Personnes se serrant la main

Assurances moins chères : la fidélité vaut-elle le coup ?

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En 2018, est-il plus intéressant pour les particuliers de rester fidèles à leur assureur ou d’aller voir ailleurs régulièrement, comme cela est aujourd’hui permis par la loi ? Selectra fait un point, en analysant les réalités économiques du marché et en rappelant les précautions à prendre pour toute souscription à un contrat d’assurance.

Assurances : en 2018, la fidélité à un assureur est-elle récompensée ?

En 2018, les propositions d’offres d’assurance se multiplient, et il n’est pas toujours facile de faire un choix. En ce sens, comparer les offres est une bonne démarche afin de considérer les différentes possibilités s’offrant aux potentiels assurés.

Avec le changement du marché de l’assurance, qui s’adapte aux nouveaux usages et aux nouvelles technologies, une question centrale se pose : la fidélité à son assureur est-elle récompensée ? Auparavant, l’assureur choisi, que ce soit pour l’assurance multirisque habitation ou l’assurance auto, était souvent le même, conservé pour de longues périodes.

Lorsque le contrat est signé, il n’est pas rare que l’on en oublie l’existence, jusqu’au moment où une situation de sinistres nous amène à demander une indemnisation.

Mais en 2018, est-il encore intéressant de rester fidèle à sa compagnie d’assurance ? En tire-t-on des avantages économiques ? Serait-il plus malin d’en changer régulièrement ? La situation actuelle questionne et remet en cause le fait de garder le même assureur toute sa vie, alors que le marché subit des changements conséquents, stimulant la concurrence et donc la variété des offres. La réponse est non. Aujourd'hui, il est plus avantageux de changer d'assureur régulièrement. Néanmoins, il arrive que certains assureurs ou courtiers soient reconnaissants envers l'assuré si ce dernier a plusieurs contrats auprès du même organisme. 

Assurances : la hausse annuelle des primesLa hausse des tarifs de l’assurance régulière est importante, et ce indépendamment de ce qu’elle couvre. Les cotisations d'assurance multirisque habitation grimpent chaque année dû à l’augmentation de catastrophes climatiques, les primes de l’assurance auto aussi, avec une hausse constante depuis trois ans maintenant. Les tarifs d’assurance habitation et auto devraient d’ailleurs prendre de 1 % à 2 % en 2019, selon les chiffres prévisionnels du cabinet Facts & Figures. Le dernier trimestre de l’année en cours est déterminant, il s’agit bien souvent de la période à laquelle les compagnies annoncent leurs futurs tarifs. Cela ne devrait donc pas tarder.

La loi Hamon, un changement conséquent dans notre rapport à l’assurance

Il est impossible d’obtenir une réponse à la question posée précédemment sans évoquer en guise de prémisse la loi Hamon, votée en 2015, qui a pour ainsi dire tout changé. Le rapport des assurés à leurs assureurs a évolué suite à cette loi, qui facilite la résiliation. Pour changer d'assureur, c'est très simple. Il suffit de souscrire une assurance auprès d'un nouvel assureur. Ce dernier obtient alors mandat pour résilier l'ancien. En bref, vous ne ne chargez de rien, c'est votre nouvel assureu qui résilie pour vous. 

Ainsi, depuis un peu plus de trois ans, les personnes couvertes ayant plus d’un an d’ancienneté sur leur contrat peuvent le résilier sans problème – cela concerne l’assurance habitation et l’assurance auto.

Depuis 2015, grâce à la loi Hamon, il est bien plus simple de résilier son contrat d’assurance. Cette facilitation est en accord avec l’évolution d’un marché changeant, qui doit tant bien que mal s’adapter aux nouveaux usages et besoins de la population.

Avant la loi Hamon – qui a été l’objet d’une opposition féroce par certains acteurs centraux du marché de l’assurance avant d’être votée, changer de contrat et par extension d’assureur n’était pas chose aisée. Les personnes devaient attendre l’échéance dudit contrat afin de pouvoir résilier leur souscription. Si cela était avantageux pour les compagnies d’assurances, qui étaient alors certaines de garder une base de clientèle pour un temps déterminé minimum, ce n’était pas forcément le cas pour les assurés eux-mêmes.

Alors, en 2018, quelles sont les conséquences de la loi Hamon ? Il ne faut pas se mentir, la volonté de résilier un contrat d’assurance à l’envi est généralement motivée par les prix. Surtout lorsque l’on sait que durant des années, le coût des primes a augmenté, tout particulièrement dans le cas de l’assurance multirisque habitation. Les particuliers subissent de nombreuses obligations financières au quotidien, et réaliser quelques économies sur ses contrats d’assurance n’est souvent pas négligeable.

Assurances : une fidélité pas toujours récompensée ?Selon une enquête datant de 2015, la fidélité dans l’assurance n’est pas forcément rentable, puisque celle-ci a a priori peu d’influence sur la prime. De même pour la prise en charge d’éventuels sinistres.

Compétition des prix de l’assurance : l’enjeu principal

Depuis quelques années, le marché des assurances a fortement évolué. Les personnes attendent des offres plus attractives, sur-mesure et réellement adaptées à leurs besoins. Les modèles de couvertures classiques n’ont plus autant de succès, alors que les propositions des assurtechs semblent faire des émules.

En 2018, il serait donc plus intéressant pour les assurés de faire des infidélités à leur assurance. Aujourd’hui, il vaut mieux être volage et profiter des offres proposées : les mois offerts, les possibilités de parrainage, et ainsi de suite. Cette attractivité vient se confronter aux contraintes d’une fidélité à toute épreuve : les cotisations qui augmentent chaque année et pas de mois gratuits offerts.

Ainsi, certains assureurs mettent tout en œuvre pour débaucher la clientèle de la concurrence. À l’instar de Direct Assurance, qui propose de nombreuses offres de parrainage, notamment pour les assurances auto. De même pour AG2R La Mondiale, un organisme français qui propose trois mois offerts sur trois ans pour ses mutuelles ProtecVia. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres, mais ceux-ci illustrent la vitalité d’un marché déterminé à convaincre de potentiels clients par des prix attractifs à l’entrée.

Il est cependant indispensable de bien lire les contrats et les détails des offres. Car si les prix sont souvent cassés au début, une augmentation plus ou moins importante des frais peut suivre. Pour les clientes et clients, cela exige un certain travail de recherche et de renseignements, afin d’être certain de souscrire à une offre vraiment intéressante. En clair, comparez les offres d'assurance habitation, auto, etc. L’intérêt économique pour un assuré volage n’est présent que si ses couvertures sont efficaces quand nécessaires. C’est donc à lui de se responsabiliser et de se positionner en tant qu’observateur attentif du marché de l’assurance. Depuis, la compétition est encore plus importante : les bancassureurs viennent bouleverser les choses et s’imposent, alors que la part de marché des mutuelles recule, et que l’arrivée des assurtechs et des assureurs 100 % en ligne viennent changer la donne. Les offres ultras attractives se multiplient, mais dont la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Pour les assurés, trois mots clés : comparatif, vigilance, prudence.

Pour finir, il est intéressant d’étudier les résultats du livre blanc n°2 de Synaxia Conseil, publié en novembre 2018, « Les Français et la fidélisation en assurance ». Bien évidemment ces chiffres sont à considérer avec précaution, mais ils apportent des indications intéressantes sur la réalité du marché de l’assurance actuelle. Leur étude constate que :

  • 62% des Français comptent renouveler leur contrat d’assurance,
  • 80% des Français considèrent leur assureur comme un professionnel,
  • 90% des Français sont satisfaits de l’offre de leur assureur.

Pour autant, selon cette étude, 4 Français sur 10 envisagent de partir à la concurrence et pour 65 % d’entre eux cela est motivé par une offre tarifaire plus attractive. Des chiffres qui viennent corroborer les constats faits précédemment. Enfin, les offres claires et personnalisées des assurtechs semblent plaire à 25% des personnes interrogées pour l’étude. Encore en 2018, les particuliers semblent davantage préoccupés par la qualité du service fourni et la gestion d’éventuels sinistres, plutôt que des prix bradés sans suivi potentiel derrière.

Les assurés doivent-ils se méfier des assurances à bas prix ?La dynamique concurrentielle de l’assurance et la facilitation des démarches de résiliation ont été accompagnées de la multiplication d’offres d’assurance dites low cost – ou à bas prix. Pour autant, comme le prouve la situation catastrophique de l’assurance-construction et la faillite de compagnies étrangères qui proposaient des offres à moindre coût, cela peut aussi directement se répercuter sur la clientèle. Aujourd’hui, des milliers de personnes seraient sans couverture suite à cela. Il est donc impératif de bien se renseigner avant de prendre une décision, et de considérer toutes ses options.

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