Prix du gaz : enfin une baisse du montant des factures ?

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Alors que les prix du gaz semblent se stabiliser sur les marchés, les consommateurs peinent encore à distinguer une baisse des coûts au moment de s’acquitter de leurs factures d’énergie. Pourtant, cette situation pourrait bien tendre à s’améliorer au cours des prochains mois. Alors, jusqu’à quand faudra t-il attendre avant de constater une véritable baisse du prix du gaz ?

Prix du gaz : une conjecture au beau fixe

Alors que la sobriété énergétique semble s’ancrer davantage chaque jour dans le quotidien des Français et que les consommations de gaz poursuivent leur déclin, d’aucun déplorent des répercussions quasi imperceptibles au survol de leurs factures d’énergie. Consommer moins, pour payer plus, tel est le ressenti de milliers de clients gaz depuis plusieurs semaines. Pourtant, grâce à une révision complète des fournisseurs de gaz européens (exit la Russie, bienvenue à la Norvège, les États-Unis ou encore le Qatar), des températures hivernales clémentes et des consommations en baisse de près de 15% dans l’UE, le prix du mégawattheure sur les marchés de gros se situe sous la barre des 30 euros, soit un niveau plus bas qu'avant la guerre en Ukraine et la fin des importations de gaz russe.

Pour se protéger d’une éventuelle nouvelle flambée des prix comme ce fut le cas au cours de l'été 2022 - où le tarif du gaz avait culminé à quelques 342 euros le mégawattheure au mois d’août - l'Union européenne a même lancé son premier appel d'offres international pour des achats groupés de gaz. Une décision stratégique visant à garantir un approvisionnement stable, mais aussi à contribuer à la régulation du marché. “Stabilité”, tel semble donc être le mot d’ordre en vigueur en matière de gaz, après une période particulièrement erratique. Dans ce contexte rassurant, le ministre qatari de l'énergie s’est pourtant fendu d’une prédiction funeste, estimant que “le pire [était] à venir” concernant les difficultés d'approvisionnement de l'Europe en gaz et en pétrole. Un présage qui a de quoi inquiéter les Français, déjà ébranlés par la disparition prochaine du tarif réglementé du gaz et qui peinent à constater une véritable amélioration en matière de prix de l’énergie. Alors, les factures de gaz baisseront-elles prochainement ou non ?

Encore un peu de patience

Pour TF1, l'économiste Sophie Méritet de l'Université Paris Dauphine-PSL explicite l’une des raisons de cette discordance entre des prix de marché relativement bas et des factures toujours aussi coûteuses. Selon ses explications, “les fournisseurs [d’énergie] ont acheté du gaz il y a quelques semaines, voire quelques mois, et donc à un prix qui était encore élevé. Aujourd'hui, ils [répercutent] dans [les] factures ce coût d'approvisionnement”. Une façon donc “d’écouler leurs stocks”.

Pour une part des clients - 52% des Français consommateurs de gaz selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE) - l’explication se trouve dans la nature même de l’offre souscrite. En effet, les clients abonnés à une offre à prix fixes ne peuvent bénéficier des fluctuations du marché, dans la mesure où ils profitent d’un prix bloqué à la signature de leur contrat et pour toute la durée de celui-ci. Une aubaine face aux hausses soudaines, mais une entrave lorsqu’il s’agit de profiter des baisses de prix du gaz. Pour constater les bénéfices de telles évolutions de marché, deux options s’offrent à ces consommateurs d’un genre particulier :

  • Aller jusqu’au terme de leur contrat et, éventuellement, le renouveler en négociant des conditions plus avantageuses ;
  • Changer d’offre d’énergie en se tournant vers une formule d’ores et déjà plus avantageuse.

Ci-dessous, une sélection d’offres gaz en vigueur actuellement :

🔥 Quel fournisseur de gaz est le moins cher par rapport au Prix Repère Gaz de la CRE ? TotalEnergies, Eni, Engie ou Vattenfall ?
Fournisseur de gaz Nom de l'offre de de gaz Prix par an TTC Économies par rapport au prix repère Prix de l'abonnement TTC Prix du kWh TTC
TotalEnergies logo
OFFRE SPÉCIALE GAZ
🔐 Des prix indexés
Budget estimé
1042 €
Vous économisez
80 €
0€
CRE logo
PRIX REPÈRE MOYEN DE VENTE DE GAZ NATUREL Budget estimé
1121 €
Tarif de référence 0€
Eni logo
STABILITÉ GAZ
📊 Des prix bloqués
Budget estimé
1148 €
Votre surcoût est de
26 €
0€
Engie logo
GAZ ADAPT 1 AN
🔐 Des prix indexés
Budget estimé
1147 €
Votre surcoût est de
26 €
0€
Vattenfall logo
GAZ ECO PLUS
🔐 Des prix indexés
Budget estimé
1153 €
Votre surcoût est de
32 €
0€
Vattenfall logo
GAZ CLASSIQUE
🔐 Des prix indexés
Budget estimé
1293 €
Votre surcoût est de
172 €
0€
TotalEnergies logo
STANDARD FIXE GAZ
📊 Des prix bloqués
Budget estimé
1324 €
Votre surcoût est de
202 €
0€
TotalEnergies logo
OFFRE VERTE FIXE GAZ
🌱 Offre verte
📊 Des prix bloqués
Budget estimé
1343 €
Votre surcoût est de
222 €
0€

Les offres et fournisseurs référencés dans ce tableau le sont à titre gratuit.
Données mises à jour le 25/04/2024.

De leur côté, les consommateurs toujours abonnés au tarif réglementé de vente du gaz ou bénéficiant d’un contrat indexé à celui-ci, auprès d’un fournisseur alternatif, profitaient jusqu’à présent des avantages du bouclier tarifaire instauré par le Gouvernement. Ce dispositif a permis à des milliers de Français de voir les prix du gaz gelés pour une certaine durée, les protégeant ainsi de la flambée. Des contrats établis donc sur la base de prix figés et des stocks restants, achetés à prix d’or : ce qui explique notamment que les factures ne reflètent pas l’évolution des prix du gaz au jour le jour. Pour espérer une baisse significative, il faut donc compter sur un marché stable dans le temps. Aussi, il faudra encore s’armer de patience et compter sur une baisse prochaine, qui devrait survenir avant l’automne prochain, au gré de l’arrivée des beaux jours, qui nécessitent moins de gaz.

À quoi faut-il s’attendre pour l’hiver prochain ?

Pour Saad Al-Kaabi, ministre de l’Énergie du Qatar, sur le plan énergétique, l’Europe doit son salut à un hiver clément. “La seule chose qui a sauvé l'humanité et l'Europe cette année a été un hiver chaud et le ralentissement de l'économie”, a-t-il déclaré, lors d'un forum à Doha. Une sortie qui n’a rien de hasardeuse, alors même que l’émirat poursuit ses négociations afin de sceller des contrats de longue durée avec les États européens. En effet, le Qatar s’est engagé à développer le champ North Field, qui présente les plus grands gisements de gaz naturel au monde, et ainsi porter sa production à 126 millions de tonnes par an d’ici à 2027.

Si l’annonce n’est pas innocente et tend à accélerer les négociations auprès de Gouvernements européens qui s’y sont longtemps refusés, malgré leur quête effrénée d’alternatives aux hydrocarbures russes, elle a de quoi interroger quant à la capacité de l’Europe à faire perdurer cette accalmie ponctuelle en matière de prix du gaz. Par ailleurs, cette mise en garde semble partagée par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a alerté les Gouvernements européens ainsi que la Commission européenne en décembre dernier, les invitant à agir rapidement afin d’éviter une pénurie de gaz estimée à 30 milliards de mètres cubes pour l’hiver 2023. Pour l’institution, il est en effet vital pour le vieux continent de “renforcer l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les pompes à chaleur et les actions simples d’économie d’énergie. pour éviter le risque de pénuries et de nouvelles flambées brutales des prix l’année prochaine”. Une demande entendue, mais des initiatives qui peinent encore à se concrétiser. En France notamment, à en croire les derniers chiffres sur la progression des renouvelables dans le mix énergétique partagés par le Ministère de la transition énergétique, si les progrès sont notables, ils demeurent toujours insuffisants pour atteindre les objectifs nationaux et européens fixés.

À cela s’ajoute la fin du tarif réglementé du gaz en juillet prochain. Pour pallier l’absence de cette référence des prix régulée par les pouvoirs publics, la CRE proposera désormais un “Prix Repère de Vente de Gaz naturel”, qui permettra aux consommateurs de mieux choisir leurs offres d’énergie en se fiant à ce référentiel. Aucune obligation toutefois pour les fournisseurs alternatifs de se plier à cette grille tarifaire. Enfin, le bouclier tarifaire sur les prix du gaz vit certainement ses dernières heures. En effet, à l’issue de l'été 2023, il faudra compter sans cette protection.

Autant de facteurs qui invitent à la plus grande prudence en matière de prix du gaz. Si le marché a pu bénéficier d’une accalmie toute profitable au cours de ces derniers mois, l’hiver 2023 pourrait bien être plus périlleux que le précédent.

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