Nouvelle taxe santé en 2026 : votre mutuelle va-t-elle (encore) augmenter ?
C’est la mauvaise surprise du projet de budget 2026 : le gouvernement prévoit d’imposer une taxe exceptionnelle de 2,05 % sur les mutuelles santé. Officiellement, il s’agit de rééquilibrer les efforts entre la Sécurité sociale et les assureurs. Mais dans les faits, les cotisations des Français risquent d’en faire les frais, alors que les hausses s’enchaînent déjà depuis plusieurs années.
💬 Une contribution exceptionnelle de 2,05 % sur les mutuelles
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté en Conseil des ministres, remet sur la table une mesure qui fait grincer des dents : une taxe exceptionnelle de 2,05 % sur l’ensemble des cotisations d’assurance maladie complémentaire.
Cette contribution, prévue dans l’article 7 du texte, devrait rapporter environ 1 milliard d’euros à l’État et ne concernera que l’année 2026. Le gouvernement insiste sur son caractère temporaire : il ne s’agit pas d’une hausse durable mais d’un effort ponctuel de solidarité, selon l’exposé des motifs.
« Cet article vise, dans un objectif de rééquilibrage, à instituer, à la charge des organismes complémentaires, une taxe pour la seule année 2026 », précise le texte.
📈 Pourquoi cette taxe ?
L’exécutif estime que la Sécurité sociale supporte une part croissante des dépenses de santé : la couverture de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) est passée de 76 % en 2012 à 79,6 % en 2022, notamment à cause du vieillissement de la population et des affections de longue durée.
En parallèle, les mutuelles ont augmenté leurs cotisations :
- +3,1 % en 2021,
- +2,9 % en 2022,
- +6 % en 2023,
- +7 % en 2024.
Et encore +6 % prévus pour 2025, alors même qu’une hausse du ticket modérateur, censée la justifier, n’a jamais été appliquée. Pour le gouvernement, ces hausses seraient excessives, et cette taxe de 2,05 % servirait de contrepartie à ces revalorisations jugées abusives.
⚔️ Une taxe dans le viseur des fédérations du secteur
Les organismes concernés, notamment France Assureurs, la Mutualité française et le CTIP, dénoncent une mesure “injuste et inefficace”.
Florence Lustman (France Assureurs) a prévenu :
« Si cette taxe devait être votée, elle serait répercutée sur les cotisations. Ce sont les assurés, les ménages et les entreprises qui la paieront. »
Car même si la contribution vise les assureurs, elle viendra s’ajouter à la taxe de solidarité additionnelle (TSA), déjà fixée à 13,27 % pour les contrats responsables, et à 20,27 % pour les autres.
En clair, les mutuelles reverseront plus de 15 % de leurs cotisations à l’État en 2026, un poids fiscal difficile à absorber autrement qu’en augmentant leurs tarifs.
💸 Qui va payer au final ?
Officiellement, c’est une taxe sur les assureurs. En réalité, ce sont les assurés qui risquent de trinquer.
Le secteur prévient déjà que la contribution sera intégrée dans les tarifs : une nouvelle hausse de 3 à 6 % des cotisations est anticipée en 2026, après plusieurs années de progression continue. Et pour les entreprises, qui financent la moitié des mutuelles collectives, la facture pourrait aussi grimper, avec un effet domino sur les salariés.
💡 Comment éviter la hausse ?
Si les cotisations montent encore, il existe heureusement quelques réflexes pour limiter la casse. D’abord, comparer les offres : à garanties équivalentes, les écarts peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par an.
Autre levier : faire le tri dans ses garanties. Beaucoup d’assurés paient pour des options inutiles, comme un renfort optique sans porter de lunettes, ou une couverture hospitalisation surdimensionnée. En ajustant ses besoins réels, on peut réduire la facture sans sacrifier la qualité.
Enfin, depuis 2020, la résiliation à tout moment après un an est possible pour les contrats santé. Une bonne occasion de changer de mutuelle si la hausse devient trop lourde. Mieux vaut anticiper dès maintenant, avant que la surtaxe de 2026 ne vienne alourdir la note pour de bon.