EDF : vers une hausse des tarifs réglementés d’électricité en 2016 ?

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Le fournisseur historique a publié hier ses résultats annuels pour l’année 2015, affichant des chiffres positifs mais en baisse. Jugeant l’équation financière d’EDF complexe et menacée, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, estime nécessaire un rattrapage des tarifs réglementés de l'électricité des particuliers.

Une augmentation nécessitée par un « marché en surcapacité »

Les résultats annuels 2015 du groupe français sont tombés hier : 1,2 milliard d’euros de bénéfices contre 3 milliards en 2014. Pour Jean-Bernard Lévy, c’est le maintien des capacités à moyen terme d’endettement et d’investissement du groupe français qui est remis en question. Motif ? Sans garanties sur les prix futurs de l’électricité, EDF n’aurait pas les moyens d’investir.

« La consommation d’énergie stagne, notamment en raison de la désindustrialisation et des efforts d’efficacité énergétique, alors que l’offre augmente de l’ordre de 2% par an avec le déploiement des énergies renouvelables », observe Jean-Bernard Lévy dans un long entretien accordé au quotidien Le Monde. Selon le patron de l’énergéticien, le modèle de marché conçu par les autorités politiques et économiques n’est pas performant et ne permet pas d’investir dans le renouvellement des équipements.

Alors, comment faire ? Le PDG d’EDF appelle à « un prix de vente garanti sur une longue période, comme c’est le cas pour le solaire, l’éolien, la biomasse ou encore le nucléaire au Royaume-Uni ». Mais bien plus encore, il demande à l'État une hausse des tarifs réglementés de l'électricité parlant d'un "rattrapage sur les tarifs réglementés des particuliers". Pour le moment, aucune augmentation n’a été confirmée pour 2016 - elle était de 2,5% en 2015. Invité ce matin sur RTL, Jean-Bernard Lévy a rappelé qu’un consommateur français paie son électricité nettement moins cher que ses voisins européens. Toujours selon lui, « les Français comprennent que nous avons des investissements à faire et qu’il nous faut des petites doses de temps en temps ». 

Une « phase de mutation » pour le groupe français

Interrogé par RTL, le PDG d’EDF a mis en avant la « phase de mutation » engagée par le groupe français : « l’entreprise doit se transformer parce qu’il y a de la concurrence, des nouvelles technologies, les énergies renouvelables et le numérique ». L’entreprise a déjà achevé un plan de réduction des coûts de 300 millions d’euros « et nous irons plus loin dans les années qui viennent » a précisé Jean-Bernard Lévy. Parmi les premiers objectifs réalisés : l’accord sur le temps de travail des cadres qui a été ratifié par les syndicats CFE-CGC et CFDT. De plus, le patron de l’énergéticien a confirmé que l’État ne prendrait pas de dividendes en cash mais qu’ils lui seront versés en titres, évitant une sortie de 1,8 milliard d’euros.

Le groupe s’engage quant à lui à réaliser 1 milliard d’euros d’économies entre 2014 et 2018 afin, notamment, de compenser la forte chute des prix sur le marché de l’électricité. L’entreprise souhaite se concentrer sur des investissements prioritaires pour passer de 12-13 milliards d’euros aujourd’hui à 10,5 milliards environ en 2018. Pour ce faire, l'entreprise passe en revue ses actifs en vue de faire le tri entre ceux qui sont stratégiques et les autres, à l’instar des centrales électriques à énergie fossile hors de France.

Mais l’énergéticien l’assure : il a « devant [lui] un certain nombre d’opérations importantes pour faire en sorte qu’EDF reste l’entreprise à la pointe en matière d’électricité et d’énergie. Cela passe par des économies ». Et des augmentations de prix...

Voir aussiConsultez notre guide sur le prix du kWh d'électricité en 2016.

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