéro surtaxé, faisant ainsi exploser la facture téléphonique, au profit de l’arnaqueur.

Qu’il soit envoyé sans démarche préalable ou suite à une demande réalisée sur le site chequeenergie.gouv.fr, il est à noter que l’obtention du chèque énergie ne fait jamais l’objet d’un appel téléphonique complémentaire.

L’arnaque au compteur Linky

Le compteur Linky est également une source d’inspiration inépuisable pour les individus malintentionnés. Mais la plus marquante demeure celle des “faux agents” Enedis. Des démarcheurs se rendent au domicile d’abonnés, en se faisant passer pour des techniciens envoyés par le gestionnaire Enedis. Ils prétendent alors que le compteur Linky des personnes ciblées est endommagé et qu’il est impératif de le changer, au risque de faire les frais de factures d’électricité démesurées.

Selon le média Phonandroid, les victimes de ces prétendus changements ou réparations de compteur électrique se sont vus honorés de factures pouvant aller jusqu’à 6000 euros.

Il arrive que ces démarcheurs déroulent un autre discours et d’autres propositions commerciales, visant à réaliser des économies sur la consommation d’électricité. Ils conseillent notamment aux usagers de changer d’offre d’électricité ou de fournisseur.

Il est à rappeler qu’un agent Enedis est dans l’obligation de s’annoncer au client avant toute visite. Dans le cas où l’information viendrait à manquer, celui-ci est en droit de réclamer un ordre de mission ou une pièce d’identité à son interlocuteur.

Les ampoules LED pas si gratuites

“25 ampoules LED offertes à 1 euro”. Cette proposition bien qu’alléchante - envoyée par mail aux couleurs d’EDF - est l’une des arnaques les plus courantes de ces dernières semaines.

Le recours aux ampoules LED pour réduire sa consommation d’énergie est l'une des recommandations du plan de sobriété énergétique gouvernemental. Il n’en fallait pas plus pour conférer l’inspiration nécessaire à une série d’arnaques autour des ces fameuses ampoules économes. Notamment ces emails prétendument envoyés par EDF, proposant d’offrir 25 ampoules LED gratuitement. C’est le journal La Voix du Nord qui a pu enquêter sur cette affaire. Dans le faux courrier électronique, ceux qui se font passer pour EDF proposent un envoi qui nécessitera seulement un euro de frais de livraison. Grâce à ce premier paiement, les escrocs sont alors en mesure de prélever des sommes plus conséquentes.

Pour convaincre les récalcitrants, le mail met en avant cette disposition qui date en réalité du 1er septembre 2018 :

“À partir du 1er novembre, les ampoules halogènes seront interdites à la vente en Europe, jugées trop gourmandes en énergie. Les consommateurs devront alors investir dans des ampoules LED (diodes électroluminescentes) ou fluocompactes (FLC).”

Pour s’assurer de l’identité de l’envoyer, l’email envoyé doit nécessairement contenir les extensions suivantes :

  • @edf.com
  • @edf.fr
  • @service-client-edf.fr
  • @relation-clients-edf.fr
  • @info-client-edf.fr
  • @informations-edf.fr
  • @communication-edf.fr
  • @souscrire-edf.fr
  • @tempo-edf.fr
  • @ejp-edf.fr
  • @economiedenergie.fr
  • @mandat-edf.com

EDF, qui met en garde contre ce genre de pratique, précise toutefois qu’il n’a aucune raison de demander des données personnelles ou des coordonnées bancaires par email.

La rénovation énergétique douteuse

La rénovation énergétique est l’un des secteurs qui catalyse le plus de tentatives d’escroquerie et ce avant même les effets de la crise énergétique.

Dans le cadre de la rénovation énergétique, plusieurs aides financières sont proposées par l’État : MaPrimRenov’, le dispositif de Certificats d'Économie d'Énergie (CEE) proposés par les fournisseurs d’énergie, l’éco-prêt à taux zéro ou encore les chèques énergie sont autant de soutiens de poids pour soutenir et accompagner financièrement les consommateurs dans l’amélioration de leur domicile et la réduction de leur consommation d’énergie.

Pour obtenir ces aides, il faut bien sûr justifier ses ressources et présenter en détail son projet de rénovation. Surtout, il est indispensable de faire appel à un professionnel Reconnu Garant de l'Environnement (RGE). Le montant de ces aides dépend également de l’efficacité des travaux engagés.

Or c’est là que le bât blesse. De nombreux professionnels proposent des équipements et des installations qui ne répondent pas à ces critères. Du moins pas à long terme. Plusieurs bénéficiaires d’aides financières ont été bernés par des professionnels ayant réalisé des installations défaillantes, voire dangereuses. Des travaux qui ne permettaient en aucun cas de prétendre aux économies d’énergie escomptées.

Ce type d'arnaque a même nui au dispositif CEE. Entre 2015 et 2017 le nombre de professionnels proposant des installations médiocres pour “1 euro” après le versement d’une aide de l’État. La recrudescence de ces méfaits a par ailleurs poussé le gouvernement à réviser le montant des primes liées aux CEE. En mai 2022, elles ont connu une baisse moyenne de 20 à 30%.

Les faux fournisseurs d’énergie

Engie, Veolia, EDF, TotalEnergies ont vu apparaître des clones sur le web. Des sites en tous point similaires à ceux de ces grands fournisseurs d’eau ou d’électricité. La copie est si parfaite qu’elle va jusqu’à reprendre la même url, proposant des variantes des noms de distributeurs connus.

Certains peuvent être rapidement identifiés comme faux car, s’ils parviennent à copier le style des sites officiels, ils sont truffés de fautes d’orthographe. Toutefois, lorsque l’orthographe et la grammaire s’avèrent irréprochables, la distinction devient perilleuse. D’autant plus qu’ils disposent même d’un certificat SSL, qui permet de sécuriser le site avec une url https://.

Ces sites existent pour récupérer certaines données auprès des consommateurs. Ces plateformes peuvent même aller jusqu’à vendre des offres commerciales ou proposer des investissements dans le secteur de l’énergie.

En 2021, le site Numerama avait réalisé une simulation auprès de l’un de ces sites fantômes. La rédaction avait pris contact avec le service commercial du site. Un interlocuteur a alors proposé aux journalistes d’investir dans un projet de panneaux photovoltaïques au Portugal, pour une somme minimale de 7000 euros.

Pour se protéger de ces sites frauduleux, il existe un outil en ligne : franceverif.fr. Il s’agit de la première plateforme en ligne permettant de vérifier l’authenticité et la fiabilité des sites web, notamment ceux de e-commerce. L’outil propose par ailleurs une, extension à installer directement sur son navigateur Internet.

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