120 euros supplémentaires sur les factures d’énergie ?
Nous avons évité le “scénario du pire” du côté des factures énergétiques, d’après Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances . Alors que les Français s’inquiètent pour leur consommation hivernale, le gouvernement rappelle qu’il continuera d’assurer une protection. Stocks et prix seront contrôlés.
Une augmentation de 100% des prix du gaz et de l’électricité évitée
Après une année sous protection du bouclier tarifaire permettant de contrôler le prix de l’énergie, faut-il s’inquiéter d’une inflation en 2023 ? Le bouclier tarifaire pris en charge par l’État et dont le coût s’est élevé à 20,7 milliards d’euros, prendra fin le 31 décembre prochain. Toutefois le gouvernement promet que les foyers français ne seront pas abandonnés. D’autres mécanismes permettront aux consommateurs français de ne pas subir de plein fouet l’augmentation des prix de l’énergie en 2023.
Dans un entretien accordé au journal Les Echos, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, rappelle que sans cette protection tarifaire, les prix du gaz et de l'électricité auraient connu une augmentation de “100 %” en France.
Sur la facture, cela se serait manifesté en 2023 par une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage. Mais pour Bruno Le Maire, ce serait insupportable. "Nous ne laisserons pas faire”, promet t-il, tout en soulignant l’importance de l’action de l’État en pleine crise énergétique. D’où l’importance de poursuivre une politique de soutien aux ménages français.
Une augmentation des prix de l’énergie contenue
Que prévoit le gouvernement pour continuer d’éviter une augmentation incontrôlable des prix de l’énergie ? "Il y aura une hausse des prix de l'énergie début 2023, mais elle sera contenue et raisonnable par rapport à ce scénario du pire", promet Bruno Le Maire.
Une promesse réitérée par Elisabeth Borne, la Première Ministre qui assure que "nous garderons des dispositifs pour amortir les prix de l'énergie" à l’issue du bouclier tarifaire. L’accent devrait d’ailleurs être mis sur les foyers les plus fragiles.
Impossible toutefois d’échapper à la hausse des prix qui dépend d’un cours international. Sur les marchés de gros, les prix du gaz et de l'électricité ont littéralement explosé en 2022. Les tarifs de l’électricité ont atteint la barre symbolique des 1.000 euros le mégawatt/heure (MWh). Il y a un an, le MWh était vendu à environ 85 euros. De même pour le gaz, dont le prix du MWh est évalué à 345 euros en séance. Les augmentations pourraient se poursuivre en 2023.
Pour la première fois, ce 1er septembre, Gazprom, le géant russe a totalement coupé l’approvisionnement en gaz auprès d’Engie, le premier fournisseur de gaz en France. Les stocks de gaz devraient néanmoins être assurés, grâce à une diversification des fournisseurs instaurée par l’État français et des réserves solides pour l’hiver prochain. Au sein de l’Union Européenne, la France demeure le pays qui a connu l’inflation la plus faible dans le secteur de l’énergie grâce au bouclier tarifaire.
Assurer des prix décents sur le long-terme
Le soutien promis par le gouvernement devrait se matérialiser à travers des chèques énergie pour les foyers modestes. Concernant les autres mesures pour maintenir des prix décents, aucune déclaration concrète n’a pour l’heure été réalisée.
“Nous ne voulons pas que l'inflation se traduise par de la brutalité économique pour les ménages français” a expliqué aux Echos Bruno Le Maire, assurant que les conséquences de l’inflation seraient “lissées dans le temps”, ajoutant néanmoins que “ça ne veut pas dire qu'on peut tout bloquer ad vitam aeternam”, comme ça a été le cas avec le bouclier tarifaire.
En parallèle, le gouvernement étudie avec le reste de l’Union Européenne la meilleure façon de protéger les prix de l’énergie à plus long terme. Notamment l’interdépendance des prix du gaz et de l’électricité. Bercy travaille actuellement sur une réforme qui permettrait de découpler le prix du gaz et celui de l’électricité. Il s’agit même d’une urgence d’après Bruno Le Maire, qui espère que la mesure puisse exister et être étendue à toute l’Europe.
“On peut parfaitement imaginer un prix de l'électricité qui soit fondé sur le coût moyen de production dans le pays", estime le ministre. Le ministère de l’Economie et des Finances discute actuellement de cette option avec l’Allemagne et l’Espagne.