Tableau électrique : rôle, règles, prix et installation

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Un tableau électrique permet une répartition équilibrée du courant électrique vers différents circuits (prises de courant, chauffe-eau, climatisation, appareils électroménagers, etc.) présents dans votre habitation. Le boîtier peut être nu ou pré-équipé avec un ensemble de modules dont la mission est de protéger les biens et les personnes lors du passage du courant dans les circuits électriques. L’installation d’un tableau électrique obéit à des règles strictes (norme NF C 15-100) en termes de choix du nombre de disjoncteurs, du nombre de rangées, et de leur disposition.
Composition d’un tableau électrique : les normes à respecter
Un tableau électrique se présente comme un boîtier ou coffret fixé sur un mur ou un socle et relié :
- à un organe de protection générale appelé disjoncteur de branchement (connu aussi sous le nom de « disjoncteur d’abonné » ou plus commun « disjoncteur EDF ») qui est disposé à la tête de l’installation électrique à côté du compteur Linky et du tableau électrique. Il s’agit d’un dispositif de protection qui sert à couper le courant électrique dans tout le logement, de manière automatique et en une seule fois, en cas de surcharge ou de court-circuit. Notez dans ce cas qu’on a l’habitude de dire que « le compteur disjoncte », alors que l’on parle bien du disjoncteur général qui coupe l’alimentation d’un tableau électrique, et non de Linky ;
- au compteur Linky, le compteur communicant qui permet de comptabiliser vos consommations en kWh et vous fournir un ensemble d’informations via son panneau d’affichage (puissance souscrite en kVA, nom du fournisseur, options tarifaire base ou heures creuses/heures pleines, etc.).

Composants minimum dans un coffret
Les disjoncteurs
Passons maintenant à l’intérieur d’un tableau électrique qui se compose de plusieurs rangées. Sa composition répond à des normes strictes en termes de sécurité des biens et des personnes.
Visuellement, chaque rangée représente un étage dans le coffret et contient plusieurs unités modulaires de type disjoncteur ou interrupteur dont le rôle est de détecter les différences d’intensité électrique sur un circuit et de couper le courant en cas d’anomalie (surtension, surcharge ou court-circuit).
- Les disjoncteurs divisionnaires, chacun affecté obligatoirement à un circuit spécifique de l’habitation (prises de courant, VMC, chauffe-eau, plaques de cuisson, etc.), qu’il soit relatif à un appareil individuel ou un groupe d’appareils au sein d’une pièce. Il dispose d’un calibrage exprimé en ampères (A) adapté au circuit qu’il protège. En cas de surintensité, le divisionnaire coupe l’alimentation du circuit auquel il est raccordé. ;
- Les disjoncteurs différentiels qui protègent les circuits électriques et les personnes en détectant les différences d’intensité et les courants de fuite de courant électrique (source d’électrocution).
Pour se représenter le schéma d’un tableau électrique, un différentiel doit être disposé à la tête d’une rangée de divisionnaires alignés en rang d’oignons sur des rails.

Selon la norme NF C 15-100, il est obligatoire d’équiper le tableau électrique a minima de deux DDR (Dispositif Différentiel Résiduel) de 30 mA minimum chacun, de type A et AC si besoin. Ces dispositifs peuvent être de type disjoncteur différentiel comme vu précédemment ou bien de type interrupteur différentiel. La différence entre les deux étant que l’interrupteur protège uniquement les personnes des risques de chocs électriques dus à des courants de fuite, tandis que le disjoncteur différentiel protège les personnes et les appareils.
Les borniers de raccordement, barrette de terre et peignes électriques
Différents dispositifs de raccordement et de branchement sécurisent les circuits électriques :
- les borniers de répartition qui relient les différents différentiels au disjoncteur général via les câbles neutre et de phase ;
- la barrette à la terre qui relie la ligne de terre du logement à celle du tableau électrique ;
- les peignes électriques d’une forme de barrette munie de dents faisant office de câbles électriques pour distribuer la tension vers différents points de connexion : pour soit relier les divisionnaires entre eux et avec le différentiel (version horizontale) ou soit alimenter les borniers de raccordement (vertical). En cas de dents non utilisées sur le peigne, il est obligatoire de mettre en place un obturateur (une sorte de cache) pour éviter les risques d’électrocution.
Composants complémentaires
Selon les besoins, il est possible de faire évoluer le fonctionnement du tableau électrique via différents dispositifs facultatifs :
- le contacteur jour/nuit qui permet de déclencher la mise en marche et l’arrêt de certains appareils pendant les heures creuses et bénéficier ainsi d’un tarif d’électricité moins cher pendant 8h/j. Visuellement similaire à un disjoncteur, le contacteur répond à un signal envoyé par le compteur électrique pendant la nuit ou la journée pour déclencher la mise en marche du chauffe-eau ou autre appareil relié ;
- un parafoudre qui permet de protéger l’installation électrique des risques de foudre. La norme NF C 15-100 le rend obligatoire uniquement dans des zones à activités orageuses modérées et seulement si l’immeuble à proximité est doté d’un paratonnerre. Néanmoins, il est pourtant recommandé de l’installer dans toutes les habitations, quelle que soit votre région ;
- un télérupteur qui permet de commander un seul circuit électrique (en général, circuits d’éclairage) à partir de plusieurs interrupteurs ;
- le télévariateur modulaire, similaire au télérupteur dans son fonctionnement, mais spécialisé dans les variateurs d’intensité lumineuse ;
- un délesteur électrique qui permet de couper l’alimentation de certains appareils énergivores pour éviter la disjonction ;
- une minuterie qui coupe l’alimentation de certains appareils après un temps déterminé via un cadran gradué sur sa face avant.
Comment choisir un coffret électrique pour sa maison ?
Avant d’acheter un tableau électrique, il est utile de recenser l’ensemble de ses besoins énergétiques.
Tableau triphasé ou monophasé ?
En France, vous avez deux types d’alimentation électrique dans un logement : le monophasé ou le triphasé.
Le courant en monophasé fonctionne sous une tension en 230 V (volts) et se caractérise par des circuits avec un câblage à 3 fils (1 phase, 1 neutre et 1 fil de terre). Notez que la plupart des installations domestiques (prises de courant, frigo, lave-linge, climatisation, etc.) fonctionnent en monophasé. De ce fait, un tableau électrique en monophasé est souvent suffisant pour répondre aux besoins des habitations des particuliers. Attention, la limite de puissance du compteur souscrite doit être inférieure ou égale à 12 kVA.
Pour des besoins énergétiques plus importants, il est conseillé d’acheter un tableau électrique en triphasé conçu pour fonctionner avec un branchement à 5 fils (3 phases, 1 neutre, 1 fil de terre) sous une tension à 400 V. Notez que le raccordement en triphasé est surtout utile pour des besoins professionnels ou pour des particuliers équipés d’appareils de grande puissance (pompes à chaleur, borne de recharge, etc.) avec une puissance de compteur a minima de 15 kVA.
Nu ou pré-équipé
Un coffret électrique peut être vendu totalement nu à l’intérieur sans aucun module ni supports de raccordement (peigne, bornier, etc.). Il offre l’avantage d’être totalement personnalisable aux besoins énergétiques du logement.
Toutefois, il convient de bien cerner le nombre de modules nécessaires et prévoir son évolution avec des espaces supplémentaires (nombre et longueur des rangées).
La version pré-équipée ou pré-câblé comporte tous les dispositifs et éléments de raccordement obligatoires de la norme NF C 15-100, à savoir :
- 1 dispositif différentiel résiduel (type A et AC si besoin) en tête de rangée ;
- des disjoncteurs divisionnaires avec un calibrage adapté au circuit électrique (ex. 32 A pour un circuit de plaque de cuisson ou une pompe à chaleur, 20 A pour un radiateur électrique et 16 A pour des prises de courant) ;
- un bornier de mise à la terre ;
- des borniers de raccordement ;
- des prises modulaires.
Les enseignes de bricolage ou spécialisées dans le bâtiment commercialisent des tableaux électriques pré-équipés en fonction de la surface du logement (studio, T1, T2, T3 ou T5, etc.).
Dimensionner le boîtier : 3 ou 4 rangées ?
Le nombre de rangées et de dispositifs modulaires composant un tableau électrique varie entre un studio et un T5. C’est pourquoi, il convient de choisir une taille de coffret électrique en adéquation à la surface du logement.
Voici quelques indications pour calculer les bonnes dimensions pour un tableau électrique :
- pour un studio ou T1 (moins de 35 m2), 2 rangées avec un différentiel en tête de groupe de divisionnaires ;
- pour un T2 jusqu’au T4 (moins de 100 m2), 3 rangées minimum avec 2 différentiels a minima ;
- pour une maison (plus de 100 m2), 4 rangées minimum avec 2 différentiels a minima.
Le nombre de rangées dépend du nombre de dispositifs modulaires adaptés à vos besoins et à répartir dans chaque rangée.
Notez que chaque rangée dispose d’un nombre de modules (espaces) prédéterminés de 13 à 18 modules. En général, un disjoncteur ou interrupteur différentiel peut prendre 2 modules, 1 divisionnaire ou 1 contacteur = 1 module et un dispositif type horloge programmable = 3 modules.
Qu’il soit nu ou pré-câblé, le tableau électrique doit comporter une marge de 20 % pour anticiper son évolution future (extension du logement, rénovation, etc.). D’autre part, un espace de 6 modules minimum doit rester libre dans un immeuble collectif.
Installation d’un tableau électrique : schéma de raccordement et normes NF C 15-100
L’emplacement et la hauteur
La norme NF C 15-100 dicte des règles claires en matière d’emplacement du tableau électrique. Cette réglementation s’applique dans le neuf et en rénovation.
Il doit être placé dans une gaine technique de logement (GTL), soit un espace regroupant :
- en tête d’installation, le disjoncteur général et le Linky ;
- en dessous, le tableau électrique ;
- et enfin, le coffret de communication. Aussi connu sous le nom de coffret VDI (voix, données et images), le coffret de communication est un boîtier regroupant tous les circuits d’arrivée de courant faible dédiés au signal internet.
La GTL prend place dans un espace technique logement (ETEL) avec des dimensions minimales de 60 cm de large et 25 cm de profondeur. Notez qu’un GTL est aussi obligatoire en cas de pose d’un compteur divisionnaire ou deuxième compteur.
Autre point d’attention : l’accessibilité du tableau électrique. Il doit être placé en dehors de portée des enfants et dans une pièce de type cellier, garage ou un espace comme un placard. Le tout à l’abri des canalisations de gaz (10 cm minimum de distance), d’un système de chauffe (40 cm) ou d’eau (60 cm).
D’autre part, la hauteur du tableau électrique doit respecter des normes en termes de sécurité et d’accessibilité :
Hauteur minimales et maximales en mètres (m) | Manette du disjoncteur d’abonné | Manettes des divisionnaires et différentiels |
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Coffret sans porte | Entre 0,90 m et 1,80 m | Entre 1 m et 1,80 m |
Coffret avec porte | 0,50 m | |
Logement pour personnes handicapées ou personnes âgées | 1,30 m | Entre 0,90 m et 1,30 m |
Les étapes de pose du tableau électrique
Il est recommandé de faire intervenir un électricien professionnel pour la pose d’un coffret dans votre logement.
Pour commencer, il est indispensable de couper l’alimentation au niveau du disjoncteur général.
Le tableau électrique peut être fixé au mur dans la GTL via un bac d’encastrement fixable sur mur placo ou mur en briques.
- Une fois fixé à la gaine, les prises de terre doivent être raccordées au tableau ;
- Ensuite, clipsez les différentiels nécessaires dans les espaces dédiés en tête de rangée. Raccordez les dispositifs au fil neutre et phase du bornier ;
- Fixez et connectez les peignes d’alimentation ;
- Clipsez les divisionnaires correspondant à chaque circuit d’équipement électriques du logement (radiateurs, ballon eau chaude, VMC, prises de courant, éclairage, piscine, pompe à chaleur, portail électrique, etc) ;
- Raccordez les divisionnaires aux différentiels via les peignes d’alimentation verticaux ou horizontaux ;
- Reliez les peignes à la prise de terre générale en bas du tableau ;
- Raccordez la phase et le neutre des peignes au disjoncteur général ;
- N’oubliez pas de poser une étiquette avec un symbole ou un pictogramme sur chaque circuit afin de l’identifier clairement.
L’installation d’un tableau doit être validée par un CONSUEL, dès lors qu’il y a une mise hors tension de l’électricité demandée au gestionnaire Enedis (construction ou rénovation d’ampleur). La validation déclenche la mise en service de Linky.
Prix d’un tableau électrique : changement et mise aux normes
Le tarif d’un tableau électrique dépend de nombreux paramètres dont :
- le nombre de rangées et dispositifs à installer selon la taille du logement ;
- le coût de la main d’œuvre ;
- le prix de la GTL et autres accessoires de branchement ;
- le type d’installation : neuve ou mise à niveau ;
- le type de tableau : nu ou pré-équipé ;
- le coût des composants (interrupteur ou disjoncteur, contacteur, etc.) dans le cas d’un tableau nu à équiper.
En général, il faut compter entre 400 et 1 400 € pour un tableau pré-équipé en moyenne. Notez que le tarif d’un tableau électrique nu démarre à 60 € pour la seule armature sans aucun composant. Le coût peut atteindre facilement 2 000 € pour un tableau électrique nu à composer.
Logement studio T1 (-35 m2) - 2 rangées | Logement jusqu’au T4 (100 m2) - 3 rangées | Maison individuelle (+100 m2) - 4 rangées | |
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Tarif tableau électrique (pose incluse) en € TTC | 250 € à 750 € | 500 € à 900 € | 1 400 à 2 000 € |
Tarif tableau électrique pré-équipé (matériel uniquement) par marque en € TTC | Logement studio T1 (-35 m2) - 2 rangées | Logement jusqu’au T4 (100 m2) - 3 rangées | Maison individuelle (+100 m2) - 4 rangées |
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Tableau électrique LEGRAND | Entre 249 € et 280 € | Entre 300 et 380 € | Entre 500 et 800 € |
Tableau électrique SCHNEIDER ELECTRIC | Entre 279 et 419 € | Entre 400 et 500 € | Entre 500 € et 700 € |
Tableau électrique HAGER | Entre 210 et 250 € | Entre 350 et 480 € | Entre 450 et 600 € |
Tarif dispositifs modulaires pour tableau électrique | Prix en € TTC |
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Interrupteur/disjoncteur différentiel A /AC | Entre 50 et 180 € |
Disjoncteur divisionnaire | Entre 10 et 20 € |
Prise modulaire pour la GTL | Entre 10 et 20 € |
GTL | Entre 100 et 200 € |
Contacteur jour/nuit | Entre 20 et 120 € |
Parafoudre | Entre 100 et 200 € |
Délesteur | Entre 250 et 350 € |
Bornier électrique | Entre 10 et 20 € pièce |
Peigne d’alimentation | Entre 5 et 10 € pièce |
Raccorder son installation solaire au tableau
Les particuliers ayant fait le choix d’installer des panneaux solaires doivent faire raccorder :
- d’une part, leur installation solaire au tableau électrique par un électricien professionnel ;
- et d’autre part, au compteur Linky par un technicien Enedis.
Les panneaux photovoltaïques sont installés avec une panoplie d’accessoires indispensables :
- des micro-onduleurs ou onduleurs placés en aval desdits panneaux ;
- un coffret de protection électrique placé après les onduleurs et relié au tableau électrique.
Le schéma d’installation solaire au coffret électrique est identique entre vente totale de la productions solaire et la revente de surplus :
- Coupez le disjoncteur général ;
- Ajoutez un divisionnaire (entre 20A et 32A) et un dispositif différentiel (30 mA minimum) dédié sur le tableau ;
- Reliez la phase et le neutre du coffret de protection au différentiel dédié ;
- Reliez le branchement au Linky ;
- Raccordez la prise de terre de l’installation solaire au bornier de terre du tableau.
Dans l’ancien ou le neuf, il est nécessaire d’obtenir une autorisation de travaux ou un permis de construire pour installer des panneaux solaires. D’autre part, il est obligatoire d’avoir un Consuel pour le raccordement de l’installation solaire au tableau électrique.