Comment le Covid-19 impacte-t-il le secteur de l’assurance ?

Comment le Covid-19 impacte-t-il le secteur de l’assurance ?

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Après plusieurs semaines de confinement, les premiers rapports concernant l’impact des mesures de quarantaine commencent à apparaître. Dans le secteur de l’assurance, différents constats sont faits. Le nombre d’accidents de la route connaît une forte baisse, tout comme le risque associé, alors que les cyberattaques sont quant à elles susceptibles de se multiplier.

  • Covid-19 : les accidents de la route sont en baisse, les risques de cyberattaques augmentent
  • Depuis le début du déploiement des mesures de confinement, le nombre de sinistres routiers serait en baisse d’environ 80 % ;
  • Au vu de la situation, certains assureurs, comme la Maif, ont décidé de rembourser les cotisations de leurs assurés ;
  • Pour les entreprises et les institutions, le risque de cyberattaques augmente en raison de la pandémie de Covid-19 ;
  • Toutes les structures ne sont pas égales quant à leur niveau de protection assurantielle ;
  • Le secteur de la santé semble être le plus vulnérable, avec plusieurs tentatives de cyberattaques reportées au mois de mars 2020.

Covid-19 et assurance auto : les accidents de la route diminuent, les risques aussi

En ce moment, il est difficile d’éviter les actualités en rapport avec la pandémie de Covid-19. Le fait est que celle-ci touche à tous les aspects de nos vies, et tous les secteurs professionnels. Le milieu de l’assurance est évidemment impacté, comme nous avons pu le constater ces dernières semaines.

Depuis que les mesures de confinement et de quarantaine ont été mises en place par le gouvernement français, les déplacements sont très limités. Alors que quantité de commerces et magasins ont dû fermer leurs portes temporairement, que certains bureaux ont mis en place le télétravail, les routes, elles, ont été désertées. Cela a eu des conséquences directes, notamment sur les trajets en voiture, qui ont fortement diminué. Moins de personnes sur les routes signifie logiquement moins d’accidents et donc de sinistres déclarés auprès des assureurs.

Un phénomène évidemment constaté par les professionnels eux-mêmes : « Nous observons que la demande de contact pour tous motifs reste globalement élevée et soutenue mais le nombre de déclarations de sinistres va certainement évoluer », expliquait ainsi Jean-Philippe Dogneton, le directeur général délégué de l’assureur mutualiste Macif, au journal Les Échos. Avant de poursuivre : « Le fait que les gens restent chez eux va faire évoluer la nature des risques en matière d’accidents domestiques ou de risques de vols car certains sites ne sont plus occupés. Par définition, ces risques se révéleront post-confinement. »

BCA Expertise, spécialisé dans la réalisation d’expertises automobiles sur l’ensemble du territoire français constate ainsi d’une baisse de plus de 80 % concernant leurs missions quotidiennes. Au-delà du fait que les trajets sont pour la plupart stoppés, certains observateurs estiment aussi que la chute des déclarations de sinistres pourrait aussi s’expliquer par un phénomène simple : déclarer un sinistre à son assurance auto n’est pas une priorité en pleine crise sanitaire.

Covid-19 : baisse des accidents de la route, la Maif rembourse les cotisations de ses assurésLa compagnie d’assurance Maif, qui a elle-même fait le constat de cette baisse des accidents de la route, a annoncé qu’elle rembourserait 100 millions d’euros de cotisation à ses clients. Une décision alimentée par un constat : « On observe une baisse importante du nombre d’accidents de voiture, les voitures sont au garage ou au parking », a simplement expliqué Pascal Demurger, directeur général du groupe. « Ces 100 millions d’euros sont une projection basée sur la réduction actuelle d’environ 80 % des sinistres routiers et supposant que l’effet du confinement se fera sentir sur près de deux mois au total. »

Covid-19 : un risque d’explosion du nombre de cyberattaques

Un autre impact direct de la pandémie de Covid-19 sur le monde assurantiel serait l’augmentation des cyberrisques pour les entreprises. On le sait, déjà, en temps normal, la gestion des risques constitue un enjeu crucial pour les PME et ETI françaises. Les récentes études menées sur le secteur mettaient en lumière l’importance de la question des cyberrisques, devenant de plus en plus centrale. La troisième édition du baromètre OpinionWay/QBE, publiée en février 2020, faisait ainsi état de la multiplication des cyberattaques ces dernières années. Pour 43 % des sondés pour l’étude, il s’agissait du risque connaissant la plus forte augmentation sur les douze derniers mois.

Comment les entreprises privées et les institutions publiques peuvent-elles se protéger contre le risque croissant de cyberattaques lié au Covid-19 ?

Pour les grandes entreprises, la situation est inquiétante mais pas alarmante, puisqu’en majorité, elles bénéficient d’une bonne couverture concernant les cyberrisques. En revanche, les petites et moyennes entreprises sont plus vulnérables.

Avec le confinement et les différentes mesures déployées pour tenter de limiter la propagation du virus Covid-19, les experts s’inquiètent ainsi de la potentielle augmentation de cyberattaques. Comme le rappellent Les Échos, fin mars 2020, l’assistance publique-Hôpitaux de Paris – ou AP-HP – était victime d’une cyberattaque. Et depuis le début de la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé – ou OMS – affirmait mi-mars 2020 que le nombre de cyberattaques pour tenter d’accéder à son réseau informatique, ainsi qu’à ceux de ses partenaires, avait doublé.

À cette période incertaine où le fonctionnement de nos sociétés est mis à rude épreuve, le « risque de pandémie numérique » a ainsi été relayé par de nombreux observateurs. « Ces six dernières semaines, nous avons vu des acteurs menaçants chinois poursuivre leurs opérations contre leurs cibles extérieures habituelles. Ce que l’on voit est conforme aux modèles : pas de signe de trêve », a expliqué à Ben Read, travaillant au service d’analyse en cyberespionnage de la société FireEye, à l’Agence France Presse – ou AFP.

Une menace assez forte pèse donc sur le secteur de la santé. Mais ce n’est pas le seul. Les institutions gouvernementales et les entreprises sont aussi à risque.

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