Dépenses santé en France : 203,5 milliards d’euros en 2018

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Alors que le budget de la Sécurité sociale pour 2020 devrait être présenté prochainement, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques – ou Drees – vient de publier son rapport annuel, confirmant le ralentissement des dépenses santé pour l’année 2018, lié à celui des soins hospitaliers. Pour les Français, le reste à charge est à la baisse.

  • En bref : les chiffres clés des dépenses santé en 2018
  • 3 037 euros : le montant moyen par Français dédié aux dépenses santé,
  • 214 euros : le montant moyen du reste à charge par Français, dont 86 euros pour les soins de villes, 61 euros pour les médicaments, 27 euros pour les soins hospitaliers, 20 euros pour l’optique et 19 euros pour le reste.
  • 46 % : la part des dépenses liées aux soins hospitaliers dans le budget annuel santé des Français.
  • 7 % : ce qui est réellement à la charge des ménages en matière de dépenses santé.
  • 78,1 % : la part prise en charge de la Sécurité sociale, une augmentation due au vieillissement de la population.

Dépenses santé en France : la population bénéficie d’une couverture avantageuse

Cette année, des changements législatifs importants sont en cours dans le domaine de la santé, notamment en raison de la réforme 100 % Santé ou du changement de régime social pour les étudiants partout en France.

Et pour cette rentrée, le dernier rapport des dépenses de santé pour l’année 2018, publié le mardi 10 septembre 2019 par la direction des études rattachée au ministère des Solidarités et de la Santé, vient apporter un nouvel éclairage sur les enjeux économiques d’un secteur crucial pour le pays.

Le rapport offre un panorama essentiel en matière de répartition des dépenses. Le plus gros du budget va aux soins hospitaliers, même si ceux-ci connaissent une nette décélération (46 %). Conséquence ? Un ralentissement de la consommation de soins et de biens médicaux – ou CSBM –, qui s’élevait à 203,5 milliards d’euros en 2018, soit une croissance de 1,5 %, contre 1,7 % en 2017. Après les soins hospitaliers, on retrouve les soins de ville (27 %), lesquels incarnent le premier facteur de croissance de la CSBM, même s’ils ne représentent qu’un peu plus du quart indique le rapport. En 2018, les soins de ville ont connu une forte hausse de 2,9 %.

En 2018, le reste à charge pour le patient était de 7,0 %, contre 7,5 % en 2017 et 7,7 % en 2016. © Drees

Chaque année, les Français dépensent une somme importante de leur budget pour leur santé. En 2018, les dépenses de soins s’élevaient à 3037 euros par personne, avec un reste à charge de 214 euros, soit 7 % du total. En tout, cela représente une dépense directe de 14,3 milliards d’euros en 2018 à l’échelle du pays. Il est donc intéressant de comparer les chiffres des années précédentes, afin d’avoir une idée claire de l’évolution au fil du temps. Car si les dépenses liées aux soins de santé ont augmenté, le reste à charge – ou RAC –, lui, a baissé. Ainsi, le système de santé français comporte de nombreux avantages. Parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques – ou OCDE –, le reste à charge des soins de santé en France reste le plus bas (7 %), ce qui signifie concrètement que les Français dépensent moins pour leur santé que les habitants d’une majorité des pays développés. La moyenne du RAC pour le reste de l’OCDE est de 22 %.

En Europe, la France est l’un des pays enregistrant les dépenses santé les plus importantes du territoire. Et ce chiffre varie au fil des ans. En 2018, on enregistrait une croissance de 1,5 %, contre 1,7 % en 2017, et 2,1 % en 2016.

Dépenses santé en France : les assurances, grandes gagnantes

« Confirmée en 2018, la baisse du RAC s’explique par des facteurs structurels qui impliquent une participation croissante de la Sécurité sociale. Avec le vieillissement de la population française, les effectifs de personnes exonérées de ticket modérateur au titre des affections de longue durée (ALD) – cancer, diabète, etc. – sont particulièrement dynamiques. De plus, plusieurs décisions réglementaires, notamment la prise en charge par la Sécurité sociale de traitements médicamenteux innovants et onéreux, ont augmenté les financements apportés par la Sécurité sociale. En conséquence, la part de la CSBM prise en charge par la Sécurité sociale progresse quasi continûment depuis 2009 pour atteindre 78,1 % en 2018, ce qui contribue à réduire le RAC des ménages », explique le document.

Et en effet, en 2018, la part de la prise en charge de la Sécurité sociale est à la hausse. Elle s’élève à 78,1 % au total, soit 0,2 point de plus. Cela est en partie dû à la progression importante du nombre de patients en maladie de longue durée – ou ALD –, pris en charge à 100 %.

Du côté privé, les complémentaires santé ont aussi une prise en charge plus importante, 13,4 % du montant des soins, soit 0,3 point de plus, et ce notamment grâce à la généralisation de la complémentaire santé en entreprise mise en place en 2016.

Enfin, les dépenses liées à l’optique ont connu une nouvelle hausse de 4,6 % en 2018, après une baisse en 2017. L’augmentation est à mettre directement en corrélation avec le meilleur remboursement des organismes complémentaires mentionné ci-dessus. « En 2018, 49,9 % des prestations des OC [organismes complémentaires, NDLR] ont été versées par des mutuelles, 30,5 % par des sociétés d’assurances et 19,7 % par des institutions de prévoyance. Les mutuelles perdent des parts de marché depuis plusieurs années au profit principalement des sociétés d’assurances. Ces dernières ont plutôt profité de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise, puisqu’elles ont nettement accru leur part de marché entre 2016 et 2018 », explique le Drees. Au final, pour les Français, dans cette conjoncture, il y a tout à gagner à comparer les offres d’assurance santé, et de profiter de la possibilité de résilier plus facilement leur contrat.

Autre hausse notable en 2018 : 3,7 % de plus pour les dépenses santé liées aux consultations auprès des médecins généralistes.

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