Les compteurs intelligents Linky

La Ligue des Droits de l’Homme opposée à Linky

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Énième opposition à Linky, la nouvelle génération de compteurs électriques. Cette fois, c’est la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui estime que la généralisation des compteurs intelligents dans l’Hexagone porte atteinte à la vie privée des citoyens. Zoom sur un petit boîtier vert très controversé.

Linky : une atteinte à la vie privée des Français selon la LDH

Modèle de compteur Linky

Modèle de compteur intelligent Linky.

L’association de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) rejoint le camp des opposants au petit boîtier vert. Décriés voire objet d’un rejet parfois virulent, les compteurs intelligents sont déjà depuis quelques semaines dans le viseur de 101 communes et de plusieurs associations, qui mènent une véritable fronde médiatique.

Tandis que la plupart des critiques ont trait à l’émission d’ondes électromagnétiques, la LDH s’inquiète quant à elle de la protection de la vie privée des Français. Il est pourtant prévu l’installation de 35 millions de compteurs communicants dans les foyers français d’ici 2021. Selon l’association de défense des droits de l’Homme, les informations sur la consommation d’électricité que transmet Linky pourraient être utilisées à des fins de surveillance. Un risque qui serait, d’après la LDH, d’autant plus grand dans le contexte de l’état d’urgence...

Un compteur indiscret ?

Pour la LDH, le petit boîtier vert fait figure d’espion redoutable. Vrai ou faux ? En soi, les compteurs de nouvelle génération permettent de mesurer au jour le jour la consommation d’électricité des ménages et transmettent ces données par courants porteurs en ligne (CPL) au gestionnaire du réseau de distribution ERDF, chargé du comptage et de la relève automatique des compteurs. Pour les pro-Linky, ce système met fin à la relève physique des compteurs et va permettre aux consommateurs d’être facturés sur la base de leur consommation réelle.

La nature des données transmises à ERDF comprend le numéro de série du compteur, la date et l’heure, l’énergie active consommée au total (Wh – l’index de base), la puissance instantanée active (W), réactive (VAR) et apparente (VA), les tensions (V), le courant (A) et un registre de statuts qui renseigne entre autres sur l’état du disjoncteur interne.

Mais les détracteurs de Linky y voient un danger pour la protection des données personnelles. Car l’accumulation de ces informations permet de construire une courbe des charges qui retrace l’évolution de votre consommation. Celle-ci est par contre optionnelle et nécessite l'accord explicite du client. S'il le souhaite, des relevés sont alors effectués toutes les demi-heures au maximum afin d'obtenir des informations détaillées de sa consommation. Ce mode optionnel, permet d’identifier la plupart de vos habitudes comme vos heures de lever et de coucher, le nombre de personnes dans le foyer, la présence ou l’absence de personnes dans le logement selon le jour et l’heure, la qualité de l’isolation thermique, etc. Des données d’importance qui peuvent potentiellement intéresser à des fins commerciales voire, selon la LDH, policières en période d’état d’urgence.

Le "pack de conformité" : un garde-fou efficace ?

La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), qui avait déjà été consultée sur la conformité à la loi Informatique et Libertés de l’enregistrement des données des consommateurs, avait validé le principe du compteur Linky mais en fixant quelques règles regroupées dans un "pack de conformité compteurs communicants". Les données récoltées ne doivent ainsi pas "quitter le domicile de l’abonné" ni être "transmises à des tiers (par exemple les fournisseurs d’énergie ou les sociétés commerciales proposant des travaux d’isolation ou de pose de fenêtres) sans le consentement des abonnés".

Des mesures insuffisantes pour la LDH qui a demandé à la CNIL une vérification du respect du "pack de conformité" et regrette "qu’il n’ait pas été procédé aux expertises scientifiques nécessaires afin de répondre aux craintes qui ont pu être exprimées". L’association de protection des droits de l’homme a donc exigé un "moratoire sur le déploiement" des compteurs intelligents pour lever enfin le voile sur la protection des données. Une chose est sûre : la guerre contre Linky aura bien lieu....

Qu’est-ce que la courbe de charge ?Pour la CNIL, "la courbe de charge est une nouvelle fonctionnalité offerte par les compteurs communicants qui permet d'avoir une connaissance plus précise de la consommation des ménages afin de leur fournir de nouveaux services (bilan énergétique, par exemple). Cette courbe de charge est constituée d'un relevé, à intervalles réguliers (le pas de mesure), de la consommation électrique de l'abonné." Aujourd'hui, le pas de mesure maximum est d'une fois toutes les demi-heures.

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