Factures d'électricité : le grand piège des contrats à prix fixes signés pendant la crise

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L'offre du moment à -20,4 % (HT) par rapport au tarif réglementé
De l'électricité verte à prix fixe moins chère
Ils pensaient se protéger, ils se retrouvent aujourd'hui piégés. Des millions de ménages français, qui ont souscrit une offre d'électricité à prix fixe durant la crise énergétique de 2022, paient leur électricité bien plus cher que nécessaire. À travers une analyse exclusive de l'évolution des prix depuis 2022, Selectra décrypte l'histoire d'un retournement de marché spectaculaire, identifie les contrats concernés et vous donne la marche à suivre pour réaliser potentiellement plusieurs milliers d'euros d'économies par an en changeant d'offre sans plus attendre.
2022, la crise et la ruée vers les contrats à prix fixes
Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter à l'été 2021. À cette époque, le marché de l'électricité était encore stable. Une offre à prix fixe représentait alors un léger surcoût pour s'assurer contre d'éventuelles hausses : en juillet 2021, la facture annuelle moyenne d'un contrat fixe s'élevait à 2038 €, contre 1944 € pour le tarif réglementé d'électricité. Un surcoût d'environ 5 % pour une tranquillité d'esprit.
Tout bascule à l'automne 2021. Les prix de gros de l'électricité s'envolent sur les marchés européens. Alors que le tarif réglementé ainsi que les offres indexées sur celui-ci sont protégés par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, le reste des offres de marché, elles, explosent.
En l'espace d'un an, la facture annuelle moyenne à la souscription proposée par les fournisseurs passe de 1959 € en août 2021 à un pic historique de 4273 € en septembre 2022, soit une augmentation de 118% en 13 mois (consommation retenue : 11 200 kWh par an, puissance de 9kVA, option Base).
Face à cette flambée et à la crainte d'une suppression du bouclier, des millions de consommateurs se sont logiquement rués vers les offres à prix fixes, perçues comme le seul rempart contre une facture incontrôlable.
Le prix de cette sécurité était exorbitant : en décembre 2022, au paroxysme de la crise, la facture annuelle moyenne pour un nouveau contrat à prix fixe atteignait la somme vertigineuse de 6088 €. Le piège venait de se refermer.
Evolution de la facture annuelle d'électricité (€ TTC) par type d'offres
Foyer-type avec une consommation moyenne avec chauffage électrique (11 200 kWh par an, puissance de 9kVA, option Base), souscrivant une offre d'électricité au mois indiqué, en fonction du type d'offre d'électricité souscrite.
€/an TTC
Prenons un exemple. En septembre 2022, au plus fort de la crise, les chiffres de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) révèlent un écart abyssal. Pour un foyer consommant 8500 kWh par an (en option Heures Pleines / Heures Creuses), la facture au tarif réglementé, alors protégé par le bouclier tarifaire, s'élevait à 1603 €.
En comparaison, souscrire à la même date l'offre verte à prix fixe de TotalEnergies, fournisseur proposant habituellement des tarifs compétitifs, signifiait accepter une facture annuelle de 3981 €, soit un surcoût de 148 %.
Le Médiateur de l'énergie dénonce : comment les offres à prix fixe ont piégé les consommateurs
Cette période de crise a été le théâtre de "pratiques tarifaires inédites" et de "nouveaux types de litiges", comme l'a souligné le Médiateur national de l'énergie dans ses rapports d'activité 2023 et 2024 (couvrant respectivement les années 2022 et 2023).
Au cœur de cette tourmente, les contrats à prix fixes ont été une source continue de litiges. L'explosion des contentieux liés aux prix (+140 % en 2022, puis encore +74 % en 2023) a été largement alimentée par des pratiques les concernant directement : modifications illégales en cours de contrat, renouvellements opaques à des tarifs exorbitants pour les clients en fin d'engagement, ou encore des offres "faussement fixes" qui ont trompé la confiance des consommateurs.
Premièrement, le scandale des offres "faussement fixes". Le Médiateur a dénoncé avec force les offres dites "à prix fixe avec écrêtement ARENH". Pour les consommateurs, le terme "prix fixe" était synonyme de sécurité. En réalité, comme le souligne le rapport d'activité 2023, ces contrats permettaient aux fournisseurs d'augmenter brutalement les tarifs si leur accès à l'électricité nucléaire bon marché (ARENH) était réduit.
Le Médiateur juge ce concept "contre-intuitif" et "trompeur", car des clients, pensant leur tarif garanti, se sont vus imposer des hausses de prix de près de 30 % quelques semaines seulement après leur souscription.
Deuxièmement, la pratique des renouvellements de contrats opaques. Dans ces rapports d'activité 2023 et 2024, le Médiateur pointe des renouvellements aux "conditions insuffisamment transparentes". Les fournisseurs se contentaient "d'annoncer des prix sans mentionner clairement la hausse qu'ils représentaient, ni en euros ni en pourcentage, sans rappel des anciens prix".
Pour les consommateurs domestiques, les hausses de prix sont en particulier intervenues à l'occasion des renouvellements de contrats arrivant à échéance, dont certains, à prix fixes, avaient été souscrits à un moment où les prix de marché étaient particulièrement bas. Ces litiges ont été à l’origine de plus de 2000 saisines recevables, soit plus du double par rapport à 2022.
Cette méthode a conduit de nombreux clients à accepter passivement des reconductions à des tarifs très élevés, sans en mesurer l'impact réel sur leur budget, pensant simplement reconduire leur contrat existant.
Professionnels et copropriétés : les autres victimes du prix fixe
Si les particuliers ont été touchés, le Médiateur de l'énergie souligne que les petits professionnels (TPE) et les copropriétés ont été les plus exposés. Dans son rapport d'activité 2024, il note que les saisines de cette catégorie ont augmenté de 72% en 2023.
Engagés sur des durées de 1 à 3 ans, ils se sont retrouvés à devoir payer des "frais de résiliation anticipée [...] pouvant représenter plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'euros" pour échapper à des coûts devenus "financièrement insupportables".
2024-2025 : le marché s'effondre, le contrat fixe devient un fardeau
Depuis fin 2023, la tendance s'est radicalement inversée. Les prix de gros de l'électricité sont revenus à des niveaux bien plus raisonnables, entraînant dans leur sillage les offres de marché. Cette baisse a été consacrée par la chute historique du tarif réglementé en février 2025, dont la facture annuelle de référence a diminué de près de 20 %, passant de 2834 € en janvier 2024 à 2275 € le mois suivant. (consommation retenue : 11.200 kWh par an, puissance de 9kVA, option Base).
Or, les contrats à prix fixes, par définition, n'ont pas profité de cette embellie sur la partie fourniture. Pire encore, ils ont subi de plein fouet la hausse de la fiscalité, conséquence de la fin du bouclier tarifaire. Les consommateurs qui ont bloqué leur tarif pour 1, 2 ou 3 ans durant la crise ont subi la double peine :
- Leur prix du kWh (partie "fourniture") est resté bloqué à un niveau très élevé, totalement déconnecté de la nouvelle réalité du marché.
- Leur facture globale a tout de même augmenté en février 2025, car la hausse des taxes et des tarifs de réseau (TURPE), qui ne sont pas inclus dans le prix fixe, s'est appliquée à tout le monde.
Ce qui était une protection est devenu une contrainte financière. En novembre 2025, alors que les offres les moins chères du marché proposent une facture annuelle moyenne autour de 1950 €, celle des offres à prix fixes souscrites pendant la crise reste bloquée à des niveaux bien supérieurs, avec une moyenne pour les offres encore actives s'élevant à 2182 €.
L'heure des comptes : des milliers d'euros d'économies par an à portée de main
Pour mesurer l'impact concret de ce "piège", prenons le cas d'un foyer ayant souscrit un contrat en septembre 2022, au pic de la crise. À cette époque, le prix moyen du kWh des nouvelles offres de marché (tous types confondus) était de 0,3029 € HT. Un contrat fixe signé à ce moment-là a verrouillé un tarif proche de ce niveau pour plusieurs années.
Désormais, en novembre 2025, la situation a radicalement changé :
- Le prix du kWh HT du Tarif Réglementé est de 0,1327 €.
- Le prix du kWh HT des 10 % des offres les moins chères du marché est en moyenne de 0,1136 €.
Pour un foyer consommant 11.200 kWh par an (profil de référence de notre baromètre), la différence est colossale. Avec son contrat fixe en septembre 2022, la facture de consommation s'élevait à 6213 € par an ! La souscription à une offre fixe un an plus tard aurait représenté une facture annuelle de 3084 €.
En changeant aujourd'hui pour l'une des meilleures offres du marché, sa facture tomberait à 1950 €.
Comment sortir du piège ? Le guide en 3 étapes pour changer d'offre
Sortir de ce piège est heureusement très simple, rapide et sans risque. En France, tous les contrats d'énergie pour les particuliers sont sans engagement, même les offres à "prix fixe 2 ans". Cette mention de durée n'engage que le fournisseur à maintenir son prix, pas le consommateur à rester. Vous pouvez donc résilier à tout moment, sans frais.
- Faites le point : Munissez-vous de votre dernière facture pour connaître votre consommation annuelle et votre prix du kWh. L'information se trouve généralement sur la première ou deuxième page.
- Comparez : Utilisez un comparateur d'offres d'électricité comme celui de Selectra. En quelques clics, vous obtiendrez un classement des fournisseurs les moins chers pour votre profil de consommation, avec une estimation précise de vos futures économies.
- Changez : Une fois l'offre la plus avantageuse choisie, la souscription se fait en quelques minutes par téléphone ou en ligne. Votre nouveau fournisseur s'occupera de toutes les démarches de résiliation auprès de votre ancien. Le changement est purement administratif, sans aucune coupure de courant ni intervention technique. L'urgence est de ne pas rester sur un contrat devenu excessivement cher.
Faut-il souscrire une offre à prix fixe ou indexé ?
Dans le contexte de la fin de l'ARENH, le choix entre une offre à prix fixe et une offre à prix indexé est plus complexe qu'il n'y paraît.
Les prix fixes sont aussi compétitifs que les prix indexés
Actuellement, les meilleures offres à prix fixe sur un an sont aujourd'hui aussi, voire parfois plus, compétitives que les meilleures offres à prix indexé. La "prime d'assurance" habituellement associée aux contrats fixes a disparu, rendant la sécurité financièrement neutre au moment de la souscription.
Dès lors, pourquoi prendre un risque quand la sécurité est au même prix ?
Les prévisions de stabilité de la CRE pour 2026 sont certes rassurantes, mais elles reposent sur des conditions de marché qui peuvent être rapidement bousculées par des tensions géopolitiques.
Dans un tel scénario, les prix de marché pourraient remonter, et les offres indexées suivraient la hausse. Puisque les meilleures offres à prix fixe d'aujourd'hui ne demandent aucun sacrifice financier, elles offrent une sorte d'assurance gratuite contre une éventuelle nouvelle crise.
Attention : la protection du prix fixe a ses limites
Que votre contrat soit fixe ou indexé, aucune offre ne peut vous protéger contre une augmentation de la fiscalité ou des contributions obligatoires de votre facture. Le prix du kWh "fixe" ne concerne que la part "fourniture" de l'énergie (HT).
Votre facture totale restera donc toujours soumise aux évolutions des différentes taxes sur l'électricité (accise, CTA et la TVA) et des coûts d'acheminement (le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité, ou TURPE).
Le conseil Selectra : une offre à prix fixe sur un an, la stratégie gagnante
Dans le contexte actuel, la stratégie la plus prudente et rationnelle est de souscrire une offre à prix fixe sur une durée d'un an. Cette approche permet de bénéficier immédiatement d'un tarif très compétitif tout en se protégeant de toute hausse de la part "fourniture" pendant les 12 prochains mois.
La durée limitée à un an permet de profiter de tarifs compétitifs dès la souscription. C'est d'autant plus pertinent que les offres compétitives à prix fixe sur 2 ou 3 ans sont aujourd'hui quasiment inexistantes.
L'essentiel reste de ne pas être prisonnier d'un ancien contrat signé au plus fort de la crise de 2022. Quel que soit votre choix final, comparer les offres actuelles est la première étape indispensable pour réaliser des économies.

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