Métros, trains : pourquoi la 3G/4G met autant de temps à arriver dans les transports publics ?

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Chaque jour, les Français passent en moyenne 42 minutes dans les transports en commun (3h30 par semaine), parfois beaucoup plus. Avec l'arrivée des smartphones, les voyageurs peuvent optimiser leur trajet et profiter d'internet mais il existe encore des disparités de connexion. Pourquoi les réseaux mobile 3G et 4G tardent-ils à arriver dans les trains, le métro, le RER...? Le WiFi est-il vraiment une alternative ?

Réseaux 3G et 4G dans les transports en commun : quelle est la situation ?

Aujourd'hui les quatre principaux opérateurs français atteignent un taux de couverture 4G du territoire assez élevé : Orange, SFR et Bouygues Telecom couvrent près de 90% de France métropolitaine en 4G et Free atteint les 80% de couverture. Le débit moyen de téléchargement tout opérateur confondu est ainsi de 39 Mbit/seconde. Mais ces résultats sont sans compter les zones rurales de l'Hexagone ainsi que les réseaux mobiles des transports en commun qui ne disposent pas encore d'un accès très homogénéisé à la 4G voire à la génération précédente, la 3G.

Le déploiement devrait continuer son accélération notamment avec l'accord du New Deal Mobile signé en janvier 2018. L'amélioration de la couverture des axes de transport fait partie des priorités.

Fin janvier 2019, la startup française QoSi et l'Arcep ont publié un classement des meilleurs opérateurs télécoms reposant sur l'expérience utilisateur, notamment par rapport à l'utilisation de l'internet mobile et donc des réseaux mobiles 3G et 4G, Orange en est d'ailleurs ressorti vainqueur. Cette étude a ainsi permis de savoir quelle est la qualité et la vitesse de connexion de l'internet pour chaque opérateur (une page web chargée en moins de 10 secondes).

Nous avons calculé (à partir des données des deux organismes) une moyenne du taux de chargement d'une page web pour les quatre opérateurs, selon les transports utilisés :

  1. Dans les RER et les Transiliens : le taux s'élève à 76,5%.
  2. Dans tous les Intercités et une cinquantaine de TER pris en compte pour l'étude, le taux est de 62,5%.
  3. Dans les TGV, le taux de navigation Web est de 57%.
  4. Enfin, dans les métros de Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes et Toulouse (les seules villes à disposer d'un métro), le taux de navigation web n'atteint que 39,5%.

Attention, ce classement comporte une importante limite puisqu'il ne détermine pas le taux de couverture en 3G et 4G au sein de ces transports, il est juste possible d'en savoir un peu plus sur la qualité du service internet.

D'après cette étude, ce sont donc les métros et les TGV qui subissent le plus les retards en 3G et 4G tandis que les RER et Transiliens sont très bien couverts (les antennes relais 4G sur ces réseaux sont beaucoup plus accessibles). Mais pourquoi un tel retard dans le métro ?

Le métro parisien en reste sur les réseaux 3G et 4G depuis 2012

Dessin d'une ville
Les métros sont les plus mal désservis en 4G

A l'origine, le déploiement de la 3G dans le métro à Paris a commencé en 2012 suivi de près par la 4G, et leurs installations complètes devaient s'achever fin 2015 dans l'idéal fixé par la Présidente de la RATP à l'époque et désormais Ministre des Transports, Elisabeth Borne.L'échéance a ensuite été repoussée à 2016 mais en 2017 les chantiers étaient toujours en cours. En 2018, il restait 47% du métro parisien à couvrir, soit 170 stations de métro sur 383 au total (d'après les informations de la radio France Bleu).

Finalement, les réseaux 3G et 4G ne devraient être complets sur le métro que fin 2019.

Ce retard s'explique par deux raisons principales :

  • Des raisons commerciales : les appels d'offres ont été très longs et les relations entre les opérateurs et la RATP (Régie autonome des transports parisiens) assez complexes. La RATP a d'abord attribué l'installation du réseau à SFR (2011) puis celui-ci a été basculé aux mains de France Telecom (devenu depuis Orange) avant d'être confié à la propre filiale de la RATP, Telcité.
  • Des raisons techniques : le métro parisien, né en 1900, est considéré comme l'un des plus complexes au monde, à cause de son maillage très dense. Un autre problème auquel sont confrontés les ingénieurs concerne les salles techniques isolant le matériel (câbles, antennes...), celles-ci ne sont pas nombreuses et pas ou peu climatisées. Ces infrastructures anciennes posent donc de sérieux défis de sécurité pour les participants à ces projets.

Ces principales informations ont été recueillies par le JDD (Journal du dimanche) dans un article datant de janvier 2018.

Si vous ne disposez pas de la 4G dans la plupart des stations de métros parisiennes, sachez que la plupart du temps la 3G ou la 2G (ou GPRS) sont disponibles. La 2G ne permet de regarder Netflix, loin de là, mais vous assure la possibilité de passer des appels et d'envoyer des textos.

Arrivée de la 3G et 4G : et les autres métros français ?

Le métro parisien n'est pas un cas isolé dans les retards d'installation des 3G et 4G de réseau, toutefois certaines villes françaises s'en sortent bien mieux que d'autres pour l'installation de la 4G. C'est le cas de Toulouse, Lille et plus récemment Rennes (fin 2018).

Ces trois grandes villes françaises ont en effet montré l'exemple avant tout le monde en parvenant à installer la 4G sur l'intégralité de leurs métros via l'opérateur d'infrastructures TDF (anciennement Télédiffusion de France). En revanche, Marseille et Lyon en sont encore dépourvues. Pour la 4G dans le métro à Lyon, les travaux ont commencé, dirigés par Orange et semblent prometteurs, le réseau devrait arriver pour la rentrée 2019, dans quelques mois. Pour Marseille, rien n'est encore prévu et le début des installations pourrait commencer seulement en 2021.

 

 

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La 3G et la 4G dans le TGV

Dessin WiFi smartphones

Le TGV est avec le TER le réseau ferroviaire le plus pauvrement couvert par la 4G. Si vous prenez régulièrement le TGV ou ces trains express régionaux, vous avez sûrement pu regarder une vidéo mais avec hélas, de nombreuses coupures. Sur les TGV, étant donné qu'ils roulent à grande vitesse (300 km/h), il est difficile de garder un signal 4G constant c'est pour la SNCF a entamé 2017 la mise en place de boîtiers WiFi, ceux-ci sont destinés à transformer le réseau 4G en réseau Wi-Fi stable à bord et pendant tout le trajet.

Ce chantier devrait être finalisé pour 2020 selon la SNCF. Pour le quotidien les Echos, cette solution est le moyen le plus sûr de rivaliser avec le WiFi illimité présent chez leurs grands concurrents, les autocars. Mais attention, contrairement aux apparences, le WiFi n'est pas toujours une solution dans les transports en commun (même si certaines villes ont choisi de parier dessus comme Londres et son métro), celui tombe souvent en panne !

A quand la 3G, 4G dans les avions ?Depuis 2014, l'Arcep s'est alignée avec la Commission européenne afin d'autoriser les compagnies aériennes ainsi que les opérateurs à proposer un bon réseau mobile dans les avions (alors que normalement entre 3000 et 6 000 km d'altitude il n'y en a pas du tout), hors des phases de décollage et d'atterrissage. Légalement, la 3G et la 4G dans l'avion sont donc possibles, seulement à une telle vitesse cela coûte très cher, tout comme internet par satellite donc rien a été fait en ce sens. En revanche, afin de proposer un service complet, nombreuses sont les compagnies aériennes (mêmes low-cost) proposant un service WiFi, payant pour la plupart à bord. Comptez à partir 5€ pour 20 Mo (suffisant seulement pour consulter ses emails rapidement).

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