Pertes liées aux catastrophes climatiques : une hausse de 25 % en 2020

Pertes liées aux catastrophes naturelles : une hausse de 26 % en 2020

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Swiss Re a publié son premier bilan concernant les pertes dues aux catastrophes climatiques pour 2020. Mondialement, les chiffres sont à la hausse. Par rapport à 2019, les pertes économiques liées à ces événements ont augmenté de 25 % et, globalement, la part prise en charge par les assureurs a bondi. Selectra fait le point.

  • En bref : Catastrophes climatiques, ce qu’il faut retenir du premier bilan de Swiss Re
  • En 2020, globalement, les catastrophes naturelles et celles provoquées par les êtres humains ont eu pour conséquence des pertes de près de 187 milliards de dollars – soit 153 milliards d’euros ;
  • Les pertes économiques engendrées par ces catastrophes ont grimpé de 25 % en 2020, par rapport à l’année dernière ;
  • Au total, celles-ci ont causé des pertes assurées de 76 milliards de dollars – soit 62,52 milliards d’euros –, ce qui équivaut à une hausse de 40 % par rapport à 2019 ;
  • L’une des raisons principales à cette augmentation serait, selon Swiss Re, la quantité grandissante d’événements climatiques dits « secondaires », à l’instar des tempêtes et des incendies qui ont dévasté les États-Unis cette année ;
  • En raison du réchauffement climatique, Swiss Re prédit une intensification de ces épisodes.

Crise climatique et assurances : un premier bilan pour l’année 2020

pertes économiques catastrophes naturelles

L’urgence écologique est désormais plus présente que jamais. Les conséquences de la crise climatique se manifestent de multiples manières et évidemment, le monde de l’assurance est lui aussi impacté. Chaque année, lors de la publication des bilans, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le risque climatique est considéré comme l’un des plus grands défis du secteur assurantiel, allant jusqu’à obliger ses acteurs à repenser leur modèle.

Mi-décembre 2020, la société d’assurance et de réassurance Swiss Re a publié un premier bilan pour l’année en cours.

Elle estime que les catastrophes naturelles et celles provoquées par les êtres humains ont eu pour conséquence des pertes de 187 milliards de dollars – soit 153 milliards d’euros – à l’échelle mondiale. Les pertes économiques engendrées par ces événements ont ainsi bondi de 25 % en 2020.

Évidemment, ces pertes sont en partie indemnisées par les assureurs. Cette année, selon les estimations de Swiss Re, le secteur de l’assurance a couvert 45 % des pertes économiques mondiales, ce qui est supérieur à la moyenne décennale de 37 %, est-il précisé.

Swiss Re estime qu’en 2020, la facture s’est particulièrement alourdie en raison de catastrophes « secondaires », c’est-à-dire les épisodes de grêle, les inondations ou les orages particulièrement forts par exemple, plutôt que des événements de grande ampleur et exceptionnels. Cela n’est pas une surprise, mais selon le rapport, le changement climatique – hausse des températures, humidité de l’air – devrait avoir pour conséquence l’intensification de ces épisodes destructeurs, puisque les conditions sont réunies pour les favoriser. À eux seuls, ils représentent 70 % des sinistres que doivent couvrir les assureurs.

Total des pertes économiques et des pertes assurées en 2020 et 2019*

 

2020 2019 Évolution annuelle Moyenne décennale

Pertes économiques (total)

187

149

25 %

214

Catastrophes naturelles 175 139 26 % 202
Catastrophes d’origine humaines 12 10 17 % 12
Pertes assurées (total) 83 63 32 % 79
Catastrophes naturelles 76 54 40 % 71
Catastrophes d’origine humaines 7 9 -17 % 8

*En milliards USD pour l’année 2020. Source : Swiss Re Institute. Traduction par nos soins.

Point important : Swiss Re indique que ses estimations n’incluent pas les demandes d’indemnisation liées au Covid-19 du fait que la comptabilisation de ces dernières est plus longue à réaliser.

Catastrophes naturelles : vers une hausse des pertes à couvrir dans le futur ?

« Comme pour le COVID-19, le changement climatique sera un test gigantesque de la résilience mondiale. Ni les pandémies ni le changement climatique n’appartiennent à la théorie du cygne noir. Mais si le COVID-19 a une date d’expiration, le changement climatique, lui, n’en a pas, et un échec à s’engager dans une reprise économique mondiale “verte” dès aujourd’hui provoquera la hausse des coûts pour les sociétés dans le futur, indique Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef du groupe Swiss Re, dans le communiqué officiel. Les catastrophes naturelles de cette année ont eu des répercussions sur des régions où davantage de couvertures assurantielles étaient en place, offrant un soutien vital aux personnes et aux collectivités touchées, et améliorant leur résilience financière. »

catastrophes naturelles
Les années à venir devraient être encore plus ponctuées par des événements climatiques dévastateurs.

Car si l’année 2020 sera certainement remémorée en raison de la pandémie mondiale que nous connaissons aujourd’hui, elle a également été le théâtre de nombreuses catastrophes climatiques. Des 800 incendies qui ont consumé quelque six millions d’hectares sur le territoire nord-américain aux tempêtes qui ont touché la Chine, en passant par les ouragans récurrents dans l’Atlantique, rien ne nous a été épargné. À eux seuls, les incendies et ouragans qui ont dévasté les États-Unis ont coûté 68 milliards de dollars – soit 55,71 milliards d’euros – aux assureurs, indique Swiss Re. Au niveau mondial, on atteint plus de 76 milliards de dollars – soit 62,52 milliards d’euros – pour le coût des catastrophes naturelles en 2020. Cela représente une hausse de 40 % par rapport à 2019.

Mondialement, les frais pris en charge par les assureurs concernant les catastrophes naturelles et celles provoquées par les êtres humains ont atteint 83 milliards de dollars – soit 68 milliards d’euros. Cela revient à une hausse de 32 % par rapport à 2019. Ainsi, 2020 se place en cinquième position de l’année la plus coûteuse pour le secteur depuis les années 1970, indique Swiss Re.

Au printemps 2021, un rapport complet mettra à jour les conclusions et chiffres de Swiss Re disponibles dans ce premier bilan.

Cette année, l’Australie et le Canada ont été particulièrement touchés, subissant notamment d’importantes pertes en raison des épisodes de tempêtes de grêle. Celles qui ont eu lieu en janvier dernier ont causé des pertes de plus de 1 milliard de dollars – soit environ 820 millions d’euros. Même chose pour le Canada, qui a subi l’événement de grêle le plus coûteux de son histoire en juin, avec des pertes aussi estimées à 1 milliard de dollars.

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