La CRE publie son observatoire du marché de gros pour le 1er trimestre 2015

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Le dernier rapport de la Commission de régulation de l'énergie sur l'état des marchés de gros permet de cerner les évolutions récentes des prix du gaz et de l'électricité... et explique aussi certaines évolutions des prix pour les clients finaux.

Essor des marchés de l'électricité

Les températures situées dans la normale saisonnière ont conduit à une consommation plus élevée qu'au premier trimestre 2014, qui avait vu des températures particulièrement fraîches. Cette hausse a été compensée en partie par une hausse de la production des centrales thermiques à charbon et à gaz naturel, des outils de production d'appoint, avec des taux de production moyen en hausse de 19%. Elle a aussi conduit à une hausse des importations d'électricité. Il en a résulté une hausse des prix sur les marchés spot, qui sont passés de 37,8 à 44,9€/MWh pour les contrats day-ahead (J+1) et de 38,3 à 46€/MWh pour les contrats infrajournaliers.

La tendance systémique des prix de l'électricité sur les marchés de gros est cependant à la baisse, comme le montre l'évolution des prix des contrats futures. Ces contrats comportent un principe de livraison différée à un mois, trois mois ou un an, ce qui réduit l'impact des conditions météorologiques. Ces contrats sont devenus fin 2014 un bon moyen d'approvisionnement des fournisseurs alternatifs tels que Direct Energie, Enercoop et Planète Oui, qui s'approvisionnaient jusque-là auprès d'EDF au prix de l'électricité produite par les centrales nucléaires (l'Arenh). Après avoir atteint le niveau de l'Arenh (42€/MWh) en 2014, ces contrats ont continué de voir leur prix baisser pour atteindre 37,55€/MWh en janvier, avant de se stabiliser à 39€/MWh à la fin du trimestre - un niveau toujours très attractif. Résultat : les volumes des marchés de gros ont atteint un niveau record en janvier 2015, au détriment manifeste de l'Arenh d'EDF, dont le volume est passé de 19 à 8 TWh échangés entre début 2014 et début 2015.

Sur le marché domestique, si ces évolutions tendent à indiquer que si les tarifs réglementés d'EDF augmenteront certainement cet été (notamment du fait d'une hausse de l'Arenh - voir notre article sur l'augmentation des tarifs d'EDF à l'été 2015), les fournisseurs alternatifs disposent aujourd'hui de sources d'approvisionnement en électricité à prix réduit. S'en serviront-ils pour proposer des offres encore plus avantageuses à leurs clients ? La question reste entière pour l'instant.

Voir aussi cet article sur le prix du kWh d'électricité en 2015

Marchés du gaz : une baisse durable

A l'instar de la situation sur le marché de l'électricité, la baisse des températures au 1er trimestre 2015 a conduit à une hausse de la consommation de gaz naturel de 36% par rapport au 4e trimestre 2014. Pour couvrir cette consommation, le gestionnaire de réseau a puisé dans les réserves de gaz stockées. Les fournisseurs ont également profité de l'offre excédentaire sur les marchés de gros européens pour importer via gazoducs, prioritairement dans le cadre de leurs contrats de long terme.

Malgré la hausse de la consommation, les prix du gaz sur les marchés spot (de court terme) ont prolongé en janvier 2015 la baisse engagée depuis le troisième trimestre 2014. Cette baisse est due en priorité à deux facteurs : l'ouverture à l'été dernier des exportations américaines de gaz et pétrole de schiste, et le maintien à un niveau élevé de la production dans les pays de l'OPEP. La tendance s'est inversée au mois de février sous l'effet des températures hivernales, puis les prix se sont stabilisés au mois de mars, à l'occasion du retour de températures plus clémentes.

D'après l'analyse de la CRE, les prix bas sur les marchés de gros du gaz devraient se maintenir sur le moyen terme, du fait du maintien de la production à un niveau élevé, mais aussi de perspectives de croissance assez faibles au niveau mondial, qui influencent à la baisse la consommation en hydrocarbures. Pour le marché domestique français du gaz naturel, c'est-à-dire pour les clients finaux de gaz, les prix du gaz pourraient donc rester à un niveau faible en 2015 et 2016.

Voir aussi notre étude du prix du gaz en 2015

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