Top 10 insolites

10 infos insolites sur l'énergie : ce qu'il ne fallait pas rater en 2022

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L’année 2022 est marquée par une actualité énergétique dense : flambée des prix, risques de blackout et de pénuries de gaz et d’électricité, hausse des factures et appels à la sobriété… Autant de nouvelles peu réjouissantes pour les consommateurs. Toutefois, on peut toujours compter sur les innovations insolites de quelques irréductibles et les concours de circonstances surprenants pour faire une pause de quelques minutes - ou plus - dans le paysage cafardeux de ces dernières semaines. Alors, quelles ont été les 10 actualités énergétiques les plus insolites de l’année 2022 ?

🦠 1. On dit oui à l’énergie microbienne

Ces dernières semaines ont été marquées par l’avènement de la “pile microbienne”. Si cette innovation ne date pas d’hier, elle a connu un récent regain de popularité. En effet, alors que l’Europe tend à diversifier autant que faire se peut ses sources d'énergie, en vue de s’affranchir de sa dépendance au gaz russe, toutes les alternatives sont passées… au microscope.

C’est donc le cas de la fameuse “pile microbienne” ou “pile à bactérie”. Cette innovation méconnue utilise les bactéries, afin de dégrader des composés organiques et ainsi récolter un courant électrique.

Comme évoqué, cette dernière n’est pas nouvelle. Elle fait l’objet de recherches depuis le début des années 2000, suite à la découverte de bactéries capables de transférer des électrons à des surfaces solides conductrices. En plus d’être peu coûteux, ce dispositif - qui utilise les eaux usées comme combustible - serait en mesure de limiter l’utilisation de piles chimiques, constituées de produits toxiques pour l’environnement. Ces piles à bactérie fournissent de faibles puissances, et permettraient par exemple d’alimenter des LED ou des capteurs de température.

À terme, cette surprenante technologie pourrait également être mobilisée dans différents secteurs, comme par exemple le traitement d’eaux usées, en diminuant leur charge organique, ou encore la décontamination en polluants d’eaux riches en pesticides.

Même s’il reste encore un long chemin à parcourir avant que l’utilisation de la pile microbienne soit effective, les recherches perdurent et il y a fort à parier que nous soyons en mesure - d’ici quelques années - de faire fonctionner nos appareils électriques grâce à nos bactéries.

❄️ 2. Le bitcoin, direction l’Antarctique !

La hausse des températures ne cesse de faire des victimes. Parmi elles, l’entreprise Kryptovault AS, une société spécialisée dans le minage de bitcoin et originellement basée dans le sud de la Norvège.

En raison de la sécheresse sans précédent, qui a vidé une partie de réservoirs hydroélectriques norvégiens, nécessaires à la production locale d'électricité - passant d’un remplissage de l’ordre de 74,9 % de 2000-2019 à seulement 50% en 2022 - les factures des consommateurs ont grimpé en flèche.

De fait, l’entreprise Kryptovault AS a elle-même vu sa facture d’énergie doubler par rapport à l'année dernière. L’activité de minage de bitcoin s’avérant particulièrement énergivore, cette dernière représente en moyenne 80% de ses dépenses d'exploitation. Aussi, on comprend dès lors rapidement la décision de son directeur général, Kjetil Hove Pettersen, de mettre les voiles. Direction… L’Antarctique, où l’eau est abondante et l'électricité est 160 fois moins chère qu'au sud. “Une nécessité vitale” selon lui.

Il n’empêche qu’à l’heure où l’énergie fait plus que jamais l’objet de toutes les inquiétudes, le minage de cryptomonnaies demeure une activité polémique.

🍝 3. La cuisson des pâtes à la “prix Nobel”

Depuis plusieurs semaines désormais, une question fait rage en Italie : faut-il cuire ses pâtes à la “prix Nobel” ? Le sujet peut prêter à sourire, seulement la réponse divise la population transalpine.

Sur le célèbre réseau TikTok, le prix Nobel de physique Giorgio Parisi a divulgué sa technique de cuisson des pâtes à “économies d’énergie”. Alors que les factures flambent de part et d’autre en Europe, toutes les astuces sont bonnes à prendre.

C’est comme ça que le célèbre physicien s’est attelé à faire gagner aux consommateurs pas moins de 8 minutes de consommation énergétique par cuisson. Le secret ? Reprendre un principe très simple de la physique-chimie en éteignant simplement le gaz après ébullition de l’eau, avant de conserver le couvercle fermé et par là-même, la chaleur. Résultat, “au moins huit minutes de consommation d’énergie” économisées. En effet, “ce n’est pas le fait de faire bouillir l’eau [...] qui fait la cuisson, mais la température de l’eau, qui transmet la chaleur aux pâtes, au riz ou à un œuf”.

Seulement, Parisi ne s’attendait certainement pas à être à l’origine d’un débat houleux au royaume de “la pasta”, où la cuisson de l’incontournable mets fait l’objet de toutes les attentions. La Repubblica, Il Fatto Quotidiano, Corriere della Sera, la cuisson dite “passive” promue par Parisi a fait les gros titres de l’ensemble de la presse italienne, les plus grands chefs du pays ont traité le sujet avec un sérieux quasi cérémonieux. Hérésie pour certains, incontournable pour d’autres. Selon le Corriere della Sera toutefois, “une récente étude promue par les artisans de pâtes de l’Unione italiana food est claire sur le sujet : utiliser un couvercle pendant la cuisson permet d’économiser jusqu’à 6 % d’énergie”. À vous de vous faire une opinion.

🤖 4. L’attaque des cafards cyborgs solaires

L’idée ressemble au pitch d’un mauvais film de série B des années 80 et pourtant, il s’agit bel et bien d’une innovation développée par l’équipe de l’Institut japonais RIKEN. En effet, il y a longtemps maintenant que le monde scientifique tente par tous les moyens de faire cohabiter insectes et robotique, afin de déployer des dispositifs capables d’être guidés lors de missions d’espionnage ou de sauvetage.

Si ce type de technologie existe dores et déjà, la nouveauté réside dans le système capable de les alimenter. Ainsi, l’attention des chercheurs s’est portée sur le cafard géant de Madagascar, suffisamment grand pour supporter le poids d’un mini-sac à dos, qui contient le matériel nécessaire à le contrôler et dépourvu d’ailes, qui pourraient cacher la batterie solaire alimentant le dispositif.

Jusqu’à présent, ces dispositifs présentaient une autonomie limitée. Afin de contourner ces limites, les scientifiques japonais ont donc ajouté de minuscules cellules solaires, leur conférant ainsi une autonomie accrue.

“Dans un avenir proche, nous pourrons peut-être appliquer cela aux insectes volants, tels que les coléoptères ou les papillons”, estime Kenjiro Fukuda, l’auteur principal de l’étude.

cafards cyborgs
© Y. KAKEI ET AL.

🌳 5. Le castor qui avait “pété les plombs”

C’est en juin dernier que l’information a fait le tour de toutes les chaînes de télévision du pays : au Canada, une longue panne de courant et d’internet a affecté une quinzaine de localités, dans la province de Colombie-Britannique. En cause - selon la chaîne de télévision locale CTV News - les méfaits d’un castor, particulièrement efficace. Après avoir rongé la cime d’un arbre, en vue d’équiper son barrage, l’animal a ainsi provoqué la chute de celui-ci. Le tronc s’est donc heurté aux lignes électriques et de fibre optique situées dans une zone marécageuse. L’incident a par ailleurs déclenché un bref incendie, que les pompiers sont parvenus à éteindre quelques heures plus tard.

La panne ainsi provoquée a duré en tout et pour tout huit heures au cours desquelles toutes les connexions électriques, internet, ainsi que celles des réseaux téléphoniques, fixes ou mobiles, ont été interrompues sur l’ensemble de la zone concernée. Si cette panne d’électricité n’a touché qu’une vingtaine de clients, les dégâts causés sur la fibre optique concernent toutefois beaucoup plus de consommateurs, dans 15 localités différentes.

Ce type d’incident n’est pas rare dans la région. Aussi, en avril dernier, un congénère avait quant à lui rongé un câble de fibre optique, privant d’accès à internet plus de 1 000 habitants.

🍺 6. Panique sur les fûts de bière

Si l’information fait sourire, elle traduit en réalité une véritable inquiétude, partagée par l’ensemble des secteurs. En effet, suite à la pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine, qui a entraîné une hausse du coût des matières premières et du gaz, les brasseurs de bière n’échappent pas aux problématiques de production.

Ainsi, Holger Eichele, le président de la fédération allemande des brasseurs déclarait en août dernier que “l'industrie de la bière [continuait] de travailler en mode de crise”.

L’industrie alimentaire est la seconde d’outre-rhin, derrière l’industrie chimique, à mobiliser le plus de gaz pour sa production, notamment pour le maltage, la première étape d’élaboration de la bière. Or, il s’avère “impossible” de remplacer cette source d’énergie dans le procédé de confection du breuvage.

“Sans gaz, les rayons des supermarchés restent vides”, mettait en garde le 28 juillet dernier la fédération allemande des brasseurs. Par rapport à 2019, les brasseries allemandes ont par ailleurs écoulé 5,5% de bières en moins au premier semestre. Après la chute radicale de la consommation durant la crise sanitaire, la demande de bière a repris. Les Allemands ont ainsi bu pas moins de 3,6 milliards de litres entre janvier et juin cette année – une hausse de 6,4 % sur un an. Les exportations quant à elles ont reculé de 19 %, entraînant une baisse de 3,8 % des ventes de la filière, selon l’Institut statistique fédéral Destatis. Face à ces difficultés, bon nombre de brasseries allemandes ont par ailleurs dores et déjà augmenté leurs prix. Pour les consommateurs, crise énergétique pourrait donc bien rimer avec pénurie de bière.

👔 7. L’Espagne fait tomber la cravate

“J'aimerais que vous notiez que je ne porte pas de cravate”, déclarait Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, tout sourire, en juillet dernier lors d'une conférence de presse à Madrid. Montrant fièrement le col ouvert de sa chemise.

Pour économiser l'énergie, le Premier ministre espagnol a en effet appelé massivement ses compatriotes à tomber la cravate, pour réduire la facture d'énergie en ayant moins recours à la climatisation. Ministres, responsables des administrations ou encore travailleurs du secteur privé étaient donc appelés à imiter le style décontracté du Premier ministre. “C'est aussi comme ça que nous pouvons contribuer aux économies d'énergie qui sont si nécessaires dans notre pays”, avait-il alors conclu.

Depuis, l'initiative s’est évidemment accompagnée de diverses mesures de sobriété plus formelles sur le territoire ibérique, telle que la limitation de la climatisation et du chauffage dans les commerces, les lieux culturels et les transports ou encore l’extinction des lumières des vitrines des magasins et de l'éclairage des bâtiments publics à partir de 22h. Il reste toutefois que cette invitation au laisser-aller en a fait sourire plus d’un, aussi bien au cœur de la classe politique que parmi les consommateurs.

🐍 8. Le serpent qui avait court-circuité le Japon

Les castors ne sont pas les seuls à faire des ravages. En juillet dernier, ce sont pas moins de 10 000 foyers qui se sont vus privés d’électricité durant plus d’une heure et par la même occasion, de système de ventilation, en pleine période de canicule. La cause de cet incident, survenu dans la préfecture de Fukushima ? Selon un rapport du Japan Today, il s’agirait d’un serpent, entré sans invitation au cœur d’une des centrales électriques de la région.

L’animal, sensible à la chaleur, a probablement cherché un refuge plus frais et s’est ainsi logé près d'un fil sous tension, provoquant un court-circuit et déclenchant à son tour un arrêt automatique pour des raisons de sécurité. La compagnie d’électricité Tohoku a immédiatement fait le nécessaire pour retracer l’origine de la panne, et a finalement découvert les restes calcinés du pauvre animal, dans une sous-centrale de la ville. Six camions de pompiers sont intervenus sur les lieux de l’incident afin de parer à tout risque.

Une histoire à l’issue tragique pour ce serpent, auquel bon nombre de japonais ont apporté toute leur compassion sur les réseaux sociaux.

📺 9. Qui veut gagner des factures ?

Alors que le mouvement “Don’t pay UK”, apparu en juin dernier, rassemble de plus en plus de britanniques acculés par le montant pharaonique de leurs factures d’énergie, la chaîne britannique ITV a mis au point un concept surprenant sur le plateau de son émission “This Morning”, présentée par Holly Willoughby et Phillip Schofield. En effet, les téléspectateurs ont l’opportunité de participer au jeu “Spin to Win”, une sorte de roue de la fortune qui leur permet de gagner des prix plus ou moins importants. Aux téléviseurs haut de gamme, Jacuzzi ou même voitures, s’est ajouté le 5 septembre dernier à la liste des cadeaux… le paiement des factures d’énergie du candidat. La chaîne de télévision britannique s’est en effet engagée à payer les frais d’énergie du gagnant durant quatre mois.

Selon de récentes estimations, le coût annuel des factures de gaz et d’électricité au Royaume-Uni pourrait passer de 1 657 € en octobre 2021 à près de 4 500 € cet automne. Voilà qui incite les Britanniques à faire fi de leurs quittances. Fin août, le mouvement “don’t pay UK” rassemblait d’ailleurs 100 000 personnes, apportant leur soutien à cette campagne et de nombreuses manifestations se sont déjà tenues.

Dans le contexte, face à l’initiative de la chaîne télévisée et cette nouvelle case “factures d’énergie”, les dents ont grincé et certains téléspectateurs se sont indignés. Le journaliste britannique et critique des médias Scott Bryan comparant même l’initiative à la série dystopique “Black Mirror”.

🎨 10. Les énergies renouvelables sur toile

C’est l’initiative surprenante d’un maître de conférence australien spécialisé dans les énergies renouvelables. Et si Cézanne, Renoir, Dali, Van Gogh ou encore Delacroix s’étaient laissés aller à peindre des éoliennes ou des panneaux solaires ? Qu’à cela ne tienne, grâce au robot-artiste “Stable Diffusion”, via l’interface grand public “DreamStudio” - capable de simuler n’importe quel paysage dans le style des génies de l’art pictural - Fiacre Rougieux s’est amusé à publier le produit de la rencontre entre les plus grands artistes peintres des siècles passés avec les énergies renouvelables.

Des résultats déconcertants de réalisme. On découvre alors une nuit étoilée surplombant paisiblement une installation de panneaux solaires, ou encore une culture en agrivoltaisme selon Renoir. De quoi réconcilier les plus grandes figures passées et les innovations présentes.

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