Électricité, Gaz, Péages, Tabac, Banques, toutes les augmentations au 1er février 2025
Février 2025 démarre avec de nombreux changements qui touchent au portefeuille des Français. D’un côté, on assiste à une réelle baisse du tarif réglementé de l’électricité pour des millions de foyers, soulageant ainsi les factures d’une bonne partie de la population. De l’autre, certaines augmentations (notamment sur le gaz, les péages et le tabac) viennent gréver le pouvoir d’achat.
Baisse de 15% du tarif réglementé d'électricité
Une bonne nouvelle : près de 20 millions de foyers français bénéficieront d’une baisse de 15 % du tarif régulé de vente de l’électricité, dès le 1er février 2025. Cette réduction s’applique aux personnes abonnées à un fournisseur qui propose des tarifs réglementés ou à des offres indexées sur ces derniers. Autrement dit, les ménages encore fidèles au tarif bleu d’EDF ou à des formules similaires bénéficieront de cette diminution.
Voici l'impact de cette baisse sur le montant de la facture d'électricité au tarif réglementé :
Évolution du tarif réglementé d'EDF au 1er février 2025
À partir du 1er février 2025
114 €/mois
soit 1374,23 €/an TTC
Avant le 1er février 2025
138 €/mois
soit 1661,76 €/an TTC
Au 1er février 2025, votre facture d'électricité baisse de 17,3 %
Selon les chiffres communiqués, cette baisse de 15 % vise principalement à soulager la facture des consommateurs ayant subi plusieurs hausses successives ces dernières années. Toutefois, le gouvernement rappelle que 10 millions de foyers sont titulaires d’offres de marché avec des prix fixes. Ces derniers ne sont pas concernés par la baisse de février 2025.
Pour les ménages bénéficiant d’options particulières comme Tempo, la baisse est plus modérée, à peine 3%. L'offre reste rentable, mais sa compétitivité décroit par rapport aux autres options comme Base ou Heures Pleines / Heures creuses.
Les consommateurs sont encouragés à un comparateur électricité et à vérifier que leur contrat est bien adapté à leur consommation réelle.
Forte hausse de la fiscalité sur l'électricité
Février 2025 marque la fin définitive du Bouclier Tarifaire. La mesure permettait de maintenir le prix de l'électricité stable dans un contexte fortement inflationnaire grâce à la baisse de la CSPE, appelée également Accise sur l'électricité. Aujourd'hui, cette taxe est remise à son niveau d'avant crise et majorée avec l'inflation. Ainsi, la CSPE, passe de 21 € du MWh à 33,7 € au 1er février 2025, soit une augmentation de 60 %.
Dans le même temps, le tarif d'acheminement, appelée TURPE, subit une double augmentation : une première hausse de 4,8 % correspondant à l'augmentation décalée du 1ᵉʳ août 2024 accompagnée d'une hausse anticipée de 10 % correspondant à l'augmentation prévue du 1ᵉʳ août 2025.
Augmentation du prix du gaz

Si la bonne nouvelle concerne l’électricité, le gaz connaît pour sa part une hausse. Les chiffres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) indiquent que :
- Le prix du gaz pour l’eau chaude et la cuisson augmente de 0,8 % entre janvier et février 2025.
- Le prix du gaz pour le chauffage augmente d’environ 1 % sur la même période.
Ces pourcentages restent des moyennes nationales, susceptibles de varier selon les fournisseurs et les conditions locales (zone tarifaire, type d’offre, caractéristiques de l’habitat, etc.). Beaucoup de contrats de gaz ont été modifiés à la suite de la suppression du tarif réglementé de vente du gaz intervenue en 2023, remplacé par une référence baptisée « Prix Repère Gaz » (PRVG).
En février 2025, le Prix Repère augmente encore, avoisinant désormais 145,35 €/MWh TTC – un record historique. Depuis juin 2023, date de la fin du tarif réglementé, la hausse cumulée atteint 23 % pour un consommateur moyen (11 200 kWh par an). À titre indicatif, la facture annuelle pour un foyer se chauffant au gaz avec une offre calquée sur le Prix Repère est aujourd’hui estimée à environ 1 608 €, contre 1 307 € avant l’été 2023.
Cette flambée des derniers mois s’explique par deux facteurs :
- Une hausse des coûts d’approvisionnement liée à la situation internationale des marchés du gaz.
- Une évolution de la fiscalité, avec une augmentation de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN). Entre 2023 et 2024, cette accise a augmenté de 100 %. Elle subit encore un relèvement de 4,8 % en janvier 2025, en raison de la fin progressive du bouclier tarifaire.
Face à ce constat, les autorités et les organismes de régulation recommandent aux consommateurs de comparer régulièrement les offres de gaz.
De plus, selon les prévisions publiées par certains acteurs du secteur – comme Selectra – on s’attend à une hausse d’environ 2,5 % du Prix Repère Gaz entre janvier et mai 2025, suivie d’une éventuelle baisse à plus long terme (jusqu’à -31,8 % à l’horizon 2028). Rien n’est garanti toutefois, car le marché du gaz reste volatile et dépend fortement de la conjoncture géopolitique.
Hausse des péages autoroutiers

Après l’énergie, c’est au tour des automobilistes de devoir composer avec une nouvelle hausse des tarifs autoroutiers. En moyenne, le 1er février 2025, le prix des péages va augmenter de 0,92 %. Bien que ce pourcentage puisse paraître modéré en comparaison des années précédentes (hausse de près de 3 % en 2024 ou de plus de 4,5 % en 2023), il s’inscrit dans un contexte où les coûts de transport ne cessent d’évoluer à la hausse.
La variation exacte dépend de la société concessionnaire de l’autoroute sur laquelle on circule. En Occitanie, par exemple, la hausse moyenne est estimée à 0,77 % pour le réseau Vinci (ASF), alors que pour d’autres axes, elle peut atteindre plus de 1 %. Depuis 2020, l’accumulation de ces revalorisations tarifaires dépasse les 11 %, ce qui finit par peser sur le budget de ceux qui effectuent régulièrement de longs trajets.
Qu’il s’agisse de déplacements professionnels ou de voyages touristiques, cette nouvelle hausse impose aux usagers de prévoir un surcoût dans leurs dépenses. Bien que ces augmentations sont souvent justifiées par la nécessité d’assurer la maintenance du réseau et de financer des modernisations (comme le passage au péage en flux libre sur certains tronçons), elles demeurent un sujet sensible pour les automobilistes soucieux de préserver leur pouvoir d’achat. À titre d’illustration, un trajet Paris-Marseille coûtera environ 68 € en février 2025, contre 60 € quelques années plus tôt.
Prix du tabac en hausse
Pour les fumeurs, constater une nouvelle augmentation du prix des cigarettes est quasiment devenu une habitude ces dernières années. Au 1er février 2025, diverses marques de tabac vont à nouveau augmenter leurs tarifs, avec un prix du paquet de 20 cigarettes pouvant atteindre jusqu’à 13,60 €. Sont notamment concernés, selon un arrêté paru au Journal officiel de la mi-janvier 2025 : Austin, Bastos, Dunhill, Fortuna, Gauloises Blondes, Interval, JPS, Lucky Strike, Maya ou encore News.
Les augmentations peuvent aller de 10 centimes (dans le cas de certains tabacs à rouler) à 30 centimes (pour certains paquets premium). Conformément au programme national de lutte contre le tabac, l’objectif affiché par les pouvoirs publics est de continuer ces augmentations progressives jusqu'à l’horizon 2027. Certaines analyses, plus radicales, évoquent même la perspective d’un paquet à 25 € d’ici à 2040, en vue de décourager fortement la consommation de produits nocifs pour la santé.
En parallèle, la réglementation relative à la vente et à la consommation du tabac se durcit régulièrement (interdictions de fumer dans certains lieux publics, mise en avant d’images chocs sur les paquets, etc.). La hausse des prix reste donc l’arme fiscale privilégiée pour lutter contre le tabagisme. Rappelons qu’il est possible de consulter la grille tarifaire officielle sur le site des douanes françaises, qui met à jour en temps réel les prix homologués de chaque marque et format de tabac.
Baisse des taux de l’épargne réglementée
En parallèle des évolutions sur l’énergie, le marché financier français connaît une baisse des taux d’intérêt sur plusieurs livrets d’épargne réglementée. Au 1er février 2025, on note :
- Une baisse du taux du Livret A qui passe de 3 % à 2,4 %.
- Une diminution du taux du Livret d’épargne populaire (LEP), de 4 % à 3,5 %.
Cette réduction trouve principalement son origine dans le ralentissement de l’inflation en fin d’année 2024. Conformément à la formule de calcul réglementaire, la réévaluation biannuelle du Livret A est fortement corrélée à l’indice des prix à la consommation. Par ailleurs, la Banque de France a jugé nécessaire de ramener le taux à 2,4 % pour mobiliser davantage l’épargne au profit des organismes de logement social et des projets portés par les collectivités.
Le LEP, dédié aux personnes aux revenus modestes, demeure néanmoins attractif malgré sa baisse. Il reste fiscalement avantageux (pas d’impôt sur les intérêts, ni de prélèvements sociaux) et affiche un rendement supérieur au Livret A. Son seul inconvénient : être soumis à un plafond de ressources. Les épargnants qui y sont éligibles doivent donc penser à ouvrir un LEP s’ils ne l’ont pas déjà fait.
De son côté, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) suit la même évolution que le Livret A et passe également à 2,4 %. Dans ce contexte, certains ménages pourraient être tentés de se tourner vers d’autres supports d’épargne (plans d’épargne logement, assurances-vie en euros, placements boursiers, etc.) pour obtenir des rendements plus élevés. Toutefois, ces produits alternatifs impliquent souvent davantage de risques ou d’indisponibilité de l’argent en cas de besoin urgent.
Tarifs bancaires en hausse

Au-delà des taux d’intérêt, les frais bancaires font aussi parler d’eux. Une étude récente d'une association de consommateurs dénonce une augmentation d’environ 5 % pour les « petits » et « moyens » consommateurs de services financiers. Dans cette catégorie, on retrouve par exemple un utilisateur disposant d’une carte bleue basique, d’une autorisation de découvert et d’une assurance perte/vol.
Les titulaires de carte haut de gamme (type Gold ou Premier), considérés comme de « gros » consommateurs de services bancaires, voient leurs frais progresser d’environ 3,8 %.
Cette hausse recouvre plusieurs postes de dépenses :
- Le coût d’entretien de compte (frais de tenue de compte) ;
- Les commissions d’intervention ;
- Les assurances liées aux moyens de paiement ;
- Les cotisations annuelles de carte bancaire.
Selon les banques, la hausse peut être plus ou moins marquée, et les grilles tarifaires, parfois complexes, justifient pleinement de comparer plusieurs établissements avant de souscrire un nouveau compte ou de changer de banque. Notons que certaines néobanques et banques en ligne maintiennent des tarifs réduits, voire gratuits, sur de nombreuses opérations courantes.
Toutefois, ces néobanques n’offrent pas toujours l’intégralité des services proposés par un établissement traditionnel (pas d’agences physiques, peu de solutions de crédit à long terme, etc.). L’usager doit donc évaluer précisément ses besoins bancaires pour juger de la pertinence ou non de passer à une offre en ligne.
Tickets-restaurant et aide alimentaire prolongés

Outre les factures énergétiques et les prix des cigarettes, les consommateurs peuvent désormais profiter plus longuement de leurs tickets-restaurant. Jusqu’à présent, ces titres de paiement permettaient d’acheter certains produits alimentaires en magasin, sous réserve de restrictions.
Bonne nouvelle : la possibilité d’utiliser les tickets-restaurant pour financer ses courses alimentaires est prolongée jusqu’en 2026. Les modalités exactes (plafond journalier, liste des produits éligibles, etc.) resteront toutefois soumis aux textes réglementaires en vigueur, dont le contenu peut s’ajuster au fil des mois.
Au-delà de ces tickets, le gouvernement a mis en place une aide supplémentaire à destination des étudiants ne disposant pas d’un restaurant universitaire (RU) dans leur établissement ou à proximité. Désormais, près de 100.000 jeunes bénéficieront d’une carte prépayée pour couvrir une partie de leurs dépenses alimentaires. Deux montants ont été définis :
- 40 € par mois pour les boursiers ;
- 20 € par mois pour les non-boursiers.
Dans les territoires ultra-marins, une majoration de 10 € par mois est prévue afin de tenir compte du coût de la vie souvent plus élevé. Cette aide répond à la précarité grandissante de nombreux étudiants, qui peinent parfois à se nourrir correctement. Le dispositif poursuit deux objectifs : assurer un accès à une alimentation saine et soutenir la réussite des études en allégeant une charge financière.
Évolution du montant des aides de la CAF
Parmi les changements administratifs majeurs de ce début d’année 2025, on compte également l’évolution des aides versées par la Caisse d'Allocations familiales (CAF). Dorénavant, c’est sur la base des revenus perçus en 2023 que sont calculés :
- Les allocations familiales ;
- Les aides au logement (APL) ;
- L’allocation aux adultes handicapés (AAH), entre autres prestations.
Jusqu’ici, la référence était l’année 2022. Ainsi, si la situation financière d’un foyer a changé – par exemple en raison d’une perte d’emploi, d’une baisse de salaire ou d’autres événements intervenus entre 2022 et 2023 – le montant des aides en février 2025 pourrait être revalorisé (ou dévalorisé, si les revenus ont augmenté). Cette mesure vise une plus grande proximité entre la réalité économique des bénéficiaires et le montant de leurs prestations sociales, en réduisant le décalage temporel parfois source de difficultés.
Pour vérifier l’éventuel nouveau montant de vos aides, il est recommandé de se connecter à son espace personnel sur le site de la CAF et de mettre à jour ses informations (ressources, composition de la famille, etc.). En cas de changement important de situation familiale ou professionnelle, il est nécessaire d’en informer la Caisse afin d’éviter les trop-perçus ou les rappels.