Autoconsommation solaire

Autoconsommation solaire : Est-ce que ça vaut le coup en 2022 ?

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Face à la flambée des prix de l’énergie, de plus en plus de consommateurs se tournent vers l’autoconsommation solaire : ils étaient 184 150 clients raccordés à la fin du 2e trimestre 20021. Aujourd’hui, l’engouement pour l’autoconsommation photovoltaïque n’est pas près de se tarir. Mais cet investissement est-il toujours rentable en 2022 ?

1Source : Enedis, 30 juin 2022.

L’autoconsommation photovoltaïque, une solution pour se protéger de la crise de l’énergie ?

L’autoconsommation solaire en plein boom en 2022

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : mi-2022, Enedis recensait 184 150 sites raccordés en autoconsommation individuelle, soit 3,5 fois plus qu’il y a trois ans. En 2015, on en comptait seulement 3 000. Aujourd’hui, l’autoconsommation raccordée à Enedis représente 1 GW de puissance, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire2. Un seuil symbolique qui témoigne de l’engouement inédit des particuliers pour l’autoconsommation photovoltaïque.

Cette tendance se lit sur ces graphiques réalisés par Enedis mi-2022 :

panneaux-solaires-hybrides
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Le déploiement national du compteur Linky a contribué au développement de l’autoconsommation solaire individuelle : il permet en effet de compter à la fois l’énergie produite et celle consommée, alors qu’il fallait à l’époque s’équiper de deux compteurs distincts. Cette économie de 600 € a encouragé de nombreux particuliers à concrétiser leur projet d’autoconsommation solaire chez eux.

L’autoconsommation solaire, qu’est-ce que c’est ? L’autoconsommation, c’est le fait de consommer l’énergie que l’on produit soi-même, partiellement ou totalement. Avec l’autoconsommation solaire, ce sont des panneaux photovoltaïques installés sur la toiture, par exemple, qui produisent de l’électricité prête à être consommée immédiatement. La part d’autoconsommation pour un logement individuel est généralement de 20 %. Pour le reste de ses besoins, le foyer souscrit un contrat de fourniture classique avec le fournisseur de leur choix. Le surplus d’énergie non consommé est revendu sur réseau national à un fournisseur agréé via le dispositif EDF Obligation d’Achat. L’autoconsommation solaire permet donc de réduire sa facture en consommant sa propre électricité et de générer des gains grâce à la revente de l’électricité non utilisée.

L’autoconsommation photovoltaïque, une solution plébiscitée face à la flambée des prix de l’électricité

Si l’autoconsommation solaire suscite un engouement sans pareil, c’est parce qu’elle permettrait de ne pas subir l’explosion des prix de l’électricité de plein fouet.

Mi-septembre, la Première Ministre Elisabeth Borne a annoncé une hausse de 15 % des tarifs réglementés de l’électricité début de 2023. Fin août, les prix de l’électricité sur le marché de gros ont atteint le record historique de 1 000 €/MWh. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix de l’électricité, qui sont indexés sur ceux du gaz, ne cessent d’augmenter. En parallèle, l’indisponibilité d’une grande partie du parc nucléaire français engendre une réduction nette de la production d’électricité nationale. Résultat : la flambée des prix affecte directement le pouvoir d’achat des consommateurs, mais aussi leur intégrité énergétique.

Et l’envolée du montant des factures d’électricité au cours de ces derniers mois n’est pas une chimère, comme en atteste ce graphique :

Face à une augmentation des prix de l'électricité devenue incontrôlable depuis fin 2021, de nombreux particuliers cherchent des alternatives aux énergies traditionnelles pour éviter de voir leurs factures bondir. Le discours anxiogène des pouvoirs publics à l’aube d’un hiver qui s’annonce plus tendu ne fait que renforcer ce mouvement.

Dans ce contexte de crise énergétique, l’autoconsommation solaire apparaît comme une solution idéale pour s’affranchir d’un marché de l’énergie plus instable que jamais, peu fiable et dépendant du cours du gaz. Il s’agit d’un mode de consommation plus direct, avec moins d’intermédiaires que l’on ne maîtrise pas. L’autoconsommation permettrait donc de reprendre le contrôle de sa consommation et de ses dépenses électriques.

De son côté, Jean Rosado, DG d’Otovo France, confiait récemment à Selectra :

« Le meilleur moyen de se protéger contre ces augmentations à venir du prix de l’électricité est de commencer à produire et consommer sa propre énergie. Le solaire répond parfaitement à ce besoin ».

Le développement de l’autoconsommation solaire soutenu par le gouvernement

Si l’énergie provenant du photovoltaïque demeure minoritaire en France, elle se déploie progressivement. Bertrand Aucordonnier, représentant de l’ADEME Bourgogne-France-Comté, expliquait au micro de France 3 TV :

« 2 à 3 % de l’énergie sont issus du solaire sur le territoire. Ce taux a même atteint les 20 à 25 % pendant certains jours de cet été très chaud, alors que nous avons pourtant quatre fois moins de panneaux solaires qu’en Allemagne, par exemple. »

Le développement de l’autoconsommation photovoltaïque est encouragé par le gouvernement. Ainsi, la Ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé en septembre la validation par le Conseil Supérieur de l’Énergie de nouvelles mesures en ce sens. Parmi celles-ci, le versement de la prime à l’investissement en une seule fois (et non sur cinq ans) ou encore la prise en compte de l’inflation dans le calcul du prix de revente de l’électricité via EDF OA.

Au niveau européen, le plan REPowerEU réclame également l’accélération du développement du photovoltaïque.

Mais certains acteurs du secteur solaire regrettent que la loi d’accélération des énergies renouvelables fasse l’impasse sur l’autoconsommation photovoltaïque. C’est pourquoi Enerplan, le syndicat des professionnels du secteur solaire, a récemment proposé cinquante mesures à ajouter afin que cette dynamique soit réellement prise en compte.

« Si nous subissons une énorme crise de l’énergie, nous avons un atout majeur à mobiliser pour y répondre, c’est l’autoconsommation d’énergie solaire », expliquait Laetitia Brottier, vice-présidente d’Enerplan dans un communiqué du syndicat en date du 13 septembre 2022. « L’Espagne nous montre qu’en deux ans, avec une stratégie nationale adaptée qui a fait de l’autoconsommation photovoltaïque une priorité nationale, elle aura ainsi 3 GW de photovoltaïque en autoconsommation installés d’ici la fin 2022 ».

Une baisse du taux de TVA à 5,5 %, des démarches administratives moins lourdes, une augmentation de la prime à l’autoconsommation photovoltaïque pour les particuliers, élargissement des aides d’État, etc : de nombreuses mesures pourraient être mises en place pour accélérer le développement de l’autoconsommation solaire en France.

Jean Rosado, DG d’Otavo France, ajoute :

« Si toutes les maisons individuelles de l’Hexagone s’équipaient en panneaux solaires sur leur toiture, la France pourrait produire presque trois fois plus que les filières nucléaire, thermique et énergie renouvelable réunies ».

Les entreprises du secteur en plein envol

Sans surprise, l’engouement des consommateurs pour l’autoconsommation se confirme auprès des entreprises du secteur : selon un site spécialisé, le volume des projets aurait augmenté de 168 % en 10 mois.

De son côté, Stéphan Vinsonneau, patron d’Energesia à Toulouse, confiait dernièrement à Challenges :

« 100% de mes chantiers pour les particuliers sont aujourd’hui pour de l’autoconsommation. »

Chez Otovo, la tendance est la même : le groupe qui a acquis la start-up In Sun We Trust en 2019 revendique 80 % de ventes supplémentaires entre 2021 et 2022.

Nombreuses sont les entreprises qui participent au développement de l'autoconsommation solaire :

  • Le fabricant alsacien de panneaux photovoltaïques Voltec Solar double sa capacité de production et se tourne vers le marché de l’autoconsommation ;
  • EDF EnR lance une solution clé en main pour les entreprises, après Mon Soleil & Moi pour les particuliers ;
  • Faradae lève des fonds pour accélérer le développement de l’autoconsommation solaire par le biais du tiers-investissement, etc.

2Source : Enedis, 30 juin 2022.

Comment passer à l’autoconsommation solaire ?

De nombreux particuliers témoignent de leur expérience dans les médias : avec l’autoconsommation solaire, passer de l’idée à la réalisation n’a rien de complexe.

Les étapes de l’installation

Il est toutefois nécessaire de suivre plusieurs étapes incontournables pour concrétiser un projet d’autoconsommation solaire.

  1. L’étude du projet : la région dans laquelle se situe le bâtiment, le niveau de consommation pendant la journée, mais aussi l’orientation et l’inclinaison de la toiture. Ces paramètres préciseront le volume d’électricité prévu et donc l'estimation des économies potentielles, ainsi que les revenus liés à la revente ;
  2. Le choix du matériel et du fournisseur : cela inclut notamment le type de panneau photovoltaïque choisi en fonction des caractéristiques du bâtiment, l’onduleur qui contexte les panneaux au logement et au réseau. Le consommateur doit aussi choisir l’entreprise qui lui fournira les éléments et, s’il le souhaite, qui installera les panneaux. Cette étape est centrale : il est recommandé de comparer les offres proposées et de choisir la mieux adaptée et la plus fiable ;
  3. Les démarches administratives, qui incluent la demande à la mairie, la demande de raccordement à Enedis ou à l’ELD et le contrat avec EDF OA pour la revente du surplus d’électricité à un fournisseur tiers agréé.

Le kit de panneaux solaires, la solution du DIY

L’arrivée sur le marché de kits de panneaux solaires a contribué à l’essor de l’autoconsommation solaire. À ce jour, la demande sur les kits explose.

Cette solution est économique, car elle permet d’éviter le coût de la main d’œuvre. Une réduction significative, puisque l’installation par une entreprise peut faire doubler la facture : une consommatrice savoyarde a ainsi acheté et installé elle-même ses 24 panneaux kit pour 9 000 €, alors que le tout lui aurait coûté près de 20 000 € avec la main d’œuvre.

Autre avantage : le kit solaire est facile à mettre en place. Il se compose simplement de panneaux photovoltaïques, d’un compteur d’énergie, d’un coffret de protection, d’une prise et d’un fil de raccordement.

Pour installer un kit d’autoconsommation photovoltaïque, il suffit de respecter quelques formalités, telles que :

  • Suivre toutes les étapes citées ci-dessus : l’installation d’un kit solaire requiert les mêmes démarches que la mise en place de panneaux par une entreprise ;
  • Faire vérifier son installation par un électricien et ne pas hésiter à demander conseil en cas de doute ;
  • Éviter l’achat d’un kit en foire (rétractation impossible) et se méfier des opérations de démarchage.

Passer à l’autoconsommation solaire : combien ça coûte ?

Avant d’être économique, l’autoconsommation solaire représente un investissement important.

Une installation à partir de 6 200 €

Le prix d’une installation d’autoconsommation varie selon les fournisseurs. Voici les prix estimatifs chez In Sun We Trust (Otavo France) :

Le prix d'une installation solaire
Type d'installation Prix TTC*
3 kWc Entre 6 200 et 8 750 €
6 kWc Entre 11 500 et 14 500 €
9 kWc Entre 15 500 et 19 000 €

*Prix TTC appliqués par In Sun We Trust au 3e trimestre 2021 et incluant le matériel, a main d'oeuvre, les démarches administratives, le raccordement et la mise en service.

Les kits solaires, quant à eux, sont vendus à partir de 700 à 1 000 €, affirme Bertrand Aucordonnier de l’ADEME au micro de France 3 TV.

Panneaux solaires à 1 € : attention aux arnaques ! Avec l'essor de l’autoconsommation solaire, on constate depuis plusieurs mois la recrudescence d’arnaques aux panneaux photovoltaïque. Ainsi, l’opération des panneaux solaires à 1 € n’existe pas : il s’agit d’une offre frauduleuse. De plus, rappelons que le démarchage téléphonique est aujourd’hui interdit par la loi. Il est donc recommandé d’être vigilent face aux propositions d’autoconsommation solaire trop alléchantes ou non vérifiées.

Des panneaux solaires de plus en plus chers

En 2021, le prix des modules photovoltaïques a augmenté de 50 %. Un transport maritime plus cher, une production de polysilicium plus tendue, un Euro historiquement faible face au dollar, un manque de plusieurs composants (capteurs, onduleurs, systèmes de stockage, etc) : de nombreux facteurs expliquent la hausse des prix des dispositifs solaires.

L’accroissement soudain de la demande en installations photovoltaïques a également contribué à faire monter les prix et à prolonger les délais de mise en place.

En parallèle, se pose la question de la dépendance à la Chine, principal producteur de panneaux photovoltaïques. Elle expose en effet le marché du solaire à un risque d’augmentation brutale des prix.

« Le monde doit être reconnaissant à la Chine pour avoir fait baisser le prix des panneaux solaires de 80 % au cours de la dernière décennie, mais aujourd’hui, il y a des problématiques qui émergent de la concentration de la production dans un seul pays », notait récemment Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), à l’occasion de la présentation d’un rapport sur le sujet.

Des aides pour réduire l’investissement

Pour encourager ce mouvement, le gouvernement et les localités ont mis en place des aides financières pour le solaire, dont :

  • La prime à l’autoconsommation, versée sur cinq ans et proportionnelle à la puissance de l’installation ;
  • Le tarif d’achat du surplus d’électricité via EDF O.A. qui est révisé chaque trimestre ;
  • La TVA à 10 % ;
  • Les aides locales.

Concrètement, on estime que pour une installation d’autoconsommation de 3 kWc coûtant entre 6 200 et 8 750 €, le montant de l’aide atteindrait environ 1 140 €3.

3Source : In Sun We Trust, 3e trimestre 2021.

L’autoconsommation solaire : un investissement rentable dans le contexte actuel ?

L’électricité solaire moins chère que l’électricité du réseau

Pour évaluer la rentabilité de l’autoconsommation solaire, il est intéressant de commencer par comparer le prix du kWh d’électricité solaire et celui du kWh d’électricité du réseau.

Stéphan Vinsonneau, patron de l’entreprise Energesia, explique :

« Si on raisonne sur un investissement photovoltaïque sur 20 ans, fabriquer 1 kilowatt heure coûte entre 4 et 5 centimes, alors qu’on l’achète aujourd’hui environ 17-18 centimes. »

Et avec les annonces sur l’augmentation des tarifs de l’électricité (+ 15 % sur les TRV début 2023), l’écart de prix risque de s’amplifier.

Un investissement presque toujours rentable

À en croire les principaux acteurs du secteur, il serait plus rentable d’investir dans l’autoconsommation solaire que dans l’immobilier ou une assurance vie.

À l’heure actuelle, il est même possible de rentabiliser son installation plus rapidement que prévu. En effet, il faut aussi prendre en compte :

  • Le prix de l’électricité qui augmente significativement ;
  • Les gains générés par la vente du surplus d’électricité produite.

Prenons l’exemple d’un foyer de cinq personnes qui a fait installer 16 panneaux solaires par Otavo fin septembre 2019 au prix de 11 300 €, aides incluses. Il consomme jusqu’à 30 % de sa production d’électricité et vend le reste à EDF ou à un fournisseur agréé. Son installation d’autoconsommation partielle lui a permis de réaliser 300 € d’économies en un an et de revendre 380 € d’électricité via EDF O.A. Otovo avait tablé sur une rentabilisation en 15 ans, mais au vu des annonces liées à l'augmentation des prix de l’électricité, le délai devrait être raccourci (cet exemple était mentionné par le magazine Challenges en septembre 2022). Les tarifs d’achat, quant à eux, pourraient aussi augmenter sous l’effet cumulé de la crise énergétique et de l’inflation.

Du côté des professionnels, la rentabilité ne fait pas de doute non plus. Thierry Dubois, entrepreneur, ne regrette pas son installation solaire de 160 m2 posée sur la toiture de son entrepôt :

« Pour un peu plus de 30.000 euros d'installation, le tableau d'amortissement fait apparaître un bénéfice sur vingt ans de 90.000 euros, d'abord en autoconsommation et ensuite en revendant l'électricité », expliquait le consommateur sur Europe 1 fin septembre.

Juste avant cela, la facture mensuelle d’électricité de Thierry Dubois s’élevait à 600 €.

Pour Bertrand Aucordonnier, représentant de l’ADEME Bourgogne-France-Comté, l’autoconsommation solaire peut s’avérer vraiment avantageuse :

« Tout dépend de l’usage que l’on veut en faire et de la consommation électrique. (...) Une personne qui consomme peu en journée et en été, va gagner de 5 à 10 % sur l’année. Reste enfin le cas où l’on ne consomme pas beaucoup et que l’on décale l’utilisation de certains appareils électriques : sur les 6 mois où il fait beau, on peut constater une réduction de la consommation de l’ordre de 60 %. Et plutôt 40 % en hiver », explique-t-il auprès de France 3 TV.

L’autoconsommation solaire ne peut pas réduire à 0 € la facture d’électricité, mais elle va plus loin : elle permet de prendre conscience de la consommation et de mieux la maîtriser, de réduire la facture en consommant sa propre production et de percevoir des gains en revendant le surplus de production.

L’autoconsommation solaire, une alternative à fort potentiel

Si l’autoconsommation est en plein essor, elle est aussi au centre de l’attention.

Rappelons que lorsque la loi sur l'autoconsommation photovoltaïque a été votée en 2017, cette pratique était encore marginale. Aujourd’hui, elle évolue fortement, tant au niveau sociétal que technique. Elle pourrait donc devenir encore plus avantageuse pour les consommateurs.

Par exemple, des progrès sur les batteries domestiques de stockage d’électricité, encore onéreuses et peu performantes, pourraient tout changer. Avec de meilleures capacités de stockage, les consommateurs pourraient consommer la quasi-totalité de la production. Cela réduirait le montant de la facture. En parallèle, de nombreux chercheurs travaillent sur l'optimisation du rendement des panneaux solaires. Un autre élément qui pourrait booster la rentabilité de l'autoconsommation photovoltaïque.

Au niveau sociétal, l’autoconsommation collective apparaît comme une piste particulièrement intéressante pour l’avenir. Cela consiste à partager une électricité produite localement entre plusieurs participants regroupés au sein d’une personne morale organisatrice. Aujourd’hui, le système est encore complexe, ce qui limite son développement. Mais on note une croissance non négligeable qui devrait s’accentuer dans les prochains mois.

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