Pyrénées-Orientales : pourquoi les ménages abandonnent le gaz plus vite que partout ailleurs en France

Souscrivez du gaz moins cher avec Selectra !
Réduisez vos factures et souscrivez une offre économique et adaptée à vos besoins

L'offre du moment à -20 % (HT) par rapport au tarif réglementé
Une offre à prix fixe moins chère
Alors que la France entière connaît une baisse historique de sa consommation de gaz, les Pyrénées-Orientales font figure de cas d'école. Avec une consommation résidentielle qui s'est effondrée de 39 % et un nombre d'abonnés en chute de 11 % entre 2019 et 2024, le département catalan est devenu l'épicentre de la transition énergétique et de la sortie du gaz. Analyse d'un phénomène local aux répercussions nationales.
Une chute généralisée sur tout le territoire catalan

Les données exclusives de GRDF que Selectra a pu analyser montrent que la baisse de la consommation de gaz des ménages n'est pas cantonnée à une seule zone géographique, mais qu'elle est massive et généralisée à l'ensemble des communautés de communes du département.
Au total, ce sont plus de 152.000 MWh qui ont été effacés de la consommation annuelle résidentielle entre 2019 et 2024, et plus de 6000 foyers qui ont quitté le réseau de gaz sur la même période.
De la métropole de Perpignan aux zones plus rurales du Vallespir, toutes les intercommunalités affichent des baisses de consommation comprises entre -34 % et -45 % avec des chutes du nombre de compteurs gaz allant de -5 % à -16 %, signe que la transition est à l'œuvre partout, quelle que soit la typologie du territoire.
Communauté de communes (EPCI) | Baisse de la consommation | Baisse du nombre de compteurs |
---|---|---|
CC des Aspres | -44,7 % | -10,5 % |
CU Perpignan Méditerranée Métropole | -39,2 % | -10,8 % |
CC Corbières Salanque Méditerranée | -38,3 % | -10,5 % |
CC du Haut Vallespir | -35,3 % | -7,3 % |
CC Sud-Roussillon | -34,0 % | -16,4 % |
CC du Vallespir | -34,0 % | -4,6 % |
CC Roussillon-Conflent | -41,3 % | -11,1 % |
CC des Albères, de la Côte Vermeille et de l'Illibéris | -37,0 % | -11,6 % |
Source : GRDF
À lire aussi :
Perpignan, moteur de la baisse
Avec plus de 39.000 points de livraison, la communauté urbaine de Perpignan représente l'écrasante majorité des consommateurs de gaz du département. C'est donc logiquement elle qui tire les chiffres vers le bas, avec une baisse de la consommation de -39,2 % (-123.000 MWh) et une perte de -10,8 % de ses abonnés (-4800 compteurs) entre 2019 et 2024.
Mais l'analyse montre que des zones moins denses, comme la CC des Aspres, connaissent une chute encore plus spectaculaire de leur consommation (-44,7 %), prouvant que la tendance est profonde et touche tous les types de territoires.
Chiffres clés du réseau de gaz en Pyrénées-Orientales
- Taille du réseau de gaz : 1385 kilomètres, soit 7% des 18 964 km du linéaire de réseau d'Occitanie (2019) ;
- 54 des 226 communes du département sont raccordées au gaz (2019). Toutes les communes raccordées au gaz sont situées à l'Est du département ;
- Consommation annuelle de gaz des ménages en 2024 : 241.662 MWh (-39 % par rapport à 2019) ;
- Consommation moyenne d'un ménage : 4,90 MWh (-31,2 % par rapport à 2019) ;
- Nombre de ménages abonnés au gaz : 49.326 (-10,8 % par rapport à 2019).

Souscrivez du gaz moins cher avec Selectra !
Réduisez vos factures et souscrivez une offre économique et adaptée à vos besoins

L'offre du moment à -20 % (HT) par rapport au tarif réglementé
Une offre à prix fixe moins chère
La "tempête parfaite" : pourquoi les Pyrénées-Orientales basculent plus vite
Si le département des Pyrénées-Orientales est celui où la consommation de gaz baisse le plus en France, c'est parce qu'il concentre l'ensemble des facteurs qui poussent les ménages à abandonner le gaz.
La flambée des prix, un puissant levier de sobriété
Le premier facteur, et le plus brutal, est économique. La crise énergétique a entraîné une flambée des factures, qui ont en moyenne plus que doublé en France entre 2016 et 2024.
Pour les ménages des Pyrénées-Orientales, cette hausse a transformé la sobriété en une nécessité. La preuve la plus tangible de ce changement de comportement se trouve dans les données de consommation par foyer : un ménage du département consommait en moyenne 7,1 MWh en 2019 ; en 2024, il n'en consomme plus que 4,9 MWh. C'est une baisse de l'usage individuel de -31,2 %, bien supérieure à la moyenne nationale (-22,5 %).
Évolution de la facture de gaz pour un client chauffage (en €)
Évolution TRVG (zone 1) / PRG (part variable moyenne) pour une consommation de 11 200 kWh par an - Source : CRE, Calculs Selectra - Graphique : Selectra
€
Une sortie du gaz encouragée par la réglementation et les aides
La baisse de -10,8 % du nombre d'abonnés dans le département n'est pas un hasard. Elle est le résultat direct des politiques publiques visant à sortir des énergies fossiles.
D'un côté, la réglementation environnementale RE2020 a mis un coup d'arrêt à l'installation de chaudières à gaz dans les logements neufs depuis 2022, tarissant la source de nouveaux clients.
De l'autre, des aides de l'État comme MaPrimeRénov' incitent financièrement les propriétaires à remplacer leurs chaudières par des pompes à chaleur, accélérant la déconnexion des foyers existants.
Résultat : dans les Pyrénées-Orientales, où plus de 6000 ménages ont quitté le réseau de gaz pour se tourner vers d'autres énergies.
Un climat et des températures qui favorisent les alternatives
Au-delà des facteurs économiques et réglementaires, le climat des Pyrénées-Orientales joue un rôle fondamental dans l'accélération de la sortie du gaz. Sa douceur générale rend les alternatives comme les pompes à chaleur particulièrement performantes et rentables.
Mais plus encore, cette tendance a été amplifiée par une succession d'hivers exceptionnellement doux durant la période d'analyse, entre 2019 et 2024 :
- L'hiver 2019-2020, classé comme le plus chaud jamais enregistré en France, a vu des pics de température record dans le département. Le 3 février 2020, par exemple, la commune du Boulou a enregistré une température de 26,8 °C, un niveau digne d'un mois de mai.
- L'hiver 2021-2022 a également été marqué par une douceur exceptionnelle. Durant la période du 24 décembre 2021 au 4 janvier 2022, la France a connu sa plus douce période des fêtes en 75 ans, une tendance particulièrement ressentie dans le sud du pays.
- L'hiver 2023-2024, troisième plus chaud jamais mesuré, a confirmé cette tendance. La température moyenne en Occitanie a été supérieure de 2,0 °C à la normale saisonnière.
Cette série d'hivers particulièrement cléments n'est pas neutre. Sachant que, selon la CRE, le chauffage représente 84 % de la consommation de gaz résidentiel, ces températures élevées ont mécaniquement réduit les besoins en chauffage, contribuant directement à la baisse de la consommation.
Face à la baisse, GRDF mise sur le gaz vert
Alors que les consommateurs quittent le gaz fossile, GRDF accélère le verdissement de son réseau en Occitanie. Selon l'opérateur, 7,7 % du gaz consommé dans les Pyrénées-Orientales est déjà du gaz vert produit localement (biométhane), avec une perspective de 9,4 % d'ici fin 2026.
Cette stratégie vise à justifier le maintien du réseau en le présentant comme un vecteur d'énergie renouvelable. "On ne pourra pas tout électrifier ! Ce monde du tout-électrique n'est ni envisageable ni sérieux", martèle Alban Mathé, directeur régional de GRDF.
Selon un baromètre publié par GRDF Occitanie en février 2024, 74% des Occitans considèrent d'ailleurs le gaz vert comme une énergie d'avenir.
Pyrénées-Orientales : un laboratoire au cœur d'une région stratégique
Le cas des Pyrénées-Orientales illustre parfaitement le défi majeur qui attend le réseau de gaz français. L'érosion rapide du nombre de clients sur ses 1385 km de réseau rend le modèle économique local particulièrement fragile. Les coûts fixes d'entretien, désormais répartis sur moins d'abonnés, provoquent une hausse inéluctable des tarifs d'acheminement pour ceux qui restent.
Cependant, cette situation locale va à l'encontre de la vision de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) pour la grande région Occitanie. Loin d'envisager un démantèlement du réseau de gaz au niveau régional, la CRE anticipe que l'Occitanie deviendra exportatrice de biométhane d'ici à 2040, sa production dépassant alors sa propre consommation.

Cette transformation est chiffrée : la zone de Toulouse, par exemple, verrait sa consommation passer à 1,2 TWh tandis que sa production de gaz vert exploserait pour atteindre 3,5 TWh. Pour gérer cette inversion des flux, le réseau doit être modernisé, non abandonné.
La CRE estime qu'il faudra construire entre 35 et 47 nouvelles stations de compression en Occitanie d'ici à 2050, pour un investissement de plusieurs millions d'euros chaque année. À l'inverse, le potentiel de démantèlement est minime : seuls 207 km de réseau principal y sont considérés comme "libérables".
Le département est ainsi au cœur d'un double défi : comment gérer la décroissance et la possible sortie du gaz dans un territoire où la consommation s'effondre, tout en maintenant les infrastructures nécessaires à la stratégie "gaz vert" de la région ? Les Pyrénées-Orientales deviennent un laboratoire des choix difficiles de la transition : faut-il maintenir à grands frais des "bouts de réseau" non rentables ou organiser leur sortie planifiée, même au sein d'une région d'avenir pour le gaz renouvelable ?

Souscrivez du gaz moins cher avec Selectra !
Réduisez vos factures et souscrivez une offre économique et adaptée à vos besoins

L'offre du moment à -20 % (HT) par rapport au tarif réglementé
Une offre à prix fixe moins chère