Hiver 2022-2023 : Comment économiser sur le bois de chauffage ?

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Face à la hausse des prix du gaz et de l’électricité, bon nombre de consommateurs ont été tentés de se tourner vers le bois. Attisant même les craintes de pénurie autour de la sacro-sainte source d’énergie. Il faut dire que les Français sont environ 7 millions à recourir aux services des bûches et autres pellets pour se chauffer chaque année. Mais alors, comment économiser au mieux cette énergie qui fait des émules cet hiver ?

L'incontournable entretien

Avant toutes choses, quel que soit l’appareil de chauffage utilisé - cheminée ou poêle à bois - l’essentiel demeure de procéder à un entretien rigoureux de celui-ci. Entretenir ou faire entretenir sa cheminée ou son poêle permet entre autres :

  • Une diminution de la pollution
    Si le chauffage au bois domestique représente en moyenne 20% des énergies renouvelables consommées en France selon l’Ademe, il n’en demeure pas moins polluant. En effet, celui-ci est à l’origine d’environ 41% des émissions de particules fines chaque année. L’entretien de son appareil de chauffage permet de limiter autant que possible les émissions liées à la combustion du bois.
  • Une performance accrue
    L’entretien de son appareil de chauffage est également la clé de voûte du caractère performant de celui-ci. Un appareil en bon état de fonctionnement offre un rendement de chaleur efficace, tout en permettant d’économiser sur la quantité de bois utilisée.
  • Une meilleure sécurité
    Un point essentiel lorsqu’on dispose d’un appareil de chauffage au bois chez soi consiste à garantir un niveau maximum de sécurité. Le ramonage consciencieux d’une cheminée par un professionnel permet par exemple de retirer d’éventuels dépôts du conduit et évite ainsi les risques d'incendie ou encore d'intoxication au monoxyde de carbone. Selon l’institut national de prévention et d'éducation pour la santé, on estime chaque année à 250 000 environ le nombre d’incendies domestiques. Près de la moitié d’entre eux seraient liés à un feu de cheminée.
  • Des économies
    À l’approche de l’hiver, la quête d’économies sonne comme un violon d’Ingres. Quoi de plus compréhensible, alors que l’inflation hexagonale flirte avec les 7%. Aussi, pour les consommateurs de bois, entretenir leur appareil de chauffage représente d’importantes économies, tant du côté des ressources énergétiques, que du côté de l’installation elle-même, puisque sa durée de vie en sera inévitablement prolongée. De plus, il est à noter qu’un millimètre de suie dans le conduit de fumée représente 10% de consommation de bois en plus.
L’entretien pour économiser ? Pas seulement L’entretien de sa cheminée, ce n’est pas qu’une question d’économies. En effet, le code général des collectivités territoriales (art. L. 2213-26) oblige le ramonage mécanique du conduit des cheminées, poêle à bois au moins une fois par an. Mais la règlementation est quant à elle fixée localement, par arrêté préfectoral ou municipal. Celle-ci est consultable en mairie et préfecture, dans le règlement sanitaire départemental ou communal.

Si l’entretien se présente comme le fer de lance en matière d’économies d’énergie pour les consommateurs de bois, certaines bonnes pratiques participent également à préserver autant que possible ses stocks pour l’hiver.

Veiller à la qualité de son bois

Tout d’abord, il est à noter que les bûches de bonne qualité se consument moins rapidement et il suffit de quelques bûches seulement pour garantir un chauffage performant et homogène. S’ils sont un peu plus coûteux à l’achat que des bois de qualité moindre, ils demeurent toutefois bien plus rentables sur le long terme. Parmi les bois à privilégier on peut citer notamment :

  • Le chêne ;
  • Le hêtre ;
  • La charme ;
  • Le peuplier ;
  • Le frêne, etc.

Du côté de l’allumage, même son de cloche. L’idéal demeure de se tourner vers des matériaux de qualités, toujours bien secs, comme par exemple :

  • De la cagette de peuplier ;
  • Des allume-feux à base de bois ;
  • De la laine de bois ;
  • Des rondelles de bûche densifiées.

Il convient toujours d’éviter les bois vernis de récupération, les déchets que l’on serait tentés de jeter au feu (magazines, emballages…) qui - en brûlant - dégagent bon nombre de substances toxiques ou corrosives et peuvent encrasser les appareils. Enfin, mieux vaut également éviter les bois vermoulus, attaqués par les insectes et autres champignons.

En ce qui concerne le taux d’humidité maximal du bois utilisé, mieux vaut se référer aux valeurs suivantes, préconisées par l’Ademe :

  • 23 % pour les bûches ;
  • 30 % pour les plaquettes ;
  • 10 % pour les granulés et les briquettes.

Il est à noter également que bon nombre de labels existent afin de veiller à la qualité du bois utilisé, mais également son origine. En effet, certains d’entre eux, comme le label FSC (Forest Stewardship Council) et le label PEFC (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes) garantissent au consommateur que le bois acheté ne participe pas à la déforestation.

Garder son bois au sec Un bois humide met plus de temps à chauffer qu’un bois sec et dégage surtout en moyenne 2 fois moins de chaleur. Il est donc recommandé de stocker celui-ci à l’abri de l’humidité. Il convient notamment de disposer ses bûches sur des palettes ou des tasseaux, sous un abri couvert ou - à défaut - une bâche respirante, idéalement contre un mur.

Allumer son feu de façon méthodique

La façon dont le feu est allumé participe grandement aux économies réalisées sur le bois. En effet, un bois mal disposé ou une cheminée trop encombrée augmentent le risque de voir son rendement altéré. Alors pour procéder à l’allumage de sa cheminée de façon optimale, voici quelques étapes clés :

  1. Disposer une ou deux couches de bûches, bien espacées, en prenant soin d’installer celles dont le diamètre est plus petit en haut, tout en veillant toujours à ne pas surcharger le foyer.
  2. Ajouter par dessus cette première pile son allume-feu du type de ceux cités plus haut (cagette de peuplier, laine de bois, rondelles de bûche densifiées…).
  3. Ouvrir les clapets d'arrivée d'air afin de réduire l'apport d'air lorsque le feu aura bien pris. Il est à noter que la période d’allumage dure au moins 10 minutes. Ce n’est qu’ensuite seulement qu’il est recommandé de baisser les apports d’air dans le foyer, de façon progressive.
  4. Allumer le feu par le haut, puis refermer le foyer. Lorsqu’on possède une cheminée à foyer fermé, il convient le plus souvent de laisser la porte entrouverte pendant que le feu prend, puis la refermer une fois que le feu a démarré.

Une fois le feu allumé, il convient ensuite d’entretenir la flamme régulièrement. En effet, un appareil de chauffage au bois fonctionnant au ralenti consomme davantage et augmente le risque de pollution. Il convient donc de recharger régulièrement poêle et cheminée lorsque les braises sont encore vives.

Pour s’assurer que la combustion se passe au mieux, il existe quelques signes évocateurs facilement repérables :

  • Le feu émet peu de fumée ;
  • Le lit de braise se consume doucement ;
  • La vitre de l’appareil s’encrasse peu.

À l’inverse, certains indicateurs peuvent témoigner d’un problème de sous-tirage ou encore de sur-tirage :

  • Le bois brûle mal ;
  • Une fumée épaisse fumée se dégage ;
  • La vitre de l’appareil s’encrasse rapidement ;
  • Les flammes sont aspirées dans le conduit de l’appareil ;
  • La température est anormalement élevée ;
  • L’appareil consomme trop.

L’isolation, un critère essentiel

Plus largement et quel que soit le type de chauffage utilisé (bois, électricité, gaz), l’isolation du logement est une condition incontournable en matière d’économies d’énergie. En effet, un logement mal isolé et chargé de courants d’air impliquera nécessairement une importante déperdition de chaleur. Qui dit donc mauvaise isolation dit surconsommation de bûches ou pellets de bois.

Pour les consommateurs soucieux de s’assurer une meilleure isolation et qui souhaiteraient s’engager dans des travaux de rénovation, il est à noter qu’il existe un bon nombre d’aides mis à leur disposition.

MaPrimeRénov’

Ce dispositif s’adresse aux propriétaires qui souhaiteraient opérer des travaux de rénovation énergétique au sein de leur domicile. Les copropriétés et les propriétaires bailleurs peuvent également y prétendre. Toutefois, seuls les logements construits depuis au moins 15 ans sont éligibles.

Le montant de MaPrimeRénov’ est défini en fonction des revenus du demandeur ainsi que du rendement écologique des travaux réalisés. Le type de travaux concernés sont :

  • Les travaux d’isolation ;
  • Les travaux de chauffage ;
  • Les travaux de ventilation ;
  • Les travaux d’audit énergétique.

MaPrimeRénov' Sérénité

Cette aide est un complément de MaPrimeRénov’. Elle vise à accompagner les foyers modestes dans leurs travaux de rénovation énergétique.

En plus d’un soutien financier, MaPrimeRénov' Sérénité propose une batterie de conseils aux ménages disposant de ressources modestes, afin de réussir au mieux leur projet de rénovation.

Tout comme MaPrimRénov’, ce soutien concerne les propriétaires et copropriétaires.

Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE)

Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE), offrent aux fournisseurs d’énergie la possibilité d’ouvrir à leurs clients des aides financières, afin qu’ils puissent réaliser des travaux d'économies d'énergie.

Pour être validés, ces travaux doivent impérativement être réalisés par un professionnel reconnu garant de l’environnement (RGE). Ce dispositif peut être demandé par les locataires comme les propriétaires.

Les primes coup de pouce

Les primes coup de pouce sont proposées par les fournisseurs d’énergie afin que leurs clients puissent financer leur travaux de rénovation énergétique. Il existe plusieurs primes :

  • La prime Coup de pouce chauffage ;
  • La prime Coup de pouce isolation ;
  • La prime Coup de pouce thermostat avec régulation performante ;
  • La prime coup de pouce rénovation globale.

L’Éco-prêt à taux zéro

L’Éco-prêt à taux zéro, également appelé éco-PTZ est un prêt bancaire à taux zéro qui permet de financer des travaux de rénovation énergétique. Cette avance de trésorerie peut s’élever jusqu'à 50 000 euros. Celui-ci peut-être demandé par le propriétaire occupant le logement ou le bailleur d’un logement construit depuis plus de 2 ans et habité au titre de résidence principale.

Les travaux doivent impérativement être réalisés par un professionnel reconnu garant de l’environnement. Sept catégories de travaux sont comprises dans l’attribution d’un éco-PTZ :

  • Isolation thermique de la toiture ;
  • Isolation thermique des murs donnant sur l'extérieur ;
  • Isolation thermique des fenêtres et portes donnant sur l'extérieur ;
  • Isolation des planchers bas ;
  • Installation ou remplacement d'un chauffage ou d'une production d'eau chaude sanitaire ;
  • Installation d'un chauffage utilisant une source d'énergie renouvelable ;
  • Installation d'une production d'eau chaude sanitaire utilisant une source d'énergie renouvelable

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