Complémentaire santé : quelle hausse pour les tarifs en 2021 ?

Complémentaire santé : quelle hausse pour les tarifs en 2021 ?

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En 2021 encore, les tarifs des complémentaires santé devraient augmenter. La question serait alors de savoir de combien ? À ce jour, tout le monde n’est pas d’accord et les estimations sont différentes d’une source à l’autre, de 2,6 % à 4 %. Si l’écart est significatif, le constat est similaire : même en période de crise sanitaire, les prix continuent d’augmenter.

  • En bref : Les complémentaires santé peuvent-elles justifier une hausse des tarifs en période de crise sanitaire ?
  • En 2020, le monde de l’assurance santé a connu de nombreux bouleversements : réforme 100 % Santé, « taxe Covid »… des changements qui, selon certains, favoriseraient la hausse tarifaire annuelle habituelle.
  • La tendance est la même depuis dix ans : le coût des cotisations augmente et limite toujours plus le pouvoir d’achat des consommateurs.
  • Certaines associations de défense pour les droits des consommateurs se battent ainsi depuis plusieurs années pour plus de transparence de la part des complémentaires.
  • Cela a permis d’accélérer des changements législatifs, et depuis décembre 2020, il est possible de résilier son assurance santé « à tout moment ».
  • En raison des économies réalisées par le secteur de l’assurance santé l’an dernier, soit 2,2 milliards d’euros selon le gouvernement, certains espéraient au minimum un gel des tarifs ces prochains mois.
  • Mais en 2021, ceux-ci devraient à nouveau augmenter : de 4 % selon une association et de 2,6 % selon la Mutualité française.
  • Deux estimations différentes, mais qui restent significatives, et interrogent encore et toujours sur les raisons de cette tendance et les conséquences, à terme, pour des consommateurs fragilisés par la crise sanitaire actuelle.

Complémentaire santé : une hausse tarifaire, plusieurs estimations

C’est le sujet qui revient chaque année : la hausse des tarifs de l’assurance. Mais en 2021, avec la crise sanitaire liée au Covid-19, celui-ci prend encore une signification différente. La raison ? Les économies réalisées par les assureurs durant le premier confinement. Depuis plusieurs mois, les débats se concentrent sur le secteur des mutuelles santé. En juin 2020, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une taxe exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros sur deux ans (pour 2,2 milliards d’euros économisés par les mutuelles, selon le gouvernement), dont le but est avant tout de limiter l’impact de la pandémie sur la Sécurité sociale.

Cette annonce a été reçue avec froideur par le secteur de l’assurance santé, lequel a immédiatement évoqué d’éventuelles répercussions sur le coût des cotisations et une hausse significative des prix en 2021.

Fin janvier 2021, une nouvelle polémique a fait son apparition autour de la hausse des tarifs des complémentaires santé. Une association de protection des droits des consommateurs estime que l’augmentation pourrait bien être de « plus de 4 % » cette année, rapportent Les Échos avec l’Agence France-Presse – ou AFP –, alors que la Mutualité française, elle, chiffre la hausse à 2,6 % en moyenne. Comment leurs résultats peuvent-ils afficher une si grande différence ? Les consommateurs doivent-ils craindre pour leur porte-monnaie et leur pouvoir d’achat dans les mois à venir ?

2020, année de bouleversements pour l’assurance santéL’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2019, dit PLFSS, a donné lieu à une mise en œuvre graduelle de changements législatifs jusqu’en 2021. L’année 2020 a donc également été celle du déploiement de la réforme 100 % Santé. Là aussi, les polémiques ont été nombreuses, notamment concernant l’engagement pris par les assureurs de ne pas répercuter la réforme sur le tarif des cotisations, un engagement qui ne semble pas vraiment être respecté aujourd’hui.

Assurance santé : pourquoi les tarifs augmentent-ils chaque année ?

Chaque année, les particuliers redoutent l’impact qu’aura la hausse tarifaire des assurances sur leurs finances. Néanmoins, alors que la pandémie de Covid-19 a fragilisé une partie de la population et eu pour conséquence de faire grimper les chiffres de la pauvreté en France, pour beaucoup, cette augmentation annuelle a un goût amer. Rappelons que dans notre pays, de véritables disparités existent : pratiquement 5 % de la population française n’est pas couverte par une complémentaire santé. Cela représente tout de même 3 millions de personnes.

La différence de résultats entre ceux de l’association pour les droits des consommateurs et ceux de la Mutualité française s’expliquerait simplement en raison de la méthode adoptée, mais également des objectifs spécifiques des deux organismes, détaillent Les Échos. La première a eu recours à un appel à témoignages, soit une base de « 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes différents ». L’analyse de ces données a permis de « mettre en évidence une inflation médiane des assurances santé de 4,3% », celle-ci prenant compte de la hausse liée à l’âge, soit 1 % à 2 %, est-il indiqué.

La Mutualité française, elle, a obtenu son chiffre en analysant les données de 32 mutuelles santé, soit « 13,9 millions de personnes, en contrats individuels et collectifs », précise le journal. Conclusion : « une évolution moyenne des cotisations de 2,6 % », et le constat d’une augmentation plus modérée pour les contrats individuels, soit 2,1 %.

Depuis le 1er décembre 2020, les consommateurs peuvent résilier leur complémentaire santé « à tout moment ». L’association pour les droits des consommateurs a poussé pour l'adoption de cette loi, travaillant constamment pour mettre un terme à l’opacité du secteur assurantiel. Le but ? Que les particuliers puissent comprendre de manière plus transparente ce pour quoi ils payent.

Elle dénonce ainsi la hausse constante des prix ces dernières années, soit « +4 % en 2019, +5 % en 2020 et donc +4,3 % cette année », soulignent Les Échos.

Selon les chiffres de l’association, cette hausse représente un poids massif « sur le budget des ménages, puisqu’elle correspond à un surcoût annuel médian de 79 euros, qui dépasse même les 200 euros pour près d’un assuré sur cinq ». À son sens, « certains organismes ont délibérément choisi de répercuter sur les assurés la “taxe covid“, alors même que son montant est inférieur aux économies réalisées ».

La Fédération nationale de la mutualité française, ou Mutualité française, a un positionnement différent. Selon elle, en dépit du « rattrapage des soins » post-confinements, sa conclusion est que la hausse tarifaire en 2021 correspond à une tendance « observée sur les dix dernières années ». Cela est appuyé par les chiffres de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques – ou Drees –, argumente le journal : +2 % en 2018, et +1,9 % en 2019 (soit 38,3 milliards d’euros de cotisations).

Pour autant, la question est-elle seulement de savoir quelle estimation est la bonne ? Bien sûr, l’impact d’une hausse de 4 % ou de 2,6 % n’est pas le même pour les consommateurs, mais à terme, une chose est sûre : une hausse est à prévoir.

Dans ce contexte, l'associations de consommateurs Familles de France et le comparateur Selectra se sont réunis en 2020 pour organiser le premier achat groupé d'assurance santé. Le but ? Permettre aux Français de bénéficier d'une complémentaire santé solide à un prix négocié. Ainsi, c'est l'assureur Kovers qui a remporté cet achat groupé en proposant -10% à vie pour tous les profils et jusqu'à -28% pour les retraités.

Je profite de l’achat groupé mutuelle santé

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