Nucléaire
La Programmation Pluriannuelle de l'énergie déterminera quelles orientations prendra la France en matière de nucléaire et d'énergies vertes.

Programmation Pluriannuelle de l'Energie : fuite d'un document sur le nucléaire

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Alors que la Programmation Pluriannuelle de l'énergie (PPE) devrait être présentée mi-novembre, un document de travail officiel touchant à la question sensible du nucléaire en France a fuité. Dans ce document, le gouvernement se penche sur d'éventuelles nouvelles constructions de réacteurs nucléaires de type EPR entre 2021 et 2025.

Les écologistes inquiets

Cette fuite a provoqué un tollé auprès de certains députés et associations environnementales. S'il on en croit Célia Gautier, experte sur l'atome à la Fondation pour la Nature et l’Homme : "Cette fuite est un moyen de savoir ce que les acteurs pensent de ce scénario, ce n’est pas forcément le scénario final. Mais si le président confirmait cette ligne, et notamment l’absence de fermeture de réacteurs nucléaires dans cette PPE, il agirait de manière irresponsable. Ce serait nous enfermer dans un modèle énergétique coûteux et passéiste ; une façon de dire adieu au nouveau monde." 

Une inquiètude partagée par le député de La République en marche, Mathieu Orphelin qui fait savoir : "en creux, ce qui est annoncé, c'est un programme de relance du nucléaire où l’on envisage la construction d’une nouvelle série d’EPR alors que ce qu'il faut relancer ce sont les énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie" .

Décarboner l'énergie : l'argument pro-nucléaire du gouvernement

Si le gouvernement envisage la construction d'EPRs pour produire davantage d'électricité, c'est que le nucléaire ne génère que peu de CO2, gaz à l'origine du réchauffement climatique. Dès lors, si la décision de construire des nouvelles centrales reste à déterminer, les centrales à charbon verront elles, leur activité prendre fin.  

Les énergies renouvelables moins chères et plus propres

"Aujourd’hui, les énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien terrestre et l’éolien en mer, sont descendues en dessous du seuil de 60 euros par mégawatt-heure, un prix qui est largement inférieur au prix que coûterait l’électricité d’un nouvel EPR", met en avant Jean-Louis Bal, président du syndicat des énergies renouvelables (SER). En effet, cette affirmation se vérifie sur les prix pratiqués sur le marché ; les offres vertes à destination des consommateurs particuliers sont parfois moins chères que celles issues des énergies fossiles. 

Mobilités et énergie

Le document aborde la problématique de l'énergie de manière assez globale. En matière de mobilité, il n'y a "rien sur les transports en commun, rien sur les filières industrielles de vélo", déplore Anne Bringault, coordinatrice du Réseau action climat. Dans la vision gouvernementale, la voiture prend donc le pas sur les transports en commun, souvent plus verts. Dès lors sont proposées des solutions pour '"électrifier 100% des gammes des constructeurs en 2025". Une position que regrette Célia Gautier :  "Il y a un biais très net pour la voiture par rapport aux transports en commun et il n’y a pas grand-chose sur la rénovation du bâtiment. Pour le reste, c’est une vision très techno, ça correspond bien à l'imaginaire macronien, avec cette idée que la technologie va tout résoudre".

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