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Assureur militant : la MAIF renforce ses actions pour l'environnement et le bien-être

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La Maif fait depuis longtemps figure d’exemple dans sa manière d’envisager le développement d’une entreprise comme structure responsable et éthique. Grâce à la création d’un nouveau statut d’entreprise au sein de la loi Pacte, elle souhaite poursuivre sa mission d’assureur militant en l’adoptant en premier, et en renforçant son action dans le sens de la justice environnementale.

Loi Pacte : vers la responsabilisation des entreprises à l’égard de la société

Ces derniers mois, la loi Pacte – promulguée le 22 mai 2019 – a été au cœur des discussions, notamment concernant son impact sur le monde de l’assurance. Et en juin 2019, la Maif a fait une annonce d’importance, s’inscrivant dans la voie donnée par le changement législatif voulu par le Gouvernement. C’était aussi, dans le même temps, l’occasion de réaffirmer sa volonté politique et conscientisée d’un modèle de développement différent.

Les enjeux du XXIe siècle sont nombreux, mais celui qui concerne l’environnement est sans aucun doute l'un des plus importants. L’ensemble de la société est concernée et touchée par les changements qui surviennent dus au réchauffement climatique. En moyenne, ce dernier coûte 3 milliards d’euros par an aux assureurs.

Mais au-delà de ça, il est aussi en train de redessiner la réalité dans laquelle nous vivons, et les fournisseurs de services aux particuliers doivent réinventer leurs offres afin de s’adapter.

Ce besoin de se réinventer et de trouver des modèles alternatifs de développement, le directeur de la Maif, Pascal Demurger, l’a bien en tête. Pour lui, ces solutions doivent tendre vers un même but : le « bien commun ». Une volonté qu’il a par ailleurs couchée sur papier dans son livre L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus, préfacé par Nicolas Hulot et sorti en juin aux éditions de L’Aube. Ainsi, l’homme illustre le discours par les actions puisque la Maif veut devenir la première à prendre le nouveau statut d’« entreprise à mission », créé au cœur de la loi Pacte.

L’entreprise à mission, c’est quoi ?La loi Pacte inclut différentes mesures visant à responsabiliser les entreprises vis-à-vis du reste de la société. Pour cela, le statut d’« entreprise à mission » a notamment été créé. Son but est de renforcer leur conscience sociale et environnementale par la création d’un nouveau modèle d’entreprise allant dans le sens de l’intérêt général. Comment ? En lui donnant par exemple une « raison d’être », ou autrement dit un but ou une mission, lesquels peuvent être inscrits dans les statuts. De fait, le management, l’organisation et la stratégie de développement doivent être adaptés en fonction.

La Maif : une raison d’être dans le sens du « bien commun »

Dans son communiqué de presse officiel du 3 juin 2019, l’entreprise affirme sa décision en ces termes : « Convaincus que seule une attention sincère portée à l’autre et au monde permet de garantir un réel mieux commun, nous la plaçons au cœur de chacun de nos engagements et de chacune de nos actions. C’est notre raison d’être. »

Pour la Maif, le but est donc de poursuivre sur la voie de l’entreprise responsable, éthique et politique, notamment engagée dans le sens de l’écologie. « Nous franchissons aujourd’hui une nouvelle étape dans la construction d’une entreprise qui place la recherche d’un impact positif au cœur de son modèle. Je suis fier que la MAIF soit la première grande entreprise à annoncer son intention de devenir société à mission et j’espère qu’elles seront nombreuses à nous suivre dans cette voie », explique Pascal Demurger dans le communiqué.

La Maif, en se présentant comme la première à publiquement affirmer sa volonté d’accéder à ce nouveau statut réaffirme le besoin pour les entreprises à travailler dans l’intérêt collectif et au service de la société dans son ensemble.

C’est aussi une manière de se distinguer de la concurrence et de prendre les devants quant à la transition digitale, alors les géants du Web menacent un peu plus chaque jour d’arriver sur le marché assurantiel, et que le secteur traîne du pied quant à l’intégration de l’innovation dans ses offres.

Il faudra cependant être un peu patient pour constater ou non de l’efficacité de ce statut, et de l’illustration factuelle de la volonté de la Maif. Selon son directeur, qui a répondu aux questions du Monde, la formulation de la mission de l’« assureur militant » se fera d’ici le printemps 2020, tout comme l’élaboration d’engagements chiffrés.

Avec la loi Pacte, l’article 1833 du Code civil – inchangé depuis 1804 – a vu l’ajout d’un alinéa précisant que toute « société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ».

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