PLFSS 2026 : certaines mesures passent inaperçues… mais vont peser sur votre budget
Après des semaines de débats et un rejet par le Sénat, le PLFSS 2026 est arrivé en lecture définitive à l’Assemblée ce mardi 16 décembre. Avec 247 voix pour et 232 contre, le texte a finalement été adopté… de justesse. Mais derrière les chiffres et les arbitrages budgétaires, une question se pose : qu’est-ce que ce texte va vraiment changer pour le budget santé des Français en 2026 ? Spoiler : pas de choc brutal, mais une série de décisions qui, mises bout à bout, pèsent sur le portefeuille.
🟥 L’essentiel en 30 secondes
👉 Ce que le PLFSS 2026 modifie directement :
- un budget santé en hausse, mais plus encadré
- pas de doublement ni d’élargissement des franchises médicales
- une nouvelle taxe sur les mutuelles
- des arrêts maladie plus strictement encadrés
- une mise en pause de la réforme des retraites
- une hausse ciblée de la CSG sur certains revenus du capital
1️⃣ Santé : plus d’argent injecté
Le cœur du texte, c’est l’Ondam, l’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie. Il fixe chaque année le plafond des dépenses de santé remboursées par la Sécurité sociale. Pour 2026, il est finalement relevé à +3,1 %, pour atteindre 274,4 milliards d’euros, contre une trajectoire initiale beaucoup plus restrictive.
Cette hausse sert principalement à soutenir l’hôpital, avec plus de 3,5 milliards d’euros supplémentaires, et à renforcer l’accompagnement des personnes âgées, notamment dans les Ehpad. Objectif : éviter une nouvelle crise hospitalière et sécuriser les tarifs pour 2026.
2️⃣ Franchises médicales : pas de durcissement finalement
C’est un point important : ni le doublement des franchises médicales, ni leur élargissement aux soins dentaires ou aux dispositifs médicaux (orthèses, pansements, etc.) n’ont été retenus dans la version finale du texte.
Les franchises médicales et participations forfaitaires restent donc inchangées en 2026. Une victoire pour les assurés, après un tollé politique et médiatique.
À retenir
- pas de hausse
- pas de nouveaux soins concernés
- le statu quo est maintenu
3️⃣ Mutuelles : une taxe qui inquiète
En revanche, les complémentaires santé sont mises à contribution. Le PLFSS prévoit une surtaxe exceptionnelle d’environ 1 milliard d’euros sur les contrats de mutuelles et d’assurances santé.
Pour éviter une répercussion directe sur les assurés, les députés ont voté un blocage des tarifs des mutuelles en 2026. Une mesure très contestée par le secteur, qui la juge fragile juridiquement et potentiellement inconstitutionnelle.
Dans les faits, la Mutualité française a déjà annoncé que les tarifs augmenteront en moyenne de 4,7 % pour les contrats collectifs et de 4,3 % pour les contrats individuels, les prix ayant été arrêtés bien avant le vote du texte.
Pourquoi ça compte
- la surtaxe est bien votée
- le blocage des tarifs pourrait être retoqué par le Conseil constitutionnel
- le risque de hausse reste bien réel pour les assurés
4️⃣ Arrêts maladie : des durées maximales désormais fixées
Le PLFSS 2026 durcit clairement les règles autour des arrêts de travail. Désormais :
- une première prescription sera limitée à 30 jours maximum,
- un renouvellement pourra aller jusqu’à deux mois,
- les règles s’appliquent en ville comme à l’hôpital.
Ces mesures visent à freiner une progression jugée excessive des dépenses liées aux arrêts maladie. Elles pourraient toutefois être examinées de près par le Conseil constitutionnel, qui a déjà censuré des dispositifs similaires par le passé.
Ce que ça change
- fin des arrêts très longs dès la première prescription
- davantage de contrôles et de justification
5️⃣ Retraites : la réforme mise en pause
Autre mesure majeure : la suspension de la réforme des retraites.
Jusqu’au 1er janvier 2028, l’âge légal de départ est gelé à 62 ans et 9 mois, et le nombre de trimestres requis pour un départ à taux plein est bloqué à 170.
Un simulateur de l’Assurance retraite doit être mis en ligne d’ici fin mars pour permettre aux assurés de connaître précisément leur situation.
Impact budget
- un répit pour certaines générations
- mais un coût important pour les finances sociales
6️⃣ La bonne nouvelle : l’arrivée d’un nouveau congé de naissance
Le PLFSS 2026 entérine aussi une mesure très attendue du côté des familles : la création d’un nouveau congé de naissance, qui vient s’ajouter aux congés maternité et paternité existants.
Concrètement, chacun des deux parents pourra bénéficier d’un congé supplémentaire de un à deux mois, soit jusqu’à quatre mois au total pour le couple. Les parents pourront choisir de le prendre en même temps ou en alternance, avec la possibilité de fractionner le congé.
Ce nouveau congé sera indemnisé par la Sécurité sociale :
- 70 % du salaire net le premier mois,
- 60 % du salaire net le second mois.
Sur le papier, le dispositif doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2026, même si le gouvernement envisageait initialement une mise en place en 2027. L’objectif affiché est double : réduire les inégalités économiques entre les parents et tenter d’enrayer la baisse de la natalité.
Ce que ça change pour les familles
- plus de temps indemnisé à l’arrivée d’un enfant
- un soutien financier accru… mais pas à 100 % du salaire
7️⃣ CSG : une hausse ciblée sur le capital
Enfin, les députés ont trouvé un compromis sur la hausse de la CSG. Le gel du barème pour les pensions et allocations a été abandonné, mais le taux de CSG passe à 10,6 % sur certains revenus du capital.
Cette hausse ne concerne que les produits d’épargne financière, et exclut :
- l’assurance-vie,
- les PEL et CEL,
- les revenus fonciers,
- les plus-values immobilières.
Le rendement attendu est estimé à 1,5 milliard d’euros.
🟢 Conclusion
Le PLFSS 2026 ne provoque pas de rupture brutale. Mais il additionne de petits ajustements - santé, mutuelles, retraites, CSG - qui, pris ensemble, resserrent le budget des Français.
- Pas une explosion immédiate, mais une pression durable.
- 2026 s’annonce comme une année de transition… sous tension.