Alerte épargne : des milliers de PEL ferment dès 2026, où placer ses économies ?
Vous avez ouvert un Plan Épargne Logement (PEL) en 2011 ? Mauvaise nouvelle : en 2026, votre compte sera clôturé automatiquement. En cause : la loi de finances de 2011 qui a limité la durée de vie des PEL à 15 ans. Concrètement, tous ceux ouverts à partir du 1er mars 2011 arrivent à échéance. Et vous n’êtes pas seul : selon la Banque de France, des milliers de PEL seront fermés chaque année entre 2026 et 2030, avec un pic prévu en 2030 (1,1 million de plans pour 28 milliards d’euros d’encours). Alors, que faire de cette épargne patiemment accumulée depuis 15 ans ? Voici un tour d’horizon des options possibles, du plus sécurisé au plus dynamique.
⚠️ Le compte sur livret : le piège par défaut
Si vous ne faites rien, votre banque transformera automatiquement votre PEL en compte sur livret (CSL). Sur le papier, cela reste de l’épargne garantie et disponible. En réalité, c’est un mauvais plan :
- Les taux servis sont dérisoires : 0,50% à La Banque Postale et au Crédit Agricole, ou encore 0,45% au LCL.
- Une fois la flat tax (30%) déduite, le rendement net tombe à… 0,35% environ.
À comparer avec les 2,50% bruts d’un PEL ouvert en 2011, l’écart est abyssal. Autant dire que laisser votre argent sur un CSL, c’est l’assurance de voir votre pouvoir d’achat fondre.
🏦 Les livrets réglementés : la sécurité, mais vite plafonnée
Pour une solution simple et sans risque, les classiques Livret A et LDDS sont les premiers réflexes.
- Livret A : 1,70% d’intérêt, plafond de 22 950 €.
- LDDS : 1,70% d’intérêt, plafond de 12 000 €.
- LEP (si vous êtes éligible) : 2,70% d’intérêt, plafond de 10 000 €.
Leur gros avantage : ils sont défiscalisés et garantis. Mais leur inconvénient est double :
- Les plafonds sont bas, surtout comparés aux 61 200 € que vous pouvez loger dans un PEL.
- Les taux restent faibles : vous protégez vos économies, mais vous ne les faites pas fructifier.
💡 Exemple : même en cumulant Livret A, LDDS et LEP, il vous resterait encore plus de 16 000 € non placés si votre PEL était au plafond.
💰 Les comptes à terme et livrets bancaires boostés : du rendement limité dans le temps
Certaines banques tentent d’attirer les épargnants avec des livrets boostés et des offres promotionnelles :
- Livret Bourso+ de BoursoBank : 2% brut, ou 2,50% brut avec la carte Ultim.
- Livret + de Fortuneo : 5% brut pendant 2 mois, puis 1,60%.
Même logique côté comptes à terme (CAT), où vous bloquez votre argent pour une durée déterminée :
- 12 mois chez Distingo Bank : 2,15%.
- 36 mois chez Klarna Bank : 2,64%.
- 60 mois chez Ramify : 2,55%.
Ces produits peuvent être intéressants pour garantir un rendement fixe, mais attention :
- Ils sont fiscalisés (flat tax).
- Les taux restent modestes.
- Les offres boostées chutent vite après la période promo.
📈 Le PEA et le compte-titres : dynamiser son épargne
Si vous êtes prêt à sortir de l’épargne sécurisée, le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est une option à envisager.
- Plafond : 150 000 € (225 000 € pour un PEA-PME).
- Fiscalité : après 5 ans, seuls les prélèvements sociaux (17,2%) s’appliquent.
Il permet d’investir en Bourse dans un cadre fiscal favorable. Pour les plus flexibles, le compte-titres ordinaire (CTO) offre un accès illimité aux actions, obligations, ETF, fonds, voire cryptos. En contrepartie, pas d’avantage fiscal.
⚠️ Attention : ces placements comportent des risques de perte en capital et s’envisagent surtout dans une logique long terme.
🏢 L’immobilier « papier » via les SCPI
Autre alternative : investir dans des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Vous achetez des parts dans une société qui investit dans l’immobilier locatif (bureaux, commerces, logements).
- Rendement moyen 2024 : 4,72%.
- Placement sans plafond de versement.
C’est un bon moyen de diversifier, mais attention aux frais d’entrée (souvent 8 à 10%) et à la liquidité (la revente peut prendre du temps).
🛡️ L’assurance vie : le couteau suisse patrimonial
C’est sans doute l’option la plus complète pour replacer l’épargne issue de votre PEL.
Deux grandes familles de supports :
- Fonds en euros : capital garanti, rendement moyen de 2,6% en 2025. Certains contrats atteignent même 3,5% bruts.
- Unités de compte : actions, obligations, ETF… avec un potentiel de rendement supérieur, mais un risque de perte en capital.
Les atouts de l’assurance vie ?
- Une fiscalité ultra avantageuse après 8 ans : abattement de 4 600 € de gains par an (9 200 € pour un couple).
- Un outil de transmission patrimoniale (capital versé aux bénéficiaires hors droits de succession, dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire).
- De la flexibilité : vous pouvez répartir entre sécurité (fonds euros) et dynamisme (unités de compte).
📌 Et le CEL, alors ?
Le Compte Épargne Logement (CEL) reste une possibilité si vous avez un projet immobilier. Mais :
- Le taux est de 1,25% net, inférieur au Livret A.
- Les intérêts sont soumis à la flat tax.
- Le montant maximum empruntable est de 23 000 €.
Clairement, ce n’est pas le placement le plus attractif, sauf si vous cherchez spécifiquement à obtenir un prêt épargne logement.
🚀 PEL : une fin qui peut devenir une opportunité
La fermeture des PEL de plus de 15 ans à partir de 2026 n’est pas qu’une mauvaise nouvelle. C’est peut-être l’occasion de repenser votre stratégie d’épargne :
- Sécuriser une partie sur des livrets réglementés.
- Diversifier avec des placements dynamiques (PEA, SCPI).
- Construire un vrai outil patrimonial via l’assurance vie.
Bref, plutôt que de subir la clôture de votre PEL, profitez-en pour donner un nouveau souffle à vos finances !