À partir d’aujourd’hui, cet appareil médical à 100 000 € est enfin remboursé par la Sécu
C’est une petite phrase présidentielle devenue réalité le 1er décembre… et une révolution pour plus d’un million de Français. Depuis ce lundi, tous les fauteuils roulants sont désormais intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, sans avance de frais, sans reste à charge et avec des démarches drastiquement simplifiées. Une première en Europe.
⚖️ Une réforme très attendue
Jusqu’ici, obtenir un fauteuil roulant relevait souvent du parcours du combattant : remboursement partiel, restes à charge de plusieurs milliers d’euros, dossiers à monter auprès de multiples organismes (mutuelle santé, MDPH, département…). Résultat : beaucoup de personnes handicapées ou âgées renonçaient à un fauteuil adapté, faute de moyens.
Mais à partir du 1er décembre 2025, toute personne ayant besoin d’un fauteuil roulant - qu’il s’agisse d’un handicap de naissance, d’un accident, d’une maladie évolutive ou d’une perte d’autonomie - a droit à un remboursement total par la Sécurité sociale.
🦽 Tous les fauteuils sont concernés : du manuel au modèle à 100 000 €
La réforme est ambitieuse :
- Fauteuil manuel léger : remboursement passant de 600 € à… 6 000 €.
- Fauteuil électrique verticalisateur : prise en charge portée de 5 000 € à 21 000 €.
- Fauteuils très spécialisés (avec options comme verticalisation, bras articulé…) : prix pouvant atteindre 100 000 €, désormais remboursés intégralement.
Et il ne s’agit pas d’un panier 100% santé avec un choix limité : tous les modèles existants sur le marché sont éligibles, tant qu’ils respectent la nomenclature de la Haute Autorité de santé.
Même les fauteuils sportifs sont concernés, avec un remboursement jusqu’à 2 400 €.
C’est simple : plus aucun euro à sortir de sa poche dès lors qu’il existe une prescription médicale justifiée.
📋 Un guichet unique : l’Assurance maladie
Autre changement majeur : la simplification des démarches.
Désormais, tout passe par un seul interlocuteur : l’Assurance maladie. Avant, il fallait contacter au minimum 3 ou 4 financeurs différents. À présent :
- Un professionnel de santé (médecin, ergothérapeute ou kiné) prescrit le fauteuil.
- Le dossier est directement envoyé à un prestataire de santé à domicile.
- Celui-ci gère entièrement la demande auprès de la Sécurité sociale.
- Si l’Assurance maladie ne répond pas dans les délais, c’est un accord tacite.
Résultat : un fauteuil peut être obtenu bien plus rapidement, sans avance de frais.
💰 Achat, location, options… tout est prévu
Le prescripteur détermine également le mode de prise en charge selon la durée du besoin :
- Besoin temporaire (< 6 mois) : location courte durée.
- Besoin long terme (> 6 mois) : achat.
- Handicap évolutif : location longue durée, pour pouvoir ajuster régulièrement le matériel.
Pour les options très spécifiques - par exemple une verticalisation électrique ou des appuis tête sophistiqués - une demande d’accord préalable est parfois nécessaire. Mais là encore, le silence de l’Assurance maladie vaut acceptation.
🛠️ Des forfaits de réparation augmentés
La réforme revalorise aussi les forfaits annuels de maintenance :
- 260 €/an pour les fauteuils manuels
- 750 €/an pour les fauteuils électriques
Ces forfaits couvrent les pièces, la main-d’œuvre, les déplacements… et même un fauteuil de prêt en cas de panne.
🦼 150 000 nouveaux fauteuils par an
Chaque année en France :
- 150 000 fauteuils sont acquis,
- 500 000 fauteuils sont loués,
- 1,1 million de personnes les utilisent au quotidien.
L’État estime le coût de cette réforme entre 100 et 200 millions d’euros, en plus des 300 millions déjà consacrés chaque année aux aides techniques. Un investissement assumé pour lutter contre l’un des principaux facteurs de perte d’autonomie.
Pour les associations, c’est une victoire historique. Beaucoup parlent même de “révolution”. Comme le résume l’APF France Handicap : « Le fauteuil, c’est le prolongement du corps. Aujourd’hui, chacun va enfin pouvoir avoir celui qu’il lui faut, sans peur du coût. »
