Interdiction des chaudières gaz : à quand votre tour ?
En mai dernier, la Première ministre Elisabeth Borne s’est prononcée en faveur d’une interdiction d'installation de chaudières au gaz dans le parc immobilier existant, d’ici 2026. Une mesure vivement critiquée par les professionnels du secteur et les associations, craignant - entre autres - l’impact néfaste qu’une telle décision pourrait avoir sur les quelque 12 millions de foyers actuellement chauffés au gaz.
Une concertation sur l’interdiction des chaudières au gaz
En juin dernier, à la demande du Gouvernement, débutait une concertation qui devrait durer jusqu’au 28 juillet prochain. Élus et professionnels ont donc pour objectif principal, d’ici cette date, de plancher sur le sort réservé aux chaudières au gaz. Un débat d'envergure, pour un équipement qui concernerait encore environ 12 millions de foyers. L’objectif de cette concertation est clair : abaisser la part des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur du bâtiment en France, qui s’élève encore à 23%1, et se conformer au Plan climat, qui fixe la neutralité carbone à l’horizon 2050.
“Associant l’ensemble des acteurs du bâtiment, cette concertation a pour objectif d’échanger sur les solutions alternatives aux chaudières fossiles (fioul, gaz), afin d’accélérer la décarbonation de notre pays et d’atteindre nos objectifs climatiques.”
1. Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires - “Construction et performance environnementale du bâtiment”
Une concertation qui pourrait donc aboutir à l’interdiction pure et simple des chaudières au gaz, comme l’a rappelé Olivier Klein - ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique - au micro de FranceInfo jeudi dernier, en priorisant toutefois la question des nouvelles installations, mais non sans évoquer l’ancien, pour lequel il faudra, selon lui, “trouver des solutions de sortie”.
La pose de chaudières à gaz bientôt interdites ? "L’objectif est de sortir des gaz à effet de serre, confirme Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique. Le premier objectif est de sortir des chaudières au fioul". pic.twitter.com/s9M3wvgJCB
— franceinfo (@franceinfo) June 22, 2023
Interdiction des chaudières au gaz : quels logements sont concernés ?
Dans un premier temps, il serait donc question d’interdire toute nouvelle installation de chaudières au gaz à l’horizon 2026. En revanche, malgré les déclarations d’Elisabeth Borne, le sort des chaudières déjà existantes n’est pas encore scellé, pas plus que leur remplacement. Pour l’heure, il semblerait que les chaudières au gaz neuves ne soient pas amenées à être interdites dans les logements anciens. Une excellente nouvelle pour Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), selon qui, la filière du gaz “n’est pas prête”. Si depuis janvier 2022, l’interdiction du chauffage au gaz concerne d'ores et déjà les maisons individuelles neuves (et sera étendue en 2025 aux bâtiments collectifs neufs), remplacer les équipements de près de 12 millions de foyers revêt un caractère de “mission impossible”.
Un constat partagé par l’association française Coénove, qui dénonce même un projet “aux conséquences désastreuses” et son président, Jean-Charles Colas Roy, d’ajouter que “l'atteinte des objectifs de décarbonation fixés par l'Europe 'Fit for 55' est possible tout en permettant à la France de préserver la résilience énergétique du pays, le pouvoir d'achat et les finances publiques. Cela passe par la sobriété choisie et pérenne, l'accélération de la rénovation performante et globale des bâtiments et un soutien au développement des gaz renouvelables pour atteindre 20% de biogaz à 2030. Ne nous trompons pas de combat, ce n'est pas l'appareil qu'il faut bannir mais le gaz qu'il faut verdir”.
Du côté des associations, même son de cloche. On s’inquiète de l’effet dévastateur qu’une interdiction des chaudières au gaz pourrait avoir sur le pouvoir d’achat des Français, en citant notamment la recrudescence des arnaques liées au remplacement des chaudières au fioul par des pompes à chaleur air-eau ou encore celle des installations bâclées. Elles rappellent également que - même proposées à des prix relativement hétérogènes - les chaudières au gaz présentent à ce jour un prix en moyenne trois fois moins élevé que celui des PAC.
Si les chaudières au gaz restent donc dans le viseur gouvernemental, peu de chances alors que la concertation en cours aboutisse à une suppression imminente de ces équipements au sein des foyers existants. D’autant qu’à en croire les estimations de GRDF, la consommation électrique des pompes à chaleur devrait représenter environ 10 gigawatts de plus en 2035, soit l'équivalent de 10 réacteurs nucléaires supplémentaires. Autrement-dit, du côté des professionnels du secteur, comme de celui des infrastructures existantes, les forces nécessaires semblent manquer avant de voir disparaître purement et simplement le chauffage au gaz au sein des ménages hexagonaux.
Le gaz : on supprime ou on verdit ?
Comme le rappelle Jean-Charles Colas Roy, à défaut de supprimer les chaudières au gaz, l’un des axes majeurs d’une politique de décarbonation efficace pourrait se trouver dans le développement du biogaz, ou gaz vert. Cette source d’énergie issue d’un “processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries)”, se présente en effet comme un allié de taille pour mener à bien l’objectif de neutralité carbone visé. Une alternative que n’exclut pas le Gouvernement, qui prévoit la substitution de 15 % du gaz naturel par du biométhane dans le réseau de distribution d’ici 2030.
Une projection ambitieuse, mais qui tient compte de l’accroissement exponentiel de la filière. En effet, en 2019, on pouvait compter 123 installations en service2. Au 1er janvier 2023, on dénombrait en France pas moins de 515 unités de méthanisation, dont 430 raccordés aux réseau GRDF, pour une production d’environ 9,1 TWh/an, “soit l'équivalent de la consommation annuelle de plus de 2 265 000 logements neufs ou plus de 36 700 bus roulant au BioGNV. Cela dépasse donc déjà la puissance d'un réacteur nucléaire (estimée à 5,5 TWh/an)”3.
2. Conférence de presse du 8 mars 2023 - “Panorama des gaz renouvelables
3. GRDF - “Valoriser nos déchets pour produire du gaz vert : l'enjeu de la méthanisation”
Par ailleurs, les fournisseurs d’énergie ont quant à eux déjà compris l’attrait du biogaz, en proposant des offres et options spécifiques, permettant de bénéficier de cette énergie en pleine évolution.
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