La gestion des risques : enjeu crucial pour les PME et ETI françaises

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La troisième édition du baromètre « Gestion des risques des PME et ETI en 2019 » de QBE et OpinionWay a récemment été publiée, et ses conclusions s’alignent avec les nombreuses observations faites par les professionnels du secteur ces derniers mois. La gestion des risques est l’un des plus forts enjeux des entreprises françaises, mais sa maîtrise laisse encore à désirer.

  • En bref : Troisième baromètre QBE : la gestion de risques des entreprises françaises
  • La gestion des risques incarne un enjeu crucial pour les PME et ETI françaises ;
  • Cependant, la gestion de risques est encore mal maîtrisée selon l’étude ;
  • Les deux catégories les plus identifiées et redoutées par les PME et ETI sont les risques humains et les risques de marché ;
  • Le risque cyber connaît une forte croissance par rapport aux données de l’an passé ;
  • Aux yeux des entreprises interrogées, l’assureur a un rôle clé d’accompagnement des entreprises en ce qui concerne la prévention.

Gestion de risques : les entreprises françaises sont-elles lentes à réagir ?

Les entreprises font l’objet de multiples enquêtes dans le contexte de l’assurance ces derniers mois. La dernière étude en date a été publiée par la compagnie d’assurance QBE (spécialisée dans les couvertures pour entreprises et professionnels) et réalisée par Opinion Way. Elle s’intéresse à la gestion des risques des petite ou moyenne entreprises – ou PME – et des entreprises de taille intermédiaire – ou ETI.

Selon l’étude, en dépit des disparités existant entre les grandes et petites entreprises, « une véritable culture du risque s’installe progressivement chez les PME et ETI françaises. » Pour explorer ce constat, l’enquête s’est intéressée à quelque 300 entreprises, employant entre 50 et 249 salariés. Tous les secteurs étaient concernés. Sa conclusion est sans appel : « Malgré une prise de conscience certaine, les PME et ETI françaises restent en difficulté face à la gestion de leurs risques. Parmi les risques identifiés, le risque cyber est perçu comme étant en progression, alors que les risques humains et de marché sont toujours les plus redoutés. »

Dans le détail, l’étude OpinionWay/QBE appuie ainsi sur la question de la gestion des risques, qui s’est imposée comme un « véritable enjeu stratégique » pour les entreprises françaises. En effet, 65 % des sondés estiment que la gestion des risques représente un enjeu majeur ou important pour leur entreprise. Et une grande majorité d’entre eux, 86 %, affirme que le niveau d’exposition auquel ils sont confrontés est en progression ou stable, par rapport à 2016.

Selon Renaud de Pressigny, directeur général de QBE France, « l’étude confirme que la culture du risque continue à s’installer dans les PME et ETI françaises. La marge de progression est encore importante puisque la grande majorité d’entre elles ont conscience de ne pas maîtriser totalement leurs risques. Nous pensons que les assureurs et les courtiers doivent contribuer davantage au développement de la gestion des risques au sein des PME et ETI. »

Des entreprises françaises vulnérables ?Parmi les réponses édifiantes de l’étude, l’une d’entre elles est révélatrice. En effet, 20 % des répondants estiment que le niveau de risques pour leur entreprise est plus élevé que celui de l’année précédente. La progression des risques est généralisée : risques humains, risques de marché, risques réglementaires, et ainsi de suite.

Cyberrisques et assurances : un enjeu majeur et grandissant

La gestion des risques est perçue comme l’un des principaux facteurs de compétitivité, à 40 %, au même niveau que l’innovation et la recherche et développement – ou R&D. Ils se positionnent donc bien après la la stratégie commerciale, à 71 %, et le positionnement prix, à 42 %.

On note ainsi que la prise de conscience généralisée va de pair avec l’augmentation et l’évolution de la menace pour les entreprises. Pour autant, cela ne signifie pas que la mise en place de solutions concrètes se fasse rapidement, un problème relevé par l’étude pour les dirigeants des PME et ETI. La mise en œuvre d’une réelle « politique de gestion de risques » paraît compliquée, puisque 69 % des sondés disent ne maîtriser que partiellement leurs risques, voire pas du tout. Pourquoi cela est-il si difficile ?

  • 56 % des interrogés disent manquer de temps et de ressources ;
  • 36 % des sondés évoquent le prix de la mise en œuvre de solutions et améliorations ;
  • 35 % des répondants le justifient par la difficulté à répercuter les changements dans l’organisation.
La gestion de risques : un enjeu assurantiel.

Pour tous les observateurs des tendances du marché, une chose est certaine : la question des cyberrisques devient de plus en plus centrale. L’étude OpinionWay/QBE mentionne ainsi la multiplication des cyberattaques ces dernières années, et l’émergence d’une prise de conscience pour les PME et ETI. Pour 43 % des sondés, ce risque est celui qui connaît la plus forte augmentation sur les douze derniers mois. En revanche, seulement 37 % envisagent la possibilité d’une cyberattaque et 81% pensent pouvoir gérer une cyberattaque. Une confiance qu’il est difficile de justifier quand l’on croise les différentes données des experts sur le sujet ces dernières années.

Et le lien entre gestion de risques et assurances est clair, surtout quand l’on évoque les cyberincidents. Systématiquement, le rôle clé des assureurs est mis en lumière. L’étude OpinionWay/QBE n’y manque pas, avec 62% des entreprises estimant que les assureurs et les courtiers sont des interlocuteurs privilégiés en ce qui concerne la gestion des risques. Parmi les attentes attentes des entreprises à leur égard :

  • 75 % veulent qu’ils réalisent une analyse des risques les plus probables ;
  • 67 % désirent bénéficier d’un accompagnement pour la mise en place d’une politique efficace pour la gestion des risques.

Début 2020, Allianz publiait son baromètre des risques, affirmant que les cyberincidents et le réchauffement climatique représentaient les deux grands défis des entreprises pour la nouvelle décennie. Selon le document, les cyberrisques ne cessent d’évoluer ; ils s’imposent comme une menace grandissante pour les entreprises.

« [Les cyberincidents] causent des dommages et des frais de plus en plus élevés aux entreprises, entraînant souvent par la suite des poursuites judiciaires et des litiges », précisait ainsi Allianz, qui a lancé une assurance cyber destinée aux PME et TPE en novembre 2019.

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