Rétrospective 2022 : ces 10 dates qui ont marqué le monde de l’énergie

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L’année 2022 a été marquée par une crise énergétique sans précédent, qui a touché l’ensemble de l’Europe. Si 2021 a vu naître les premières inquiétudes, la situation n’a cessé de s’enliser tout au long de 2022, avec notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses conséquences sur l’approvisionnement en gaz de l’Union Européenne. Alors, que doit-on retenir de cette année de tous les périls ? À l’issue de 2022, retour sur les 10 grandes dates qui ont jalonné une année pas comme les autres, sur le plan énergétique.

1er janvier 2022 : Le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie se poursuit

Les derniers mois de l’année 2021 avaient déjà marqué les prémices d’une situation délicate sur le plan des réserves d’énergie. La reprise de l’économie mondiale après une importante récession durant la pandémie avait en effet fait grimper les prix de l’énergie dès l’été précédent.

D’après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en 2021, la demande en électricité avait déjà crû de +1 500 TWh, soit +6 % par rapport à 2010. Une demande à l’origine des premiers balbutiements de cette crise durable et de la rapide augmentation des prix du gaz et de l’électricité.

En décembre 2021 le prix de l’électricité sur le marché de gros avait atteint les 222 euros/MWh, contre 50 euros/MWh en début d’année. Même son de cloche pour le gaz, qui a ainsi fait les frais d’une augmentation de pas moins de 150% sur l’année 2021.

Dès le 1er novembre 2021, l’État français a ainsi pris la décision de bloquer les tarifs du gaz ainsi que ceux de l’électricité, sur la base des prix d’octobre. Cette mesure ainsi appelée bouclier énergétique a permis de conclure l’année 2021 en assurant aux consommateurs des factures d’un montant contrôlé. Ce bouclier sera finalement maintenu lors du passage à l’année 2022, puisqu’il a été reconduit jusqu’au 31 décembre 2022.

Le bouclier a permis de contenir la hausse des prix du gaz et de l’électricité à +4%, tout au long de 2022. Il sera reconduit une seconde fois en 2023, avec une hausse des prix de l’énergie limitée à +15%.

24 février 2022 : invasion de l'Ukraine par la Russie

Avant cette date, la Russie fournissait pas moins de 40% des besoins en gaz naturel du vieux continent. Une dépendance européenne qui s’est révélée être le talon d’Achille des 27, au moment du déclenchement du conflit en Ukraine.

Le début de la guerre est à l’origine d’une hausse considérable des prix du gaz, de l’électricité ainsi que du pétrole. Le 7 mars 2022 le prix du gaz à culminé à pas moins de 345 euros/MWh sur le marché de gros.

En prenant position en faveur de l’Ukraine et en imposant des sanctions financières à la Russie, l’Union européenne a subi l’opprobre du géant soviétique, qui s’est empressé d’agiter la menace de coupures d’approvisionnement en gaz naturel. Une situation qui n’a, à ce jour, trouvé aucun compromis.

18 mai 2022 : L’UE présente le plan RePowerEU, visant à réduire la dépendance européenne aux hydrocarbures russes

En mai dernier, suite aux positions russes, les 27 de l’UE se sont ainsi réunis afin d’explorer les différentes options disponibles en matière de sources énergétiques et surtout, mettre un terme à leur dépendance au gaz naturel russe. C’est ainsi qu’a émergé le plan RePower EU, qui vise notamment à accélérer la transition écologique de l’Union Européenne en réduisant ses besoins en gaz et en développant les énergies renouvelables.

L’objectif numéro 1 de ce plan européen est de “faire passer de 40 % à 45 % l’objectif de l’UE à l’horizon 2030 en matière d’énergies renouvelables”.

Le lancement de ce plan marque également le départ d’une course effrénée à la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz naturel fiables, pour répondre à l’urgence énergétique et ainsi éviter la pénurie. Les États-Unis, la Norvège, l’Algérie ou encore le Qatar ont ainsi été davantage sollicités par les pays européens, en vue d’augmenter leurs exportations de gaz naturel liquéfié (GNL).

Juin 2022 : La Russie réduit l’exportation de son gaz naturel vers l’Europe

Le mois de juin représente dans cette “chronologie de la crise énergétique” le début de la réduction des exportations de gaz russe vers l’Europe. À la mi-juin - entre le 13 et le 16 juin 2022 - Gazprom, l’exportateur russe de gaz naturel réduit de près de 60% ses exportations via le pipeline Nord Stream 1, qui relie la Russie à l’Allemagne. Ce flux représente le principal biais d’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel.

Gazprom avait alors justifié cette baisse soudaine par des problèmes techniques sur le pipeline Nord Stream.

Août 2022 : les prix de l’énergie atteignent des pics records

Le mois d’août a été marqué par une augmentation impressionnante des prix du gaz et de l’électricité. Le 26 août, les pays de l’UE doivent faire face à :

  • Un prix du gaz sur le marché de gros à 342 euros/MWh contre 30 euros/MWh l’année précédente ;
  • Un prix de gros de l’électricité à 1 000 euros/MWh contre 85 euros/MWh en 2021.

Ces prix poussent par ailleurs les pays européens à mettre en place des politiques urgentes pour réduire leurs besoins en gaz et par la même occasion en électricité produite grâce au gaz.

Septembre 2022 : Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 sabotés

Fin septembre dernier, les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui permettaient à la Russie de fournir du gaz à l’Europe étaient endommagés par des explosions en mer Baltique. Très vite, l’Union Européenne estimait qu’il s’agissait là d’une opération de sabotage. Dès le mardi 27 septembre, la première ministre danoise, Mette Frederiksen, déclarait que ces fuites spectaculaires en mer baltique étaient dues à des “actes délibérés” et “pas à un accident”.

Le pipeline Nord Stream permettait en 2021 d’acheminer 15% des importations européennes de gaz naturel.

Le 1er septembre 2022, Gazprom, le fournisseur de gaz russe poursuivait quant à lui ses coupures d’approvisionnement et décidait d’arrêter net les exportations vers la France. La société accusait alors le fournisseur Engie de ne pas avoir honoré un contrat.

9 septembre 2022 : réunion d’urgence de l’Union Européenne pour réviser le marché de l’électricité

Le 9 septembre dernier, les 27 membres de l’UE envisageaient pour la première fois depuis les années 90 une révision des règles du marché de l’électricité européen.

“La flambée des prix de l'électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché”, déclarait en août 2022, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Jusqu’à présent, les pays de l’Union Européenne avaient accepté que le prix de vente de l’électricité sur les marchés de gros soit indexé sur le prix de revient de la dernière source d’énergie utilisée pour produire de l’électricité, c’est-à-dire les centrales à gaz. L’augmentation du prix du gaz a ainsi entraîné par la même occasion celle du prix de l’électricité.

Ce jour-là, les ministres de l'Énergie de l'UE se sont réunis pour s’exprimer sur la possibilité de décorréler les tarifs de ces deux énergies.

Octobre 2022 : les réserves de gaz françaises remplies à 100 %

Si le mois d’octobre a fait l’objet de son lot de mauvaises nouvelles, il également été vecteur d’une légère éclaircie au cœur du paysage critique entourant le secteur de l’énergie. La France a mis un coup d’accélérateur sur le remplissage de ses stocks de gaz avant l’hiver 2022-2023. Elle avait pour objectif d’atteindre un taux de stockage de 100% en novembre. Un défi relevé avant l’arrivée du mois de novembre. Ces réserves de gaz ont par ailleurs permis de rassurer les Français sur la distribution de gaz durant la période hivernale.

“La campagne de remplissage des stockages pour l'hiver 2022-2023 se termine avec des stockages remplis à plus de 99 %. Ces volumes de gaz représentent environ 2/3 de la consommation hivernale des PME et des particuliers.”

Extrait d’un communiqué de la CRE en date du 5 octobre 2022

6 Octobre 2022 : plan de sobriété énergétique

Elisabeth Borne, la cheffe du gouvernement, prend la parole pour annoncer les grandes lignes du plan national de sobriété énergétique. Après des semaines de consultations avec des acteurs issus de différents secteurs privés et publics, le gouvernement rend public son plan de sobriété énergétique.

L’objectif, annoncé par la Première Ministre début octobre, est de réduire la consommation nationale d’énergie de 10% dans les deux années à venir. Entreprises de toute taille, collectivités publiques et consommateurs particuliers sont appelés à réduire autant que possible leurs besoins énergétiques grâce à une série de mesures d’économie.

En parallèle, plusieurs outils de suivi de la consommation sont mis en place pour faire adhérer le plus de consommateurs possibles à cette sobriété énergétique. L’outil Ecowatt, une météo de l’électricité et Ecogaz pour suivre en temps réel, la consommation de gaz, sont renforcés et proposés aux Français. L’objectif est de veiller quotidiennement à maintenir le niveau de consommation énergétique à un niveau raisonnable, afin de ménager les stocks d’énergie dont dispose la France.

1er décembre 2022 : Olivier Véran évoque les possibles délestages durant l'hiver

Jusqu’au mois de décembre 2022, le gouvernement assurait que les délestages étaient une option peu probable et qu’ils ne toucheraient vraisemblablement pas les ménages français. Mais le 1er décembre, pour la première fois, les représentants de l’État ont dévoilé une autre version - moins encourageante - du futur énergétique des Français.

Le 1er décembre, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement expliquait ainsi que des coupures d’électricité étaient finalement très probables au cours du mois de janvier, si l’hiver venait à être rigoureux. Un discours laissant entrevoir un risque de pénurie énergétique bien présent, jusqu’à la fin de l’hiver 2023. Des délestages tournants de deux heures pourraient toucher 60% de la population en cas de manque d’électricité durant l’hiver.

En parallèle, le gouvernement met en place une série d’aides financières pour soutenir les Français face aux prix de l’énergie toujours très élevés. Parmi les mesures d’aides mises en place en 2022, les ménages, mais aussi les professionnels ont notamment pu compter sur :

  • Les chèques énergie : chèque énergie classique et exceptionnel, fioul, bois ;
  • renouvellement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie ;
  • L'amortisseur électrique pour les TPE et les PME valable à partir du 1er janvier 2023 ;
  • Un allégement fiscal temporaire pour les TPE et PME.
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