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Hiver 2022 : des groupes électrogènes pour éviter le black out ?

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La sécurité de l'approvisionnement électrique pose question l'hiver prochain. En effet, les niveaux de production d'électricité nucléaire sont très bas. En parallèle, l'alimentation en gaz de l'Union européenne est secouée par la guerre en Ukraine. Pour soutenir le réseau électrique, RTE pourrait s'appuyer sur des groupes électrogènes.

Un réseau électrique en tension à l'hiver 2022-2023

Pour bien comprendre le recours aux groupes électrogènes, il faut avant tout comprendre quelles sont les difficultés liées au réseau.

La problématique du stockage de l'électricité

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L'électricité est une énergie particulière. Elle peut difficilement se stocker à grande échelle, contrairement au gaz. C'est pourquoi, il faut faire coïncider la production avec la consommation.

En France, c'est la mission de RTE, le gestionnaire du réseau. Il doit veiller à l'équilibre du réseau et éviter les black-out. Ces pannes généralisées interviennent lorsque la demande est supérieure à la production.

Pour faire un parallèle, c'est une sorte de disjonction massive. Le même phénomène peut se produire à l'échelle individuelle, lorsque l'on consomme trop d'électricité simultanément et que les plombs sautent.

La production nucléaire en berne

Le mix énergétique français repose essentiellement sur l'énergie nucléaire. Selon la CRE en 2020, le parc nucléaire représentait 45,1 % du parc électrique français. Or, les niveaux de production nucléaire ont baissé pour diverses raisons :

  1. Des opérations de maintenance auraient dû avoir lieu en 2020 et 2021 et ont été reportées du fait de la crise sanitaire ;
  2. Des problèmes sur des soudures qui imposent la fermeture temporaire de réacteurs pour des questions de sureté.

Le 4 avril, d'après RTL, 27 réacteurs nucléaires étaient à l'arrêt sur les 56 dont dispose la France.

Reporter la production nucléaire sur les énergies renouvelables : une solution ?

Tout d'abord, le parc renouvelable ne peut pas étendre ses capacités de production du jour au lendemain. À l'heure actuelle, il est donc impossible de reporter l'essentiel de notre production d'électricité sur les énergies vertes.

D'autre part, les énergies renouvelables sont dépendantes de la météo. Elles sont dites intermittentes. Sans vent, une éolienne ne produit rien.

L'autoconsommation pour donner plus de flexibilité au réseau ?Pour soutenir le réseau, les ménages peuvent tout de même installer des panneaux solaires sur leurs toits et produire eux-mêmes de l'électricité. Ainsi, ils pourront réduire leur facture d'énergie. L'excédent d'énergie produit pourra être vendu au réseau en obligation d'achat (EDF OA Solaire). De quoi générer un complément de revenus !

L'approvisionnement en gaz, une incertitude

Pour pallier le manque de production, on peut faire tourner des centrales thermiques à gaz. Aujourd'hui, 41 % du gaz de l'Union européenne provient de Russie. Pour l'instant, la Russie n'a pas coupé les vannes de gaz, mais il est difficile de savoir sur le long terme. Il est donc plus prudent de ne pas envisager de reporter toute la production nucléaire sur le gaz.

 

Contrairement à l’approvisionnement en pétrole, il apparaît que les capacités logistiques gazières de l’Europe rendent en effet difficile de se passer de gaz russe à horizon de 2 à 3 ans sans conséquences sur l’approvisionnement énergétique du continent. TotalEnergies

 

Le recours aux groupes électrogènes, une solution envisagée

Pour contrecarrer le problème de tension, RTE pourrait recourir à des groupes électrogènes pour soutenir le réseau. Il s'agit d'unités autonomes de production d'énergie. En général, ces dispositifs fonctionnent grâce à des combustibles fossiles (fioul, charbon, etc.).

L'effacement de consommation

Pour réduire la consommation sur le réseau national, RTE peut faire intervenir les capacités d'effacement de la France. Il demande à certains industriels d'arrêter de soutirer de l'électricité au réseau. Pour ce faire, l'industrie peut :

  • Réduire son activité de manière momentanée ;
  • Passer sur un groupe électrogène.

En échange, le site industriel obtient une contrepartie financière.

 

Nous travaillons avec RTE et les pouvoirs publics pour mettre en place un plan de résilience pour cet hiver. Rodolphe de Beaufort, le délégué général du GIGREL, le syndicat professionnel des industries des groupes électrogènes

 

Les centrales à charbon

Les centrales à charbon sont également considérées comme des groupes électrogènes de grande dimension. Elles pourraient être mises à contribution cet hiver pour répondre aux pics de consommation.

 

Les groupes électrogènes, comme la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), pourraient constituer des sources de production d'électricité supplémentaires exceptionnelles. RTE

 

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