La facture d'énergie de l'État s'envole avec un surcoût de près d'un milliard d'euros en 5 ans

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C'est un paradoxe qui coûte près d'un milliard d'euros au contribuable. Alors que l'État s'est engagé dans une politique de sobriété énergétique ambitieuse, sa facture a littéralement explosé, révèle la Cour des comptes dans un rapport inédit et accablant, publié ce 22 juillet 2025. Entre 2018 et 2023, la dépense énergétique des ministères a bondi de 63 %, passant de 1,36 milliard à un pic de 2,23 milliards d'euros. Un dérapage budgétaire colossal qui efface les bénéfices des efforts demandés aux agents et qui, selon la Cour, s'accompagne d'un suivi si défaillant qu'il remet en cause la capacité même de l'État à atteindre ses objectifs climatiques.
+63% en 5 ans : une facture hors de contrôle
Pour la première fois, les Sages de la rue Cambon ont disséqué la facture énergétique globale de l'État, un enjeu financier estimé à près de 2 milliards d'euros par an. Le résultat, détaillé sur 94 pages, est sans appel.
Le rapport chiffre précisément cette trajectoire alarmante :
La facture d’énergie de l’État est passée de 1 365 M€ en 2018 à 1 694 M€ en 2024, ce qui constitue une hausse de 24 % par rapport à 2018, avec un pic à 2 226 M€ en 2023, tout fluides confondus, soit une hausse de 63 % par rapport à la même année 2018.
Cette explosion des coûts est principalement due à l'envolée des prix de l'énergie sur les marchés mondiaux, aggravée en France par les difficultés du parc nucléaire.
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Moins consommer, mais payer beaucoup plus : le grand paradoxe de la sobriété
Sur le papier, les administrations publiques semblent avoir joué le jeu. Les données communiquées indiquent une tendance à la baisse des consommations en volume. Pour les seuls bâtiments, la consommation aurait ainsi chuté de 14 % entre 2018 et 2023, avec des baisses importantes pour le gaz (-24%) et le fioul (-32%).
Mais cet effort a été complètement anéanti par la hausse des prix. En analysant le coût de l'énergie pour les bâtiments des principaux ministères, la Cour montre que le prix moyen au MWh a été multiplié par 2,4 sur la période, passant de 107 € en 2018 à 241 € en 2023. La sobriété n'a donc servi qu'à amortir une partie d'un choc budgétaire inévitable, et non à réaliser des économies.
Dans le détail de la facture : l'électricité, principal moteur de l'inflation
Toutes les énergies n'ont pas pesé de la même manière dans la balance. Une analyse de la facture de l'État, tirée des tableaux du rapport, montre des évolutions très contrastées entre 2018 et 2024 :
- Électricité : +78 % (de 388 M€ à 692 M€)
- Gaz : +47 % (de 151 M€ à 222 M€)
- Chauffage urbain (réseaux de chaleur) : +46 % (de 50 M€ à 73 M€)
- Carburants : -8 % (de 704 M€ à 646 M€)
- Fioul : -41 % (de 49 M€ à 29 M€)

C'est donc bien l'envolée des prix de l'électricité qui est la principale responsable de la dérive des coûts. Une situation d'autant plus critique que la stratégie de décarbonation de l'État repose en partie sur un recours accru à l'électricité, en remplacement des énergies fossiles comme le gaz ou le fioul.
La faillite d'un fournisseur, électrochoc pour une stratégie d'achat trop fragile
Le rapport met le doigt également sur la fragilité de la stratégie d'achat de l'État, notamment avec la faillite du fournisseur d'électricité Hydroption en décembre 2021. Ce fournisseur, qui avait remporté plusieurs marchés publics, n'avait pas suffisamment sécurisé ses propres achats d'énergie. Face à la flambée des cours, il n'a pas pu honorer ses contrats à prix fixes.
Cette défaillance, qualifiée d'"emblématique" par la Cour, a forcé l'État à revoir sa doctrine d'achat dans l'urgence.
Cette situation a conduit à définir une nouvelle approche des modalités d’acquisition des différents fluides (carburants, électricité, gaz et fioul) et de maîtrise de leur consommation, hors contraintes opérationnelles (forces armées, forces de sécurité et douanes qui bénéficient de dérogations), privilégiant la résilience et la maîtrise des risques par rapport au seul critère du prix.
Un changement de paradigme tardif qui n'a pas empêché la facture de s'envoler.
Au-delà de la facture : un suivi si défaillant qu'il remet tout en cause
Mais le problème est encore plus profond, et peut-être plus grave. Car au-delà du choc financier, le rapport pointe une défaillance structurelle majeure : l'État ne sait pas vraiment ce qu'il consomme. Les outils de suivi sont si peu fiables que les chiffres eux-mêmes sont remis en question.
Les exemples de cette "cacophonie statistique" abondent. Il y a notamment des incohérences entre les données des ministères et celles des acheteurs centraux.
Ministères | Données DAE CAR 2023 en MWh | Données des ministères en 2023 en MWh | Écart | Écart en % |
---|---|---|---|---|
Justice | 439.990 | 468.182 | -28.192 | -6 % |
Économie et finances | 219.270 | 132.000 | +87.270 | +66 % |
Affaires étrangères (France) | 2.500 | 1.810 | +690 | +38 % |
Armées | 568.750 | 495.574 | +73.176 | +15 % |
Éducation nationale | 39.260 | 37.653 | +1.607 | +4 % |
Intérieur | 836.240 | 605.200 | +231.040 | +38 % |
Total | 2.106.010 | 1.732.436 | +373.574 | +22 % |
Source : Cour des comptes à partir des données de la direction des achats de l'État et des ministères.
En clair, non seulement l'État paie une fortune, mais il pilote sa trajectoire de décarbonation "à l'aveugle". Cette incertitude sur les données de base jette un doute sérieux sur sa capacité à atteindre ses objectifs ambitieux, notamment la réduction de 22 % de ses émissions d'ici à 2027.

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