Le "vrai prix" de l'électricité : l'argument choc du nouveau fournisseur Sobry qui promet la fin des factures opaques
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Après une décennie passée de l'autre côté du miroir, à acheter de l'énergie pour un géant de l'industrie, Jérémy Assayag lance son propre fournisseur. Sa conviction : le modèle actuel de la facture d'électricité, fixe et opaque, est une impasse qui déconnecte les Français de la réalité énergétique. Il a donc lancé le fournisseur Sobry en faisant un pari audacieux : celui de la transparence, en proposant aux particuliers de payer leur électricité à son "vrai prix", celui qui change heure par heure. Une idée qui peut faire peur, mais qui, selon lui, est la seule voie pour réconcilier économies et écologie.
Le déclic : "Le système des offres fixes déconnecte le consommateur"
"J'ai réalisé à quel point le système des offres fixes déconnectait le consommateur de la réalité énergétique", explique Jérémy Assayag. Pour lui, le déclic a été de constater l'écart immense entre le monde des industriels, qui pilotent leur consommation au gré des prix du marché, et celui des particuliers, "qui continuent à payer un prix figé, sans comprendre ni pourquoi ni comment leur facture évolue".
Face à ce constat, le lancement de Sobry s'est imposé comme une évidence. "On ne pouvait pas réussir la transition énergétique si 99 % des gens restaient passifs", martèle-t-il. La mission de Sobry est donc de "redonner le pouvoir au consommateur, en le reconnectant au vrai prix de l’électricité". Un prix qui, lorsque l'énergie est abondante (vent, soleil), peut chuter et même devenir négatif, une aubaine dont les clients de Sobry profitent directement.
Le spectre de la faillite de Barry : comment Sobry a appris des erreurs du passé
L'idée d'une offre à prix dynamique n'est pas nouvelle, et elle porte en France les cicatrices de l'échec de Barry Energy, qui a fait faillite en pleine crise de 2022. Une question qui ne fait pas peur au fondateur de Sobry. "Barry a été un pionnier, mais il est arrivé trop tôt, dans un contexte sans précédent. Sobry a appris de cette expérience."
Pour se prémunir, le nouveau fournisseur a bâti un modèle qu'il juge plus robuste. La clé de voûte est un "prix plafond sur la moyenne mensuelle". Concrètement, quoi qu'il arrive sur les marchés, la facture du client ne dépassera jamais un certain seuil, fixé aujourd'hui à deux fois le tarif réglementé. "Cela permet de garder les bénéfices du prix dynamique sans jamais exposer nos clients à une dérive incontrôlée", précise Jérémy Assayag.
Il ajoute que l'écosystème a mûri : l'essor des thermostats connectés et des bornes de recharge intelligentes rend le modèle bien plus viable aujourd'hui.
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Une offre qui n'est pas (encore) pour tout le monde
En toute franchise, Jérémy Assayag le reconnaît : "Sobry n'est pas encore pour tout le monde". Le client idéal aujourd'hui est celui qui est connecté, équipé en domotique, et qui possède une flexibilité dans sa consommation. "Ce sont ceux qui peuvent décaler un lave-vaisselle, programmer un ballon d’eau chaude ou piloter leur borne de recharge de véhicule électrique", détaille-t-il.
À l'inverse, il le déconseille aux personnes qui recherchent une stabilité absolue et ne souhaitent pas du tout s'impliquer dans leur consommation. Pour autant, il refuse de voir son offre comme un produit de niche. "Le marché va dans notre direction", assure-t-il, pariant sur le fait que la technologie rendra bientôt cette flexibilité accessible à tous, sans effort.
La fin de la "charge mentale" : vers un pilotage 100% automatique
Suivre les prix heure par heure peut sembler une contrainte. "L’idée n’est pas de transformer nos clients en traders de l’électricité", sourit le fondateur. La vision à long terme est claire : "rendre la flexibilité totalement automatique".
Grâce à des partenariats technologiques, la maison du futur s'ajustera seule aux signaux de prix. "Votre chauffe-eau, pompe à chaleur ou borne de recharge pourront bientôt se piloter en fonction des heures les plus économiques et les plus vertes, sans aucune action manuelle", promet Jérémy Assayag, qui annonce des premiers pilotes dès 2026.
"Plus qu'un fournisseur, un accélérateur de la transition"
Au-delà de l'aspect économique, le fondateur de Sobry revendique un rôle "d'éducateur énergétique". "Il ne suffit pas de produire plus de renouvelable, il faut aussi consommer différemment", insiste-t-il. En donnant un prix transparent, l'offre incite naturellement les clients à consommer quand l'énergie est propre et abondante, rendant tout le système plus efficace.
Pour Jérémy Assayag, quitter le confort d'un grand groupe pour se lancer dans cette aventure est une "conviction profonde". Sa plus grande crainte ? "L'inertie. Que par peur du changement, on retarde la modernisation d’un système à bout de souffle". Mais il en est persuadé, Sobry est plus qu'une simple entreprise : "c'est un mouvement, une manière nouvelle de penser l’énergie".
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