France : en 2019, les assureurs ont reversé 4 milliards d’euros aux sinistrés climatiques

France : en 2019, les assureurs ont reversé 4 milliards d’euros aux sinistrés climatiques

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Alors que la pandémie de Covid-19 redéfinit tous les aspects de nos vies depuis des mois, l’on aurait tendance à oublier que d’autres problématiques sont toujours bel et bien présentes. Le rapport de la FFA pour l’année 2019 confirme que le réchauffement climatique continue d’impacter le secteur assurantiel et les particuliers. Selectra fait le point.

  • En bref : Rapport de la FFA : une année assurantielle 2019 impactée par le réchauffement climatique
  • En août 2020, la Fédération française a publié son rapport général sur le secteur de l’assurance pour l’année 2019 ;
  • Ce document permet de prendre du recul sur la situation, et d’observer les différentes tendances et évolutions du marché ;
  • L’accent est mis sur le réchauffement climatique, lequel prend un rôle de plus en plus important dans la définition du modèle assurantiel ;
  • En 2019, en France, 4 milliards d’euros ont été reversés aux personnes sinistrées victimes d’événements climatiques ;
  • Les épisodes de sécheresse ont été particulièrement nombreux l’an dernier en France, représentant à eux seuls un coût de 735 millions d’euros pour les assureurs.

Rapport de la FFA pour 2019 : à quels obstacles, enjeux et problématiques le secteur de l’assurance a-t-il été confronté ?

Cet été fut l’heure des bilans pour le monde de l’assurance. Au mois d’août 2020, la Fédération française de l’assurance – ou FFA – a ainsi publié son rapport pour l’année 2019. Celui-ci brasse une grande quantité de domaines, de « l’environnement économique et financier » à l’activité des différents secteurs assurantiels (personnes, biens, responsabilité), en passant par la publication d’un cahier statistique.

assurance aleas climatique

L’un des points les plus intéressants pour les assurés évoqués dans ce rapport concerne le réchauffement climatique. Ce dernier est clairement en train de bouleverser le modèle assurantiel, à la fois en augmentant le coût des risques qui en découlent, mais aussi par la multiplication de nouveaux métiers de la prédiction devenus indispensables afin de limiter l’impact économique sur les assureurs. En 2019, on estimait que les assurances déboursaient en moyenne 3 milliards d’euros par an seulement pour la gestion des événements liés au réchauffement climatique.

Ces derniers mois, l’on a ainsi vu se multiplier les dispositifs spécifiques à la réalité écologique de notre époque, confirmant le rôle central que le réchauffement climatique joue pour le secteur de l'assurance. Les enjeux liés aux climats sont multiples. En 2020, afin de tester la résistance des compagnies d’assurance en cas de crise financière liée au climat, des stress tests ont peu à peu été menés sur le territoire français. Fin 2019, trois fonds d’investissement ont été créés pour lutter contre le réchauffement climatique par un groupe de 10 investisseurs institutionnels français – constitué en majorité d’assureurs.

Grâce au rapport de la FFA sur l’année 2019, l’on a une meilleure perception de la situation actuelle. En tout, l’an dernier, 4 milliards d’euros ont été reversés aux personnes sinistrées en raison d’événements climatiques. En France, ce sont les épisodes de sécheresse – assurés au titre de catastrophe naturelle, et donc couverts par l’assurance multirisque habitation – qui se sont multipliés.

Catastrophe naturelle : comment être indemnisé par son assurance ?À toutes fins utiles, il est essentiel de rappeler que pour être indemnisé en cas de catastrophe naturelle, il faut évidemment bénéficier d’un contrat d’assurance habitation avec la garantie catastrophe naturelle, mais aussi que la zone géographique touchée soit officiellement déclarée comme victime d’une catastrophe naturelle, et ce via un arrêté. Le régime CatNat est par railleurs en pleine réforme, comme nous le détaillions ici dans un article documenté.

Réchauffement climatique : des épisodes de sécheresse lourds de conséquences

réchauffement climatique
Pour les assureurs, le réchauffement climatique est désormais un enjeu crucial, à la fois pour déterminer les modèles assurantiel et économique de leur avenir.

Pour qui s’intéresse un peu à l’actualité du monde de l’assurance, les informations fournies par le rapport de la FFA feront simplement office de confirmation quant aux tendances de ces derniers mois. Le coût des événements climatiques en 2019 est notamment le fait des forts épisodes de sécheresse, qui à eux seuls représentent 735 millions d’euros. Plus nombreux, plus forts, plus destructeurs : les épisodes de sécheresse constituent un risque grandissant, lequel a un impact énorme, à la fois pour les assurés touchés que pour les assureurs qui doivent les indemniser. Déjà, en 2019, on Selectra se questionnait : la sécheresse épuisera-t-elle l’assurance ? Cette interrogation reste en suspens. Les épisodes de sécheresse ont des conséquences diverses. Ils font d’énormes dégâts sur les habitations, provoquent l’affaissement des terrains et bien sûr, des fissures sur les murs et fondations.

Loin d’être la seule raison liée à l’augmentation du coût de l’indemnisation des sinistrés climatiques, la sécheresse a donc un rôle crucial. Mais l’on pourrait aussi citer les inondations, les séismes ou encore certaines intempéries particulièrement fortes. En 2019, la branche « catastrophe naturelle » des assureurs, pour la cinquième année, était une nouvelle fois déficitaire. L’an dernier, selon la FFA, l’on comptait ainsi 2,2 milliards d’euros de prestation – contre 1,5 milliard en 2018. Si les chiffres de 2019 sont impressionnants, ils n’atteignent cependant pas ceux de 2017, lorsqu’une « sinistralité record [avait été] enregistrée par la branche catastrophe naturelle [soit 3 milliards d’euros, ndlr], consécutive aux ouragans Irma et Maria qui ont touché les Antilles françaises ».

Les événements climatiques de 2019

 

Nombre de sinistres

Montant total (en M€)

Ensemble

4 000

dont sinistre tempête, grêle et poids de la neige

nd

2 000

dont sinistres mineurs de l’année

nd

1 500

dont sinistres récoltes

nd

500

Les 5 principaux événements de l’année

298 030

2 102

Intempéries du 15 juin

132 050

584

Épisode méditerranéen des 22-24 octobre

51 700

133

Séisme du Teil du 11 novembre

16 730

229

Inondations du sud-est de fin novembre début décembre

53 450

421

Sécheresse

44 100

735

* Sources : CCR et FFA, Rapport pour l’année 2019 de la Fédération française de l’assurance, p.19.

Quelles conséquences pour les assurés ? Très concrètement, tout cela conduira inévitablement à l’augmentation des primes assurantielles au moment du renouvellement des contrats. Les consommateurs payeront sans aucun doute bien plus cher leur assurance habitation en 2021.

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