Électricité à prix négatif : l'État prêt à payer les éoliennes pour qu'elles arrêtent de tourner

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C'est un phénomène qui devient de plus en plus fréquent : des périodes où l'électricité sur les marchés se négocie à des prix... négatifs ! Une situation paradoxale où produire de l'énergie coûte plus cher que de ne rien faire. Pour s'adapter à cette nouvelle réalité du marché, le gendarme de l'énergie, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), vient de rendre un avis sur un projet d'arrêté issu de la loi de finances 2025. L'objectif ? Inciter les grands parcs éoliens et solaires à appuyer sur le bouton "stop" lorsque le courant déborde, tout en préservant leur équilibre économique.
Mettre à l'arrêt les géants du renouvelable : pourquoi et comment ?
Le cœur du dispositif élaboré par la CRE repose sur une idée simple : lorsque l'électricité ne vaut plus rien (ou pire, qu'elle a une valeur négative), il faut arrêter de produire. Jusqu'à présent, les producteurs bénéficiant de contrats d'obligation d'achat (OA) n'avaient aucune incitation à le faire, puisqu'ils étaient payés à un tarif garanti quoi qu'il arrive.
Le projet d'arrêté change la donne. Il autorise désormais les "acheteurs obligés" (comme EDF OA) à demander l'arrêt ou la limitation de la production lors de ces épisodes critiques. Mais attention, cela ne concerne pas tout le monde. Sont visés :
- Les parcs éoliens (terrestres et en mer) d'une puissance supérieure à 10 MW.
- Les centrales solaires photovoltaïques dont la puissance dépasse 12 MWc (mégawatts-crête).
La CRE, favorable à ce projet, pousse même pour aller plus loin. Elle recommande d'abaisser le seuil pour le solaire à 10 MWc, ce qui permettrait d'inclure un volume beaucoup plus important d'installations dans ce mécanisme de régulation. L'idée est de maximiser l'impact pour soulager le réseau et les finances publiques.
Une indemnisation prévue
Pas de panique pour les producteurs : cet arrêt forcé ne sera pas synonyme de perte sèche. Le texte prévoit une compensation financière pour la "perte de productible" (l'énergie qu'ils auraient pu produire). La CRE suggère d'ailleurs d'affiner le calcul de cette compensation dès 2028, en utilisant des coefficients dynamiques plus proches de la réalité du terrain.
2025 : l'année de tous les records de prix négatifs
Ce dispositif ne tombe pas du ciel. Il répond à une réalité de marché de plus en plus pressante. L'année 2025 s'annonce comme celle de tous les records en matière de prix négatifs. Nous avons déjà enregistré 432 heures à prix négatifs cette année, pulvérisant le précédent record de 2024 (352 heures). Pour comparaison, en 2022, ce chiffre n'était que de 4 heures !
Cette explosion s'explique par le succès même de la transition énergétique : le développement massif de l'éolien et du solaire injecte parfois plus d'électricité sur le réseau que nous n'en consommons, surtout lors des journées très ensoleillées ou venteuses où la demande est faible.
Le lien avec vos heures creuses
Cette surproduction d'électricité en journée bouleverse aussi vos habitudes. Puisque l'énergie solaire inonde le réseau l'après-midi (créant parfois ces prix négatifs), la CRE a décidé de déplacer les heures creuses.
Fini le tout nocturne : pour 11 millions de foyers, des plages horaires avantageuses seront progressivement introduites entre 11h et 17h l'été, afin d'inciter à consommer cette énergie verte abondante.
L'éolien en mer : un cas particulier
Le texte du gendarme de l'énergie prévoit des aménagements spécifiques pour l'éolien offshore. Les parcs pilotes flottants, qui servent encore de test technologique, sont exclus du dispositif pour ne pas perturber leurs expérimentations.
Pour les parcs commerciaux, la CRE souhaite simplifier les règles, en proposant que les obligations d'arrêt s'appliquent un mois après la mise en service complète de l'installation.
Un calendrier serré pour une adoption rapide
La CRE ne cache pas son impatience. Elle recommande une "adoption rapide" de cet arrêté, car les épisodes de prix négatifs se multiplient avec le développement massif des énergies renouvelables.
Ce texte vient compléter un premier arrêté publié en septembre 2025, qui ouvrait déjà la voie à la participation des énergies vertes aux mécanismes d'équilibrage du réseau. L'ensemble de ces mesures s'appliquera aux contrats dont la demande a été déposée avant le 31 décembre 2026, marquant une étape décisive dans l'intégration des renouvelables au marché électrique.
Pour la CRE, l'enjeu est double : réduire la facture pour l'État (la fameuse CSPE) et éviter que le réseau ne sature sous l'afflux d'électricité "gratuite" mais ingérable.

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