Intelligence artificielle et assurances : une histoire faite pour durer

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Comment l’innovation technologique bouleverse-t-elle le secteur de l’assurance ? En 2019, il s’agit de l’un des sujets les plus importants – et fascinants – au cœur des conversations, tant chez les professionnels que chez les particuliers. Quels enjeux alors pour l’intelligence artificielle, désormais omniprésente dans la conception des offres assurantielles ?

Innovation technologique : quelle place dans le secteur de l’assurance ?

Algorithmes, big data et IA : menace ou opportunité pour le monde de l’assurance ? C’est la question que se posait récemment Selectra, alors que l’innovation technologique s’invite toujours plus dans le secteur et participe à sa métamorphose.

Depuis toujours, la technologie a eu une grande influence sur le monde assurantiel et son mode de fonctionnement. Et plus que jamais au XXIe siècle, l’innovation aide les acteurs du marché à prévenir les risques de manière de plus en plus précise. Ainsi, une véritable relation de codépendance entre assurances et technologies est en train de se développer.

Par exemple, nous évoquions récemment une enquête menée par les autorités des marchés financiers néerlandais – ou AFM –, qui s’intéressait à la façon dont les compagnies des Pays-Bas se métamorphosent, recourant exponentiellement aux algorithmes et au big data afin de valider la souscription aux contrats d’assurance. Il ne s’agit que d’un cas parmi tant d’autres.

Au cœur de la domotique, on retrouve l’intégration de l’intelligence artificielle – ou IA –, aujourd’hui présente dans la plupart des produits disponibles sur le marché, mais aussi dans les services aux consommateurs. Selon les points de vue, le recours à l’IA dans le secteur de l’assurance peut être perçu comme une révolution ou une simple transition. Mais dans un cas comme dans l’autre, celle-ci est bel et bien une réalité avec laquelle on doit composer.

Assurance : l’intelligence artificielle se déploie partout et de manières multiples

Ainsi, dans un récent article pour le Journal du Dimanche, le journaliste Antoine Crochet-Damais a décidé de donner la parole à Axa et CNP Assurances pour parler du machine learning – l’un des champs d’études de l’intelligence artificielle, aussi appelé « apprentissage automatique » –. Les deux assureurs expliquent ainsi comment cette technologie bâtit de nouveaux modèles pour la gestion des risques, et quels défis elle implique pour le secteur de l'assurance.

Aux yeux du data scientist Marcin Detyniecki, responsable de la recherche et du développement chez Axa, l’utilisation de l’IA dans l’assurance ne date pas d’aujourd’hui : « Si vous partez du principe qu’un algorithme de régression logistique renvoie à de l’apprentissage machine alors nous utilisons ce type de technologie, de manière même beaucoup plus évoluée, depuis des années pour l’estimation de risque », explique-t-il au JDN. Seulement, comme cela est amplement exploré dans l’article, l’exploitation des données et les révolutions advenant dans le domaine de l’intelligence artificielle permettent à notre époque un déploiement jamais vu auparavant.

Cela est particulièrement vrai pour l’assurance automobile, à l’ère de la popularisation des véhicules électriques, connectés et intelligents – pour dire, même le fabricant Tesla a décidé de se lancer dans l‘assurance !

Selon Franck Archer, directeur consulting pour l’ESN Umanis, l’usage d’un boîtier ou encore d’un logiciel de collecte de données, directement installé sur le véhicule, « permet [aux entreprises] de contrôler la bonne application des normes routières par les chauffeurs de leur flotte de véhicules tout en fournissant à leur assureur des informations détaillées sur la conduite pour aboutir à un contrat au juste prix », précise-t-il au JDN.

Au-delà du rôle que peut avoir l’IA dans l’élaboration des offres et la précision du dédommagement de l’assuré, elle permet également d’optimiser les services aux clients, en fluidifiant par exemple leur parcours. CNP Assurances explique donc exploiter l’apprentissage automatique pour diverses choses : la vérification des documents des assurés afin d’en garantir la conformité ou encore l’automatisation de saisie des informations. On pourrait aussi mentionner l’utilisation d’un chatbot dans ses services d'assurance individuelle, depuis 2018. Et ce n’est certainement que le début pour l’assureur, qui a même décidé de dédier un laboratoire tout entier à la data et donc à la recherche.

À ce jour, l’exploitation de l’intelligence artificielle par les assureurs n’en est qu’à ses débuts. Mais ses bénéfices sont multiples : proposition d’offres personnalisées, indemnisation et intervention plus rapide, amélioration de la sécurité des données personnelles, gain d’efficacité au cœur même des compagnies d’assurance, création d’un nouveau parcourt client – comme chez Generali, avec son agence phygitale –, et bien plus encore.

Assurances et protection des données personnelles : un enjeu importantUn rapport de la société de conseil Accenture datant de 2018 venait mettre en lumière l’urgence pour les entreprises de l’assurance quant à la protection des données de leurs clients : « Les assureurs doivent examiner attentivement leur manière de vérifier, protéger et utiliser les données. Ils doivent non seulement garantir la sécurité et l’éthique de celles-ci, mais également disposer de capacités d’évaluation pour s’assurer de l’exactitude des données qu’ils utilisent pour prendre leurs décisions », expliquait alors Marc Monpeurt, le directeur exécutif d’Accenture.

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