Bouclier tarifaire

Hausse des prix de l’énergie : le bouclier tarifaire reconduit en 2023

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Le bouclier tarifaire qui a protégé les prix de l’énergie durant l’année 2022 devait s’achever le 31 décembre prochain. Finalement il sera reconduit en 2023, pour faire face aux nouvelles difficultés de prix concernant l’électricité et le gaz. Toutefois les conditions d’application n’ont pas encore été dévoilées.

Ne pas laisser “dérailler” la facture des Français

Elisabeth Borne, la Première Ministre avait promis de ne pas abandonner les Français face à la crise énergétique qui se poursuit. 2023 n’échappera pas aux variations de prix de l’énergie, que l’on a connues cette année. La réduction de l’approvisionnement du gaz russe, la poursuite du conflit en Ukraine laisse entendre que les prix de l’énergie sur les marchés de gros font poursuivre leur ascension. Mais pour la cheffe du gouvernement, hors de question de laisser les “prix de l’énergie exploser”.

Au sommet de l'État, on promettait de contenir les prix et d’amortir les hausses par plusieurs dispositions. Une réflexion urgente puisque le bouclier tarifaire qui a contrôlé l’inflation en 2022 arrive à son terme à la fin de l’année. La période la plus redoutée par les consommateurs. Le gouvernement a finalement décidé de conserver ce bouclier énergétique pour l’année à venir. C’est Gabriel Attal, le ministre délégué chargé des Comptes publics, qui l’a annoncé durant le weekend au micro de France Inter.

"Je suis en train de préparer le budget et mon état d'esprit est de dire qu'il ne faut laisser dérailler ni la facture des Français ni nos finances publiques."

La hausse des prix de l’énergie sera inévitable mais l’idée est de l’amortir. Concernant l’électricité, "Il y aura une hausse, mais ça ne sera pas 40 % comme en Allemagne", a expliqué Gabriel Attal au journal Le Parisien. Pour le ministre délégué chargé des Comptes publics, il serait davantage question d’une hausse de 10 à 20 %. Des chiffres à prendre avec des pincettes, il ne s’agit que d’une estimation.

Des factures d’énergie qui auraient pu connaître une augmentation de 100%

Ce bouclier pour maîtriser les prix de l’énergie s’est traduit par un gel de la hausse des prix réglementés du gaz. Une mesure appliquée depuis l'automne dernier au début de la crise du gaz.

Cette protection des prix a aussi limité l'augmentation du prix de l'électricité à 4%. En réalité, les tarifs de l’électricité au détail auraient dû connaître une hausse conséquente de 40 %, comme ont pu en faire les frais nos voisins allemands.

Le gouvernement estimait que sans le bouclier tarifaire, la facture moyenne d’un ménage français aurait augmenté de 100%. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances évoquait récemment la somme de 120 euros supplémentaires en moyenne sur la facture des consommateurs, sans cette mesure politique.

Les autres mesures pour soutenir les foyers

Le gouvernement n’a toutefois pas précisé à quels niveaux et de quelle manière ce bouclier tarifaire allait être reconduit. La mesure est très coûteuse pour l’État Français. L’an dernier la protection des prix de l’électricité a coûté près de 10,5 milliards d’euros. Le coût du gel des prix du gaz, entre octobre 2021 et octobre 2022 est estimé à environ 6 milliards d’euros.

D’autres mesures de soutien, mais cette fois plus ciblées, devraient également être déployées. Le projet de loi de finances pour 2023 doit "prévoir des crédits budgétaires qui permettront, dans le cas où une hausse serait importante, d'accompagner les plus modestes", a expliqué Gabriel Attal.

Ces crédits devraient se présenter sous forme de chèque énergie envoyés aux ménages en situation de précarité. Ces chèques permettent de payer des factures de gaz ou d’électricité. En 2022, ce type de document d’un montant variant entre 48 et 277 euros, avait déjà été attribué aux consommateurs dont les revenus étaient considérés comme faibles.

La France s’est également impliquée dans des débats avec l’Union Européenne pour envisager de restructurer le marché de l’énergie européen. L’idée est de se projeter à long terme et d’éviter de vivre à nouveau une crise énergétique d’un tel niveau. L’année 2022 a fortement mis à mal les économies des États européens ainsi que le pouvoir d’achat des citoyens. Les ministres de l’Energie des pays de l’UE organisent une rencontre à Bruxelles, afin de réfléchir ensemble à un projet de réforme du marché de l’énergie, le 9 septembre prochain.

Parmi les ajustements évoqués, les pays européens évoquent le découplage du gaz et de l’électricité, dont les prix sont interdépendants. La crise du gaz entraîne depuis une année une explosion des prix de l’électricité. Mais aussi des plafonnements des prix de vente sur les marchés de gros pour certains énergéticiens.

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