La crise sanitaire a-t-elle influencé la relation des assurés et de leur assureur ?
L’impact de l’épidémie de Covid-19 se faire sentir à chaque strate de la société. Le rôle des assureurs y étant central, un récent sondage s’est intéressé aux conséquences de la crise sanitaire sur la relation assurés-assureurs. Celle-ci n’est pas exempte de paradoxes. Mais une chose ressort de l’étude : les Français attendent un investissement plus concret de la part des assureurs.
- En bref :
- Un récent sondage montre que les Français attendaient plus de la part des assureurs durant la crise sanitaire.
- 90 % des sondés estiment que les assureurs devraient rembourser les économies qu’ils ont faites en assurance auto et habitation durant le confinement.
- 73 % des personnes interrogées affirment que les assureurs devraient rembourser les pertes d’exploitation des entreprises.
- Malgré tout, 67 % disent qu’ils sont satisfaits de leur assureur actuel.
Covid-19 : les Français attendaient plus des assureurs
La relation des Français et des assureurs a-t-elle été influencée par la crise du Covid-19 ? C’est une question légitime à se poser lorsque l’on sait que leur rôle a été l’objet de nombreuses discussions. Malgré les mesures déployées pour répondre à cette situation de crise, l’on évoque aujourd’hui une réinvention pure et simple du modèle assurantiel.
Récemment, le site Assurland.com a donc décidé d’aller prendre la température de l’eau en allant interroger des particuliers sur le sujet. À la question : les assureurs devraient-ils rembourser les 2 milliards d’euros d’économies qu’ils ont réalisés dans le domaine de l’assurance auto et de l’assurance habitation durant le confinement, 90 % des Français pensent que oui. Et certaines compagnies n’ont pas attendu d’avoir leur ressenti pour agir, à l’instar de la Maif qui a rapidement décidé de rembourser 2,8 millions d’assurés en raison de la baisse de sinistralité routière. Selon les chiffres de la Fédération française de l’assurance – ou FFA –, la baisse de la sinistralité, auto et professionnelle, durant la période de confinement aurait engrangé jusqu’à 400 millions d’euros d’économies par mois pour les assureurs.
Finalement, les résultats du sondage semblent être en accord avec les différentes discussions que l’on retrouve dans le débat public depuis le début de l’épidémie. 69 % des personnes interrogées affirment mal connaître les actions des assureurs en réaction à la crise, ce qui traduit un vrai problème de communication de leur part. Car si pour beaucoup ces gestes sont arrivés trop tard et sont encore trop limités, ils existent bel et bien. Les assureurs ont notamment promis de reverser 400 millions d’euros au fonds de solidarité mis en place par le Gouvernement, mais pas que. En tout, la FFA chiffre l’investissement du secteur pour participer à l’effort national à 3,2 milliards d’euros, lesquels ont été répartis entre diverses mesures exceptionnelles – comme le maintien des garanties en cas d’impayés, les reports des cotisations, etc.
Le sondage du site Assurland.com a été réalisé en ligne, du 15 au 18 mai 2020. Quelque 1 500 personnes ont participé.
Remboursement des pertes d’exploitation : les Français ont tranché
Autre chiffre intéressant ressortant de ce sondage au vu des débats qui se déroulent depuis plusieurs semaines : 73 % des Français estiment que « les assurances devraient également indemniser les professionnels pour les pertes d’exploitation subies même si cela ne figure pas dans les contrats ». On le sait, depuis le début de la crise sanitaire et économique que nous connaissons, l’investissement financier des assureurs est questionné. Le sujet du remboursement des pertes d’exploitation des professionnels est particulièrement sensible. C’est un risque qui, en période de pandémie, n’est pas prévu dans la plupart des contrats assurantiels des entreprises.
Fin avril 2020, lors de l’examen du nouveau projet de finances rectificatif, plusieurs amendements avaient par ailleurs été proposés pour renforcer la participation financière des assureurs. Des amendements qui, chose rare, semblaient faire consensus auprès des différents partis politiques. Pour autant, malgré l’adoption par le Sénat de certains d’entre eux, il n’en restait plus que deux dans le texte de loi final. Ceux-ci se concentrent sur la mise en place d’un régime de catastrophe sanitaire et un vrai suivi des engagements des assureurs. Le premier est ainsi en lien direct avec la question des pertes d’exploitation, puisque prévoir une véritable couverture pour le genre de crise que nous connaissons aujourd’hui impliquerait de prendre en compte les risques qui y sont liés, et donc les pertes d’exploitation pour les entreprises.
En dépit du regard critique que paraissent porter les Français, ils semblent « néanmoins attachés à leur propre assureur », avant l’étude. 66 % déclarent n’avoir aucune intention de changer d’assureur à ce jour, et 67 % disent qu’ils sont satisfaits de leur assureur actuel.