Retour des beaux jours : comment réaliser de grosses économies d'énergie cet été ?
Avec l’été, le chauffage laisse place aux climatisations et autres ventilateurs : autant de pôles de dépenses énergétiques conséquents, et sur lesquels il est possible d’agir pour réaliser des économies d’énergie. Découvrez quelques astuces simples à mettre en place pour économiser sur ses factures durant l’été.
Réduire les consommations d’énergie en été : un enjeu toujours plus important
Le Gouvernement a annoncé ce mardi l’acte 2 de son de plan de sobriété énergétique, dans la continuité du premier volet présenté en octobre dernier. Parmi les mesures mises en avant, on retrouve notamment la recommandation de ne pas régler la climatisation en-dessous de 26°C. Les climatiseurs représentent en effet une consommation électrique importante, de l’ordre de 15,5 GWh en 2020 selon l’Ademe. Les ménages comme les entreprises s’équipent de toujours plus de climatiseurs, il fait de plus en plus chaud l’été, les vagues de chaleur se multiplient… Tous ces enjeux nécessitent d’adapter rapidement nos consommations.
Risques de sécheresse et tensions sur la production électrique
La première raison qui rend nécessaire les économies d’énergie est le risque de déséquilibre entre production et consommation d’électricité. La production électrique française repose en effet principalement sur deux sources d’énergie nécessitant de grandes quantités d’eau :
- L’énergie nucléaire, représentant 63 % du mix électrique du pays, soit 279 TWh produits en 2022 selon le bilan du gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE ;
- L’énergie hydraulique, représentant 11 % du mix électrique, soit 49,7 TWh produits en 2022.
L’eau est nécessaire pour pouvoir correctement refroidir les réacteurs nucléaires, ainsi que pour produire de l’électricité à partir des barrages hydroélectriques. Un manque d’eau nécessite de réduire les quantités produites par ces deux filières, ce qui contraint l’électricité disponible sur le réseau électrique français.
Or les risques de sécheresse menacent l’approvisionnement en eau de ces centrales. Conséquence : en 2022, la production hydroélectrique a ainsi atteint son “plus bas niveau” depuis la sécheresse de 1976 d’après RTE, en chutant de 20 % par rapport à la moyenne 2014-2019. Face à une production électrique limitée, et pour éviter l’apparition de tensions sur le réseau électrique, qui s’accompagnent de risques de coupures d’électricité, il est donc primordial de réduire les consommations d’électricité.
Le recours aux climatiseurs en hausse chaque année
L’enjeu est d’autant plus important que les consommations d’électricité ont, de leur côté, tendance à également augmenter. En effet, le recours aux climatiseurs se renforce chaque année avec l’accroissement des vagues de chaleur : d’après le GIEC et Météo-France, deux fois plus de vagues de chaleur sont à prévoir d’ici 2050. D’après l’Agence de la transition écologique (Ademe), le taux d’équipement de climatisation chez les ménages français est ainsi passé de 14 % en 2016 à 25 % en 2020, et ce chiffre risque d’augmenter.
Or la climatisation est très énergivore, en plus de représenter près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment. D’après les estimations de Selectra, un climatiseur split consommerait environ 1 260 kWh par an pour un logement de 70 m2. Au tarif réglementé d’EDF, cela représente donc une facture de 259 € par an.
Les astuces pour économiser de l’énergie en rafraîchissant son logement
Bonne nouvelle : un climatiseur est loin d’être essentiel pour rafraîchir son logement ! En mettant en place quelques astuces simples, il est possible de garder son logement au frais tout l’été et à moindre coût. Dans son guide pour “garder son logement frais en été”, l’Ademe recommande ainsi :
- De protéger les fenêtres des rayonnements du soleil : de l’extérieur lorsque c’est possible (avec des volets, stores, pare-soleils…) ou a minima de l’intérieur (avec des stores textiles, films anti-chaleur ou rideaux isolants). Il est également pertinent de choisir pour ces équipements des couleurs claires qui réfléchissent la lumière et la chaleur.
- De miser sur les végétaux : des pots de fleurs, pergolas ou plantes grimpantes en extérieur permettent de créer de l’ombre naturellement aux endroits où le soleil tape le plus fort. Les plantes en intérieur rafraîchissent quant à elles l’atmosphère des pièces grâce à l’évapotranspiration.
- D’ouvrir et fermer ses fenêtres au bon moment : en gardant les fenêtres et les volets fermés au maximum la journée, et en les ouvrant seulement lorsque l’air extérieur est frais, il est possible de conserver une température intérieure suffisamment confortable.
- De limiter les émissions de chaleur lorsqu’il fait chaud : ne pas utiliser son four si possible, et limiter l’usage des ordinateurs, consoles de jeux et chargeurs, car ils génèrent de la chaleur même lorsqu’ils sont en veille.
Il peut toutefois arriver que ces mesures ne soient pas suffisantes pour maintenir une température confortable. Dans ce cas, mieux vaut toujours privilégier un ventilateur à un climatiseur : il permettra de créer des mouvements d’air donnant une sensation de fraîcheur, pour une consommation bien moindre. Si un climatiseur Split consomme environ 1 260 kWh par an, la consommation d’un ventilateur s’établit plutôt entre 5 et 18 kWh par an, soit près de 70 % de moins.
Des baignades moins énergivores, c’est possible ?
C’est connu : les piscines représentent un impact énergétique et environnemental important. D’après le site guide-piscine, une piscine domestique en France nécessite en moyenne 48 m³ d’eau pour être remplie, un volume qui doit être partiellement renouvelé tous les ans en raison de l’évaporation et des éclaboussures. À cela s’ajoute l’électricité nécessaire au fonctionnement de la pompe de filtration et au traitement, et éventuellement des autres équipements (chauffage, éclairage).
Les détenteurs de piscine peuvent toutefois agir pour réduire les consommations énergétiques de leur bassin. Pour cela, il est important de :
- Choisir des dimensions pertinentes au moment de construire sa piscine : en fonction du nombre d’utilisateurs mais aussi des usages (une piscine qui n’est pas destinée à plonger n’a pas besoin d’être profonde) ;
- Bien réfléchir à son placement : une piscine bien exposée au soleil pourra atteindre une température confortable à moindre coût, ce qui limite l’utilisation d’électricité pour chauffer l’eau ;
- Choisir une pompe adaptée au volume d’eau et moins énergivore. Les pompes à vitesse variable permettent par exemple d’adapter la vitesse de pompe en fonction des besoins, et donc de diminuer la consommation électrique lorsque la piscine est moins utilisée ;
- Opter pour des ampoules LED dans le cas d’une piscine dotée d’un éclairage ;
- Installer un système de récupération d’eau de pluie, qui permet de compenser les pertes en eau.
La rénovation énergétique, un atout pour faire des économies cet été
Si la rénovation énergétique permet de réaliser de belles économies durant l’hiver, elle est également un atout précieux lorsqu’il fait plus chaud ! Améliorer l’efficacité énergétique de son logement permet de conserver la chaleur du chauffage plus efficacement, mais également la fraîcheur des pièces. Les résultats de l’enquête TREMI (Tour de rénovation énergétique dans les maisons individuelles) menée par l’ADEME sur les travaux réalisés entre 2014 et 2016 indiquent ainsi que 61 % des ménages interrogés disent avoir observé des dépenses énergétiques plus faibles dès la fin des travaux.
Ce conseil est particulièrement pertinent pour les passoires énergétiques, dont la mauvaise isolation limite la préservation de fraîcheur et entraîne des consommations d’énergie plus importantes. En isolant mieux ses murs, son toit ou ses fenêtres, il n’est plus nécessaire de déployer autant d’efforts pour rafraîchir le logement, puisque la température intérieure reste plus stable.
Certes, de tels travaux peuvent représenter un investissement important, mais il faut garder en tête les économies futures, qui se répercutent pendant l’été mais également l’hiver, avec des dépenses de chauffage moins élevées. De plus, si de tels travaux permettent d’éviter l’achat d’un climatiseur (entre 1 000 et 3 000 euros pour un climatiseur split, sans compter les consommations annuelles), la démarche est d’autant plus intéressante.
Par ailleurs, de nombreuses aides existent pour aider les consommateurs à financer leurs travaux de rénovation énergétique.
- Aides à la rénovation énergétique - 2024
- MaPrimeRénov’ ;
- Le aides de l'Anah, comme le programme «Habiter Mieux » ;
- Le dispositif des certificats d’économies d’énergie via les fournisseurs d'énergie ;
- La TVA à taux réduit ;
- L'éco-prêt à taux zéro ;
- Les aides des collectivités locales ;
- Le chèque énergie ;
- Le crédit d’impôt pour installer une borne de recharge pour voitures électriques ;
- L'exonération de la taxe foncière ;
- Le dispositif Denormandie ;
- Des prêts pour améliorer l'habitat ;
- L'aide de la caisse de retraite pour les ménages concernés.
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