PPE et transition énergétique : quels sont les objectifs de la France ?
Développer les énergies renouvelables et réduire la dépendance à l'atome, voilà les objectifs de la France en matière de transition énergétique. A ce titre deux décrets sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ont été publiés fin avril au Journal Officiel. Qu'impliquent-ils dans les grandes lignes ?
2050 : un objectif de neutralité carbone
Avant d'entrer dans les détails de la PPE, il convient de bien comprendre le concept de neutralité carbone. Si l'on s'en tient à la définition de l'Union européenne : "La neutralité carbone implique un équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone. Pour atteindre des émissions nettes nulles, toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde devront être compensées par la séquestration du carbone."
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la France et tous les Etats membres de l'Union européenne doivent faire baisser leurs émissions de CO2, principal gaz à effet de serre ou trouver un moyen de les compenser.
En 2016, selon le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, en Europe, 78% des rejets de CO2 étaient liées à la consommation d'énergie, notamment par trois grands secteurs :
- Les industries de l'énergie ;
- Les transports ;
- Les bâtiments résidentiels.
Ce sont donc trois leviers sur lesquels les pays européens, dont la France, peuvent agir.
Miser sur les énergies renouvelables
Le but de l'Hexagone est la neutralité carbone d'ici 2050. A cette date, l'Ademe considère que le mix énergétique de la France pourrait être 100% renouvelable. Mais ce passage vers le renouvelable doit se faire en plusieurs étapes. En 2020, la France souhaite passer à 23% d'énergies vertes dans sa production d'électricité. Puis, elle devra témoigner de 32% d'énergies vertes dans la consommation finale d'électricité d'ici 2030.
Pour rappel, le mix énergétique français est dominé à 70,6% par le nucléaire, suivi des énergies renouvelables à 21,5% et des énergies fossiles à 7,9%.
La rénovation thermique pour diminuer le recours aux combustibles fossiles
Les combustibles fossiles étant les plus polluants, la France souhaite en voire reculer l'usage. Leur consommation devra baisser de 35% par rapport à 2012. Pour cela, le gouvernement envisage de mettre en place un plan de rénovation thermique des logements. Ce plan visera à améliorer l'isolation des bâtiments, responsables des déperditions d'énergie mais aussi de remplacer les chaudières obsolètes par des systèmes de chauffage moins énergivore.
Réduire la part du nucléaire
Energie faible en carbone, le nucléaire pose toutefois des enjeux de sécurité et environnementaux pour les générations futures. Notamment, la problématique de la gestion des déchets reste très présente. En effet, tous les déchets radioactifs ne sont pas forcément traités. Comme l'explique la Société Française d'Energie Nucléaire (SFEN), certains "déchets sont entreposés sur les sites de production ou dans des sites dédiés dans l’attente de solution de stockage pérenne."
La France souhaite donc réduire la part du nucléaire dans son mix énergétique. Elle veut l'amener à 50% d'ici 2035. Cela entrainera la fermeture de 14 réacteurs nucléaires. Ces fermetures ont déjà commencé puisque le premier réacteur de Fessenheim a été mis à l'arrêt et que le second sera désactivé en juin 2020.
Promouvoir la mobilité électrique
Le domaine des transports reste l'un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Pour faire baisser le recours aux carburants, la PPE souhaite encourager la filière des véhicules électriques et hybrides. En 2028, elle espère arriver à 3 millions de voitures électriques et 1,8 millions d'hybrides.
Afin d'accélérer le développement, 100 000 bornes de recharge électrique devraient être ouvertes à horizon 2023 ainsi que 100 stations d'hydrogène.