Intensité carbone de l’électricité : calcul & données journalières

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L’intensité carbone est une unité de mesure de la quantité totale de dioxyde de carbone ou CO2 émise par rapport au nombre de kilowattheures d’électricité produits ou consommés. Plus elle est basse, plus le système de production d’électricité utilise des sources d’énergies bas carbone et moins il pollue - et inversement. Cet indicateur est utile pour comparer l’impact environnemental des différentes sources du mix électrique, et plus globalement de celui de la production d’électricité des différents pays.
Données sur l’intensité carbone de la production d’électricité en France
L’intensité carbone mesure la propreté de la production ou de la consommation d’électricité dans une zone et à un instant donnés. Quand on parle de consommation d'un pays, il faut prendre en compte les interconnexions et donc les importations liées.
Intensité carbone en France au 17 février 2025
Le 17/02/2025, jusqu'à 14 heures, la France a produit 837 GWh d'électricité pour une intensité carbone moyenne de 48 grammes de CO2 par kWh.
Vous pouvez retrouver ci-dessous la production électrique française de la veille, et la part des émissions de dioxyde de carbone émanant de chaque source.
Source | Production | Part du total | Part des émissions |
---|---|---|---|
Biomasse | 2812 MWh | 0.3% | 2% |
Déchets | 3810 MWh | 0.5% | 5% |
Éolien Offshore | 2606 MWh | 0.3% | 0% |
Éolien Terrestre | 39536 MWh | 4.7% | 1% |
Fioul | 2135 MWh | 0.3% | 5% |
Gaz Naturel | 59359 MWh | 7.1% | 76% |
Hydraulique Fil De L'eau | 68870 MWh | 8.2% | 2% |
Hydraulique Lacs | 40636 MWh | 4.9% | 1% |
Hydraulique Step | 11177 MWh | 1.3% | 0% |
Nucléaire | 585407 MWh | 69.9% | 7% |
Solaire | 21094 MWh | 2.5% | 2% |
Source RTE. Intensité carbone moyenne : 48 g.CO2 par kWh.
Au cours des semaines, mois et années passées
L’intensité carbone par sources d’énergies peut évoluer en cours d’année voire même en cours d’une même journée en fonction de plusieurs facteurs :
- la disponibilité du parc nucléaire ;
- la disponibilité des centrales hydrauliques, éoliennes, parc solaires, etc. ;
- le recours aux centrales thermique à flammes ;
- les besoins énergétiques à couvrir sur le réseau.
Source RTE. Calculs Selectra pour la pondération des émissions par source d'énergie.
Source RTE. Calculs Selectra pour la pondération des émissions par source d'énergie.
L'intensité carbone de la France en 2023 était de 45g CO2eq/kWh en 2023. Or la part des sources d’énergies décarbonées dans le mix électrique français a atteint un record et a représenté 95% de la production d’électricité de 2024. La moyenne nationale de notre intensité carbone s'est ainsi établie à 32g CO2eq/kWh en 2024.
Source RTE. Calculs Selectra pour la pondération des émissions par source d'énergie.
Par source d’énergie
L’intensité carbone de la production d’électricité dans une zone sera déterminée par le mix électrique utilisé et les facteurs d’intensité carbone associés.
Elle indique combien de grammes de dioxyde de carbone (CO2) sont émis dans l’atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d’électricité produit ou consommé.
Source d'énergie | Intensité carbone |
---|---|
Stockage hydraulique par Pompage | 0g CO₂eq/kWh |
Nucléaire | 5g CO₂eq/kWh |
Hydroélectricité au fil de l'eau | 11g CO₂eq/kWh |
Barrage hydroélectrique | 11g CO₂eq/kWh |
Éolien offshore | 13g CO₂eq/kWh |
Éolien onshore | 13g CO₂eq/kWh |
Solaire | 30g CO₂eq/kWh |
Biomasse | 230g CO₂eq/kWh |
Déchets | 494g CO₂eq/kWh |
Gaz naturel | 512g CO₂eq/kWh |
Fioul | 901g CO₂eq/kWh |
Charbon | 983g CO₂eq/kWh |
Pondération réalisée par Selectra sur la base des données du rapport du GIEC de 2014, du BEIS, de l'EU-ETS et de l'ENTSO-E.
Calcul et mesure
L’intensité carbone représente l’empreinte des gaz à effet de serre associée à la consommation de 1 kWh dans cette zone. Cette empreinte est exprimée en gCO2-éq (grammes de CO2 équivalent), une unité qui permet de convertir chaque type de gaz à effet de serre en son équivalent CO2 en fonction de son potentiel de réchauffement global sur 100 ans.
L’intensité carbone est calculée en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des combustibles et technologies de production utilisées. Pour chaque type de centrale électrique, les facteurs d’émission de CO2 prennent en compte l’extraction et le traitement des combustibles, la construction et le démantèlement des installations, ainsi que l’exploitation et toutes les opérations intermédiaires.
Les données que Selectra prend en compte sont pondérées et proviennent :
- du cinquième rapport d’évaluation du GIEC (2014), qui compile les facteurs d’émission issus de nombreuses études scientifiques évaluées par des pairs.
- du BEIS (Department for Business, Energy & Industrial Strategy), un organisme britannique chargé des politiques énergétiques et climatiques ;
- de l'EU-ETS (Système d’échange de quotas d’émission de l’UE), le marché européen du carbone régulant les émissions industrielles ;
- et de l'ENTSO-E (Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité), l’organisation qui coordonne les réseaux électriques en Europe.
Les différences entre les bases de données sur l’intensité carbone de l’électricité proviennent des méthodes d’évaluation adoptées dans chaque étude, en particulier sur le cycle de vie. Ces différences sont accentuées par des méthodes de calcul divergentes, certaines excluant les émissions grises (liées aux matériaux et équipements) tandis que d'autres les intègrent, entraînant des écarts dans les estimations.
Comparaison européenne et internationale
L’intensité carbone est un outil d’évaluation de l’efficacité énergétique sur le plan environnemental au niveau mondial et par pays. Ainsi, cette unité de mesure identifie les pays avec des systèmes électriques vertueux.
Par exemple, l’intensité carbone de l’Inde est extrêmement élevée (627 gCO₂e/kWh) car le mix énergétique du pays est dominé à près de 50 % par les centrales à charbon.
Pays | Intensité carbone |
---|---|
Inde | 627 g CO2eq/kWh |
Chine | 512 g CO2eq/kWh |
Arabie saoudite | 543 g CO2eq/kWh |
Iran | 485 g CO2eq/kWh |
Algérie | 487 g CO2eq/kWh |
Australie | 475 g CO2eq/kWh |
États-Unis | 351 g CO2eq/kWh |
Russie | 373 g CO2eq/kWh |
Italie | 301 g CO2eq/kWh |
Allemagne | 280 g CO2eq/kWh |
Royaume-Uni | 226 g CO2eq/kWh |
Danemark | 156 g CO2eq/kWh |
Canada | 130 g CO2eq/kWh |
Espagne | 108 g CO2eq/kWh |
Finlande | 95 g CO2eq/kWh |
Suède | 33 g CO2eq/kWh |
France | 35 g CO2eq/kWh |
Norvège | 28 g CO2eq/kWh |
Source base de données : Low Carbon Power
Il est possible de retrouver les données d'intensité carbone par pays sur ElectricityMaps.com, une plateforme interactive qui fournit en temps réel des données sur l'intensité carbone et l'origine de la production d'électricité dans différentes régions du monde. Selectra utilise les chiffres d'intensité carbone d'ElectricityMaps, ce qui explique des différences marquées avec les données RTE.
Définition
À l’heure de la transition énergétique, l’intensité carbone est un concept clé pour mesurer l’efficacité économique et environnementale d’un système énergétique à l’échelle d’un pays ou bien au niveau mondial.
Il s’agit d’une unité de mesure de la quantité de dioxyde de carbone produite par rapport à la quantité d’électricité produite en kilowattheure. L’intensité carbone s’exprime par l’unité standard g CO2eq/kWh, ou grammes d’équivalent de CO2 émis par kilowattheure produit.
Signification environnementale
La production d’électricité de tout pays se compose d’un mix varié ; et chacune présente une intensité carbone différente :
- les sources d’énergies fossiles comme le charbon ou le gaz naturel émettent du CO2 à des degrés élevés, ce qui entraîne une forte intensité carbone ;
- à l’inverse, les énergies renouvelables (comme l’éolien, le photovoltaïque ou l’hydraulique) rejettent peu d’émissions d’équivalent CO2, leur intensité carbone est donc plus faible ;
- le nucléaire est une source d’énergie décarbonée avec une intensité carbone basse.
L’intensité carbone du mix électrique en France était de 32 gCO2eq/kWh en 2023 d’après RTE. Elle est dans la moyenne basse des pays développés, car l’électricité française est largement décarbonée grâce à la prédominance du nucléaire.
Ainsi, une intensité carbone basse atteste d’un choix de système de production d’électricité à faibles émissions de GES. On dit aussi que l’intensité carbone permet de mesurer le niveau de « propreté » de l’électricité. L’intensité carbone est ainsi un bon indicateur de l’efficacité environnementale du mix électrique d’un pays, surtout dans un contexte de sortie des énergies fossiles pour de nombreux secteurs (transports, industrie, bâtiments). Il permet de connaître l'avancée de chaque pays vers la neutralité carbone.
Unité économique
L’intensité carbone en tant qu’unité économique permet :
- d’évaluer les coûts environnementaux des politiques énergétiques mises en place dans un pays ;
- d’orienter les choix de modes de production en investissant dans des énergies plus propres et économiques sur le long terme ;
- de classer les sources d’énergies avec les coûts de production et de taxation les plus élevés ;
- et plus généralement de mesurer l’efficacité économique d’un système énergétique en termes de compétitivité entre les différentes unités de production.
De fait, un système de production électrique qui augmente la part des énergies bas-carbone par rapport à l’usage des énergies fossiles peut réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis des autres pays exportateurs et est moins soumis aux prix des marchés car selon le principe du merit order, l’utilisation des centrales thermiques fossiles se fait à des prix plus élevés sur les marchés de gros de l’électricité.
En règle générale, la production d'électricité par des sources à faible intensité carbone est aussi moins chère.
Aussi en Europe, un système de production d’électricité en majorité composé de sources d’énergies fossiles sera exposé au marché du carbone ou système d’échange de quotas d’émissions (SEQE). Ce marché fixe des quotas d’émissions pour certains secteurs (industrie, transport, aviations ainsi que la production d’électricité) assujettis à des objectifs de neutralité carbone. Plus largement, on parle de taxe carbone.
En France, le mix de production électrique largement décarbonée est peu exposé à ce système de régulation par rapport à d’autres pays européens dont la production d’énergie s’appuie largement sur les énergies fossiles. Ainsi, la Grande-Bretagne a augmenté le prix plancher du carbone à partir de 2013 pour réduire la part du charbon dans le mix électrique du pays. Résultat, le pays a pu réduire de 67% l’intensité carbone de son électricité entre 2010 et 2018.
Qu’est-ce qui fait varier l’intensité carbone ?
Dans un pays, l’intensité carbone peut varier au fil des saisons, des mois et des jours en fonction de multiples facteurs.
Les énergies renouvelables sont pour la plupart des énergies intermittentes dépendantes des conditions météorologiques du jour ou de la saisonnalité. En cas d’absence de vent ou de pluie, la production d’électricité peut être nulle. À l’inverse, l’électricité solaire et éolienne seront plus abondantes dans des conditions météorologiques optimales.
Pour compenser, le système énergétique d’un pays peut avoir recours aux centrales thermiques à flammes (à gaz, fioul, charbon ou biomasse), ce qui fait augmenter l’intensité carbone du mix électrique.
Généralement, les pays particulièrement nucléarisés ou reposant beaucoup sur l'hydroélectricité ont une intensité carbone plus basse, car ces sources d’énergie émettent très peu de CO2 lors de leur phase d’exploitation. Leur empreinte carbone provient principalement de leur cycle de vie, incluant la construction, la maintenance et le démantèlement des installations. Enfin, la stabilité et la fiabilité de ces sources permettent de réduire le recours aux solutions à forte intensité carbone.
Comment réduire l’intensité carbone de l’électricité ?
À l’échelle d’un consommateur, la compréhension de la valeur de l’intensité carbone de l’électricité permet d’ajuster les modes de consommation.
Précisons que de manière générale, il est impossible de savoir si l’on consomme de l’électricité verte à un instant T, les électrons n’étant pas traçables sur le réseau électrique.
En revanche, il est possible d’adapter son comportement et ses habitudes pour une consommation décarbonée. Voici quelques astuces possibles à mettre en place au quotidien :
- décaler l’utilisation des appareils à des moments plus propices à la production d’électricité issue des énergies moins carbonées :
- En début d'après-midi, la production solaire est souvent optimale.
- La nuit venue, les entreprises et les autres particuliers consomment moins, le réseau n'a donc pas besoin de faire appel aux centrales utilisant du gaz ou du charbon pour couvrir la demande électrique globale.
- souscrire une offre d’électricité verte, ce qui vous permet de participer au développement des filières de production électrique issue des énergies renouvelables.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) envisage de supprimer l'option Base et son prix du kWh indifférencié selon l'heure de la journée, et d’étendre les plages horaires des heures creuses pendant l’après-midi. Autrement dit, les usagers vont être davantage incités à consommer par des prix réduits pendant des heures où l’intensité carbone a tendance à être plus faible.